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Communiqué
Non aux manoeuvres de dissimulation du conflit au Proche-Orient
!
Dimanche 5 décembre 2010
Communiqué de l’association EPICES des étudiants de
l’Université Paris XIII
Le 2 décembre 2010, l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de
France) a lancé un communiqué de presse pour annoncer la tenue
de plusieurs événements ayant pour thème "les relations
inter-religieuses", dans le but de contrer "les logiques
d’importations du conflit et de musellement d’Israël" sur les
"universités sensibles", où des "militants choisissent de
défendre la cause palestinienne par le boycott, la violence et
la haine d’Israël". Trois conférences ont été prévues au sein
des universités de Paris X - Nanterre, Lyon II, et Paris XIII -
Villetaneuse.
Nous, membres de la CUP (Coordination Universitaire pour la
Palestine), sommes outrés par la démagogie et l’hypocrisie d’une
telle initiative que nous considérons comme une manœuvre
d’occultation de la réalité politique en Palestine. Il est
malheureusement nécessaire de rappeler à l’UEJF que le conflit
israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux mais
fondamentalement un conflit politique. Le fait qu’Israël
développe une stratégie de colonisation, une guerre
démographique, un apartheid et une logique séparatiste (Mur,
checkpoints, routes de contournement) à l’encontre de la
population palestinienne, relève bel et bien, et avant tout, du
politique et non du religieux.
L’initiative organisée par l’UEJF donne à penser que la
situation au Proche-Orient pourrait se régler en ouvrant un
vague "processus de dialogue", par le biais de l’invitation
d’une équipe de jeunes footballeurs d’une ville
arabe-israélienne. La recherche de la paix n’est pas une
question de quelconque rapprochement entre deux communautés en
mal de compréhension. Elle est le corollaire d’une recherche de
justice, par ailleurs exigée par les Nations Unis depuis bien
longtemps. La paix ne pourra s’obtenir que si les conditions
d’autodétermination du peuple palestinien sont réunies. Nous
parlons de Palestiniens occupés, méprisés, expulsés,
emprisonnés, dont tous les droits pourtant internationalement
reconnus, sont bafoués quotidiennement.
Aussi, puisqu’il s’agit de football, l’UEJF omet de nous
informer qu’Israël entrave par divers moyens le développement du
sport palestinien : isolement des sportifs, restrictions des
déplacements, interdictions d’entrée de matériels dans les
Territoires palestiniens, etc. Le Président de l’UEFA (plus
haute instance du football européen) Michel Platini a dénoncé en
septembre dernier cet état de fait en menaçant Israël
d’exclusion de cette instance : "Nous les avons acceptés
(israéliens) en Europe et leur avons garanti les conditions
d’adhésion. Ils doivent respecter le message des lois et
réglementations, faute de quoi leur présence en Europe n’aura
pas lieu d’être".
Enfin, l’UEJF parle de "violence", de "haine", de
"musellement", dont ferait preuve le mouvement de solidarité
avec les Palestiniens, à l’encontre de l’Etat d’Israël,
notamment dans les "universités sensibles". Nous répondons à ces
accusations illégitimes qu’Israël, quatrième puissance militaire
du monde, est le principal moteur de la violence dans l’ensemble
de la région du Proche-Orient. Du nettoyage ethnique de 1947
jusqu’au massacre de Gaza en décembre 2008 / janvier 2009,
Israël s’est livrée à de multiples exactions à l’encontre des
Palestiniens. Par sa politique d’expansion coloniale et de
morcellement des Territoires, Israël a fait en sorte qu’il ne
reste aujourd’hui plus que 8% du territoire de la Palestine
historique.
La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre
l’État d’Israël) est probablement le moindre mal que l’on
pourrait infliger à l’État d’Israël, en tant que moyen de
pression pour qu’il cesse l’occupation militaire, la
colonisation et l’apartheid. Inspirée de la campagne de Boycott
du régime d’apartheid sud-africain, cette campagne pacifiste et
internationale est soutenue par des centaines de personnalités
engagés comme l’ambassadeur Stéphane Hessel, ancien déporté et
co-écrivain de la Déclaration des Droits de l’Homme en 1948, par
des militants de l’apartheid en Afrique du Sud, et par des
syndicats de travailleurs de nombreux pays, et par des militants
israéliens anti-coloniaux.
Nous demandons à l’UEJF de cesser immédiatement leur logique
de déni et d’occultation de la réalité politique au
Proche-Orient, qui constitue selon nous un nouvel obstacle à
l’établissement de la paix. Il est temps d’employer les termes
appropriés, tels que COLONISATION, CRIMES CONTRE L’HUMANITE,
APARTHEID, et d’arrêter cette politique de l’autruche, afin de
prendre véritablement en considération les souffrances et les
injustices que vivent les Palestiniens de Cisjordanie, de
Jérusalem, d’Israël et de Gaza. Rien ne nous étonne venant de
l’UEJF, et de son principal partenaire pour cette initiative,
SOS Racisme : nous connaissons leur travail de "normalisation"
du conflit, dont le but est de blanchir Israël de toutes ses
responsabilités ; nous connaissons leurs liens étroits avec des
organisations extrémistes telles que le CRIF (Conseil
représentatif des institutions juives de France) qui assurent à
l’Etat d’Israël un travail de lobbying et un soutien
inconditionnels. Mais la CUP, dans sa lutte contre
l’impérialisme et pour la justice au Proche-Orient, entend bien
dénoncer, et dénoncera systématiquement, ce genre d’entreprises
de détournement des réalités politiques.
Signé par
L’association EPICES des étudiants de l’Université Paris XIII
La Coordination Universitaire pour la Palestine (CUP)
Association des Universitaires pour le Respect du Droit
International en Palestine (AURDIP)
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