Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Les rapports du CPI Le Hamas Les vidéos BDS Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





BDS



Solidarité



Produits palestiniens



Eurasie-Afrique


 
En direct d'Iran





Agence syrienne



Agence Russe


 
Radio Chine

Internationale
 
Palestine Solidarité
sur Facebook



 


   


Opinion

Déflation, le dernier tourment avant
la grande dépression

Robert Bibeau


© Robert Bibeau

Mercredi 27 avril 2016

http://www.les7duquebec.com/... 

Depuis des années nous attestons que s’il y a crise économique systémique globalisée ce n’est pas faute, pour les États bourgeois, de tenter de réguler le mode de production capitaliste pour l’empêcher de culbuter. Toutes les marionnettes politiques s’y emploient, mais sans résultats. C’est que ce mode de production est dépassé et ne peut être réformé. Les lois inéluctables qui le régissent le mènent droit au précipice. Récemment, nous avons eu vent d’un exposé fort éloquent que je vous conseille fortement. Le texte et la vidéo sont disponibles à cette adresse : « Comment la déflation va tuer l’économie » (1).

L’analyste dubitatif, s’interroge « Comment la déflation va tuer l’économie ? ». Étrange question n’est-ce pas ? Comment peut-on « tuer » l’économie d’un pays ?  Un pays dont l’économie aurait trépassé serait décapité. Ne nous formalisons pas de cette métaphore et examinons les données fournies par le spécialiste.  L’auteur écrit « Le FMI et maintenant l’OCDE viennent de réviser à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2016, sur fond de krach financier rampant. Avec au tableau une inflation qui continue inexorablement de décélérer à l’échelle mondiale, et des anticipations à long terme qui décrochent en dépit des solutions monétaires extrêmes mises en œuvre depuis 8 ans pour endiguer le mouvement. Si l’on ajoute à cela une nouvelle montée d’angoisse sur les créances douteuses qui minent certains bilans bancaires, une question surgit inévitablement. Et si la déflation*, jusqu’ici différée ne venait tuer nos derniers espoirs de reprise ? La décélération de l’activité (économique) ne va-t-elle pas emporter nos dernières lignes de défense, au moment où les États et les banques centrales auraient épuisé leurs munitions ? »

Nous reviendrons sur ces concepts de « dernières lignes de défense, et de munitions des banques centrales » (sic). Poursuivons notre investigation et voyons ce que postule l’analyste : « Imaginer que nous sommes installés dans un nouveau régime permanent de taux zéro (taux directeur des banques centrales, NDLR), auxquels les banques centrales ne font que s’adapter. C’était d’ailleurs déjà l’argument de Ben Bernanke en 2005. L’épargne est structurellement en excès alors que les taux (d’intérêts, NDLR) baissent ainsi que l’inflation. Cette baisse structurelle des taux nominaux a pour effet mécanique d’augmenter la valeur des titres à revenu fixe, mais aussi celle de l’immobilier et des actions corporatives (voici dévoilé le mystère des fièvres boursières cycliques et catastrophiques. NDLR). Et cette inflation des actifs absorbe la liquidité (la monnaie. NDLR) émise par les banques centrales (ce qui explique qu’il y ait surplus monétaire, mais peu d’inflation des prix. NDLR). L’explosion des bilans des banques centrales (de la dette. NDLR) serait ainsi un ajustement nécessaire pour assurer la liquidité des marchés (liquidité des marchés signifie la circulation de l’argent – ce faux capital – dévalorisé alors que les banques centrales s’endettent afin de soutenir leur monnaie dévaluée. NDLR). Tout cela installerait un nouveau paysage de taux durablement à zéro et sans inflation. Qui n’aurait pas de conséquence sur la qualité de l’investissement, puisque les détenteurs de capitaux continuent à exiger une rentabilité économique et financière élevée aux entreprises (ce qui est pure fumisterie puisque l’activité économique fléchissant le rendement réel ne peut qu’être décevant. Les bulles boursières absorbent momentanément les surplus de liquidités monétaires avant le krach boursier inévitable. NDLR). Dans ce nouveau régime, il y aurait deux rendements clés. Celui de la dette et de l’épargne sans risque égal à zéro (sans risque prétend-il alors que les monnaies dévaluent et que la récession s’étend mondialement. NDLR). »

Le scribe présente ce scénario utopiste en faisant mine de ne pas savoir que les détenteurs de capitaux volatiles exigent des rendements élevés qu’ils ne peuvent obtenir dans un contexte de récession – baisse de la production – mondialisée où le capital ne trouve plus à se valoriser (ne trouve plus à produire une abondante plus-value) d’où présentement, le capital s’intoxique de monnaie utopique. C’est la pyramide de Ponzi des banques centrales en cavales et de la monnaie en panade.

