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Opinion

Ordre moral vs fanatisme
(variations sur "l'esprit du 11 janvier")

Rudolf Bkouche


Photo: D.R.

Vendredi 27 février 2015

7, 8, 9 janvier, des attentats font dix sept morts ; des journalistes, des policiers et les clients d'un supermarché cachère sont assassinés par des Français se réclamant de ce que l'on appelle l'islamisme radical mais qu'il serait plus pertinent d'appeler islamisme théologico-politique pour rappeler qu'il considère que sa doctrine politique est définie par son rapport à Dieu. Nous reviendrons ci-dessous sur le terme "théologico-politique".
Grande émotion dans le pays, mais, comme souvent, une émotion, aussi grande soit-elle, si elle n'est pas contrôlée, peut conduire à des outrances et se prête aisément aux manipulations. Parmi les outrances, le succès d'un slogan qui rencontrera un grand, trop grand, succès, le fameux "je suis charlie". Si ce slogan veut marquer un soutien à la liberté d'expression après le meurtre d'une partie de l'équipe de Charlie-Hebdo, il conduit à plusieurs contresens que nous nous proposons d'analyser ci-dessus.
Quant au gouvernement, il va s'employer à transformer l'émotion populaire en un instrument à son service. D'une part il rigidifie un mouvement populaire en inventant un "esprit du 11 janvier" qui caractériserait les manifestations qui ont répondu aux attentats, dont la grande manifestation du 11 janvier, "esprit du 11 janvier" sur lequel s'appuiera le président de la République lors de sa conférence de presse de janvier. D'autre part, au nom de la défense de la liberté d'expression et de la laïcité réunies, ce même gouvernement va mettre en place les conditions d'un retour à l'ordre moral, lequel va se manifester dans le discours de la ministre de l'Education Nationale, réduisant la laïcité à un ensemble de règles morales, ce qu'elle n'est pas ; il s'agit ici d'un détournement de la notion de laïcité, point sur lequel nous reviendrons.
Ainsi, loin de répondre à la question du développement de l'islamisme théologico-politique et à ses répercussions en France, se met en place un renforcement de l'ordre moral qui s'appuie, d'abord sur une réduction de la laïcité à un ensemble de règles morales, ensuite sur une réduction de l'Islam à l'islamisme théologico-politique, réduction qui ne peut conduire qu'au développement d'un sentiment de méfiance envers les Musulmans

"Je suis charlie", un slogan pernicieux

Le slogan "je suis charlie" est vite devenu populaire jusqu'à devenir un signe de ralliement. Mais ce slogan quelque peu simpliste a conduit à quelques contresens qui sont loin d'être sans conséquences
Premier contresens : c'est moins le meurtre qui est condamné en tant que tel que le choix des victimes, des journalistes qui sont mises au premier plan, les autres victimes paraissant quelque peu oubliées. C'est cela qui explique ce besoin de s'identifier aux victimes et par conséquent de reprendre, explicitement ou implicitement, leurs idées. C'est cela qui conduit au contresens.
Second contresens : il est question moins de défense de la liberté d'expression que de soutenir l'expression des journalistes assassinés. Mais c'est peut-être ici que se situe l'ambiguïté de la défense de la liberté d'expression.  Il est difficile, affectivement et politiquement, de défendre le droit de s'exprimer de ceux dont on ne partage pas les idées, encore plus si on les condamne [1]. C'est cela qui conduit à confondre le principe de la liberté d'expression et le contenu des expressions que l'on défend. C'est cela qui a conduit à soutenir les idées des journalistes assassinés et à considérer que ne pas soutenir ces idées revient à prendre le parti des assassins. C'est cela qui a fait la force du slogan "je suis charlie" et qui a conduit à un premier détournement de l'émotion. Cela ne pouvait que faciliter la tâche du pouvoir dans sa tentative de récupération de l'émotion. La réprobation, voire la condamnation, dans les écoles, de ceux qui, élèves ou professeurs, refusaient de répéter le slogan, est une conséquence de ce contresens et on sait l'appel aux sanctions lancé par la ministre de l'Education Nationale.
Cela pose une question rarement abordée. Devant une manipulation, il ne suffit pas de dénoncer les manipulateurs, il faut encore tenter de comprendre les raisons pour lesquelles la manipulation marche. Mais il est classique de s'intéresser essentiellement aux manipulateurs et d'éviter de poser la question : "pourquoi ça marche ?". Pourtant cet évitement est une bonne façon de ne pas comprendre.  Résultat de cette incompréhension, on n'a pas compris ou pas voulu comprendre qu'une façon de refuser la manipulation, c'est de crier "je ne suis pas charlie" au risque d'apparaître comme un approbateur des attentats. Cela ne pouvait que renforcer la manipulation avec le risque de mettre en place une chasse aux sorcières, ce qui s'est effectivement passé.
Troisième contresens : les attentats sont condamnables, donc pas besoin de chercher à comprendre, pis, chercher à comprendre devient une justification, voire une approbation, de ces attentats. C'est dans ce cadre qui refuse toute approche rationnelle des attentats que peut se développer la manipulation du pouvoir.
A travers ces contresens, le slogan, s'il exprime l'émotion, permet d'éviter toute analyse sur l'événement, mais c'est peut-être cet aspect primaire qui a fait son succès. Ce qui importe, c'est la condamnation, il devient alors inutile de comprendre d'autant que, suivant une interprétation trop classique, comprendre c'est justifier voire légitimer. Ainsi se développe l'obscurantisme.

