Communiqué - Amnesty International
Israël. La décision de libérer un détenu
palestinien en avril est « insuffisante
»
Khader
Adnan
Jeudi 23 février
2012
La décision des autorités israéliennes
de libérer un détenu palestinien à la
mi-avril est insuffisante, a déclaré
Amnesty International alors que des
informations indiquaient que cet homme
avait accepté de mettre un terme à la
grève de la faim qu’il observait depuis
66 jours.
L’organisation a exhorté Israël à
libérer Khader Adnan immédiatement pour
lui permettre de recevoir les soins
médicaux dont il a besoin de toute
urgence. Après plus de 10 semaines de
grève de la faim, ce boulanger de 33 ans
– accusé d’être affilié au mouvement du
Djihad islamique – est en danger de
mort.
« Un accord aux termes duquel Khader
Adnan sera libéré le 17 avril s’il
n’apparaît pas de nouveaux éléments
significatifs est insuffisant quand cet
homme a besoin de soins médicaux urgents
pour sauver sa vie maintenant, a
souligné Philip Luther, directeur par
intérim du programme Moyen-Orient et
Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Même si les informations indiquant que
Khader Adnan a accepté d’arrêter sa
grève de la faim sont vraies, cela ne
signifie pas pour autant qu’il est hors
de danger ni qu’il a moins besoin de
soins médicaux hautement spécialisés.
« Il ne peut pas constituer une “menace
pour la sécurité” dans son état actuel
et doit être libéré immédiatement. Les
autorités israéliennes n’ont révélé
aucun élément justifiant son maintien en
détention. »
Khader Adnan a été condamné à quatre
mois de détention administrative le 10
janvier. Les ordonnances militaires
israéliennes autorisent les autorités à
détenir indéfiniment des Palestiniens de
Cisjordanie (un territoire occupé) sans
jugement s’ils sont considérés comme une
« menace pour la sécurité ».
La Cour suprême d’Israël devait examiner
l’appel de Khader Adnan mardi 21
février, mais cette audience a été
annulée à la suite d’un accord,
semble-t-il, entre son avocat et les
autorités israéliennes.
Des porte-parole de l’Autorité
palestinienne et du gouvernement
israélien ont affirmé que Khader Adnan
avait accepté de mettre un terme à sa
grève de la faim, une information
qu’Amnesty International n’a pas pu
vérifier de manière indépendante.
« Amnesty International a appelé à
plusieurs reprises les autorités
israéliennes à libérer Khader Adnan et
les autres Palestiniens maintenus en
détention administrative, à moins qu’ils
ne soient rapidement inculpés d’une
infraction reconnue par le droit
international et jugés dans le respect
des normes internationales d’équité des
procès », a ajouté Philip Luther.
Khader Adnan a été arrêté le 17 décembre
2011 chez lui dans le village d’Arrabe,
près de Jénine, en Cisjordanie occupée,
après que les forces de sécurité
israéliennes eurent fait irruption à son
domicile très tôt ce matin-là.
Il a entamé sa grève de la faim
prolongée pour protester contre les
mauvais traitements qui lui ont été
infligés, ses conditions de détention et
la pratique de la détention
administrative.
Amnesty International a engagé Israël à
cesser d’avoir recours à la détention
administrative car celle-ci constitue
une violation du droit à un procès
équitable, reconnu à l’échelon
international, qui doit être respecté
pour tous les détenus, y compris lorsque
l’état d’urgence est proclamé.
Khader Adnan est hospitalisé depuis le
30 décembre à la suite d’une dégradation
de son état de santé. Il est
actuellement détenu à l’hôpital Ziv à
Safed, dans le nord d'Israël, sous la
surveillance de gardes armés.
Le 19 février, selon les informations
fournies par des médecins de la section
israélienne de l’ONG Physicians for
Human Rights (Médecins pour les droits
humains), il était toujours enchaîné à
son lit d’hôpital, bien que le service
pénitentiaire d’Israël ait promis que
ses entraves seraient retirées.
Quelque 309 Palestiniens, dont plus de
20 membres du Conseil législatif
palestinien, sont actuellement en
détention administrative. L’un d’entre
eux est maintenu en détention depuis
plus de cinq ans.
Sommaire communiqués
Les dernières mises à jour
|