Communiqué - Amnesty International
Un gréviste de la
faim palestinien au seuil de la mort
doit être admis à l'hôpital ou libéré
Mahmoud
Sarsak
Vendredi 15 juin
2012
Un footballeur
palestinien qui risque de mourir après
avoir entamé il y a plus de 90 jours une
grève de la faim pour protester contre
sa détention par Israël doit
immédiatement être admis dans un hôpital
civil ou être libéré, afin de pouvoir
bénéficier de soins médicaux vitaux, a
déclaré Amnesty International.
Originaire de la
bande de Gaza, Mahmoud al Sarsak est
détenu par Israël depuis juillet 2009.
Il est le seul prisonnier actuellement
incarcéré aux termes de la Loi relative
à l'incarcération des combattants
illégaux, qui permet à Israël de
maintenir des personnes en détention
sans inculpation ni jugement en se
fondant sur des informations secrètes.
Aux termes de cette
loi, les prisonniers peuvent être
maintenus en détention pour des durées
indéterminées, jusqu’à ce qu’ils
prouvent qu’ils ne représentent pas une
menace pour la sécurité d’Israël.
« Mahmoud al Sarsak
ayant passé presque trois ans derrière
les barreaux, les autorités israéliennes
ont eu largement le temps de l’inculper
d’une infraction prévue par la loi et de
le faire comparaître devant un tribunal,
a estimé Philip Luther, directeur du
programme Afrique du Nord et
Moyen-Orient d’Amnesty International.
« Loin de choisir
cette option, elles ont préféré
confirmer à plusieurs reprises son ordre
de détention administrative en se
fondant sur des informations secrètes
qu’elles ne lui ont pas révélées, pas
plus qu’à son avocat. »
Mahmoud al Sarsak
n’a pas bénéficié d’un accès
satisfaisant à des soins médicaux depuis
qu’il observe une grève de la faim. Pour
quelqu’un qui est sur le point de
mourir, cela équivaut à un traitement
inhumain et dégradant, qui bafoue les
obligations internationales incombant à
l'État d'Israël.
« Les soins
spécialisés dont il a besoin de toute
urgence sont uniquement disponibles dans
un hôpital civil. Il doit y être admis
sans délai ou être libéré afin de
pouvoir recevoir ces soins, a indiqué
Philip Luther.
« Israël doit
abroger la Loi relative à
l'incarcération des combattants
illégaux, qui fait l’impasse sur les
garanties minimales relatives aux droits
des détenus. »
Mercredi 13 juin,
les parents de Mahmoud al Sarsak à
Rafah, dans le sud de la bande de Gaza,
qui n’ont pas vu leur fils depuis qu’il
a été arrêté et n’ont pas pu lui parler
depuis qu’il a entamé sa grève de la
faim, ont confié à Amnesty International
craindre qu’il ne meure en détention.
Ils ont exhorté la
communauté internationale à intervenir
pour sauver la vie de Mahmoud.
Le 13 juin
également, l’avocat de Mahmoud al Sarsak
a indiqué à Amnesty International que
son client était toujours détenu au
centre médical des Services
pénitentiaires israéliens, à Ramleh,
centre qui ne peut pas dispenser les
soins spécialisés dont ont besoin les
détenus qui mènent des grèves de la faim
prolongées.
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