Réseau Voltaire
Quatre jours pour déclarer une Guerre froide
Thierry Meyssan
Bien que disposant
de la quatrième armée au monde, le
Royaume-Uni ne peut pas défier la Russie
sans disposer d’alliés. Il doit donc
inventer un casus belli, et faire réagir
ses partenaires pour les conduire à
s’exposer avec lui.
Mardi 20 mars 2018
La semaine qui vient de s’écouler a été
extraordinairement riche en événements.
Mais aucun média n’a été en mesure d’en
rendre compte car tous ont délibérément
masqué certains d’entre eux pour
protéger la narration qu’en faisait leur
gouvernement. Londres a tenté de
provoquer un conflit majeur, mais a
perdu face à la Russie, au président
Trump et à la Syrie.
Le gouvernement britannique et certains
de ses alliés, dont le secrétaire d’État
Rex Tillerson, ont tenté de lancer une
Guerre froide contre la Russie. Leur plan prévoyait d’une part de
mettre en scène un attentat contre un
ex-agent double à Salisbury et d’autre
part une attaque chimique contre les
« rebelles modérés » dans la Ghouta. Les
conspirateurs entendaient profiter de
l’effort de la Syrie pour libérer la
banlieue de sa capitale et de la
désorganisation de la Russie à
l’occasion de son élection
présidentielle. À l’issue de ces
manipulations, le Royaume-Uni aurait
poussé les USA à bombarder Damas, dont
le palais présidentiel syrien, et
demandé à l’Assemblée générale de l’Onu
d’exclure la Russie du Conseil de
sécurité.
Cependant, les services de
Renseignement syrien et russe ont eu
vent de ce qui se tramait. Ils ont
acquis la certitude que les agents US
qui préparaient depuis la Ghouta une
attaque chimique contre la Ghouta ne
dépendaient pas du Pentagone, mais d’une
autre agence US.
À Damas, le ministre adjoint des
Affaires étrangères, Fayçal Miqdad, a
convoqué en urgence, le 10 mars, une
conférence de presse pour alerter ses
concitoyens. De son côté, Moscou a
d’abord tenté de saisir Washington par
la voie diplomatique. Mais sachant que
l’ambassadeur US, Jon Huntsman Jr, est
administrateur de Caterpillar qui a
fourni des tunneliers aux jihadistes
pour qu’ils construisent leurs
fortifications, il tenta de contourner
la voie diplomatique normale.
Voici comment les événements se sont
enchaînés :
12 mars 2018
L’armée syrienne saisit deux
laboratoires d’armes chimiques, le
premier le 12 mars à Aftris et le
second, le lendemain à Chifonya. Tandis
que la diplomatie russe pousse
l’Organisation pour l’interdiction des
armes chimiques (OIAC) à entrer dans
l’enquête criminelle de Salisbury.
Le Premier ministre britannique,
Theresa May, accuse violemment à la
Chambre des Communes la Russie d’avoir
commandité l’attentat de Salisbury.
Selon elle, l’ex-agent double Sergueï
Skripal et sa fille auraient été
empoisonnés avec une substance militaire
innervante du type « développé par la
Russie » sous le nom de « novitchok ».
Sachant que le Kremlin considère ses
citoyens ayant fait défection comme des
cibles légitimes, il serait donc
hautement probable qu’il ait commandité
le crime.
Le novitchok est connu à travers ce
qu’en ont révélé deux personnalités
soviétiques, Lev Fyodorov et Vil
Mirzayanov. Le savant Fyodorov publia un
article dans l’hebdomadaire russe Top
Secret (Совершенно секретно) en
juillet 1992, alertant sur l’extrême
dangerosité de ce produit et mettant en
garde contre l’usage des anciennes armes
soviétiques par les Occidentaux pour
détruire l’environnement en Russie et la
rendre invivable. En octobre 1992, il
publia un second article dans les
Nouvelles de Moscou (Московские
новости) avec un responsable du
contre-espionnage, Mirzayanov, dénonçant
la corruption de certains généraux et le
trafic de novitchok auquel ils se
livreraient. Ils ignoraient à qui ils
auraient pu en vendre. Mirzayanov fut
d’abord arrêté pour haute trahison, puis
relâché. Si Fyodorov est mort en Russie
en août dernier, Mirzayanov vit en exil
aux États-Unis où il a collaboré avec le
département de la Défense.
