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Amnesty International
Mme Ashton doit se rendre à Gaza. Appel lancé à la veille de
la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères
de l'UE
Jeudi 4 mars 2010
Bureau européen d’Amnesty International, Broederlijk Delen,
CAFOD, CCFD Terre Solidaire, Christian Aid, Cordaid, Diakonia,
Défense des enfants - International, Réseau euro-méditerranéen
des droits de l’homme, Fédération internationale des ligues des
droits de l'homme, ICCO, IKV/Pax Christi Pays-Bas, Medical Aid
for Palestinians, medico international, Pax
Christi International, Rehabilitation and Research Centre for
Torture Victims, War Child.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE)
et la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères
doivent faire valoir leur droit de se rendre dans la bande de
Gaza, ont déclaré 17 organisations européennes de développement
et de défense des droits humains[i] à la veille de la réunion
informelle (Gymnich) des ministres européens des Affaires
étrangères à Cordoue les 5 et 6 mars 2010.
Ces organisations engagent les ministres à adopter une position
commune et à refuser de se plier à la récente pratique d’Israël
qui refuse l’entrée de Gaza aux hauts représentants
étrangers[ii], et à mettre un point d’honneur à se rendre à Gaza
à chacune de leur visite en Israël et territoires palestiniens
occupés. Elles invitent plus particulièrement la haute
représentante Catherine Ashton à se rendre à Gaza lors de son
premier déplacement au Moyen-Orient le 12 mars, afin qu’elle
constate les effets dévastateurs sur la population civile du
blocus imposé depuis deux ans et demi à la bande de Gaza.
Lors de cette réunion informelle, les ministres européens des
Affaires étrangères débattront du processus de paix
au Moyen-Orient et du blocus, un peu plus d’un an après
l’offensive militaire israélienne contre Gaza. Les maisons, les
entreprises, les écoles, les hôpitaux et les infrastructures
civiles de première nécessité, tels que les réseaux d'eau et
d'électricité, sont toujours en ruines, Israël empêchant
les importations de matériaux de construction dans Gaza.[iii]
Les organisations se félicitent de la déclaration de l’UE, en
décembre 2009, qui appelait de ses vœux une «
ouverture immédiate, durable et sans condition de points de
passage [vers] Gaza ». Toutefois, elles ajoutent que l’UE doit
traduire ces paroles en actes en acceptant de prendre la tête de
la communauté internationale en vue de mettre fin au
blocus. L’UE doit également confirmer la suspension de
l’amélioration de ses relations avec Israël, tant qu’Israël
n’aura pas véritablement progressé en matière de respect des
droits humains et du droit international, ce qui doit englober
les mesures relatives au blocus de Gaza.
« Il semble qu’Israël s’efforce de dissimuler au monde ce qui se
passe à Gaza. La haute représentante Catherine Ashton et les
ministres européens doivent se rendre sur place afin de se
rendre compte de la situation dramatique des habitants de Gaza,
frappés de plein fouet par le blocus et dans l’incapacité de
partir. L’UE ne peut accepter qu’Israël interdise à ses plus
hauts représentants de se rendre à Gaza pour
contrôler l’affectation à des projets humanitaires vitaux des
millions d’euro versés par les contribuables européens », a
indiqué Janet Symes, responsable de la région Moyen-Orient à
Christian Aid.
« Il est temps que l’UE demande fermement que les droits humains
et le droit international soient au cœur du processus de paix au
Moyen-Orient. Le blocus est une sanction collective imposée à
toute la population civile. Ce sont les plus vulnérables,
notamment les jeunes enfants, qui en pâtissent de manière
disproportionnée », a conclu Nicolas Beger, directeur du Bureau
européen d’Amnesty International.
Notes:
[i] Bureau européen d’Amnesty International, Broederlijk Delen,
CAFOD, CCFD Terre Solidaire, Christian Aid, Cordaid, Diakonia,
Défense des enfants - International, Réseau
euro-méditerranéen des droits de l’homme,
Fédération internationale des ligues des droits de l'homme,
ICCO, IKV/Pax Christi Pays-Bas, Medical Aid for Palestinians,
medico international, Pax Christi International, Rehabilitation
and Research Centre for Torture Victims, War Child.
[ii] Le gouvernement israélien justifie sa nouvelle politique
d’interdiction de toutes les entrées en affirmant que la
présence de hauts représentants étrangers donnerait au régime
du Hamas une certaine légitimité. Cependant, plusieurs ministres
européens des Affaires étrangères et du Développement, des
commissaires européens et l’ancien haut représentant de l’UE
Javier Solana se sont rendus à Gaza après l’arrivée au pouvoir
du Hamas en 2007, avant que le gouvernement israélien ne
commence à interdire ces visites. Aucune rencontre ni aucun
contact avec le Hamas n’a eu lieu en ces occasions. En 2009, ces
visites de haut niveau ont été bloquées, le ministre français
des Affaires étrangères Bernard Kouchner, ainsi que ses
homologues turc Ahmet Davutoglu et irlandais Michael Martin
n’ayant pas été autorisés à se rendre à Gaza. Le ministre
irlandais s’est rendu à Gaza depuis l’Égypte, via
le poste-frontière de Rafah, la semaine dernière. L’UE et ses
États membres donnent plusieurs centaines de millions d’euro à
Gaza chaque année, pour financer l’aide humanitaire, épauler les
familles vulnérables, cofinancer les salaires des employés de
l’Autorité palestinienne à Gaza, et soutenir et cofinancer
l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour
les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) –
cet office gère des écoles et des hôpitaux pour les réfugiés
palestiniens qui constituent plus des trois-quarts de la
population de Gaza.
[iii] Pour en savoir plus, consulter le rapport Failing Gaza: No
rebuilding, no recovery, no more excuses (décembre 2009),
disponible sur demande pour les journalistes.
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