Communiqué de
l'UJFP
Les eaux
territoriales israéliennes jusqu'à
Athènes, le Ministère de l'Education
israélien jusqu'à Paris ?
Mercredi 6 juillet
2011
L'union Juive
Française pour la Paix a pris
connaissance avec effarement de la
polémique introduite par les
organisations sionistes les plus
extrémistes (dont le soi-disant « Bureau
national de Vigilance contre
l'antisémitisme », officine d'extrême
droite) contre le nouveau manuel
scolaire des éditions Hachette pour la
classe de première. Il apparaît dans les
dépêches d'agence que
l'éditeur accepterait de céder à leurs
injonctions.
Pour avoir vu la page incriminée (pièces
jointes), nous comprenons que certains
ne supportent pas que soit écrit ce que
les historiens savent désormais tous :
les Palestiniens ne sont pas partis de
Palestine en 1948 à la suite de
l'injonction des pays arabes en guerre
contre Israël, l'exode de 700000 à
800000 Palestiniens est le résultat
d'une expulsion.
On pourrait s'étonner que la
reproduction de cette vérité établie par
les historiens palestiniens comme
israéliens déclenche une telle
opposition si on ne savait pas que l'on
touche là à une question clé. Ce que ne
veulent reconnaître ni le gouvernement
israélien qui prétend interdire le mot
nakba, ni les organisations sionistes
françaises qui le relaient, c'est qu'il
est impossible d'imaginer qu'une paix
juste s'établisse dans cette région du
monde sans la reconnaissance de
l'expulsion des Palestiniens par les
milices juives puis par l'armée
israélienne en 1947-1948.
En tout cas, le manuel n'est
certainement pas suspect de vouloir
accabler Israël. Dans la carte du
partage proposé par l'ONU, sont indiqués
sans précision les lieux des «
principaux massacres de civils juifs et
arabes », et au chapitre des processus
de la décolonisation la zone Israël
/Palestine est indiquée comme ayant été
décolonisée entre 1945 et 1955 . Le
sionisme est défini sobrement comme
l'idéologie et le projet politique
visant à créer un Etat juif indépendant
en Palestine, sans le référer aux
idéologies nationalistes et coloniales
du XIX° siècle.
Sur un autre plan, non seulement le
génocide des Juifs d'Europe n'est pas
ignoré, ce qui n'est plus heureusement
le cas des manuels scolaires des
dernières décennies, mais il devient de
façon discutable l'élément essentiel de
cette guerre (comme l'y invite la
formulation du programme officiel).
Parce que dans cette question
Israël/Palestine, il y a une composante
essentielle qui est la manipulation de
l'histoire, de la mémoire et des
identités juives, l'UJFP espère que la
communauté éducative saura résister aux
pressions d'un communautarisme imbécile
qui en attisant la concurrence des
mémoires risque d'alimenter tous les
racismes.
Fichiers attachés :
page 138 livre1ère.jpg -
edunat.pdf -
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