P.A.S.
La Mecque et Médine, otages des
sionistes saoudiens
Yahia Gouasmi
Lundi 13 juin 2016
Épilogue des négociations qui avaient
lieu depuis plusieurs mois, la
République Islamique d’Iran a indiqué il
y a une dizaine de jours qu’elle
n’enverrait pas cette année de pèlerins
à La Mecque, accusant les autorités
saoudiennes d’entraves.
Ce sera ainsi la
seconde fois en près de 30 ans que les
Iraniens n’iront pas en Arabie saoudite
pour le Hadj, l’un des cinq piliers de
l’Islam, que tout fidèle est censé
accomplir au moins une fois dans sa vie
s’il en a les moyens.
Riyad et Téhéran, qui
ne disposent pas de coopération
diplomatique depuis janvier dernier,
menaient depuis plusieurs mois des
discussions difficiles pour fixer les
conditions de l’organisation du
pèlerinage prévue cette année en
septembre.
On comprend aisément
la volonté iranienne d’obtenir des
garanties concernant la sécurité de ses
concitoyens, compte tenu de la
catastrophe de septembre dernier, lors
du précèdent pèlerinage, durant laquelle
une gigantesque bousculade avait fait
près de 2300 morts, dont 464 Iraniens.
On se souvient de la réaction
outrancière des autorités saoudiennes,
qui en guise d’excuses, avaient adopté
une attitude d’une arrogance extrême à
l’égard des victimes et de leurs
proches.
Après
l’échec des discussions avec les
autorités de Riyad, l’Organisation
iranienne du hadj a, dans un
communiqué, reproché aux instances
saoudiennes de ne pas avoir répondu
aux demandes de l’Iran concernant «
la sécurité et le respect des
pèlerins iraniens », accusant le
royaume wahhabite de « politisation
du hadj ».
Au-delà du cas
iranien, se pose la question de la
légitimité du pouvoir saoudien quant à
la gestion des lieux saints. En effet,
beaucoup de musulmans commencent à
remettre en cause cette mainmise sur la
Mecque et Médine, de la part d’un
pouvoir qui d’une part n’est pas à la
hauteur du point de vue sécuritaire ou
organisationnel, mais qui surtout
d’autre part, mène une politique faite
de liaisons dangereuses et de chaos
savamment organisés dans le monde arabe.
En effet, depuis
maintenant quelques années, le royaume
ne cache plus ses accointances avec
l’entité sioniste criminelle, dont il
exécute scrupuleusement l’agenda
régional ; on pense à son soutien
financier des groupes takfiristes
sévissant dans la région, à sa guerre
quasi génocidaire menée contre le peuple
yéménite désarmé, à sa propagation de la
doctrine wahhabite inspiratrice de
l’idéologie takfiriste, ou à sa campagne
d’intoxication et d’hostilité envers
l’Iran et les musulmans d’obédience
chiite.
Les lieux saints,
pourtant communs à tous les
musulmans, sont ainsi pris en otage
par une tribu bédouine qui n’existe
que par la bonne volonté des
américano-sionistes.
D’ailleurs, ce
pèlerinage sacré, pilier de l’Islam,
voyage spirituel par excellence, est
honteusement passé au statut de tourisme
culturel comme aux temps préislamiques.
Les professionnels du voyage proposent
désormais de visiter La Mecque comme on
propose un séjour au Club Med ou à Las
Vegas, et y voient un business très
lucratif.
L’Arabie Saoudite
engrange quant à elle 90 milliards de
dollars, perçus annuellement au titre
des visites liturgiques, sans compter la
manne que représentent ces visites en
termes de retombées économiques énormes
pour le pays.
Le Hadj
et l’Omra (grand et petit
pèlerinage) génèrent des ressources
qui constituent la deuxième fortune
de l’Arabie saoudite après les
hydrocarbures. Or cette manne, au
lieu de bénéficier à toute la
communauté musulmane, ne profite
qu’au royaume sioniste et ne sert
que sa politique dictatoriale au
service de l’impérialisme
américano-sioniste.
Les autorités
saoudiennes considèrent la présence de
ces lieux saints sur leur territoire
comme une bénédiction divine, et qu’en
contester l’exploitation revient à
contrevenir à la volonté divine. C’est
la réponse qui a toujours été réservée
aux États musulmans qui périodiquement,
proposent une gestion collective et
transparente, confiée à une organisation
para-islamique dans laquelle siégeraient
les représentants de tous les pays
musulmans et dont la présidence serait
tournante, pour éviter toute tentation
hégémonique.
Actuellement,
participer au pèlerinage revient en
quelque sorte à cautionner la
politique saoudienne et contribuer
financièrement à son effort de
guerre contre le monde musulman,
commandité par Tel-Aviv et
Washington.
Une association
algérienne vient d’ailleurs de
lancer un pavé dans la mare en
appelant au boycott du prochain
hadj, afin de dénoncer la politique
saoudienne.
Une idée qui commence
à faire des émules, et ces dernières
années, nombreux sont les musulmans qui
ont refusé à contrecœur d’accomplir leur
pèlerinage, en raison de leurs principes
et valeurs islamiques, en totale
opposition à la dictature saoudienne.
Ainsi, en Iran, des
savants ont aussi appelé à boycotter le
Hadj, certains disant que dans une telle
situation où ni la dignité ni la
sécurité du peuple ne sont respectées,
le pèlerinage n’est plus obligatoire.
Le PAS s’insurge
contre la prise en otages des lieux
saints de l’Islam par le régime
sioniste saoudien, fidèle serviteur
du régime infanticide de Tel-Aviv et
de l’empire américain, qui oppriment
les musulmans à travers le monde.
Il est temps que
les adeptes de l’Islam prennent leur
responsabilité en boycottant
activement le pèlerinage, ainsi que
tout déplacement en Arabie Saoudite,
en représailles contre la politique
sioniste de Riyad.
Ce boycott
marquerait non seulement une
position de principe, mais en
privant le régime wahhabite d’une
recette annuelle de 90 milliards de
dollars qui viendrait alourdir un
déficit public déjà mis à mal par la
chute des cours du baril et la
guerre contre le peuple du Yémen,
cela l’amènerait certainement à
revenir à une attitude moins
arrogante ainsi qu’à reconsidérer
peut être sa soumission à l’Empire.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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