Le MRAP apprend avec indignation que deux personnalités israéliennes,
Gideon Ezra et Moshe Karadi (l'un est ministre de la Sécurité
Publique, l'autre Haut Commissaire de la police), ont été reçus
ce week-end par le ministre français de l'Intérieur qui souhaite
tirer partie de leur « expérience » en matière de maintien de
l'ordre ». Le quotidien Haaretz, ajoute que ces deux responsables
de la répression contre l'Intifada doivent rester quatre jours en
France, où ils auront des entretiens avec le ministre et ses
collaborateurs, sans oublier de passer en revue des unités de CRS
ou de gendarmes mobiles. Des thèmes de coopération plus
approfondie entre les services de police des deux pays seront également
abordés.
Le MRAP dénonce avec la plus grande fermeté cette connivence avec
la police israélienne chargée de mettre en oeuvre la politique
gouvernementale à l'encontre de la population palestinienne et dont
les victimes se comptent par dizaines parmi les jeunes.
Il s'élève également contre cette manière insidieuse de donner
droit de cité en France à l'importation du conflit israélo-palestinien
qui n'est en aucune manière à l'origine de la crise des banlieues
françaises.
L'embrasement récent des quartiers défavorisés est d'abord un
problème de pauvreté et de précarité sociale qui touche toutes
les catégories de population, y compris les familles immigrées.
C'est la conséquence directe d'un trop plein de misère,
d'exclusion, de discriminations, d'injustice. La question ne sera
pas résolue par la répression, encore moins "copiée "
sur le modèle de la colonisation israélienne des territoires occupés,
mais par un plan d'urgence sociale visant à redonner à chacun
dignité et justice.
Paris, le 15 décembre 2005
|