P.A.S.
Offensive politique israélienne sur
l’Afrique
Yahia Gouasmi
Mercredi 27 juillet 2016
L’entité sioniste, qui a reçu récemment
le soutien de plusieurs États africains
grâce à une offensive diplomatique,
économique et sécuritaire, pourrait-elle
obtenir le statut d’observateur au sein
de l’UA (l’Union Africaine) ?
Comme nous le soulignions dans notre
article du 27 avril dernier, (http://www.partiantisioniste.com/actualites/infiltration-israelienne-de-lafrique.html
), l’entité coloniale israélienne est
fortement intéressée par le continent
africain, auprès duquel elle use de tous
ses charmes afin de s’y implanter
durablement.
Ainsi, peu avant le sommet de
l’UA qui a eu lieu du 10 au 18 juillet
dernier à Kigali ( Rwanda ), le Premier
des sionistes, Benjamin Netanyahou, a
entamé une tournée africaine de cinq
jours, qui l’a menée dans quatre États
du continent, à savoir, l’Ouganda, le
Kenya, le Rwanda, et l’Éthiopie.
L’un des objectifs de
cette visite était d’offrir une
assistance sécuritaire sous couvert
de lutte antiterroriste, (quelle
ironie quand on sait qu’Israël est
l’un des premiers soutiens de Daesh
qui ne l’a jamais attaqué..), mais
surtout, de formuler une demande de
statut d’observateur à l’Union
africaine.
Israël, qui était pendant plusieurs
années membre observateur de
l’Organisation de l’Unité africaine
(OUA), a vu sa position changer en 2002,
lors de la dissolution de celle-ci
(remplacé par l’UA). L’État colonial n’a
alors pas été réintégré comme membre
observateur de la nouvelle institution,
qui lui reprochait entre autres, son
occupation des territoires palestiniens,
contraire aux textes qui régissent
l’organisation continentale. Notamment
en raison de la position de
l’ex-dirigeant libyen Mouammar Khadafi
qui ralliait à sa cause de nombreux pays
africains, ou encore celle de l’Afrique
du sud et de l’Algérie.
L’entité sioniste usurpatrice, qui
était dans les années 1950/1960 un
partenaire de marque pour de nombreux
pays africains, avait en effet vu ses
relations se détériorer depuis la guerre
du Kippour (1973). La quasi-majorité des
pays africains avaient ainsi décidé de
rompre leurs relations avec Israël,
s’alignant sur une résolution de l’OUA
adoptée à l’initiative de l’Egypte.
Une situation qui a été envenimée par
le conflit israélo-palestinien ainsi que
par les liens qui unissaient Tel-Aviv au
régime d’apartheid sud-africain.
Aujourd’hui, l’état
criminel tient absolument à faire
évoluer les choses, lui qui
considère que l’Afrique représente
désormais une réelle importance
stratégique pour Israël.
Plusieurs actions ont été menées en
ce sens, et on se souvient que l’ex-
ministre israélien des Affaires
étrangères, Avigdor Liberman, avait
entamé début juin 2014 une tournée de 10
jours au Rwanda, Côte d’Ivoire, Ghana,
Éthiopie et Kenya, en vue de promouvoir
l’intégration d’Israël comme membre
observateur au sein de l’Union
africaine.
Le 26 du même mois, Israël avait
envoyé une délégation au sommet de
l’Union africaine à Malabo
(Guinée-Equatoriale) pour se faire
représenter à la réunion continentale en
tant qu’observateur, mais cette
délégation s’était confrontée au rejet
du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed
Ould Abdel Aziz, alors président de
l’UA, et des délégations des pays
membres qui avaient aussitôt demandé
l’évacuation de la délégation
israélienne du centre de conférences où
se tenaient le sommet.
Forte aujourd’hui de ses échanges
commerciaux dans plusieurs pays du
continent, Israël entend désormais
s’affirmer davantage dans les domaines
politiques, diplomatiques et
sécuritaires.
Les raisons de cet
intérêt sont multiples, à commencer
par la volonté de l’entité sioniste
de briser son isolement dans les
instances internationales, en raison
de sa politique coloniale
criminelle, et bénéficier ainsi de
nouveaux soutiens.
Cela apparait d’ailleurs clairement
dans les déclarations du criminel de
guerre Netanyahou, affirmant que «
l’Afrique est un continent de 54 pays.
La possibilité de faire changer leur
position et leur attitude envers Israël
est un changement stratégique dans le
statut d’Israël à l’international ». Ce
dernier ajoutant, « l’Afrique est pour
nous un effort stratégique majeur. Quand
j’ai commencé comme ambassadeur
israélien aux Nations unies, nous avions
des relations avec 80 pays, maintenant
c’est 160 pays ».
Les intentions sont claires : «Si les
Africains votent en bloc, ils pourront
aider à briser la majorité automatique
des Arabes dans les instances
internationales telles que l’ONU», a
encore assuré Netanyahu face à la
presse, en Ouganda.
Ainsi, l’un des buts est
d’intégrer l’UA pour la neutraliser
par rapport au conflit palestinien
comme cela a déjà commencé au niveau
de l’ONU ou l’entité sioniste a été
récemment nommée à la tête d’une
importante commission, chargée de la
préparation des textes relatifs au
Droit international (voir
notre article
http://www.partiantisioniste.com/actualites/apres-larabie-saoudite-lonu-recompense-israel.html
)
L’objectif parallèle est aussi de
neutraliser les pays hostiles, en les
déstabilisant de l’intérieur ou de
l’extérieur, afin d’ensuite mieux
conquérir l’Afrique : parmi ceux-ci
l’Algérie, l’Afrique du sud, le Sénégal
ou encore le Soudan.