Liberté d'expression et droit au blasphème

La liberté d'expression signifie le droit de dire et par conséquent le droit de contredire. C'est ici que se trouve une ambiguïté inhérente à la liberté d'expression.
Ce droit de dire et de contredire a-t-il des limites, et si oui, comment les définir ?
Il ne s'agit pas ici de répondre à cette question, mais d'en aborder un point particulier, celui qui est lié à la question des caricatures. Nous n'aborderons pas ici la question de la représentation figurée du Prophète, laquelle relève d'une interprétation religieuse. Nous aborderons une question plus générale, celle du droit au blasphème. Une première remarque, si ce droit est reconnu, il doit être universel, c'est-à-dire concerner toutes les croyances.
La question des caricatures danoises, qui est l'une des origines de l'affaire, avait été précédée d'un autre blasphème. Quelque temps avant les caricatures, il y eut une publicité qui était un pastiche de la Cène, pastiche dans lequel Jésus et les Apôtres étaient représentées par des femmes court-vêtues et dans des positions lascives. Notons aussi que cette affiche, une photographie, était belle et bien faite. Une association catholique a porté plainte contre ce qu'elle considérait, avec raison, comme blasphématoire. C'était son droit. Mais ce qui pose problème, c'est moins sa protestation que le fait qu'un tribunal lui a donné raison en interdisant l'affiche. On n'a pas entendu de grandes protestations des défenseurs de la liberté d'expression ni vu la presse, à quelques exceptions près, reproduire l'affiche contestée. Lorsque, pour soutenir l'auteur des caricatures danoises, Charlie Hebdo décida de reproduire ces caricatures, provoquant le tollé que l'on sait, l'affaire fut portée en justice mais Charlie Hebdo fut acquitté. Ainsi la Justice reconnaissait qu'une caricature d'un événement essentiel de l'histoire chrétienne constituait un délit alors qu'une caricature représentant le Prophète de l'Islam comme un terroriste était acceptable. Ainsi en terre chrétienne, caricaturer une scène des Evangiles était un délit punissable alors qu'une caricature du Prophète de l'Islam était acceptable.  Incohérence juridique, mais cette incohérence s'inscrit dans une prise de position politique.
C'est cette différence de traitement qui pose problème. Si le droit au blasphème se restreint au seul droit de blasphémer les croyances de celui d'en face, ce droit n'a plus de sens et on comprend que celui d'en face n'apprécie pas et se rebelle. C'est un point fondamental, autant sur le plan du droit, la loi n'étant pas la même pour tous, que sur le plan politique, rappelant que le long conflit entre le monde chrétien et le monde musulman continue, y compris sous la sécularisation apparente du monde occidental.

De la laïcité

Qu'est-ce que la laïcité ? Une erreur classique consiste à définir la laïcité comme une morale ce qui conduit à parler de morale laïque en l'opposant aux morales fondées sur la religion. Encore un contresens qui conduit à considérer la laïcité comme un système de valeurs, par conséquent à rejeter tout autre système de valeurs.
Il est plus important de comprendre comment la notion de laïcité est apparue dans l'histoire contemporaine. La laïcité peut être définie comme une opposition au théologico-politique, c'est-à-dire à l'intervention des valeurs religieuses dans la définition du politique ; la laïcité apparaît ainsi comme une volonté d'émancipation du politique de toute contrainte religieuse. La laïcité a ainsi une signification essentiellement politique. Par extension, on peut considérer la laïcité comme une prise de distance par rapport à toute forme de transcendance ; cela ne signifie pas nécessairement le rejet de toute forme de transcendance, mais cela implique de considérer toute forme de transcendance, religieuse ou non, comme une construction humaine, et par cela même lui ôter tout caractère d'absolu indépendant des hommes.
La laïcité n'est pas un système de valeurs et c'est en ce sens qu'elle permet, dans une société, d'assurer la coexistence de différents systèmes de valeurs, religieux ou non. Ainsi la laïcité est une notion essentiellement négative [2]. Lui donner un autre sens revient à la dénaturer ; si la laïcité se présente comme un système de valeurs, elle n'est plus qu'un dogme parmi les autres et à ce titre, comme tout système de pensée dogmatique, qu'il soit religieux ou non, il n'assure plus la coexistence des divers courants de pensée qui circulent dans une société.
C'est justement parce que la laïcité n'est pas un système de valeurs qu'elle permet la tolérance, c'est-à-dire la coexistence de système de valeurs divers voire contradictoires, l'acceptation, par chacun, que d'autres ne pensent pas comme lui. La seule limite reste celle de cet impératif catégorique, pour employer un langage kantien, qui exige que la liberté de chacun n'empiète pas sur la liberté des autres. C'est cela qui conduit à dire, comme l'explique Catherine Kintzler, que la laïcité est un code de bonne conduite au sens où on parle du code de la route. 

