P.A.S.
L’OTAN veut elle pousser la Russie à
bout ?
Yahia Gouasmi
Mercredi 15 juin 2016
On assiste depuis quelques
semaines à un dangereux enchainement de
provocations de la part de l’
« US/OTAN » contre la Russie:
manœuvre militaires d’envergures aux
frontières du pays, début de déploiement
du bouclier antimissile, menaces
verbales de divers hauts responsables
occidentaux à l’encontre de Moscou, le
tout, alimenté par une machine
médiatique aux ordres, qui ne se rend
pas compte de la dangerosité de cette
propagande russophobe généralisée.
En effet, l’encerclement de la Russie
par l’OTAN continue d’être présenté
comme prétendument défensif par nos
médias.
Que cherchent les
États-Unis? Souhaitent-ils pousser
la Russie à bout afin de l’acculer à
déclencher une guerre dont l’Europe
serait le premier front? Est-ce que
Washington envoie là un message à
Moscou en l’obligeant à choisir
entre la soumission ou la guerre ?
Jusqu’à quand l’ours russe
gardera-t-il son calme avant de réagir?
Il faut toujours garder à
l’esprit que les Russes ne sont pas
seulement de redoutables joueurs
d’échecs, mais aussi, comme l’a démontré
l’Histoire, d’impitoyables guerriers,
lorsque leur survie est menacée.
En effet, à maintes reprises, les
Européens ont attaqué la Russie pour se
retrouver dans un combat qu’ils
n’auraient jamais imaginé, même dans
leurs pires cauchemars. Voilà pourquoi
les Russes aiment rappeler que
«la Russie ne commence jamais les
guerres, elle les termine».
Cependant, cette fois,
l’histoire pourrait se dérouler
autrement, et une frappe préventive
russe contre un membre de l’OTAN
n’est plus à exclure.
C’est ce qu’avait sous-entendu le
Président Vladimir Poutine, qui ne fait
pas dans la fanfaronnade, lorsqu’il
avait déclaré lors de sa conférence à
Valdaï, le 22 octobre 2015,
« la rue m’a appris que
si la bagarre s’avère inévitable, il
faut frapper le premier. »
L’escalade est ainsi en
marche, avec une série de mesures,
toutes aussi provocatrices les unes que
les autres, et qui s’enchainent à grande
vitesse ces derniers mois, profitant
probablement de la période de latence
préélectorale qui règne actuellement aux
USA:
Au début du mois dernier, les
États-Unis ont activé leur système de
défense antimissile construit en
Roumanie, tandis que les travaux d’un
second site ont été lancés, le
lendemain, en Pologne. Sites qui
pourront lancer aussi bien des missiles
intercepteurs que des missiles d’attaque
nucléaire.
Au même moment, se déroulaient en
Estonie –dans une zone frontalière de la
Russie – des exercices de grande
ampleur, mobilisant 6 000 soldats de dix
pays de l’OTAN, ainsi que des
bombardiers, des chasseurs et des
hélicoptères.
Actuellement et depuis le 7 juin, a
commencé le plus grand exercice
militaire organisé par la Pologne et
l’OTAN depuis la chute du bloc
communiste. 24 pays, dont 19 de
l’Alliance atlantique, participent à
cette opération d’envergure, à quelques
encablures de la frontière russe.
Rassemblant 31 000 soldats – dont 14 000
Américains -, 3 000 véhicules, 105
avions et 12 navires, l’exercice est
formellement sous conduite polonaise,
mais en réalité, il est sous
commandement de l’US Army.
Le Nom de ces manœuvres est sans
équivoque: Anaconda ! Ce serpent qui
entoure sa victime de ses anneaux et les
resserre progressivement jusqu’à
l’étouffement, pour la dévorer ensuite.
Évidemment, tout le monde a saisi
l’analogie…
« Le but de l’exercice
est de vérifier la capacité des pays
de l’alliance à défendre son flanc
oriental », a déclaré, lundi, le
ministre polonais de la Défense,
Antoni Macierewicz, visant ainsi
« une menace potentielle russe ».
Le 5 juin, deux jours avant
l’Anaconda , avait commencé en Mer
Baltique le Baltops 16, avec 6100
militaires, 45 navires et 60 avions de
guerre de 17 pays sous commandement US.
Y participaient également des
bombardiers stratégiques américains B-52
à une centaine de kilomètres du
territoire russe de Kaliningrad.
Le prochain sommet de
l’OTAN à Varsovie, les 8 et 9
juillet prochains, qui officialisera
l’escalade anti-russes, s’annonce
historique. Le lieu même de ce
sommet sonne comme une provocation
de plus contre la Russie. En effet,
au temps de la Guerre froide, l’OTAN
luttait contre le Pacte de Varsovie,
et en juillet, l’Alliance Atlantique
se réunira à Varsovie pour discuter
du renforcement de son dispositif
militaire en Europe de l’Est visant
à l’encerclement de la Russie.
