Communiqué - Amnesty International
Nombre record de Palestiniens
déplacés par les démolitions – tandis
que le Quartet poursuit ses discussions
Mardi 13 décembre
2011
Des ONG mettent
en garde contre l’accélération de
l’expansion des colonies et
l’augmentation de la violence par les
colons.
Les autorités israéliennes ont accéléré
le rythme des démolitions illégales en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est,
expropriant ainsi un nombre record de
familles palestiniennes au cours de
l’année écoulée, affirme aujourd’hui une
coalition internationale de 20 ONG,
alors que le Quartet pour le
Proche-Orient se réunit à Jérusalem dans
une nouvelle tentative de relance des
négociations de paix.
L’année 2011 a été marquée par une forte
augmentation des démolitions, mais aussi
par l’expansion accélérée des colonies
israéliennes et une escalade des actes
de violence de la part des colons,
soulignent les ONG.
Ces organisations humanitaires et de
défense des droits humains – dont
Amnesty International, Human Rights
Watch et Oxfam France – appellent le
Quartet à rappeler aux parties au
conflit leurs obligations en vertu du
droit international. Le Quartet doit
ainsi exiger du gouvernement israélien
qu’il revienne sur sa politique de
colonisation et gèle toutes les
démolitions, qui sont autant de
violations du droit international.
« L’accélération de la colonisation
et des destructions d’habitations plonge
les Palestiniens dans un état d’extrême
précarité, détruisant leurs moyens de
subsistance et toute perspective de paix
juste et durable. Entre les discussions
du Quartet et la situation sur le
terrain, le décalage se fait de plus en
plus vif. Le Quartet doit impérativement
changer son approche et montrer qu’il
est en mesure de faire une vraie
différence pour la vie des Palestiniens
et des Israéliens »,
affirme Nicolas Vercken, responsable de
plaidoyer à Oxfam France.
Parmi les faits démontrant que la
situation se détériore rapidement sur le
terrain, on recense notamment :
·
Le doublement du
nombre de personnes déplacées en raison
des démolitions :
depuis le début de l’année, plus de 500
habitations palestiniennes, puits,
citernes d’eau et autres infrastructures
de base ont été détruites en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est,
déplaçant ainsi plus de 1 000
Palestiniens selon les chiffres des
Nations unies. Cela représente plus du
double du nombre de personnes déplacées
au cours de la même période en 2010 –
soit le chiffre le plus élevé depuis
2005.
Plus de la moitié des déplacés sont des
enfants, pour qui la perte de logement
est particulièrement dévastatrice.
·
L’accélération de
l’expansion des colonies
: au cours des 12
derniers mois, des plans concernant
près de 4 000
nouveaux logements
pour des colons à Jérusalem Est ont été
approuvés – le nombre le plus important
depuis 2006 d’après l’organisation Peace
Now.
De plus, Israël a annoncé en novembre
son projet d’accélérer la construction
de 2 000 nouveaux logements en
Cisjordanie, dont Jérusalem Est.
·
Une forte
augmentation des actes de violence
perpétrés par les colons :
en 2011, les actes de violence commis
par des colons à l’encontre de
Palestiniens ont augmenté de plus de 50%
par rapport à 2010, et de plus de 160%
par rapport à 2009 selon les Nations
unies. L’année 2011 a été de loin celle
qui a connu le plus d’actes de violence
de la part des colons depuis 2005.
Les colons ont aussi détruit environ 10
000 plants d’oliviers et autres arbres
palestiniens au cours de l’année,
affectant ainsi les moyens de
subsistance de centaines de familles.
Les auteurs de ces crimes jouissent en
pratique d’une quasi-totale impunité,
90% des plaintes déposées pour violence
commise par des colons ayant été
classées sans suite par la police
israélienne entre 2005 et 2010.
·
La menace
imminente d’un déplacement forcé de
Bédouins
: si les autorités israéliennes
appliquent leurs plans annoncés pour
2012, jusqu’à 2 300 Bédouins vivant dans
la périphérie de Jérusalem pourraient
être illégalement réinstallés de force,
ce qui détruirait leurs moyens de
subsistance et menacerait leur mode de
vie traditionnel. Les communautés
rurales de la Vallée du Jourdain sont
également ciblées par des projets de
démolitions alors que la colonisation
continue de progresser.
« Le Quartet
devrait désigner l’expansion des
colonies et les démolitions de logements
actuelles comme ce qu’elles sont
vraiment : des violations du droit
humanitaire international qu’Israël
devrait cesser »,
déclare Sarah Leah Whitson, directrice
pour le Moyen-Orient à Human Rights
Watch.
« L’augmentation
des violations de la part d’Israël
montre l’échec fondamental de l’approche
du Quartet. Il est temps que le Quartet
comprenne qu’il ne pourra contribuer à
une solution juste et durable au conflit
sans assurer d’abord le respect du droit
international »,
conclut Philip
Luther, directeur du programme Afrique
du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty
International.
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