De l'islamophobie

Dans son Histoire de l'antisémitisme, Léon Poliakov distingue deux types d'antijudaïsme [3]. On distingue ainsi l'antijudaïsme théologique et l'antijudaïsme antijuif, le premier désignant la critique de la doctrine juive, le second désignant la haine ou le mépris envers les adeptes de cette doctrine. Il est vrai que cette distinction est difficile dans la mesure où l'on identifie, tant du côté des adeptes de la religion juive que du côté des détracteurs, les adeptes à la doctrine elle-même. Reste que cette distinction est nécessaire si on veut éviter toute confusion, d'un côté le droit de critiquer une doctrine, de l'autre les agressions, tant verbales que physiques, contre des personnes.
Cette distinction peut être utilisée pour toute position antireligieuse, en particulier pour ce qu'on appelle aujourd'hui l'islamophobie. On pourrait ainsi distinguer une islamophobie théologique qui est une critique de l'Islam comme doctrine et une islamophobie antimusulmane qui se manifeste par des agressions, tant verbales que physiques, contre les Musulmans.
La critique d'une doctrine participe du débat d'idées et elle a sa place dans la société. Par contre les atteintes aux personnes, qu'elles soient verbales ou physiques, ne sont pas acceptables, à la fois sur le plan politique et sur le plan moral. Sans oublier que cela conduit au racisme comme cela a été le cas avec l'antijudaïsme devenu l'antisémitisme racial et comme c'est aujourd'hui le cas avec une islamophobie qui mélange Arabes et Musulmans considérés comme des étrangers dont il faut se méfier. Il faut aussi rappeler le rôle que peut jouer la critique théologique pour conforter les atteintes aux personnes, cette critique pouvant apparaître comme une justification de ces atteintes, comme on peut le voir à travers certains discours, l'objectif étant moins une critique intellectuelle de la doctrine qu'une volonté de rejet des adeptes considérés comme des personnes dangereuses justement parce qu'adeptes des religions contestées : la critique du judaïsme ou de l'Islam n'est plus qu'une justification du rejet des adeptes. On peut noter que ces justifications s'appuient souvent sur une méconnaissance de la doctrine critiquée ; il s'agit alors moins de critique théologique que de caricature de la doctrine. En contrepoint, il faut ajouter le fanatisme de certains adeptes, fanatisme qui peut devenir une menace pour les autres considérés comme Infidèles, fanatisme que l'on retrouve dans les trois formes du monothéisme, fanatisme qui n'est que l'une des formes extrêmes de la foi : "si la foi est la connaissance de la Vérité, il est légitime d'imposer cette Vérité et de punir ceux qui la  refusent" [4].
Il faut alors distinguer lorsque l'on parle d'islamophobie entre diverses formes.
- Une critique de l'Islam en tant que doctrine, ce qui relève de la liberté d'expression. En cela, ce que nous pouvons appeler une islamophobie théologique ne saurait être condamnable.
- Une attaque contre les Musulmans qui peut se traduire par des agressions verbales ou physiques. C'est cette forme d'islamophobie qui est condamnable, moins parce qu'elle s'attaque à des Musulmans que parce qu'elle se traduit par des agressions verbales ou physiques contre des personnes. S'il est vrai que cette forme d'islamophobie cherche une légitimation dans l'islamophobie théologique, il faut donc apprendre à distinguer la critique d'une doctrine et les agressions contre ses adeptes, cette distinction concerne autant les critiques que les adeptes de la doctrine, les uns et les autres mettant sur le même plan critique de la doctrine et agressions contre les personnes. C'est bien l'un des objectifs de la laïcité que de permettre les critiques doctrinales, aussi dures soient-elles, et de s'opposer aux affrontements entre les personnes.
- Mais il faut distinguer ici une islamophobie essentiellement d'ordre religieux et une islamophobie à caractère raciste. Il est fréquent, en France, de confondre Arabe et Musulman, ce qui conduit à considérer comme de l'islamophobie ce qui est d'abord un racisme anti-arabe. Comme tout racisme, celui-ci s'appuie d'abord sur l'ignorance et sur une forme primaire d'essentialisme. Ignorance double dans la mesure où on ignore, volontairement ou non, d'une part que les Arabes ne sont pas tous musulmans et d'autre part que la grande majorité des Musulmans ne sont pas arabes. Ignorance aussi puisqu'on ne veut pas savoir, d'une part que l'Islam est, comme la Chrétienté, divisé en plusieurs courants, d'autre part que le monde arabe est divisé entre plusieurs Etats aux idéologies et aux intérêts différents voire contradictoires.
- Il faut ajouter que l'islamophobie est entretenue par un double fanatisme. D'une part le fanatisme des anti-musulmans qui voient dans tout Musulman un dangereux terroriste, fanatisme qui s'appuie sur la longue histoire du conflit entre le monde chrétien et le monde musulman, conflit à la fois politique et religieux et dont le caractère politique est souvent occulté sous le discours religieux. D'autre part le fanatisme de certains groupes musulmans qui s'appuient sur ce qu'ils déclarent être le "vrai Islam" pour imposer leur loi, particulièrement aux Musulmans. L'objectif de ceux qu'on appelle islamistes est moins d'imposer l'Islam au monde que d'imposer leur conception de l'Islam et leur pouvoir au monde musulman, que ce soit les pays musulmans (et pas seulement arabes) ou que ce soit les populations musulmanes qui vivent dans le monde occidental, ces dernières étant des proies d'autant plus faciles qu'elles sont l'objet de discriminations dans le monde où elles vivent. Il ne faut pas oublier que la majorité des victimes de l'islamisme théologico-politique sont musulmanes.