L’ex-officier russe de
contre-espionnage Vil Mirzayanov a fait
défection aux États-Unis.
À 83 ans, il commente l’affaire Skripal
depuis Boston.
Le novitchok était fabriqué dans un
laboratoire soviétique à Nurus, dans
l’actuel Ouzbékistan. Lors de la
dissolution de l’Union soviétique, il
fut détruit par une équipe spécialisée
états-unienne. L’Ouzbékistan et les
États-Unis ont donc nécessairement
possédé et étudié des échantillons de
cette substance. Ils sont tous deux
capables d’en produire.
Le ministre britannique des Affaires
étrangères, Boris Johnson, convoque
l’ambassadeur russe à Londres, Alexandre
Iakovenko. Il lui pose un ultimatum de
36 heures pour vérifier si du novitchok
manque dans ses stocks. L’ambassadeur
lui répond qu’il n’en manque pas car la
Russie a détruit la totalité des armes
chimiques héritées de l’Union soviétique
et l’OIAC en a dressé procès-verbal.
Après un entretien téléphonique avec
Boris Johnson, le secrétaire d’État US,
Rex Tillerson, condamne à son tour la
Russie pour l’attentat de Salisbury.
Pendant ce temps, un débat sur la
situation dans la Ghouta se tient au
Conseil de sécurité de l’Onu. La
représentante permanente des États-Unis,
Nikki Haley, y déclare : « Il y a près
d’un an, après l’attaque au gaz sarin
perpétrée à Khan Cheïkhoun par le régime
syrien, les États-Unis avaient mis en
garde le Conseil. Nous avons dit que
face à l’inaction systématique de la
communauté internationale, les États
sont parfois obligés d’agir eux-mêmes.
Le Conseil de sécurité n’a pas agi, et
les États-Unis ont frappé la base
aérienne à partir de laquelle Al Assad
avait lancé son attaque à l’arme
chimique. Nous réitérons la même mise en
garde aujourd’hui ».
Les services de Renseignement russe
font circuler des documents de
l’état-major états-unien. Ils montrent
que le Pentagone est prêt à bombarder le
palais présidentiel et les ministères
syriens, sur le modèle de ce qu’il a
fait lors de la prise de Bagdad (3 au 12
avril 2003).
Commentant la déclaration de Nikki
Haley, le ministère russe des Affaire
étrangères, qui a toujours qualifié
l’affaire de Khan Cheïkhoun de
« manipulation occidentale », révèle que
les fausses informations, qui ont induit
à l’époque la Maison-Blanche en erreur
et l’ont conduite à bombarder la base
d’Al-Chaayrate, provenaient d’un
laboratoire britannique qui n’a jamais
indiqué comment il s’était procuré ses
échantillons.
13 mars 2018
Le ministère russe des Affaires
étrangères publie un communiqué
condamnant une possible intervention
militaire US et annonçant que si des
ressortissants russes étaient touchés à
Damas, Moscou riposterait de manière
proportionnée ; le président russe étant
constitutionnellement responsable de la
sécurité de ses concitoyens.
Contournant la voie diplomatique
officielle, le chef d’état-major russe,
le général Valéri Guérassimov contacte
son homologue US, le général Joseph
Dunford, pour l’informer de ses craintes
d’une attaque chimique sous faux drapeau
dans la Ghouta. Dunford prend la chose
très au sérieux et alerte le secrétaire
US à la Défense, le général Jim Mattis,
qui en réfère au président Donald Trump.
