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Amnesty International
Trois hommes, hauts responsables sous Saddam Hussein, risquent
la peine de mort
Mercredi 27 octobre 2010
Amnesty International a demandé ce 26 octobre aux autorités
irakiennes de se garder d’exécuter l’ancien ministre des
Affaires étrangères Tarek Aziz et deux autres anciens hauts
responsables condamnés à la peine capitale par un tribunal de
Bagdad.
Tarek Aziz, Sadoun Shakir, ancien ministre de l’Intérieur sous
Saddam Hussein, et Abed Hamoud, qui était le secrétaire
personnel du dictateur exécuté en 2006, ont été déclarés
coupables par le Haut Tribunal pénal irakien d’avoir participé à
l’homicide de militants de l’opposition. Tous trois ont nié ces
accusations.
« Le régime de Saddam Hussein a été synonyme d’exécutions, de
torture et d’autres violations flagrantes des droits humains, et
il est bon que les auteurs présumés de ces faits soient traduits
en justice », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme
Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
« Il est cependant crucial que la peine de mort, ultime
privation des droits humains, ne soit jamais utilisée, quelle
que soit la gravité des faits perpétrés.
« Et il est par ailleurs grand temps que le gouvernement irakien
tourne la page de ce sinistre cycle ; mettre fin à toutes les
exécutions et commuer la condamnation de tous les détenus se
trouvant sous le coup d'une sentence de mort - dont le nombre
s'élèverait à plusieurs centaines - constituerait un pas dans la
bonne direction. »
Tarek Aziz a été placé en détention peu après l’invasion de
l’Irak menée par les États-Unis en 2003. Il est âgé et serait en
mauvaise santé.
Il a été condamné à 15 ans de prison par le Haut Tribunal pénal
irakien en 2009 pour son implication présumée dans l’exécution
de 42 marchands, ordonnée par le gouvernement de Saddam Hussein
en 1992.
Amnesty International a exprimé à de nombreuses reprises les
préoccupations que lui inspirent les procès se déroulant devant
le Haut Tribunal, qui est mandaté pour poursuivre les personnes
accusées d'avoir commis des crimes sous Saddam Hussein et dont
l'indépendance en tant qu’organe de justice est mise en doute,
du fait de nombreuses ingérences politiques.
« Il est essentiel de respecter les normes universellement
reconnues en matière d’équité des procès et il ne faut pas que
des pressions politiques puissent influer sur les procédures,
quelles que soient les charges retenues, mais surtout
lorsqu’elles peuvent déboucher sur la peine de mort », a conclu
Malcolm Smart.
Si leur condamnation à la peine capitale est confirmée par la
chambre d’appel du tribunal, ces trois hommes, dont Tarek Aziz,
pourraient être exécutés dans les 30 jours suivant ce jugement.
La peine de mort a été suspendue à la suite de l’invasion menée
par les États-Unis en 2003, puis rétablie en août 2004. Depuis
lors, des centaines de personnes ont été condamnées à mort et
nombre d’entre elles ont été exécutées.
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