De la diversité de l'Islam

Si on revient à l'Islam et à l'islamophobie, il faut noter le rôle de la méconnaissance, méconnaissance de la doctrine d'une part, méconnaissance aussi des divers courants qui parcourent l'Islam, ce qui conduit à considérer l'Islam comme un bloc monolithique, ce qu'il n'est pas.
Pour comprendre les raisons de cette islamophobie, nous noterons deux points. Le premier renvoie à la longue histoire des rapports entre le monde chrétien et le monde arabo-musulman, histoire où s'entremêlent conflits et relations politiques ou culturelles. Il est vrai qu'on a tendance à rappeler les conflits et à oublier les relations politiques ou culturelles comme si on voulait ignorer que monde chrétien et monde musulman s'abreuvent aux mêmes deux sources, le rationalisme grec et le monothéisme biblique. Mettre l'accent sur les conflits permet de justifier un antagonisme considéré comme structurel. Le second point renvoie à l'histoire récente, celle de la colonisation et de l'hégémonie européenne des derniers siècles.
Si on parle de la France, il ne faut pas oublier que les Musulmans de France sont originaires des anciennes colonies françaises et qu'à ce titre, même lorsqu'ils sont français, ils ne sont pas pour autant acceptés comme le montre le numérotage des générations. Que signifie de dire à un citoyen français qu'il est de seconde voire de troisième génération, si ce n'est lui rappeler qu'il n'est pas complètement français. Cette numérotation semble avoir été inventée pour les Français originaires des anciennes colonies françaises, une façon de remettre en cause leur qualité de Français. Il ne faut alors pas s'étonner de certaines réactions de méfiance envers la France [5].
Cela nous amène aux quelques remarques suivantes.
L'Islam est divers ce qui demande de ne pas confondre les divers courants.
L'Islam que nous avons appelé théologico-politique représente une partie de l'Islam et est lui-même divers. Il ne faut pas confondre des mouvements comme celui des Frères Musulmans qui, bien que s'appuyant sur la loi religieuse, la Charia, cherchent à convaincre les Musulmans d'accepter les règles de cette loi, et des mouvements comme Al Qaïda ou DAESH dont l'objectif est d'imposer leur conception de l'Islam [6]. Ce qu'on appelle, à tort, les "djihadistes" [7] sont les adeptes de cette seconde conception autoritaire. Il ne faut pas oublier aussi que cette forme autoritaire n'est pas le seul fait de quelques groupes extrémistes mais qu'elle est à l'œuvre dans certains Etats comme l'Arabie Saoudite. Reste que pour des raisons géopolitiques les mêmes qui condamnent les agissements des mouvements comme Al Qaïda et DAESH acceptent des agissements analogues dans les Etats comme l'Arabie Saoudite arguant que ces Etats sont des alliés.
Rappelons que l'Islam, comme avant lui le judaïsme, ne distingue pas le religieux et le politique. On ne retrouve pas dans les textes sacrés du judaïsme et de l'Islam la distinction exprimée par Jésus entre ce qui appartient à Dieu et ce qui appartient à César, même si le christianisme une fois arrivé au pouvoir a su jouer sur les relations entre religion et politique, imposant le christianisme aux populations de l'Empire Romain. Plus tard, les souverains chrétiens, proclamant leur souveraineté "de droit divin", imposeront leurs religions à leur sujet.