Vu l’assurance des Russes selon qui ce
coup tordu serait préparé à l’insu du
Pentagone, la Maison-Blanche demande au
directeur de la CIA, Mike Pompeo,
d’identifier les responsables de ce
complot.
Nous ignorons le résultat de cette
enquête interne, mais le président Trump
acquiert la conviction de l’implication
de son secrétaire d’État, Rex Tillerson.
Celui-ci est immédiatement prié
d’interrompre son voyage officiel en
Afrique et de rentrer à Washington.
Theresa May écrit au secrétaire
général de l’Onu pour accuser la Russie
d’avoir commandité l’attentat de
Salisbury et pour convoquer une réunion
d’urgence du Conseil de sécurité. Sans
attendre, elle expulse 23 diplomates
russes.
Publié un mois et
demi avant l’attentat de Salisbury, le
livre d’Amy Knight présente ce qui va
devenir la thèse du MI5. L’auteur
affirme elle-même qu’elle n’a pas la
moindre preuve de ce qu’elle avance.
À la demande de la présidente de la
Commission de l’Intérieur de la Chambre
des Communes, Yvette Cooper, la
secrétaire britannique à l’Intérieur,
Amber Rudd, annonce que le MI5 (services
secrets militaires intérieurs) va
réouvrir 14 enquêtes sur des morts qui,
selon des sources US, auraient été
commanditées par le Kremlin.
Ce faisant, le gouvernement
britannique adopte les théories du
professeur Amy Knight. Le 22 janvier
2018, cette soviétologue US publiait un
bien étrange ouvrage : Ordres de
tuer : le régime de Poutine et
l’assassinat politique. L’auteure,
qui est « la » spécialiste de l’ancien
KGB, tente d’y démontrer que Vladimir
Poutine est un tueur en série
responsable de douzaines d’assassinats
politiques, allant des attentats de
Moscou en 1999 à celui du Marathon de
Boston en 2013, en passant par
l’exécution d’Alexandre Litvinenko à
Londres en 2006 ou celle de Boris
Nemtsov à Moscou en 2015. Cependant,
elle avoue elle-même qu’il n’existe
aucune preuve de ses accusations.
Les libéraux européens entrent dans
la danse. L’ancien Premier ministre
belge, Guy Verhofstadt, qui préside leur
groupe au Parlement européen, appelle
l’Union européenne à prendre des
sanctions contre la Russie. Son
homologue à la tête de leur parti
britannique, Sir Vince Cable, propose un
boycott européen de la Coupe du monde de
football. D’ores et déjà, Buckingham
Palace annonce que la famille royale
annule son voyage en Russie.
L’autorité de régulation britannique,
l’Ofcom, annonce qu’elle pourrait
interdire la chaîne Russia Today
à titre de rétorsion, bien que celle-ci
n’ait aucunement violé les lois
britanniques.
Le ministère russe des Affaires
étrangères convoque l’ambassadeur
britannique à Moscou pour l’informer que
des mesures de réciprocité lui seront
indiquées sous peu en rétorsion de
l’expulsion de diplomates russes de
Londres.
Le président Trump annonce sur
Twitter avoir limogé son secrétaire
d’État avec lequel il n’était pas encore
entré en contact. Il est remplacé par
Mike Pompeo, ex-directeur de la CIA, qui
a confirmé la veille l’authenticité des
informations russes transmises par le
général Dunford. Arrivé à Washington,
Tillerson obtient confirmation de son
renvoi par le secrétaire général de la
Maison-Blanche, le général John Kelly.
L’ancien patron de
la plus grande multinationale au monde,
ExxonMobil, se pensait au dessus de la
mêlée. À sa grande surprise, Rex
Tillerson a été brutalement limogé par
Donald Trump. Le premier pensait servir
le monde anglo-saxon, tandis que le
second le considère comme un traître à
sa patrie.
