2 février 2007
Communiqué de presse
En attendant le procès,
lundi 5 février, d'Ehren Watada, pour son refus de participer à
la guerre en Irak, Amnesty International a déclaré qu¹un verdict
de culpabilité constituerait une violation du droit
internationalement reconnu à l¹objection de conscience.
« Si Ehren Watada est
condamné, Amnesty International le considèrera comme un prisonnier
d¹opinion et demandera sa libération immédiate et
inconditionnelle », a déclaré Susan Lee, directrice du programme
Amériques d¹Amnesty International.
Âgé de vingt-huit ans,
le lieutenant Ehren Watada est passible d¹une peine d¹emprisonnement
de quatre ans pour avoir refusé de retourner en Irak en juin 2006
et avoir commenté en public son objection à cette guerre.
Ehren Watada a déclaré
que son refus se fondait sur sa conviction que la guerre en Irak était
illégale et immorale. Lors d¹une audience préliminaire le 16
janvier, un juge militaire a statué qu¹Ehren Watada ne
pouvait pas fonder sa défense sur la question de la légalité de
la guerre en Irak.
Cependant, le droit de
refuser de servir dans l¹armée pour des raisons relevant de la
liberté de pensée, de conscience ou de religion est protégé par
les normes internationales relatives aux droits humains, y
compris l¹article 18 de la Déclaration universelle des droits de l¹homme
et l¹article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques (PIDCP), que les États-Unis ont ratifié.
Ehren Watada s¹est engagé
dans l¹armée en 2003 pour une période de trois ans qui devait
prendre fin en décembre 2006. En janvier 2006, il a remis une
lettre à ses supérieurs dans laquelle il exposait les raisons pour
lesquelles il refusait de participer à la guerre en Irak et voulait
quitter l¹armée. Il n¹a pas demandé le statut d¹objecteur de
conscience parce que le règlement militaire dispose que les
demandeurs doivent être opposés à la guerre sous toutes ses
formes et ne prévoit pas de statut d¹objection à une guerre en
particulier.
Dans sa lettre, Ehren
Watada a écrit qu¹il était tellement convaincu par cette cause qu¹il
était prêt à aller en prison ou à mourir pour la défendre ; qu¹il
accepterait toute punition et trouverait son réconfort en sa bonne
conscience, « quand la voie la plus facile, la plus sûre aurait été
de servir un an en Irak ». Il a été informé en mai 2006 que sa
demande avait été refusée. Ehren Watada a de nouveau reçu l¹ordre
de rejoindre son unité en Irak en juin 2006, mais il a refusé d¹obéir.
Amnesty International a déjà
adopté comme prisonniers d¹opinion plusieurs objecteurs de
conscience incarcérés aux États-Unis. Il s¹agissait notamment de
Camilo Mejia, condamné à une année d¹emprisonnement pour son
objection à la guerre en Irak, et d¹Abdullah Webster, qui avait
refusé de
participer à cette guerre en raison de ses convictions religieuses.
Un autre, Kevin Benderman, a été condamné à quinze mois d¹emprisonnement
après avoir refusé de retourner en Irak en raison des scènes de dévastation
dont il avait été témoin là-bas. Tous les trois ont été libérés
depuis lors.
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