Il a fallu attendre la sécularisation issue de l'humanisme des Lumières pour que soit pensée, dans le monde chrétien, une distinction entre politique et religieux, ce qui a abouti en France à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
On dit souvent que l'Islam n'est pas compatible avec la laïcité. Mais on pouvait dire la même chose du catholicisme lorsque l'Eglise, opposée aux Lumières, montrait sa volonté de conserver son pouvoir comme le montre par exemple le Syllabus du pape Pie IX [8]. C'est au pouvoir de l'Eglise que s'est opposé l'anticléricalisme qui marque le refus de l'intervention de l'Eglise dans la conduite de la politique et qui a conduit, en France, à la loi de séparation de 1905 [9].
On peut donc dire que l'Islam théologico-politique s'inscrit dans une tradition, tradition que l'on retrouve dans les sociétés marquées par les religions monothéistes tradition remise en cause par la critique du théologico-politique. En ce sens, la critique du théologico-politique constitue une rupture et les oppositions à cette critique sont d'abord une défense non seulement du religieux, mais du pouvoir religieux. La critique théologique des religions, en particulier des religions monothéistes, ne peut oublier cela ; bien au contraire c'est en prenant en compte ces oppositions qu'on peut d'une part préciser la critique et d'autre part éviter le glissement vers les agressions contre les adeptes.
Cela conduit à refuser une certaine critique de l'Islam théologico-politique qui renvoie celui-ci à une manipulation de l'impérialisme pour conserver son hégémonie. On oublie ainsi le rôle joué dans toutes les religions monothéistes par la recherche d'un "retour aux sources" permettant de retrouver la "vraie doctrine". Et on ne peut oublier le rôle du wahhabisme dans le développement de l'Islam théologico-politique, doctrine qui s'est développée au XVIIIe siècle et qui joue un rôle autant dans des Etats constitués comme, par exemple, l'Arabie Saoudite que dans des mouvements non étatiques comme Al Qaïda ou DAESH. Et l'on sait que le wahhabisme peut à la fois s'allier avec l'Occident comme le montre l'Arabie Saoudite et combattre l'Occident comme le montrent Al Qaïda et DAESH, même si des alliances peuvent se nouer lorsque nécessaire comme le montrent les alliances nouées contre l'URSS en Afghanistan. La géopolitique ne saurait se réduire à la question : qui manipule qui ?
Il faut aussi relier la question de l'islamophobie à l'invention, dans la seconde moitié du XXe siècle, de ce qu'on appelle la tradition judéo-chrétienne. Cette invention apparaît comme une façon de répondre à la Shoah, une forme de retrouvailles entre Juifs et Chrétiens après des siècles d'antijudaïsme chrétien [10] ; mais à côté de cet aspect purement religieux, la notion de tradition judéo-chrétienne a une signification politique qui s'insère dans ce que Huntington a appelé le choc des civilisations [11], la tradition judéo-chrétienne marquant la civilisation occidentale qui s'opposerait à la civilisation islamique. Ainsi se mêle encore une fois le religieux et le politique[12].

