Communiqué
Crimes de guerre israéliens à Gaza :
un rapport important, des suites attendues
AFPS
Vendredi 1er mars 2019
La Commission
d’Enquête indépendante désignée par le
Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
vient de rendre
la version résumée de son rapport
sur les manifestations dans le
territoire palestinien occupé.
Centré sur les
Grandes Marches du Retour entre le 30
mars et le 31 décembre 2018, ce rapport
insiste d’abord sur le caractère
essentiellement politique et pacifique
de ces manifestations, et répertorie une
seule opération armée palestinienne,
d’un tireur isolé, qui a entraîné un
déluge d’obus de l’armée israélienne et
21 morts côté palestinien.
Parmi les 183 tués
et 6106 blessés par des tirs directs de
l’armée israélienne (dont de nombreux
enfants, des femmes, des personnes
handicapées, des journalistes et
personnels de santé), des enquêtes
détaillées ont montré qu’une grande
majorité ont été atteintes alors
qu’elles se trouvaient entre 50 et 300
mètres de la clôture de séparation,
victimes de tirs réguliers et
méthodiques des snipers de l’armée
israélienne.
Le rapport conclut
à une forte probabilité de crimes de
guerre, voire de crimes contre
l’humanité.
Rappelons que la
mise en place d’une commission d’enquête
indépendante avait été demandée aussi
bien par l’Union européenne que par de
nombreux États membres dont la France.
Son rapport ne doit pas rester sans
suite.
Nous attendons donc
d’abord de la France et de l’Union
européenne qu’elles protègent le Conseil
des droits de l’Homme de l’ONU des
pressions extérieures, pour qu’il puisse
adopter ce rapport en toute sérénité
lors de la séance de sa 40ème session
prévue le 18 mars. Nous attendons aussi
que ce rapport ne reste pas lettre morte
et que des pressions effectives soient
exercées sur Israël pour que le blocus
de Gaza soit levé, pour que les tirs
contre les manifestants cessent, que les
responsables des crimes soient jugés, et
que les victimes et leurs familles
soient indemnisées.
Le rapport insiste
aussi sur le caractère profondément
démocratique de l’organisation des
Marches du Retour, dont le Comité
comprend de nombreux représentants de la
société civile et un représentant et un
seul par parti politique. C’est un
mouvement de fond de la jeunesse et de
la société civile de Gaza qui exprime
ainsi sa résistance populaire,
pacifique, culturelle. Il doit être
protégé : les manifestations des Marches
du Retour doivent être placées sous
protection internationale, et notamment
celle du 30 mars prochain qui s’annonce
de très grande ampleur.
Il faut maintenant
que cette mobilisation citoyenne puisse
déboucher au plus vite sur la levée du
blocus de Gaza. Nous demandons à la
France et à l’Union européenne d’y
mettre désormais la plus grande énergie,
en exerçant les pressions nécessaires
sur Israël. Après 12 ans d’un blocus
illégal et destructeur, devant l’immense
attente exprimée par ces manifestations
populaires, le choix est maintenant
clairement entre la levée immédiate du
blocus et un désespoir aux conséquences
incalculables.
Le Bureau
national de l’AFPS
1er mars 2019
>>Lire la
version résumée du rapport de la
commission d’enquête (pour le moment en
anglais) :
https://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/HRCouncil/CoIOPT/A_HRC_40_74.pdf
>>Voir les
vidéos de témoignages qui
accompagnent le rapport :
https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/CoIOPT/Pages/Report2018OPT.aspx
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