Les 7 du Québec
Le machiavélisme d’ordonnance
Les élections régionales en France
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 16 décembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Élections régionales en France les 6
et 13 décembre 2015. Comme prévu,
le Front national
(FN) a rempli la mission qui lui a été
dévolue par le grand capital
« français », si cette dénomination
nationale a encore une signification
sous le capitalisme mondialisé (1).
En cette affaire, la tactique du
grand capital était évidente. Il
suffisait de laisser la droite
traditionnelle s’entredéchirer après
s’être généreusement goinfrée avec les
deniers de l’Élysée, et voici
discréditée une alliance d’estafettes.
Ensuite, la loi de l’alternance
imposait le parti de la « gauche »
caviar-aristocratique-socialiste, comme
alternative obligée de la dualité
politique au sein de la «démocratie»
bourgeoise dénigrée.
Cette fois, le jeu machiavélique
était encore plus sadique. Il suffisait
de laisser la «gauche» s’exhiber, comme
il lui sied, avec sa politique de
punaise de bénitier de la charité bien
ordonnée… et ce qui ne pouvait manquer
d’arriver survint… Les
thuriféraires et leurs compères se
disqualifièrent aux yeux de leurs
partisans « socialistes » désabusés.
Pour les médias à la solde, inutile d’en
remettre pour les compromettre, Hollande
et Sarkozy, du pareil au même,
s’enfoncèrent par eux-mêmes dans la
Seine.
Pendant ce temps, patiemment, à
l’ombre du drapeau Bleu-Blanc-Rouge, que
se disputent toutes les
péripatéticiennes politiques françaises,
le Front national,
la menace d’alternance que manigance le
capital, fourbissait ses armes
généreusement affrétées par les grands
boursiers et les rentiers de l’Hexagone
aux épais comptes de banque à
l’étranger. Même le CRIF et le MEDEF
crurent nécessaire d’entonner le rosaire
du «barrage aux fascistes» afin
d’accréditer le mythe Lepéniste.
En quoi consiste le mythe
Lepéniste-Front national ?
Il consiste à répandre la rumeur que
tous les partis politiques de gauche
comme de droite sont corrompus et vendus
aux puissances d’argent et que seul le
Front national est intègre, droit, franc
et honnête, car il dit tout haut ce que
le bon peuple penserait tout bas (sic).
Que le Front national
et ses épigones l’attestent ne leur
apporte aucune crédibilité, mais que la
droite « modérée » et la gauche
endimanchée, et le CRIF, et le MEDEF, le
proclament à l’unisson et se liguent
contre Marion, voilà qui est de nature à
convaincre les derniers sceptiques.
Le troupeau des électeurs, que l’on
avait précédemment effrayés via les
médias enragés, présentant la famille Le
Pen comme le Satan des temps modernes
– un remake d’un petit moustachu du
siècle déchu –; les électeurs devaient
normalement s’engouffrer dans le vacuum
politique électoraliste. L’important,
pour les mascottes du Front national
était de bien se démarquer des
discrédités. Ici, la go-gauche frustrée
d’être écartée du jeu électoral avait un
rôle crucial à jouer. C’est elle, qui
était chargée de déchirer sa chemise sur
le parvis afin de bien accréditer la
mystique que Le Front national est
véritablement différent de tous les
précédents, étant donné que les
électeurs outrés étaient prêts à donner
leur vote à quiconque se montrait
étranger aux malversations avérées.
Cette fois, cependant, un hiatus
embrouilla le mouvement. La fois
d’avant, au cours des années
trente du siècle précédent, les
masses populaires s’étaient mobilisées
électoralement – apportant leur adhésion
et leur foi crédule dans la vénalité des
urnes truquées. Cette fois, le
prolétariat reconnut que seuls les
riches dominants détiennent le droit de
diffusion politique. Cette fois, les
prolétaires sont restés de marbre et ont
méprisé ces élucubrations électoralistes
d’un côté comme de l’autre de
l’échiquier politique. Cette fois, le
prolétariat – le véritable ennemi du
patronat dissimulé derrière l’épaisse
couche des petits-bourgeois entretenus,
militants gauchistes et courroies de
transmission – n’a pas voté. Cette
fois, plutôt que de crier haro sur le
baudet et de voter inutilement «utile»
ou pour faire «barrage» le prolétariat
s’est abstenu, à l’exemple de ses
camarades des États-Unis, du Canada et
de bien d’autres pays capitalistes en
crise économique systémique.
Cependant, dans cette gamique
machiavélique, il n’était pas requis que
le Front national s’empare de la
gouvernance de l’État des riches. La
menace qu’il faisait planer au-dessus de
la tête des cliques politiques
accréditées était suffisante pour
générer chez eux un sursaut de zèle au
service de leurs maitres de gamelle.
Comme le deuxième tour des régionales
Françaises l’a démontré la droite
traditionnelle; la «gauche»
institutionnelle; la go-gauche
conventionnelle ont su sauvegardés leur
place au soleil, en ralliant le camp de
machiavel et en jurant de faire
eux-mêmes la politique du Front
national, mais sans Marine Le Pen. C’est
ce que souhaitait le grand capital
international, qui depuis l’oxymoron du
National-Socialisme, hésite à confier sa
destinée à un tribun charismatique, dont
il est difficile de se débarrasser par
la suite.
La bourgeoisie américaine mène le
même stratagème de l’autre côté de
l’Atlantique avec le même succès
électoral. Pour l’instant, le capital
fait monter aux créneaux tout ce que
l’Amérique compte de politiciens véreux,
mafieux, hystériques, de façon à bien
crédibiliser l’alternative
Donald Trump – le chef
charismatique «indépendant» et
tonitruant, qui gueule tout haut ce que
le bon peuple penserait tout bas (3).
Et voilà qu’Obama lance l’appel
hypocrite de combattre l’islamophobie,
alors qu’au même moment il fraternise
avec le royaume Saoudien, les Émirats
Arabes Unis et la Turquie qui sont les
sponsors de l’État islamique
et de DAESH,
les polichinelles qu’ils ont créé et
qu’ils soutiennent pour alimenter
l’islamophobie et créer une hystérie
antimusulmane parmi les peuples
d’Occident. Si ces gens étaient
sérieux dans leur dénonciation de
l’islamophobie et du racisme ils
commenceraient par couper tout soutien
au ferment de l’islamophobie et du
racisme – leurs marionnettes « DAESH »
et « l’État-islamique ».
coupant ainsi l’herbe sous les pieds de
Donald Trump.
Rien n’est plus frauduleux que cette
fourberie hypocrite électoraliste en
France, en Amérique comme au Canada et
dans les autres « démocraties
bourgeoises ». Dans tous ces pays la
vraie pensée du prolétariat c’est «ils
sont tous pareils et ce ne sera pas par
les urnes qu’on les mettra bas».
Cela se fera dans la rue, sur les
barricades, dans les quartiers et sur
les lieux de travail directement face à
face contre le capital.
(1)
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_r%C3%A9gionales_fran%C3%A7aises_de_2015
(2)
http://crif.org/fr/communiquedepresse/le-crif-appelle-à-faire-barrage-au-front-national/58224
http://www.tvanouvelles.ca/2015/12/13/donald-trump-met-en-danger-la-securite-nationale
Le sommaire de Robert Bibeau
Les dernières mises à jour
|