De la judéophobie

Nous reprenons le terme de judéophobie employé par Maxime Rodinson pour parler des diverses formes de haine des Juifs [13]. On peut citer aujourd'hui deux formes de judéophobie.
D'abord l'antisémitisme classique toujours véhiculé par l'extrême droite, même si son usage ne se limite pas à la seule extrême-droite, antisémitisme racial qui s'appuie d'une part sur une notion inventée de race juive et d'autre part sur le fantasme d'un pouvoir juif qui voudrait régenter le monde comme le proclame le faux inventé par la police tsariste Le Protocole des Sages de Sion. Dans sa version moderne, cet antisémitisme s'appuie sur une unité supposée de la pensée juive qui engloberait la Torah, le Talmud et le sionisme. C'est cette unité supposée qui alimente le discours antijuif, mêlant à la fois une version théologique fondée sur une lecture partielle et partiale des écrits religieux juifs et une version politique marquée par ce que certains appellent l'axe américano-sioniste [14]. Cet antisémitisme s'est donné une belle image en soutenant les Palestiniens contre le sionisme comme le montre par exemple le discours d'Alain Soral qui se veut le théoricien de l'antisémitisme contemporain. Notons d'ailleurs que, pour renforcer cet image d'un antisémitisme luttant contre la volonté de domination juive, Alain Soral propose une alliance entre Catholiques et Musulmans, une façon de répondre à l'invention de la tradition judéo-chrétienne citée ci-dessus.
Ensuite un discours antijuif arabe et musulman qui s'est développé en réaction au sionisme [15]. S'il y a eu, en terre d'Islam, un antijudaïsme religieux analogue à celui qui s'est développé dans le monde chrétien, il n'y a pas eu de mouvement analogue à l'antisémitisme. Celui-ci est essentiellement européen et s'il est apparu dans le monde musulman c'est essentiellement en réaction au sionisme. Certains Arabes ont vu dans le discours antisémite européen une façon de critiquer le sionisme ; on pourrait parler ici d'un effet de l'impérialisme culturel, les antisémites arabes reprenant à leur compte une partie du discours raciste européen. On peut y voir ce que Maxime Rodinson appelle un racisme de guerre, analogue à celui du discours antiboche français. Il a pu ainsi devenir un puissant moteur idéologique ce qui explique que l'Islam théologico-politique l'ait repris à son compte. C'est cet antisémitisme arabe qui a conduit aux récents attentats antijuifs en Europe, que ce soit celui de Mohammed Merah à Toulouse, de Mehdi Nemmouche à Bruxelles ou celui contre le magasin cachère de Vincennes. Ces attentats doivent être condamnés, mais la condamnation ne doit pas empêcher de les replacer dans leur contexte, celui d'un mélange d'antijudaïsme et d'anti-occidentalisme sur lequel s'appuie l'islamisme théologico-politique de groupes comme Al Qaïda ou DAESH. On retrouve ainsi le refus du sionisme considéré comme une agression contre les Musulmans et une réponse à une tradition dite judéo-chrétienne qui cherche à unifier Juifs et Chrétiens contre l'Islam devenu le danger commun. On pourrait dire, non sans quelque cynisme, que les Juifs sont passés du statut d'ennemis de la Chrétienté au statut d'alliés de cette même Chrétienté contre l'ennemi commun, l'Islam. Ironie de l'histoire, les Juifs qui ont été massacrés avec les Musulmans par les Croisés lors de la prise de Jérusalem sont aujourd'hui considérés comme des Croisés par les islamistes théologico-politiques. On est ici en pleine confusion.
Ainsi le sionisme, loin d'être le mouvement libérateur dont rêvait Herzl, n'est plus qu'un piège pour les Juifs et  l'alliance entre l'Etat d'Israël et l'Occident se retourne contre les Juifs. Ce piège est d'autant plus fort que les Etats occidentaux considèrent l'Etat d'Israël comme un des leurs, ce qu'il est effectivement.
Si on revient en France, on voit combien les représentants de la communauté juive, représentants au sens qu'ils sont reconnus comme représentants moins par l'ensemble des Juifs que par une partie de l'Establishment politique et médiatique français, contribuent, par leur soutien au sionisme et à l'Etat d'Israël, à refermer le piège. On peut citer ici cette grande manifestation communautariste que constitue le Banquet du CRIF, manifestation qui attire nombre de politiques et de journalistes soucieux de montrer leur judéophilie ; ainsi se mêlent, pour le plus grand plaisir du sionisme, le refus de l'antisémitisme et le soutien à l'Etat d'Israël.
On peut alors noter le point commun entre les formes actuelles de la judéophobie et le discours sioniste, savoir l'équation juif = sioniste" et par conséquent l'équation "antisionisme = antisémitisme". Pour les uns, cela renvoie à l'idée que les Juifs sont de toujours les ennemis du genre humain, pour les autres, l'antisémitisme permet de rassembler les Juifs autour du sionisme et de leur patrie retrouvée. Sans oublier l'aspect pratique de cette confusion : renforcer la démographie juive sur le terre d'Israël aux fins d'occuper le maximum de terre palestinienne ; c'est le sens des appels récurrents des dirigeants israéliens demandant aux Juifs de rejoindre enfin leur "vrai pays" qui a nom Israël.

