P.A.S.
Campagne massive de stigmatisation
des Français musulmans !
Yahia Gouasmi
Photo:
D.R.
Samedi 28 février 2015
Alors que de graves dérives sont
observées de la part de personnels
d’établissements scolaires sous prétexte
que de jeunes enfants seraient des « prosélytes »
du terrorisme, le ministère de
l'Éducation nationale surfe sur la vague
du Charlie Business pour prendre une
direction dangereuse. En s’écartant de
sa mission première « instruire »,
il tend plutôt vers une politique de
répression et de stigmatisation de la
jeunesse musulmane.
En novembre 2014 déjà, un document
interne du rectorat de Poitiers, envoyé
par e-mail aux chefs d'établissement de
la Vienne, avait été rendu public par le
site Mediapart. Ce Powerpoint
de 14 pages avait pour ambition de
prévenir la radicalisation en milieu
scolaire, seulement les termes
extrêmement stigmatisant pour décrire
ses signes extérieurs ont suscité un
tollé : « cheveux rasés », « barbe
longue », « refus du tatouage »,
« perte de poids liée à des jeûnes
fréquents »… Seule la
radicalisation liée à l’islam a été
pointée du doigt.
Le 9 février, c’est avec plus de
prudence que le ministère dévoile un
outil de prévention de la radicalisation
des jeunes à destination des chefs
d’établissement et des équipes
éducatives. Cet outil, présenté sous
forme de livret, est moins explicite que
le document du rectorat de Poitiers.
Néanmoins, on retrouve les mêmes
points présentés de manière très
générale : « nouveaux comportements
dans le domaine vestimentaire et
alimentaire », « rupture
scolaire », « intérêt soudain
pour telle ou telle religion ou
idéologie ».
Ici, le gouvernement fait montre de
ne pas cibler uniquement les élèves de
confession musulmane. Mais il est
difficile de ne pas en faire allusion
compte-tenu de la campagne massive « Stop-djihadiste.gouv.fr »
qui circule sur le net depuis le 28
janvier. Notamment, avec une infographie
qui est un florilège d’amalgames
terrifiants et simplistes censé aider
les citoyens à repérer les signes de
radicalisation « djihadistes ».
Ces derniers sont répertoriés de la
façon suivante : les suspects n'auraient
pas la « bonne » tenue
vestimentaire, les « bonnes »
habitudes alimentaires, ils
n’apprécieraient pas les supers
productions cinématographiques ; les
femmes seraient suspectées en portant « des
vêtements qui cachent le corps »…
En somme, des préjugés qui échappent
totalement à la raison et à un jugement
objectif. Ce document peut faire l’objet
de toutes les dérives car il n’indique
pas où se situe la limite entre le
respect des convictions religieuses et
la « radicalisation ». Les
porteurs de ces « attributs »
sont décrits comme les nouveaux parias
de la société et un numéro vert a été
mis à disposition afin de les dénoncer
et de les « livrer » aux
autorités.
Il va sans dire que chaque Français
de confession musulmane peut se sentir
concerné et pointé du doigt par cette
affiche, tant elle manque de précisions
et de nuances. Ce que l’Etat décrit
comme étant des « attributs »
profondément discréditant, peut être une
marque de piété et de spiritualité pour
des milliers de musulmans : l’hygiène de
vie par le jeûne et par le choix de la
qualité de ses aliments ; le refus
éventuel de regarder la télévision qui
peut exercer une influence profondément
négative sur le développement
intellectuel et le comportement ; le
choix de la pudeur des femmes musulmanes
qui se situe à des degrés variables
selon la sensibilité religieuse, etc.
Autant de choix de vie qui doivent
rester des libertés individuelles.
Par nature, cette stigmatisation
généralisée à l’ensemble du territoire
participe à la construction d’une
réalité sociale mettant en danger non
seulement les Français de confession
musulmane, mais aussi la nation tout
entière. Elle ne peut qu’être source de
conflits collectifs potentiels et
menacer l’aspiration à l’harmonie
universelle.
Alors comment expliquer que
des responsables politiques ait une
attitude aussi primitive et
irresponsable à travers la promotion
d’une telle affiche, s’interroge le
Parti Anti Sioniste ? Comment les
musulmans pourraient-ils se prémunir de
l’islamophobie lorsque ceux qui
l’attisent sont à la tête de l’Etat ?
Comment le gouvernement peut-il être
porteur d’un tel dispositif rappelant
les méthodes d’avant-guerre où l’ennemi
est d’abord désigné, puis sa traque
institutionnalisée ? La réponse à toutes
ces questions peut être résumée en une
phrase : la logique du choc des
civilisations est en marche et le
gouvernement y participe activement !
©
www.partiantisioniste.com/
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