Le comité populaire est un organe issu du Haut comité de
suivi, visant à défendre les libertés politiques
collectives et individuelles des masses arabes palestiniennes
du pays, à faire face à toutes les poursuites politiques,
racistes, nationales, religieuses et civiles, menées méthodiquement
par l'institution israélienne contre les masses de notre
peuple, au niveau individuel ou collectif et contre ses
institutions.
L'appelation du comité et la définition de son rôle
traduisent nos craintes, le fait que les masses arabes
palestiniennes de l'intérieur sont un public en danger,
dont la direction et les institutions sont menacées par les
poursuites méthodiques politiques et institutionnelles, décidées
au plus haut niveau de l'appareil de l'Etat. C'est ce qui se
déroule de façon évidente, par la poursuite et la
criminalisation de l'action menée par le mouvement
islamique, sheikh Raed Salah, le Rassemblement national démocratique
et son fondateur, dr. Azmi Bishara, le secrétaire général
de Abnaa al-Balad, Muhammad Kana'ina, aujourd'hui détenu.
C'est ce qui se passe avec la poursuite des associations
civiles, la fermeture de certaines par ordre administratif,
ou les interrogatoires par les services de renseignements.
C'est ce qui se passe dans les aéroports et les voies de
passage, c'est ce qui se passe avec le député Sa'id Naffa'
et la délégation religieuse arabe composée des sheikhs
druzes, partie en Syrie, la semaine dernière, soumise à
l'incitation et l'intention de passer en jugement.
Nous mettons en garde contre le fait de considérer cette recrudescence
répressive, officielle et policière comme des assassinats
politiques, préludes à des assassinats corporels : l'attaque
menée contre sheikh Raed Salah à al-Quds, le mois dernier,
semble l'indiquer.
Dans toute poursuite qu'elle mène, la Shabak veut nous
transmettre qu'elle est là et que ses yeux sont ouverts,
voulant nous faire intégrer et admettre la surveillance et
le terrorisme qu'elle exerce sur nous.
Rôle des poursuites politiques
- empêcher notre propre élaboration et organisation
collective.
- Isoler nos dirigeants et nos institutions et nous
distinguer entre "modérés" et "extrémistes".
- Annuler notre rôle qui est d'assumer notre responsabilité
envers l'ensemble de la question palestinienne.
- Susciter un état d'esprit défait, soumis à la poursuite
et empêcher les dirigeants d'assumer leur rôle.
Notre message
Nous disons que notre volonté est plus puissante que la répression
et la terreur de la Shabak, et si la confrontation nous est
imposée, nous sommes un peuple qui possède la volonté, le
droit et la justice, et eux n'ont qu'un appareil répressif.
Dans notre situation, si nous voulons goûter au raisin,
nous devons nous battre avec le gardien. Nous n'obtiendrons
aucun droit sans lutter pour l'acquérir.
Nos revendications
- La suppression des charges contre sheikh Raed Salah et
l'arrêt de toute poursuite politique à son encontre.
- L'arrêt de la poursuite politique et la suppression du
dossier d'interrogatoire concernant le fondateur du parti du
Rassemblement national démocratique, dr; Azmi Bishara.
- La cessation immédiate de la poursuite contre la délégation qui
s'était rendue en Syrie, composée des hommes de
religion druze et du député Saïd Naffa'.
- La cessation immédiate de tous les
interrogatoires policiers avec les associations et les
institutions nationales.
- La suppression du jugement contre l'artiste
Muhammad Bakri, réalisateur du film "Jenine Jenine",
qui dévoile les crimes de l'occupation.
- L'arrêt par les universités, et notamment
l'université de Haïfa, des poursuites contre le comité
des étudiants arabes et sa direction, et la cessation des
tribunaux moraux et politiques.
Nos mesures
Nous annonçons, au début de notre campagne, le boycott par
les institutions arabes de la compagnie aérienne El Al pour
faire cesser les poursuites politiques et les
interrogatoires dans les aéroports et les voies frontalières
israéliennes, en appelant toutes les parties amies dans
le monde à adopter la même attitude.
Nous étudions pour l'instant les formes du boycott économique
et populaire des compagnies et institutions qui pratiquent
le racisme envers les Arabes et les mécanismes d'exécution
de cette décision.
- Nous annonçons l'organisation d'une conférence régionale
pour la protection populaire et la défense des libertés,
au mois de novembre prochain, qui étudiera le niveau de la
confrontation et le développement des mécanismes de la
protection populaire, avec l'appui international, ainsi que
le développement de l'immunité interne à l'intérieur de
notre société arabe palestinienne.
- Nous annonçons notre soutien au comité des étudiants
universitaires arabes et leur union régionale. Le comité
populaire suivra de près le dossier des poursuites
politiques en coordination avec ces conseils élus.
- Nous rédigeons en ce moment un rapport qui sera présenté
à la responsable du comité des Nations-Unies pour la
protection des défenseurs des droits de l'homme, rapport
pris en charge par l'association arabe des droits de
l'homme, en coordination avec les parties concernées.
Nous demandons à tous ceux qui sont menacés par toute
forme de poursuite politique ou d'entraves sécuritaires de
contacter le comité des libertés, et appelons tous ceux
qui sont actifs dans les organisations des droits de
l'homme, du développement social, cuturel et national à
rejoindre le comité pour la défense des libertés afin que
celui-ci assume entièrement son rôle.
L'injustice faite par les proches
Une autre affaire concerne l'injustice faite par les
proches. Nous avons adressé une lettre à l'ambassadeur
jordanien, où nous dénonçons la décision des autorités
jordaniennes d'empêcher sheikh Raed Salah d'entrer dans le
territoire jordanien, le dimanche 9 septembre 2007, pour
participer au congrès "al-Quds est à nous", en
demandant des explications sur cette mesure des autorités
jordaniennes. Nous avons réclamé une rencontre pour en
discuter.
- Israël veut nous utiliser en tant que "pont de la
normalisation avec le monde arabe", mais nous faisons
partie de notre entourage arabe, et nous nous opposons à la
normalisation avec Israël.
- La liaison avec notre dimension palestinienne, arabe,
islamique, internationale est notre droit, et nous ne nous
comportons pas en tant qu'otage des relations officielles et
normalisées israéliennes avec tel ou tel pays. Nous
poursuivons notre liaison et si quelque chose devrait être
changé, c'est la loi israélienne répressive et non notre
liaison.
- Nous appelons certains Etats arabes à stopper toute
collaboration policière entre les services de
renseignements israéliens et les services de
renseignements arabes, concernant les activités des
institutions de l'intérieur et leurs partenaires dans
les Etats arabes.
Ameer Makhoul
Président du comité populaire de défense des libertés
Traduction : Palestine en marche