Le scénariste économiste nous réserve quelques surprises, poursuivons la lecture de ses pronostics « Un taux de rendement du capital productif nettement positif (ce qui est en partie normal compte tenu du risque) et ne s’indexant pas à la baisse sur le premier. Un fort levier positif permanent en somme. La question à laquelle je ne sais répondre, car ce cas de figure n’est écrit dans aucun manuel, c’est : ce régime peut-il être stable ? Mon intuition forte, c’est qu’il ne l’est pas. Car un levier positif excessif permanent est terriblement distorsif (sic). C’est une machine à enrichir certains, ultra minoritaire, ceux qui peuvent s’endetter pour acheter des titres d’entreprise (1826 milliardaires, quelques centaines de milliers de millionnaires et quelques centaines de corporations multinationales que les bobos conspuent impuissants, et dont ils réclament futilement que l’État bourgeois les taxes et les exproprient…  NDLR). Et ce biais de répartition est précisément ce qui mine les débouchés (marchés). On ne voit pas ce qui ferait que le jeu s’arrêterait à zéro. Bref, même si j’essaie de me dire qu’il s’agit d’une nouvelle normalité, avouons qu’elle est difficile à penser comme un régime stable. »

Le spécialiste, n’ayant jamais lu un manuel d’économie politique matérialiste, s’avance et proclame son ignorance, ce qui décontenance. Depuis un siècle nous savons que la hausse de la composition organique du capital (Cc/Cv) réduit le taux de profit moyen, et affecte directement la valorisation du capital, son accumulation et, en définitive la reproduction élargie du capital. L’ensemble de l’économie capitaliste tient dans la loi de la valeur monsieur l’économiste. Le chant du cygne de l’économie politique capitaliste a commencé, mais il n’est pas terminé. En d’autres termes, générer des dividendes – des profits – avec de la monnaie crédit alors que les taux d’intérêt sont à zéro et que la production des marchandises et des services est en baisse ne peut fonctionner à moins d’admettre que tout cela explosera dans une super bulle spéculative à venir (un vendredi noir vous-vous souvenez ?), ce que le scribe appelle « les dernières lignes de défense et de munitions des banques centrales terriblement distorsif. » Effectivement, il a raison le larron !

Le thuriféraire poursuit : « L’impression est bien que la politique monétaire est embarquée dans une fuite en avant, face à un monstre financier qui est devenu « too big to fail », et qu’il faut à tout prix le protéger d’une déflation des prix d’actif. Les taux zéro et le Quantitative Easing (QE) semblent bien la réponse à cette vulnérabilité systémique de la finance qu’un processus d’adaptation à un nouvel équilibre de l’économie réelle.  Et dans cet environnement de taux zéro, il semble bien que la quête de rendements amène les intermédiaires à s’exposer à des risques croissants.  Et ce dans un contexte de plus en plus instable qui dégrade leur bilan. Bref, il est bien difficile de se départir de l’idée que nous sommes sur le fil du rasoir, notamment si la croissance mondiale devait caler. »

Elle est pourtant déjà « calée » la croissance mondiale comme le rapporte le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE. Seule la performance des corporations multinationales dans quelques pays comme la Chine, l’Inde et l’Allemagne parviennent à laisser croire que l’économie mondiale n’est pas encore en récession globale, en marche vers la Grande Dépression.

Et l’expert de spéculer : « On peut bien sûr toujours imaginer quelque issue positive à court terme. Celle notamment ou les investisseurs sortiraient peu à peu du segment obligataire, pour se replier vers les actions, dont on a dit maintes fois qu’elles étaient loin d’avoir éclusé le potentiel de hausse que permettrait en théorie un régime permanent de taux zéro. Bref, une nouvelle vache à lait pourrait encore quelque temps différer la grande culbute. Mais là encore, on ne peut s’empêcher de penser que c’est reculer pour mieux sauter dans un nouvel épisode de débat déflation. »

L’économiste devrait savoir que dans plusieurs secteurs comme celui des technologies numériques les cotes boursières ont « éclusé » bien au-delà de leur potentiel de hausse et que cette vache à lait est une utopie déjà tarie dont il ne faut plus rien attendre, sinon le déclin.  Le larbin est malin, il sait d’instinct que sans production – sans travail productif -, pas de valorisation du capital, et sans valorisation du capital pas de dividendes à distribuer si ce n’est de la monnaie plombée, comme celles qu’encaissent depuis des années les spéculateurs boursiers et les milliardaires mafieux, pour des actifs « titrisés » sulfureux, qui ne demandent qu’à imploser, voguant d’un krach boursier au dernier. La machine économique manufacturière et financière capitaliste marche presqu’à vide et pour l’heure les quelque 400 plus grandes corporations multinationales qui contrôlent 60 % de l’économie mondiale évitent de détruire leurs concurrents (elles tentent des OPA cependant), les lois de l’économie politique capitaliste les amenant, tôt ou tard, à se confronter directement pour le contrôle hégémonique du processus de reproduction élargie du capital. C’est alors que le mythe du « too big to fail » se transformera en désastre – déflation et Grande dépression des « too big to survive ».

La classe prolétaire n’a rien à braire de ces guerres grégaires entre multinationales précaires, si ce n’est de prendre acte de ce conflit de classe interimpérialiste qui affaiblit notre ennemi irréductible et qui prépare les conditions objectives (et subjectives) de l’insurrection populaire que le prolétariat devra transformer en révolution prolétarienne ou périr.

 

Référence : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-deflation-va-tuer-l-economie-554664.html

En complément, lire : MANIFESTE DU PARTI OUVRIER (2014) http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 

 

   

Le sommaire de Robert Bibeau
Les dernières mises à jour



Source: Robert Bibeau

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Toumi Djaidja

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Manlio Dinucci



Analyses
 
Mohsen Abdelmoumen

Analyses