Communiqué
La GUPS privée de
participation à la fête de l'Humanité
cette année
Mercredi 7
septembre 2011
La participation de la GUPS à la
fête de l’Humanité est entravée. En
2010 déjà, nous avions dû négocier
notre présence lors de ce
rendez-vous militant annuel organisé
par le journal l'Humanité. Les
fonctionnaires de l’Autorité
Palestinienne imposent leur
monopole sur la représentation des
Palestiniens en France. A l’heure
des révolutions arabes et alors que
persistent les menaces sur les
droits du peuple palestinien, il
n’est pas acceptable de cautionner
le musèlement de la jeunesse
palestinienne.
La Fête de l’Huma, un temps
fort pour les étudiants palestiniens en
France… Depuis plus de dix ans, en sa qualité
de branche étudiante de l’OLP, la GUPS
bénéficie à titre gracieux d’un stand à
la Fête. Celle-ci est devenue une
activité incontournable. Pour rencontrer
le public et le sensibiliser à notre
cause. Pour renforcer nos liens avec les
camarades communistes et
anticolonialistes venus de toute la
France et du monde. Enfin parce que les
recettes issues de la vente de produits
palestiniens sur notre stand constituent
notre principale ressource pour l’année,
nous permettant de poursuivre nos
activités aux côtés des étudiants
Palestiniens et du public français. Lorsqu’en 2009 nos prédécesseurs à la
GUPS ont contacté les organisateurs de
la fête pour prendre leurs dispositions
comme chaque année, ils ont été surpris
d’apprendre que notre participation
devait d’abord être confirmée auprès de
la Délégation Générale de la Palestine
en France. Cette dernière, qui semblait
voir d’un mauvais œil que la GUPS
bénéficie d’un espace d’expression et de
ressources autonomes, souhaitait faire
valoir ses prérogatives en tant que
représentation officielle de l’OLP dans
ce pays. Ainsi le personnel de la
Délégation tenta de conditionner
notre participation par la saisie d’une
partie des recettes et le contrôle des
publications disposées sur notre stand.
Forts pourtant de notre légitimité sur
ce stand nous avions pu alors assurer
sans difficulté que notre participation
ne soit en aucun cas contrainte ou
conditionnée. L’année suivante les nouveaux
responsables de la GUPS ont interpellé
très tôt les organisateurs de la Fête
sur la question éminemment politique que
posait la mise sous tutelle de la GUPS
par la Délégation. Pour toute
réponse il leur fût dit que ce stand de
l’OLP historiquement tenu par la GUPS
est devenu par la suite le stand de la
Palestine et qu’il revenait désormais
aux représentants officiels de la
Palestine en France d’en assurer la
gestion. La Délégation
s’évertuait quant à elle à limiter notre
participation en faisant participer
d’autres associations palestiniennes
choisies par ses soins. Il nous était
plus difficile cette fois de contester
ses manœuvres sans se mettre à dos les
quelques associations à qui avait été
promis une place sur notre stand. Or, en septembre 2010,
la GUPS publiait un communiqué
contestant la reprise des négociations à
Washington, se joignant
ainsi à un élan de protestations
populaires chez les Palestiniens à
travers le monde. Parmi les multiples
pressions que subirent les représentants
de la GUPS à ce moment-là, nous
fûmes menacés de perdre notre place sur
le stand si nous ne reniions pas
publiquement notre position.
Privés des badges d’entrée à la Fête,
nous avons pu compter sur l’un de nos
partenaires pour introduire notre
matériel et avons acheté nos billets
d’entrée pour pouvoir nous installer
avant l’arrivée des employés de la
Délégation - devenu désormais
Mission de Palestine en France depuis la
prise de fonctions de son ambassadeur M.