En attendant, les provocations
verbales se multiplient de la part des
responsables occidentaux, à commencer
par le premier d’entre eux, le Président
Obama qui, le 13 mai dernier, dénonçait
à Washington, «la présence croissante et
la posture militaire agressive de la
Russie dans la région baltique/nordique
». Le chef du Pentagone Ashton Carter a
quant à lui récemment placé la Russie en
première position parmi les «menaces
globales» pour la sécurité des
États-Unis.
Autre officiel de premier plan au ton
menaçant, le Président de l’assemblée de
l’OTAN, Michael Turner, qui a affirmé,
« le défi en provenance de la Russie est
réel et sérieux. Moscou a choisi de se
poser contre les États-Unis au lieu
d’être à leurs côtés pour mieux assurer
ses intérêts » : une inversion
accusatoire extraordinaire de culot,
quand on connait la situation
d’encerclement de la Russie !
Quant au général britannique à la
retraite et ancien commandant de l’OTAN
Sir Richard Shirreff, il vient de
déclarer que « la guerre
nucléaire avec la Russie est tout à fait
possible dans le courant de l’année ».
Ce flot de bellicisme verbal est
accompagné d’une diabolisation
médiatique quasi hystérique du Président
Poutine et de la Russie.
Ainsi, l’US/OTAN a
désormais la mainmise sur l’ensemble
de l’Europe, excepté la Russie qui
est encerclée, et qui voit s’opérer
à ses frontières un certain nombre
de mouvements militaires très
inquiétants et représentant un
danger très réel.
Les Russes font désormais l’hypothèse
qu’une menace occidentale pourrait se
concrétiser dans un avenir prévisible et
prennent donc les mesures nécessaires
pour la contrer, ainsi que détruire et
contourner ce système antimissile
déployé à leur frontière.
Que feraient les
États-Unis si la Russie envoyait des
unités lance-missiles le long de
leurs côtes et installait des
batteries de missiles à Cuba, au
Mexique et au Canada ?
On se souvient que c’était là l’objet
de la « crise des missiles », qui en
1962, avait plongé le monde au bord de
la 3e guerre mondiale. Aujourd’hui c’est
bien pire que cela pour la Russie.
Celle-ci a d’ailleurs plusieurs fois,
mis en garde contre l’extension de
l’OTAN vers l’Est et encore récemment,
Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin,
a déclaré que les manœuvres militaires
de l’Alliance atlantique, en cours
actuellement en Pologne et dans d’autres
pays européens, porteraient atteinte à
la sécurité du vieux continent.
En effet, la Russie s’est sentie
directement menacée par ces exercices,
et son ministre des Affaires étrangères,
Serguei Lavrov, l’a clairement fait
savoir : « Ici, nous invoquons le droit
souverain de la Russie à assurer sa
sécurité avec des mesures adéquates aux
risques actuels ».
Quant au Président Poutine,
réagissant au déploiement du système
antimissile, il estime que:
« ce bouclier n’est pas
un système de défense, mais une
partie du potentiel nucléaire
américain implanté en Europe de
l’Est, et représente une mesure
supplémentaire visant à
déséquilibrer la sécurité
internationale, ainsi qu’à lancer
une nouvelle course aux armements ».
Il n’y a aucun doute sur le
fait que le Kremlin va répliquer à ces
actes hostiles à son encontre,
ce qu’a précisé le président russe en
affirmant que « Moscou ne cherchait pas
la confrontation, mais était néanmoins
prêt à riposter de manière appropriée
aux actions occidentales ».
La Russie a pour le
moment agi avec sagesse et
diplomatie face à ces provocations,
mais bien que ne désirant pas la
guerre, elle est prête à la mener si
elle estime que sa survie en dépend.
Ainsi, la tension ne cesse de
s’exacerber, plaçant le monde, et en
premier lieu l’Europe, dans une
situation explosive. Malgré le
bellicisme de certains, les pays
européens ne s’y trompent pas, notamment
l’Allemagne et la France, qui ont déjà
eu affaire à l’ours russe par le passé,
et qui ont conscience que Washington est
en train de transformer l’Europe en
première ligne d’un éventuel futur
affrontement nucléaire. C’est
probablement la raison pour laquelle
plusieurs fonctionnaires français ont
émis récemment des réserves quant au
fait que le système de défense
antimissile américain, installé en
Europe, soit attribué à l’OTAN tout en
restant sous contrôle américain.
Ceci dit, les États-Unis
auraient tort de croire qu’une guerre
contre la Russie épargnerait le
continent américain pour ne se cantonner
qu’à l’Europe. Il est évident que cette
confrontation se propagera à toute la
planète et dépassera tout ce que le
monde a connu en termes de destruction.
Le Parti Anti Sioniste
alerte une nouvelle fois contre
cette escalade qui risque de
dégénérer d’un moment à l’autre, et
appelle nos dirigeants et nos médias
à se montrer responsables et
raisonnables vis-à-vis de la Russie
avant qu’il ne soit trop tard.
Mais la question qui se
pose est désormais la suivante :
est-ce que les sionistes ne désirent
pas cette grande guerre nucléaire,
sur les cendres de laquelle ils
pensent pouvoir ensuite régner sur
le monde à partir de Jérusalem ?
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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