Le retour de l'ordre moral

Qu'est-ce qu'un ordre moral ? C'est d'abord la recherche d'une morale universelle, une morale "vraie" que chacun doit observer. C'est bien cela qu'apportent les religions lorsqu'elles énoncent les principes fondateurs de leurs croyances. La morale relève alors de l'ordre du transcendant et on ne peut remettre en cause cet ordre moral sans bouleverser ce qui le fonde, savoir la croyance en la vérité des principes.
Si la laïcité marque une prise de distance avec toute forme de transcendance, il ne saurait y avoir d'ordre moral dans un cadre laïc. C'est donc un contresens que de chercher dans la laïcité les principes d'un ordre moral, mais c'est pourtant ce que propose le gouvernement et que la ministre de l'Education Nationale est chargée de mettre en œuvre [16].
L'école devient ainsi le point central de ce retour à l'ordre moral. Il s'agit moins d'instruire que de transmettre ce que l'on appelle les valeurs de la République. L'enseignement devient ainsi une espèce de catéchisme que l'on pourrait appeler "séculier" au sens où il se veut en dehors de toute religion ; il s'agit de substituer au théologico-politique ce que l'on pourrait appeler un idéologico-politique dont l'objectif reste analogue : amener les élèves à entrer dans un système de pensée bien cadré défini autour de ce qu'on appelle les valeurs républicaines
[17].
A la fonction purement technico-économique qui est assignée à l'école de la société dite de la connaissance, fonction qui a pour objectif de former les rouages de la machine économico-sociale, s'ajoute ainsi un renforcement de la fonction de catéchèse, celle de la formation d'individus adaptés à la société [18].
C'est dans ce cadre  que le ministère de Education Nationale organise une formation à la laïcité chargée de transmettre aux professeurs le catéchisme qu'ils devront ensuite transmettre aux élèves. On est bien loin de l'école laïque. Et pour bien marquer sa volonté de catéchiser professeurs et élèves, le ministère a chargé de la "formation à la laïcité et aux valeurs républicaine" une association, comme si le ministère ne faisait pas confiance aux enseignants pour assurer cet enseignement idéologique. Ici la manœuvre est double. D'une part le ministère se décharge sur une association d'une partie de la formation des maîtres, ce qui constitue une première atteinte à la laïcité. D'autre part, on comprend mieux la politique ministérielle lorsqu'on sait que l'association choisie est la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme) association marquée par ses positions pro-sionistes. Et pour enfoncer le clou, on peut trouver sur le site Eduscol du ministère de l'Education Nationale un opuscule publié par la LICRA, "100 mots pour se comprendre contre le racisme et l'antisémitisme". La lecture des rubriques est édifiante [19]. Ainsi, non seulement le ministère de l'Education Nationale confie à une association la nouvelle "formation à la laïcité et aux valeurs républicaines" mais il lui offre, via le site Eduscol, une vitrine officielle.  Comme on peut le voir, la laïcité prônée par le ministère, et plus généralement par le gouvernement, se porte bien. On est en plein contresens mais c'est un contresens volontaire.
Si on revient aux attentats de janvier, le fait important, à la fois trop occulté et trop prégnant pour être considéré comme anecdotique, est que les auteurs des attentats sont des Français formés par l'école française. Ce fait marque un certain échec de l'école : si des élèves de l'école républicaine s'engagent dans le mouvement "djihadiste" jusqu'à commettre des attentats en France contre des Français, c'est que l'école n'a pas rempli sa mission. Plutôt que de chercher les diverses raisons de cet échec, on va chercher à renforcer le rôle de catéchèse assigné à l'école et comment mieux renforcer ce rôle en accroissant le côté "ordre moral" de l'enseignement, ce que, dans la langue de bois pédagogique, on appelle l'école citoyenne. Et quoi de mieux pour assurer ce renforcement que d'en appeler aux valeurs républicaines et à ce qui est censé les fonder, la laïcité, mais une laïcité dévoyée au sens que nous avons dit ci-dessus, une laïcité définie comme le nouveau dogme qui doit s'opposer au théologico-politique. Attitude classique de qui, pour s'opposer aux dogmes, ne sait qu'ajouter un nouveau dogme proclamé au dessus des autres.
Une fois de plus, on demande à l'école de résoudre des problèmes de société, d'une part la question des inégalités sociales, comme si ces inégalités relevaient de l'ordre scolaire, d'autre part la question des discriminations, en particulier "ethniques", comme si la lutte contre ces discriminations ne relevait que de l'enseignement. Une fois de plus on réduit les problèmes de société à une simple question morale que l'on cherche à résoudre par l'introduction d'un "bon" catéchisme dans l'école. On comprend alors pourquoi tout signe non conforme de la part des professeurs ou des élèves doit être puni. On comprend aussi pourquoi le ministère préfère travailler avec une association que de laisser le champ libre aux enseignants.
En 1932, le ministère de l'Instruction Publique devenait le ministère de l'Education Nationale. Ce changement de dénomination pouvait sembler anodin, ce qu'il fut tant que l'instruction restait le pilier de l'école. Avec le développement des techniques et l'apparition de ce qu'on appelle la société de la connaissance, l'instruction a perdu de son importance [20] au profit de ce qu'on appelle la formation citoyenne, laquelle est essentiellement l'adaptation des nouvelles générations à l'ordre social. Le retour à l'ordre moral prôné par la ministre de l'ordre moral en réponse aux attentats de janvier s'inscrit dans cette transformation de l'école.

  

[1]Rappelons que cette question apparaît déjà avec la loi Gayssot qui condamne le négationnisme, comme si la question de la Shoah relevait plus d'une décision politique et juridique que de l'histoire. On demande au droit de dire ce qu'il est bon de penser

 

[2]Négative au sens où l'on parle de théologie négative. Dire ce que la laïcité n'est pas importe plus que de donner une définition illusoire.