Concernant l’Algérie, la récente et
surprenante demande d’adhésion du Maroc
à l’UA pourrait faire partie de ce plan.
C’est également le cas pour le Nigeria –
l’autre géant africain – qui a été
affaibli par un terrorisme sanglant.
Quant à l’Afrique du Sud, Israël compte
manœuvrer de sorte à influer sur la
politique intérieure de ce pays.
Le but ultime étant de
soumettre le continent africain,
comme cela a été réalisé avec la
plupart des pays arabes, qui
désormais mangent ouvertement et
sans honte, dans la main de l’état
criminel.
D’ailleurs un certain nombre
d’états africains ont déjà affiché leur
soutien à Israël pour un statut
d’observateur au sein de l’UA. Parmi
eux, des alliés traditionnels tels le
Ghana, l’Ouganda, le sud-soudan ou le
Rwanda, mais aussi plus récemment le
Kenya, l’Ethiopie, la Guinée et le
Tchad, qui ont cédé au chant des sirènes
sionistes.
Le Premier ministre éthiopien,
Hailemariam Desalegn a ainsi souligné
lors d’une conférence de presse qu’il a
animée conjointement avec Netanyahou :
« nous voulons l’engagement d’Israël
dans notre système africain ».
Quel comble quand on connait la
situation des Ethiopiens vivant en
Israël, dont les femmes sont soumises à
une politique de stérilisation massive
et à qui on refuse même le droit de
donner leur sang… (On se
souvient que le Magen David Adom,
l’équivalent de la Croix Rouge
Israélienne, a refusé d’accepter le don
de sang de la députée Pnina Tamano-Shata,
en raison de ses origines éthiopiennes).
Ce soutien est d’autant plus intéressant
pour Israël que l’Ethiopie vient juste
d’être élue pour 2 ans parmi les membres
non permanents du Conseil de sécurité de
l’ONU.
De leur côté, les
dirigeants de ces pays qui
soutiennent l’entité criminelle sont
surtout intéressés par les armes
israéliennes, à l’heure où de
nombreux groupes armés mettent en
péril la sécurité de plusieurs pays.
Ces mêmes groupes armés qui
bénéficient du soutien actif des
officines sionistes…
Il est d’ailleurs incroyable
que des pays africains puissent soutenir
l’entité sioniste dans ses projets,
compte tenu de la politique
ségrégationniste et raciste menée en
Israël à l’égard des immigrés africains
(y compris ceux de confession juive),
à propos desquels Netanyahu avait même
déclaré qu’ils menaçaient « notre
existence en tant qu’Etat juif, et
démocratique ». Les manifestations
racistes de 2012 et autres initiatives
scandaleuses à l’égard des migrants
noirs en Israël sont d’ailleurs encore
dans tous les esprits.
En revanche, la réticence de
plusieurs autres pays africains, tels
que la Mauritanie, l’Egypte, l’Algérie
ou l’Afrique du Sud, risque de freiner
l’ambitieux projet israélien et il est
peu probable que des pays à majorité
musulmane et qui ont affiché à plusieurs
reprises leur soutien à la cause
palestinienne, votent en faveur
d’Israël.
En tête de file de ces pays,
l’Algérie, qui mène une intense campagne
diplomatique en vue de convaincre les
Etats africains de refuser le poste
d’observateur à Israël au sein de
l’Union africaine.
Ainsi, les autorités
algériennes ont réitéré par la voix
du ministre des Affaires étrangères,
Ramtane Lamamra, lors du dernier
sommet de l’UA à Kigali, leur
position constante sur le sujet, en
affirmant le soutien absolu à la
question palestinienne. Une attitude
que partagent bon nombre d’États
africains et arabes qui s’opposent à
l’idée de voir Israël représenté au
sein des institutions du continent
africain.
Parmi elles, de grandes nations comme
le Nigeria, l’Afrique du Sud, ou encore
le Soudan, dont Ibrahim Ghendour, le
chef de la diplomatie, affirme que « la
demande de certains pays africains en
faveur d’adhésion d’Israël à l’UA n’est
pas envisageable juridiquement, compte
tenu des accords de création de cette
organisation qui n’autorisent pas
l’adhésion des membres en dehors du
continent africain ».
Ainsi, Israël ne risque pas d’obtenir
un poste à l’UA « dans l’immédiat » dans
la mesure où le système de vote prévoit
une prise de décisions par consensus ou,
à défaut, à la majorité des deux tiers
des Etats membres jouissant du droit de
vote, rappellent les experts.
Cependant, Netanyahu a souligné que
cette mission nécessitait un travail de
longue haleine. «Cela pourrait prendre
une dizaine d’années, mais nous allons
changer la majorité automatique contre
Israël. Voilà une chose qui n’avait
jamais été possible dans le passé»,
a-t-il assuré.
Le Parti Anti Sioniste
met en garde les pays africains
contre ce noyautage israélien qui
finira en soumission à l’entité
sioniste.
Ce serait tout de même un
comble que ce continent, qui a le
plus souffert du colonialisme et de
la ségrégation, intègre en son sein
une entité qui est le dernier état
colonial !
C’est justement parce que
les peuples africains ne veulent
plus de l’apartheid, que l’état
sioniste n’est pas le bienvenu dans
la politique africaine et il est
nécessaire de l’empêcher à tout prix
de s’y implanter.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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