L’ex-secrétaire d’État, Rex
Tillerson, est issu de la bourgeoisie
texane. Sa famille et lui-même se sont
investis dans les Scouts états-uniens,
dont il devint le président national
(2010-12). Culturellement proche de
l’Angleterre, il n’hésita pas, lorsqu’il
devint président de la méga
multinationale Exxon-Mobil (2006-16)
aussi bien à mener une campagne
politiquement correcte pour accepter les
jeunes gays parmi les Scouts que pour
recruter des mercenaires en Guyane
britannique. Il serait membre de la
Pilgrims Society, le plus prestigieux
club anglo-US présidé par la reine
Elisabeth II, dont de nombreux membres
firent partie de l’administration Obama.
Durant ses fonctions au secrétariat
d’État, sa bonne éducation fournit une
caution à Donald Trump, considéré par la
haute société US comme un histrion. Il
entra en conflit avec son président sur
trois sujets majeurs qui nous permettent
de cerner l’idéologie des
conspirateurs :
Comme
Londres et l’État profond US, il pensait
utile de diaboliser la Russie pour
consolider le Pouvoir des Anglo-Saxons
dans le camp occidental ;
Comme
Londres, il pensait que pour maintenir
le colonialisme occidental au
Moyen-Orient, il fallait favoriser le
président iranien cheikh Rohani contre
le Guide de la Révolution l’ayatollah
Khamenei. Il soutenait donc l’accord
5+1.
Comme
l’État profond US, il considérait que le
basculement de la Corée du Nord vers les
États-Unis devait rester secret et être
utilisé pour justifier un déploiement
militaire en réalité dirigé contre la
Chine populaire. Il était donc favorable
à des pourparlers officiels avec
Pyongyang, mais opposé à une rencontre
entre les deux chefs d’État.
14 mars 2018
Alors que Washington est sous le
choc, Theresa May intervient à nouveau
devant la Chambre des Communes pour y
développer son accusation, tandis que
partout dans le monde, les diplomates
britanniques prennent la parole dans de
nombreuses organisations
inter-gouvernementales pour leur
transmettre le message. Répondant au
Premier ministre, le député blairiste
Chris Leslie qualifie la Russie d’État
voyou et demande sa suspension du
Conseil de sécurité de l’Onu. Theresa
May s’engage à examiner la question tout
en soulignant que cela ne pourrait être
décidé que par l’Assemblée générale pour
contourner le veto russe.
Le Conseil de l’Atlantique-Nord
(Otan) se réunit à Bruxelles à la
demande du Royaume-Uni. Les 29 États
membres établissent un lien entre
l’usage d’armes chimiques en Syrie et
l’attentat de Salisbury. Ils considèrent
la Russie comme « probablement »
responsable de ces deux événements.
Jens Stoltenberg,
le secrétaire général de l’Otan, et la
représentante permanente du Royaume-Uni
au Conseil de l’Atlantique-Nord, Sarah
MacIntosh. Celle-ci est l’ancienne
directrice des questions de Défense et
de Renseignement au ministère
britannique des Affaires étrangères,
poste qu’elle laissa à Jonathan Allen,
actuel chargé d’affaires à l’Onu.
À New York, le représentant permanent
de la Russie, Vasily Nebenzya, propose
aux membres du Conseil de sécurité
d’adopter une déclaration attestant de
leur volonté commune de faire la lumière
sur l’attentat de Salisbury et confiant
l’enquête à l’OIAC dans le respect des
procédures internationales. Mais le
Royaume-Uni refuse tout texte qui ne
comporte pas l’expression selon laquelle
la Russie serait « probablement
responsable » de l’attaque.
Lors du débat public qui suit, le
chargé d’affaire du Royaume-Uni,
Jonathan Allen, représente son pays.
