Alahed
L’Occident, créateur et complice de
«Daech»
Samer R. Zoughaib
Photo:
D.R.
Samedi 30 mai 2015
Le Comité
des sanctions contre Al-Qaïda relevant
des Nations unies a révélé que le nombre
de terroristes de cette mouvance,
originaires d'Europe et d'Asie, a
dépassé les 25000. Cette augmentation
exponentielle est une preuve du peu de
sérieux des pays occidentaux dans la
lutte contre cette organisation
terroriste, qui menace l'Humanité.
L'évaluation du
nombre d'extrémistes d'Europe et des
pays asiatiques combattants dans les
rangs d'Al-Qaïda et du groupe terroriste
«Etat islamique» a grimpé, en quelques
mois seulement, de 12000 à 25000. Il
faut y ajouter des centaines d'autres
recrues venues d'Amérique du Nord et
d'Australie.
Cette semaine, la police australienne a
annoncé que 12 Australiennes,
originaires de la seule ville de
Melbourne, ont tenté de rejoindre «Daech».
Ils s'ajoutent à une centaine d'autres
Australiens qui combattent déjà aux
côtés de l'organisation terroriste, en
Syrie et en Irak.
Pour sa part, le Service canadien du
renseignement de sécurité (SCRS) a
indiqué que 25 Canadiens de plus se sont
rendus en Irak et en Syrie depuis quatre
mois pour rejoindre les rangs de «Daech».
Le SCRS estime à quelque 145 le nombre
de Canadiens qui combattent à l'étranger
auprès de groupes terroristes. «Ce
chiffre global augmente lentement, avec
une hausse plus rapide en ce qui
concerne l'Irak et la Syrie», a précisé
le chef du SCRS, Michel Coulombe. «Au
cours des trois ou quatre derniers mois,
nous avons probablement vu une
augmentation d'environ 50% dans le
nombre de personnes qui sont parties
pour se rendre en Irak ou en Syrie»,
a-t-il ajouté.
Plus récemment encore, l'ancien chef des
forces spéciales de la police au
Tadjikistan a annoncé dans un message
vidéo diffusé mercredi 27 mai sur
YouTube qu'il avait rejoint les rangs de
l'«Etat islamique». Le colonel
Goulmourod Khalimov, qui avait dirigé l'Omon,
unité d'élite spécialisée dans la lutte
contre les criminels et les activistes,
avait disparu à la fin du mois d'avril
et était, depuis, introuvable en dépit
des recherches lancées par la police
tadjike. Il est réapparu dans une vidéo
d'une dizaine de minutes, brandissant
une ceinture de munitions et un fusil,
et promettant de porter le «jihad» en
Russie et aux Etats-Unis. Les forces de
sécurité du Tadjikistan estiment que
plus de trois cents ressortissants du
pays sont partis combattre en Syrie et
que cinquante y sont morts.
L'Occident complice dans la
chute de Palmyre
Ces chiffres et ces
faits montrent que les étrangers
constituent une part- non négligeable
des effectifs de «Daech», et leur
augmentation continue prouve que les
mesures prises, en Occident, pour lutter
contre les filières de recruteurs et
contre la machine de propagande de «Daech»
ne sont pas sérieuses. Car c'est
essentiellement à travers les réseaux
sociaux que se fait le recrutement, au
vu et au su des services de
renseignements américains et européens.
L'attitude
ambiguë de l'Occident vis-à-vis de «Daech»
s'est parfaitement illustrée lors de la
prise de la ville de Palmyre. Selon des
sources bien informées à Beyrouth et à
Damas, les Américains et les pays
membres de la «Coalition internationale»
avaient été informés via des canaux
spéciaux de l'intention de
l'organisation terroriste d'attaquer la
ville antique, située aux portes du
désert syrien. Mais malgré ces
informations, la coalition n'a rien fait
et «Daech» a pu acheminer des renforts
de Deir Ezzor, d'Al-Anbar (Irak) et de
Raqqa dans des colonnes motorisées, qui
ont tranquillement traversé des
centaines de kilomètres à découvert dans
le désert, sans qu'elles ne soient
inquiétées le moins du monde par les
avions des Etats-Unis et de leurs
alliés, qui ont la maitrise du ciel.
«Cela signifie clairement que l'Occident
est complice dans la prise de Palmyre
par «Daech», afin de mettre à exécution
le plan de partage des pays de la région
en entités confessionnelles», confie une
source diplomatique arabe à Beyrouth.
L'Occident savait
«dès 2012»
Le rôle de l'Occident
dans l'émergence et le renforcement de «Daech»
n'est plus à prouver. D'après des
documents récemment déclassifiés, le
service de renseignement militaire du
Pentagone prévoyait l'éventuelle
expansion de l'«Etat islamique» au
Proche-Orient dès 2012.
Les documents publiés dans la presse
américaine et arabe indiquent que les
pays qui soutenaient l'opposition contre
le président Bachar al-Assad, dont les
Etats-Unis, présageaient l'émergence
d'un Etat indépendant dans l'est de la
Syrie et contribuaient à sa formation.
Ils pronostiquaient, également, une
fusion entre l'«Etat islamique» et
d'autres organisations terroristes
opérant en Syrie comme en Irak.
Dans un entretien accordé à la chaine de
télévision Russia Today, le professeur
de la Northeastern University de Boston,
Max Abrahms, a déclaré que «les
Etats-Unis et leurs alliés avaient une
perception exacte de l'«Etat islamique»
dès le moment de sa fondation». «A en
croire le rapport du Pentagone, les
organisations terroristes dirigées par
des combattants d'Al-Qaїda en Irak
envisageaient depuis longtemps de lancer
une offensive en Syrie, et les
Etats-Unis, la Turquie et les pays du
Golfe étaient au courant de leurs
projets», indique l'expert. «De plus en
plus de preuves démontrent que la
soi-disant ‘opposition modérée' en Syrie
n'était en fait pas aussi modérée qu'on
le croyait, et qu'elle a toujours
bénéficié d'un soutien de la part des
terroristes», a expliqué M. Abrahms.
Ces révélations confirment les
déclarations des responsables iraniens
qui dénoncent, dès le départ, le manque
de sérieux des Etats-Unis et de leurs
alliés dans la lutte contre «Daech» en
Irak et en Syrie.
Source :
French.alahenews
Le sommaire de Samer R. Zoughaib
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|