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Communiqué
Contre toute intervention impérialiste en Libye
René Balme
Samedi 19 mars 2011
La résolution 1973 des Nations Unies, adoptée jeudi 17 mars
2011 à New York, autorisant le recours à la force contre l’armée
libyenne, doit être interprétée comme étant une déclaration de
guerre contre le régime de Kadhafi. On peut s’étonner, dans ces
conditions, que le parlement français n’ait pas été autorisé à
donner son avis sur un acte aussi grave et qui engage la France,
sa sécurité et celle des Français. On peut tout autant s’étonner
du silence complice qui entoure, au même moment, la répression
du mouvement populaire au Barheïn ou ailleurs.
L’intervention militaire en cours, si l’on en croit les
médias et les politiques qui relaient le monde des affaires,
serait motivée par des considérations humanitaires et bien sûr
démocratiques. A l’instar des autres invasions qui ont précédé
-Iran, Afghanistan, etc- le discours est identique et tente de
faire vibrer la corde de l’émotion en martelant le mot
« humanitaire ».
En fait, cette résolution -et ce n’est pas une exception-
vise à défendre et à renforcer les intérêts économiques et
stratégiques des grandes puissances à la solde des
transnationales et du pouvoir financier. « Le capitalisme porte
en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », affirmait Jean
Jaurès et, en ce jour de honte pour la France et pour certains
partis qui se réclament de la gauche, je fais mienne cette
affirmation. Une résolution poussée par l’autoproclamé
philosophe Bernard-Henri Levy et portée par Nicolas Sarkozy,
Barack Obama et David Cameron aurait dû en alerter plus d’un.
Ces chefs d’Etat va-t-en-guerre qui ont mis en œuvre, dans leur
propre pays, une véritable machine antisociale à fabriquer des
pauvres et dont le pouvoir policier n’a jamais fait dans
l’humanitaire lorsqu’il s’agit de mater les révoltes et les
manifestations, sont particulièrement mal placés pour mettre en
avant leur capacité à « protéger des civils » ou à promouvoir la
« démocratie ».
Les révolutions qui secouent le nord de l’Afrique perturbent
grandement les visées impérialistes et font peser une menace sur
l’approvisionnement pétrolier de l’occident dans les prochaines
années. La révolution libyenne sur laquelle le monde de la
finance et ses valets politiques comptait pour terrasser
Mouammar Kadhafi n’a pas pris la tournure espérée. L’alliance
euro-étasunienne, comprenant qu’elle avait perdu la main, se
devait de réagir et elle a choisi la pire des solution : la
guerre qui doit être comprise comme étant l’échec de la
diplomatie, en même temps qu’elle doit s’interpréter comme un
acte supplémentaire de rapine. La France, jadis pays des Droits
de l’Homme, aurait dû se situer au-dessus de la mêlée et ne pas
hurler avec les loups, surtout quand la meute lorgne avec
insistance sur les réserves pétrolières d’un pays souverain.
Quitte à aller à contre-courant de la pensée dominante tout
en prônant le dialogue, l’écoute et le renforcement de la
diplomatie, j’affirme, plus que jamais, qu’il n’y a pas de
guerre juste, qu’il n’y a pas de conflit noble et que
l’ingérence dans les affaires d’un État souverain, et a fortiori
son occupation, sont à combattre et à dénoncer, avec force. Il
appartient au peuple libyen et à lui seul d’écrire son histoire
et de décider de son avenir.
En ce jour de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie,
osons porter une autre voix, une autre voie, celles de la paix,
du désarmement, de la solidarité, de l’amitié entre les peuples
et dénonçons les comportements guerriers irresponsables de la
France.
René Balme
maire de Grigny (Rhône)
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