C’est un agent du MI6 qui a créé le
service de propagande de guerre du
Royaume-Uni et apporté activement son
soutien aux jihadistes en Syrie. Il
déclare : « La Russie a déjà interféré
dans les affaires des autres pays, la
Russie a déjà bafoué le droit
international en Ukraine, la Russie
méprise la vie civile comme le montre
l’attaque d’un avion commercial
au-dessus de l’Ukraine par des
mercenaires russes, la Russie protège
l’emploi par Assad d’armes chimiques (…)
L’État russe est responsable de cette
tentative d’assassinat ». Le
représentant permanent de la France,
François Delattre, qui en vertu d’un
décret dérogatoire du président Sarkozy
a été formé au département d’État US,
rappelle que son pays a lancé une
initiative pour mettre fin à l’impunité
de ceux qui utilisent des armes
chimiques. Il laisse entendre que cette
initiative dirigée contre la Syrie
pourrait être tournée contre la Russie.
L’ambassadeur de Russie, Vasily
Nebenzya, rappelle que la séance a été
convoquée à la demande de Londres, mais
qu’elle est publique à la demande de
Moscou. Il observe que le Royaume-Uni
viole le droit international en évoquant
cette affaire au Conseil de sécurité
alors qu’il tient l’OIAC en dehors de
son enquête. Il note que si Londres a pu
identifier le Novitchok, c’est qu’il en
a la formule et peut donc en fabriquer
lui-même. Il rappelle le souhait de la
Russie de collaborer avec l’OIAC dans le
respect des procédures internationales.
15 mars 2018
Le Royaume-Uni publie une déclaration
commune cosignée la veille par la
France, l’Allemagne, ainsi que par Rex
Tillerson qui était encore secrétaire
d’État des États-Unis. Le texte reprend
la suspicion britannique. Il dénonce
l’emploi « d’un agent neurotoxique de
qualité militaire, d’un type développé
par la Russie ». Il affirme qu’il est
« hautement probable que la Russie soit
responsable de l’attaque ».
Le Washington Post publie une
tribune libre de Boris Johnson, tandis
que le secrétaire US au Trésor, Steven
Mnuchin, prend de nouvelles sanctions
contre la Russie. Celles-ci ne sont pas
liées à l’affaire en cours, mais aux
allégations d’ingérence dans la vie
publique US. Le décret cite néanmoins
l’attentat de Salisbury comme une preuve
des agissements sournois de la Russie.
Le secrétaire britannique à la
Défense, le jeune Gavin Williamson,
déclare qu’après l’expulsion de ses
diplomates, la Russie devrait « la
fermer » (sic). C’est la première fois
depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale qu’un dirigeant d’un État
membre permanent du Conseil de sécurité
emploie un tel vocabulaire à l’encontre
d’un autre membre du Conseil. Sergueï
Lavrov commente : « C’est un charmant
jeune homme. Il veut sûrement gagner sa
place dans l’histoire, en faisant des
déclarations choc [...] Peut-être
manque-t-il d’éducation ».
Le Royaume-Uni n’a
pas hésité, tout au long de son
histoire, à mentir et à trahir sa parole
pour défendre ses intérêts. D’où son
surnom français de « perfide Albion »
(en référence au nom latin de
l’Angleterre)
Conclusion
En quatre jours le Royaume-Uni
est ses alliés ont lancé les
prémisses d’une nouvelle division du
monde, d’une Guerre froide.
Cependant, la Syrie n’est pas
l’Irak et l’Onu n’est pas le G8
(dont la Russie a été exclue en
raison de l’adhésion de la Crimée à
sa fédération et de son soutien à la
Syrie). Les États-Unis ne vont pas
détruire Damas et la Russie ne sera
pas exclue du Conseil de sécurité.
Après s’être retiré de l’Union
européenne, puis avoir refusé de
signer la déclaration chinoise sur
la route de la soie, le Royaume-Uni
pensait rehausser sa stature en
éliminant un concurrent. Par ce coup
tordu, il imaginait acquérir une
nouvelle dimension et devenir la
« Global Britain » annoncée par
Madame May. Mais il détruit lui-même
sa crédibilité.
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