[3]Dans son ouvrage Poliakov parle d'antisémitisme, mais il vaudrait mieux aujourd'hui parler d'antijudaïsme pour distinguer l'antijudaïsme religieux et l'antisémitisme comme idéologie raciale.

[4]Exemple emblématique de ce fanatisme, le massacre des adorateurs du Veau d'Or ordonné par Moïse revenant de son dialogue avec Dieu sur le Sinaï.

[5]Si on revient à ce que l'on appelle l'esprit du 11 janvier et à son slogan emblématique "je suis charlie", l'adhésion à ce slogan est apparue comme un brevet de citoyenneté. En contrepoint, ceux qui refusent ce slogan deviennent des suspects opposés à l'unité nationale, voire des complices des terroristes.

[6]Pour comprendre les divers courants que l'on appelle islamisme nous renvoyons à l'ouvrage d'Olivier Roy, Le croissant et le chaos, "TAPAGE", Hachette, 2007.

[7]Rappelons que le terme "djihad" désigne l'effort sur soi-même pour fortifier sa foi. C'est par extension qu'il signifie "guerre sainte". En ce sens l'interprétation guerrière du terme "djihad" est un contresens, même si elle est utilisée autant par les critiques de l'Islam que par les partisans de l'islamiste théologico-politique. Rappelons aussi que l'expression "guerre sainte" a été inventée par les Croisés partis conquérir Jérusalem pour rendre la ville aux Chrétiens.

[8]Paul Christophe et Roland Minnerath, Le Syllabus de Pie IX, préface de Mgr Dagens, Editions du CERF, Paris 2000

[9]Notons qu'en 1905, les religions minoritaires en France, le protestantisme et le judaïsme, se sont situées dans le camp laïque, mais ce choix était lié à leur caractère minoritaire. Ce sont les religions majoritaires qui soutiennent un théologico-politique qui leur est favorable.

[10]Ce discours est illustré par le Concile de Vatican II. Une lecture des textes du Concile montre le caractère paulinien de ce discours ; les Juifs ont à la fois l'olivier franc qui a ouvert la voie à Jésus-Christ et les futurs Chrétiens qui rejoindront le Verus Israël à la fin des temps. Ainsi se développe un profond malentendu qui permettra de célébrer les retrouvailles entre Juifs et Chrétiens quelques années après la Shoah.

[11]Samuel P. Huntington, Le Choc des civilisations (1996), traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Fidel et Geneviève Joublain, Patrice Jorland, Jean-Jacques Pédussaud, Odile Jacob, Paris 1997. Si Huntington met à part ce qui serait une civilisation juive, le discours occidental contemporain place les Juifs et l'Etat d'Israël dans le camp occidental. Notons que Huntington n'utilise pas le terme "judéo-chrétien" mais désigne sous le nom de civilisation occidentale "ce que l'on appelait jadis la chrétienté occidentale". Le terme "judéo-chrétien" marquerait ainsi la volonté d'intégrer le judaïsme dans cette chrétienté occidentale, intégration au sens où les Juifs devenus européens participent, via l'Etat d'Israël, à la lutte de la civilisation occidentale contre la civilisation musulmane.

[12]Pour comprendre le lien entre l'aspect politique et l'aspect religieux, on peut lire l'ouvrage de Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme (1991), "Interventions Philosophiques", PUF, Paris 2004

[13]Maxime Rodinson, "Antisémitisme éternel ou judéophobies multiples" in Peuple juif ou problème juif ? (1981) p. 264-327

[14]La notion d'axe américano-sioniste a l'avantage de mêler, chez les antisémites qui se réclament du catholicisme, un discours antijuif et un discours antiprotestant.

[15]Sur cet antijudaïsme arabe, nous renvoyons à l'ouvrage de Gilbert Achkar, Les Arabes et la Shoah, (la guerre israélo-arabe des récits), "La Bibliothèque Arabe", Sindbad, 2009

[16]On peut lire sur le site Eduscol du ministère de l'Education Nationale les "onze mesures pour une grande mobilisation pour les valeurs de la République".

[17]Parmi les onze mesures, nous noterons l'observance des rites républicains. On voit ici combien l'idéologico-politique et le théologico-politique sont proches.

[18]Rappelons que cette fonction de catéchèse est ancienne et a été rappelée par le ministre Peillon à propos de l'enseignement de ce qu'il a appelé un enseignement laïc de la morale.

[19]On peut citer les rubriques "Israël" et "sionisme". On peut aussi citer la rubrique "laïcité" moralisant.

[20]Contrairement à une croyance fort répandue, une société techniquement développée a besoin de peu de savants. Exit donc le rôle émancipateur de l'école.

 

 

   

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