16 février 2007
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Irene Khan, secrétaire générale
d¹Amnesty International, a envoyé aujourd¹hui au Président et au
Premier ministre palestiniens une lettre qui leur demandait d¹inscrire
au premier rang des priorités du nouveau
gouvernement unitaire la création d¹une force de sécurité
respectant les droits humains de tous les Palestiniens et la primauté
de la loi.
Les deux dirigeants
doivent prendre des mesures pour mettre fin au climat d¹impunité
qui a encouragé, dans les territoires palestiniens occupés, la
montée des violences entre les groupes armés et les forces de sécurité
fidèles au Fatah, parti du président Abbas, ou au Hamas, parti du
Premier ministre Haniyeh.
« Tout accord entre les
parties en présence doit se préoccuper des atteintes aux droits
humains commises par les effectifs armés des différentes factions
; le nécessaire doit être fait pour mettre fin à l¹impunité qui
s¹est installée depuis trop longtemps et permet aux tueurs de se déplacer
librement et de commettre de nouveaux crimes, a déclaré Irene
Khan. Les dirigeants du Fatah et du Hamas doivent mettre de l¹ordre
dans leurs formations respectives et cesser d¹encourager la
violence destructrice qui a broyé tant de vies palestiniennes. »
Amnesty International a
demandé aux deux dirigeants d¹agir dans les plus brefs délais
pour :
veiller
à ce que le recrutement et la formation des membres des forces de sécurité
et des autorités chargées des poursuites judiciaires ne soient pas
soumis à un contrôle politique partisan ; veiller à ce que ni les
groupes ni les individus ne soient autorisés à utiliser ou à
transporter des armes à feu ou des munitions d¹une façon qui
puisse mettre en danger la sécurité d¹autrui ; faire savoir à
tous les membres des forces de sécurité,
au moyen de consignes sans ambigüité, que quiconque se livrera à
un abus de pouvoir ou violera les droits humains devra répondre de
ses actes et sera, le cas échéant, poursuivi en justice ; mettre
sur pied un mécanisme assurant une surveillance indépendante,
impartiale et non partisane des forces de sécurité ; prendre des
mesures pour que les homicides, les enlèvements et les autres
attaques contre des civils fassent tous l¹objet d¹enquêtes
approfondies et impartiales dans les plus brefs délais, et pour que
les responsables présumés de ces crimes soient traduits en
justice, les procédures suivies devant respecter les normes
internationalement reconnues en matière de procès équitables et
exclure le recours à la peine de mort.
Rien qu¹au cours des six
dernières semaines, les attaques armées et les affrontements entre
les deux camps ont fait plus de 80 morts ; parmi les victimes
figuraient des militants armés, mais des civils sans armes ont également
été tués, 10 enfants au moins ayant laissé leur vie dans ces
violences, et les blessés ont été très nombreux. Les deux camps
ont, de plus, enlevé des personnes qu¹ils voulaient utiliser comme
monnaie d¹échange au cours du conflit.
« Parmi les responsables
des actes de violence ont figuré des membres des forces de sécurité
palestiniennes rivales, appartenant notamment à la Garde présidentielle
fidèle au président palestinien Mahmoud Abbas ou à la Force exécutive
formée par le gouvernement de l¹Autorité palestinienne, sous
contrôle du Hamas, a précisé Irene Khan. Au lieu de veiller au
respect de la loi et de s¹opposer à la violence des groupes armés
palestiniens, ces forces y ont participé et ont encore aggravé le
problème. »
Le nouveau gouvernement d¹union
nationale doit faire en sorte que les homicides illégaux, les enlèvements
et les autres attaques contre des civils qu¹il s¹agisse de
Palestiniens, d¹Israéliens ou de ressortissants d¹autres pays
donnent lieu dans les plus brefs délais à une enquête approfondie
et impartiale, afin que les responsables présumés de ces crimes
soient traduits en justice.
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