P.A.S.
L’Algérie, médiateur idéal dans le
conflit syrien
Yahia Gouasmi
Jeudi 1er septembre 2016
L’Algérie demeure l’un des rares pays
musulmans à adopter une démarche neutre
et à rechercher une solution
diplomatique dans le conflit syrien.
On se souvient qu’en avril dernier,
le ministre algérien des Affaires
maghrébines, Abdelkader Messahel, avait
rencontré le président syrien Bachar el-Assad
à Damas, une visite qui intervenait
moins d’un mois après celle du chef de
la diplomatie syrienne Walid Moallem en
Algérie.
Le diplomate algérien avait alors
réaffirmé «le soutien de
l’Algérie au peuple syrien dans sa lutte
contre le terrorisme», tandis
que le président Al-Assad lui faisait
part de son appréciation de la position
adoptée par l’Algérie durant les cinq
années de conflit.
Ces contacts s’inscrivent
dans la constante d’une relation
algero-syrienne aux racines
historiques profondes, et maintenue
au fil des crises, grâce à un
principe structurant de la
diplomatie d’Alger : la
non-ingérence dans les affaires
intérieures d’un État.
En 2011, la démonstration de ce
principe de neutralité a été réalisée,
quant au plus fort de
l’internationalisation de la crise
syrienne, et en dépit du fait que les
puissances régionales et internationales
soutenaient massivement l’opération de «
changement de régime », aucune intrusion
n’a été relevée du côté d’Alger.
Celle-ci a su maintenir ses relations
avec le régime de Damas, en s’abstenant
de voter l’exclusion de la Syrie de la
Ligue arabe, et en manifestant sa ferme
opposition à la proposition du Conseil
national syrien de représenter la Syrie
au sein de la Ligue.
Ainsi, en cinq ans de
guerre, Alger s’en est toujours
tenue à sa posture légaliste :
soutenir les efforts de paix sans
compromettre ses relations avec le
régime de Damas qu’elle a toujours
considéré comme légitime.
Ce principe de non-ingérence
constitue toujours le principe de base
de la diplomatie algérienne qui a évolué
en fonction des impératifs imposés par
le nouveau contexte sécuritaire
régional. Face au chaos libyen, aux
pseudo-révolutions arabes, à
l’instabilité des États voisins comme le
Mali, et au risque d’une déstabilisation
profonde sur son propre sol, l’Algérie a
développé un activisme diplomatique
intense et intelligent et s’est
progressivement imposée comme médiateur
dans les conflits récents. Un rôle qui
n’est d’ailleurs pas nouveau et qui
s’inscrit dans une tradition
diplomatique impliquée dans la
résolution de plusieurs crises par le
passé (on se souvient de la crise des
otages de Téhéran, de la guerre
Iran/Irak, du conflit tchadien…).
Cette solidarité à l’égard de l’état
syrien s’explique aussi par le fait que
la Syrie d’aujourd’hui est vue par de
nombreux algériens comme l’Algérie des
années 1990. Cependant, la situation est
sensiblement différente dans le sens ou
durant la décennie noire, l’isolement
d’Alger l’a laissé seule résoudre sa
crise en interne, alors que du fait de
sa place géographique, Damas est soumise
à diverses ingérences directes.
Conséquences de cela, la Syrie voit
débarquer sur son sol des combattants
étrangers qui viennent des quatre coins
du monde, ce qui complexifie
considérablement la situation.
Ainsi, aujourd’hui, en
raison de ses bonnes relations avec
tous les protagonistes du conflit,
Alger semble être l’acteur idéal
pouvant favoriser une résolution de
la crise syrienne.
Preuve en est, des bruits courent sur
une médiation algérienne entre Damas et
Ankara, confirmant l’assouplissement de
la position intransigeante turque
vis-à-vis du maintien de Bachar al-Assad
au pouvoir, notamment depuis le putsch
manqué contre Erdogan du mois de juillet
dernier. Cette médiation intervient à un
moment clef et pourrait garantir le
retour à une certaine et réelle
stabilité pour toutes les parties.
Le Parti Anti Sioniste
salue une nouvelle fois la position
de l’Algérie dans le conflit syrien
ainsi que son rôle positif dans la
recherche d’une solution à cette
terrible guerre.
Cette position tranche
singulièrement avec celle d’autres
pays musulmans qui eux n’ont eu
cesse d’attiser les haines et
d’alimenter en armes et en moyens
les terroristes à la solde du
sionisme, chargés de détruire la
Syrie et son peuple.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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