P.A.S.
La société israélienne TEVA,
condamnée pour corruption
Yahia Gouasmi
Lundi 2 janvier 2017
Le verdict
est tombé, la multinationale
pharmaceutique israélienne TEVA s’est
vue infliger d’une amende d’un
demi-milliard de dollars aux USA, après
avoir été reconnue coupable de
corruption dans plusieurs pays dont la
Russie, l’Ukraine et le Mexique ont
annoncé, jeudi 22 décembre les autorités
américaines.
Pour accroître ses parts de marché
dans ces 3 pays, TEVA aurait versé des
pots-de-vin afin d’acquérir des
autorisations de commercialisation de
ses médicaments lui permettant ainsi,
d’amasser, illégalement 214 millions de
dollars de bénéfices.
Cette information émane du
département de la Justice (DoJ) et du
gendarme de la Bourse. Tout ceci au
détriment des patients et de la sécurité
sociale, bien évidemment.
Près de 519 millions de dollars
(environ 500 millions d’euros), c’est le
prix que va devoir débourser le numéro
un mondial des génériques pour échapper
aux poursuites civiles et pénales.
La firme israélienne se voit donc
placée dans le « Top Ten
» des entreprises poursuivies
au titre d’une loi américaine, punissant
ainsi la corruption de fonctionnaires,
précise l’agence de presse Bloomberg.
Citée dans un communiqué,
la ministre adjointe de la Justice
US, Leslie Caldwell, déclare que : «
Les entreprises qui agissent avec
(…) éthique et honnêteté méritent de
bénéficier de conditions de jeu
équitables et nous continuerons à
poursuivre ceux qui compromettent
cet objectif ».
En Russie, TEVA est notamment accusée
d’avoir versé des pots-de-vin à un
responsable gouvernemental pour qu’il
facilite les ventes de son traitement
contre la sclérose en plaques, «
Copaxone », ajoute l’agence.
Ce qui lui a permis de réaliser en 3
ans, de 2010 à 2013, pas moins de 200
millions de dollars de bénéfices indus,
sur un seul de ses produits.
Précisons que le « Copaxone
» est l’un des rares médicaments de TEVA
à ne pas être un générique (copie d’un
médicament inventé par un autre
laboratoire). Ses ventes concourent à
près de la moitié des bénéfices de
l’entreprise, alors que la firme
commercialise par ailleurs un millier de
génériques.
En Ukraine, la compagnie
aurait,également corrompu un responsable
du ministère de la santé en lui offrant
pour 200.000 dollars de cadeaux et
voyages afin de permettre la mise sur le
marché de ses médicaments,dans le pays.
Pour finir, au Mexique, elle aurait
versé des pots-de-vin à des médecins
employés par le gouvernement dans
l’espoir de promouvoir ses traitements.
Dans un communiqué, le groupe
israélien a reconnu des agissements
passés qui sont « regrettables
et inacceptables » et a assuré,
avoir mis en place un programme de
surveillance qui le protégera contre de
« futures violations ».
Les ennuis de TEVA avec
la justice américaine ne sont pas
pour autant terminés, rapporte enfin
Bloomberg. En effet, aux côtés d’une
vingtaine d’autres fabricants de
génériques, la compagnie est
poursuivie par une vingtaine d’États
américains (aux USA, les États ont
notamment la gestion du système
d’assurance maladie Medicaid, qui
fournit des médicaments aux plus
démunis) pour entente en vue
d’augmenter les prix de leurs
spécialités (avec des hausses
atteignant jusqu’à 2.000 % sur des
molécules pourtant tombées dans le
domaine public !)
Rappelons qu’une enquête avait été
lancée en 2015, après qu’un informateur
anonyme ait envoyé une série de
courriels au PDG de TEVA. Selon ce mail
qui a été examiné par Reuters,
l’informateur accusait la compagnie de
courtiser des médecins roumains – en
payant les frais de conférences et de
consultations et couvrant les frais de
déplacement – en échange de leur
recommandation pour un médicament de la
marque TEVA « à autant de
patients que possible ».
Selon le rapport, des courriels ont
également été envoyés à la commission de
vérification de TEVA et au personnel du
département « conformité
».
Le groupe TEVA a déclaré, dans les
documents, qu’il avait mis de côté plus
de 520 millions de dollars pour
d’éventuelles sanctions, puis qu’il
aurait mis fin à des « relations
d’affaires problématiques avec des tiers
». La firme ajoute aussi qu’elle a
révisé ses pratiques à l’étranger et que
dans certains cas, elle s’est même
retirée de certains pays.
Le Parti Anti Sioniste
s’étonne qu’après autant de preuves
de malversation et de corruption, on
puisse encore autoriser TEVA à
exister.
En effet, après tous ses
agissements frauduleux, la firme
pharmaceutique israélienne devrait
être interdite de fabriquer, de
vendre et d’exporter ses produits.
Au lieu de cela, il lui a suffi de
plaider coupable et de s’acquitter
d’un demi-milliard de dollars
d’amendes, ce qui constitue
certainement une infime partie de
son patrimoine financier pour ne
plus être inquiétée !
Nous interpellons tous
les responsables gouvernementaux,
particulièrement ceux du secteur de
la santé publique afin qu’ils
prennent leurs responsabilités et
exigent qu’une telle société mette
fin à toute activité commerciale.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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