Hayel Fahoum. Mis devant le fait
accompli, ce dernier toléra notre
présence sur une petite moitié du stand
à condition que nous en retirions notre
communiqué. Bien que conscients de ce
que nous coûterait ce bras de fer, nous
étions décidés à ne pas céder devant
cette injonction et sommes restés sur le
stand avec notre communiqué.
La Mission de Palestine
impose son contrôle Cette année, nous nous sommes à
nouveau tournés vers les organisateurs
de la Fête, bien conscients désormais de
notre différend avec la Mission.
Pourtant, la GUPS n’aurait pas d’autre
choix que de passer par la Mission pour
espérer bénéficier de son stand à la
Fête de l’Humanité. Quant au personnel
de la Mission, il nous
fit savoir que la présence de la GUPS
sur le stand n'était pas acquise. Pour
pouvoir y prétendre, nous devions leur
adresser une demande écrite en
expliquant la nature de nos activités
sur le stand, et accepter par avance de
nous conformer au thème imposé par la
Mission pour cette année : « la
reconnaissance de l'État palestinien ». La GUPS est la maison de l’étudiant
palestinien. Tout étudiant palestinien,
quelles que soient ses convictions
politiques, son appartenance religieuse
et sociale ou sa provenance (Palestine
occupée ou réfugiés et diaspora en exil)
peut y adhérer librement et participer
pleinement à la prise de décision. Son
but premier est d’unir les étudiants
palestiniens dans la défense de leurs
intérêts communs et de la cause
nationale. Les élections annuelles et
les assemblées générales assurent une
démocratie vivante et participative et
fondent la légitimité de ses
positionnements politiques. Ainsi, les manœuvres en cours
dépassent le cadre de la Fête. En nous
privant de cet espace de travail et
d’expression, la Mission entend aussi
nous priver des ressources financières
vitales pour répondre à nos
responsabilités politiques mais surtout
syndicales face aux nombreuses
difficultés rencontrées par les
étudiants Palestiniens en France. Bien que n’ayant jamais pris de
décision officielle d’interdire la
participation de la GUPS à la Fête de
l’Humanité, la Mission de Palestine en
France a tout fait pour limiter notre
présence pour finalement nous en
chasser. En remplaçant la GUPS par des
petites associations sans
représentativité et sans vocation
politique, la Mission s’est
assurée de se débarrasser de la seule
voix palestinienne encore autonome en
France. Alors que des débats vifs agitent la
scène palestinienne quant à l’avenir de
notre lutte pour l’autodétermination, le
fait de vouloir conditionner notre
participation par le respect de l’agenda
politique de l’Autorité Palestinienne
est lourd de conséquences. La
nécessité de notre unité ne doit pas
justifier plus longtemps le musèlement
de la jeunesse palestinienne.
A chacun de prendre ses
responsabilités Nous avons alerté à plusieurs
reprises les organisateurs de la Fête,
qui ne sauraient être tenus responsables
de ce différend. Pourtant, si nous leur
avons exposé notre situation, c’est pour
qu’ils comprennent que leur décision de
passer uniquement par la Mission
n’est pas moins qu’une décision
politique de réduire la présence
palestinienne en France à celle de
l’Autorité Palestinienne, au
détriment notable de l’organe
représentatif de la jeunesse
palestinienne. Les organisateurs, de
même que les participants à la fête de
l’Humanité, doivent pouvoir assumer en
connaissance de cause la dimension
politique du choix de l’organe
palestinien avec qui ils traitent. Il nous coûte d’avoir à nous
concentrer sur de telles querelles alors
qu’en Palestine et dans le monde Arabe,
l’actualité est autrement plus
importante. Néanmoins nous considérons
de notre devoir de nous battre pour
préserver les acquis d’une histoire de
lutte et de solidarité en France.
De même, nous refusons que la
cause de libération de la Palestine soit
confisquée aux Palestiniens par ceux de
leurs dirigeants et de leurs partenaires
qui seraient tentés de croire que la
marche vers l’autodétermination pourrait
se faire au détriment de notre peuple.
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