26 avril 2007
Amnesty International
demande aux autorités iraniennes de libérer immédiatement et sans
conditions toutes les personnes détenues en lien avec les récentes
manifestations pacifiques d¹enseignants, étudiants ou autres, et
de cesser toutes les procédures judiciaires pouvant entraîner l¹emprisonnement
de prisonniers d¹opinion ainsi que le harcèlement des personnes
faisant campagne pour les droits humains, notamment les droits
politiques et syndicaux. Notre organisation craint que ces
manifestants soient de plus en plus visés, car ce 10 avril, le
ministre du Renseignement, Gholam Hossein Mohseni Ejeie, a
publiquement accusé le mouvement des femmes et les militants étudiants
de participer à une conspiration ennemie de « subversion rampante
» du gouvernement iranien.
Enseignants
Des dizaines d¹enseignants,
pour la plupart membres d¹associations d¹enseignants locales ou du
Conseil national des associations d¹enseignants, ont été placés
en détention ces dernières semaines en lien avec des
manifestations qui ont commencé en mars 2007, lorsque des
enseignants ont demandé de meilleurs salaires et conditions de
travail. Des centaines d¹enseignants ont été arrêtés ; tous ont
été libérés par la suite, maisn depuis, de nombreux autres
enseignants ont été arrêtés dans tout le pays, après l¹annonce
de grèves prévues les 15 et 16 avril, ainsi que le 2 mai, journée
nationale des enseignants en Iran.
Le 7 avril, 45
enseignants ont été arrêtés à Hamedan, dont le conseil entier
de l¹association des enseignants de Hamedan, qui a été ensuite
interdite par les autorités. La plupart de ces personnes ont été
libérées peu de temps après, mais quatre au moins resteraient en
détention ; leurs noms de famille sont Zare¹i, Ghadimi, Refahiat
et Gholami.
Le 12 avril, trois
enseignants de Téhéran, Ali Safar Montajabi, Mohammad Taghi
Fallahi et Mahmoud Bagheri ont été convoqués devant le tribunal révolutionnaire,
puis transférés à la prison d¹Evin. Trois autres
ont été placés en détention le 14 avril et également conduits
à la prison d¹Evin : Hamid Pourvosouq, vice-président de l¹association
des enseignants iraniens, Alireza Akbari Nabi et Mohammad Reza Reza¹i
Gorgani, membres du comité éditorial de l¹hebdomadaire « Teacher¹s
Pen ». Le même jour, quatre enseignants, Mojtaba Abtahi,
Abdolrasoul Emadi, Nourollah Barkhordar et Hamid Majiri (ou Mojizi)
auraient été arrêtés à Homayoun Shahr ; trois autres
enseignants auraient été arrêtés à Kerman. Le 16 avril, Ali
Akbar
Baghani, président de l¹association des enseignants iraniens, a été
retenu dans sa salle de classe par trois responsables iraniens en
civil, dans une école de Téhéran. Il avait déjà été détenu
sans inculpation ni procès du 3 au 28 mars 2007.
Étudiants
Bizhan Sabagh, étudiant
ingénieur à l¹université de Mazandaran, qui avait été suspendu
pour un trimestre par le conseil de discipline de l¹université en
raison de ses activités étudiantes, a été arrêté le 14 avril
2007 devant l¹université par des membres des forces de sécurité.
Quelque 14 étudiants ont commencé un sit-in pour protester contre
cette arrestation ; ils ont également été placés en détention
ce même jour. Tous, à l¹exception de Sayed Ziya¹addin (Ziya)
Nabavi, ont depuis été libérés sous caution, ou avec des
garanties écrites.
Militantes des droits des
femmes
Le 18 avril, deux femmes
jugées pour leur participation à une manifestation pacifique du 12
juin 2006 demandant l¹égalité des droits pour les femmes ont été
condamnées à des peines de prison. Farida Davoudi Mohajer a été
condamnée à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, et
Sussan Tahmasebi à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec
sursis. Ces femmes, actuellement en liberté, devraient interjeter
appel de ce verdict. Ce même 18 avril, Behareh Hedayat, étudiante
à l¹université, a été jugée en l¹absence de son avocat, pour
« actes contraires à la sûreté de l¹État », « participation
à une manifestation illégale le 12 juin 2006 » et « trouble à l¹ordre
public ». Le 11 avril, Azadeh Forghani, étudiante à l¹université,
avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis, en lien
avec la même manifestation. Quelques jours plus tard, elle a été
convoquée devant un tribunal, où elle a été interrogée et
informée qu¹elle était sous le coup d¹une nouvelle inculpation,
en lien avec un rassemblement pacifique tenu le 4 mars 2007 pour
protester contre les poursuites visant cinq autres militantes en
lien avec la manifestation de juin 2006. Le 18 avril, six autres
femmes auraient été interrogées lors d¹une audience sur le
rassemblement du 4 mars. Parvin Ardalan, Zara Amjadian, Elnaz Ansari,
Nasrin Afzali, Niloufar Golkar et Marzieh (Minoo) Mortazi Langaroudi
auraient été inculpées de « réunion et de collusion visant à
nuire à la sécurité nationale », « trouble à l¹ordre public
» et « refus d¹obéir aux ordres de représentants de l¹État ».
. Cinq militantes de la « Campagne d¹un million de signatures »
ont été arrêtées le 2 avril 2007 alors qu¹elles réunissaient
des signatures pour demander la fin des textes de loi
discriminatoires envers les femmes en Iran. Ces militantes ont été
libérées après un jour de détention, mais Mahboubeh Hossein
Zadeh et Nahid Keshavarz ont été emmenées à la prison d¹Evin et
libérées sous caution le 15 avril 2007. Elles auraient été accusées
d¹« actes contre la sûreté de l¹État, par propagande contre le
système ».
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