Opinion
Crise économique et austérité (2e
partie)
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 5 février 2014
Le crédit à la consommation pour
palier à l’affaissement des marchés
Nous avons précédemment «palabré» à
propos du crédit débridé disponible à
tout vent pour consommer, il nous faut
maintenant approfondir cette arnaque
montée par les «banksters». Afin
de pallier à la diminution des ventes
conséquentes à la baisse des revenus
réels (moins l’inflation) et du pouvoir
d’achat érodé des salariés, les
banquiers et les financiers ont accordé
des prêts hypothécaires sur lesquels ils
ont spéculés ; les compagnies privées du
secteur de la fabrication (automobiles,
meubles, appareils électro-ménagers,
appareils électroniques) se sont mises à
prêtés elles aussi, les commerçants au
détail et les grandes surfaces ont
ouvert le crédit à la consommation à
profusion. Au cours de l’année 2013 le
crédit à la consommation excluant les
hypothèques et les emprunts étudiants a
augmenté de 5 à 8% par mois aux
États-Unis alors que le PIB a stagné.
Les créances personnelles s’élevaient à
3 087 milliards de dollars en 2013 aux
USA (16).
Les proportions sont équivalentes en
Europe occidentale et dans les autres
pays d’Occident *. Au
Canada le crédit à la consommation est
passé de 438 millions à 522 millions de
dollars entre 2009 et 2013, une hausse
supérieure à celle du PIB et à l’indice
d’inflation (17). Cette débauche
de crédit – d’argent en réalité – ne
fait qu’approfondir la crise financière
et monétaire et retarder l’échéance du
crash boursier qui éventuellement
projettera les économies nationales, les
économies occidentales et l’économie
internationale dans une dépression
catastrophique.
Tout ce crédit c’est de l’argent mise en
circulation avant que d’avoir passé par
le cycle de valorisation du capital par
l’entremise de la production de
marchandises ou de services et le cycle
de reproduction du capital d’où les
patrons extirpent leurs profits
(dividendes, bénéfices, rentes). Le
crédit, c’est de l’argent inflationniste
mis sur le marché des profits anticipés
non encore matérialisés.
L’achat à crédit c’est la consommation
actuelle d’un salaire virtuel que le
salarié ne pourra probablement jamais
toucher puisque le chômage, la
stagnation des salaires, les hausse de
taxes et d’impôts alliées à l’inflation
viendront le gruger avant que d’être
encaissé. Sans compter que par ces
emprunts le salarié vient de réduire son
pouvoir d’achat de la valeur des
intérêts qu’il devra débourser sans
consommer (l’intérêt sur prêt est le
profit du banquier usurier). Voilà
pourquoi les gouvernements s’inquiètent
tant du niveau d’endettement des ménages
qui a atteint 164% en 2013 au Canada.
Sous différentes formes, les canadiens
empruntent 100 milliards de dollars
chaque année. Au total les ménages
canadiens doivent 1 600 milliards de
dollars alors que leurs biens
immobiliers – leurs résidences – sont
surévalués de 60%. Par la faute des
banquiers les ménages canadiens vivent
souvent dans l’indigence mais malgré
tout au-dessus de leurs moyens et il
suffira d’une hausse des taux d’intérêts
pour que la finance et l’économie qui en
dépend s’effondre et sombre
irrémédiablement (18). Voilà
pourquoi la Banque du Canada et la
Réserve Fédéral aux États-Unis
n’augmentent pas leurs taux directeurs.
L’ensemble de cette problématique de la
dette des ménages, couplée à la dette
souveraine des États capitalistes qui
ajoute son fardeau sur le dos du salarié
nous amène à dire qu’une crise du
crédit éclatera suivit d’un crash
bousier puis d’une dévaluation des
monnaies.
La profusion d’argent inflationniste
entraîne l’économie vers le précipice
Vous aurez noté que les divers paliers
de gouvernement ne peuvent rien faire
contre le fléau du crédit débridé
inscrit dans les rouages du
fonctionnement interne de l’économie
impérialiste moderne. L’impression et la
diffusion massive d’argent (Quantitative
Easing), notamment par le gouvernement
étatsunien (85 milliards de dollars
inflationnistes sont injectés dans
l’économie mondiale chaque mois) et par
d’autres gouvernements (l’Union
européenne notamment) et L’accès débridé
au crédit provoquent l’inflation des
prix à la consommation, car l’argent
est lui-même une marchandise (c’est
la marchandise universelle – le fétiche,
le talisman censé transformer toute
autre marchandise en argent). En tant
que marchandise universelle, l’argent
(y compris sous forme de monnaies, de
cartes de crédit, d’hypothèques,
d’actions, de profits, d’épargnes
bancaires, etc.) est censé représenté
quantité de biens et de services
disponibles sur le marché pour en
facilité l’échange. Selon la loi de
l’offre et de la demande *, le point
d’équilibre, c’est-à-dire, non pas la
valeur mais le prix moyen d’un bien, est
fixé au point de rencontre de la courbe
de l’offre et de celle de la demande de
ce bien.
La marchandise argent devenant de
plus en plus abondante, alors que la
disponibilité des autres marchandises
demeure relativement stable, s’ensuit
que la valeur symbolique de la
marchandise «argent» diminue et qu’il en
faut davantage pour acquérir un bien ou
un service dont la valeur marchande,
contrairement à la marchandise argent,
est fixée par la quantité de la
marchandise «force de travail» qu’elle
contient. C’est la raison pour laquelle
nous disons que les différentes
monnaies spéculatives – à taux de change
flottant sur le marché international –
seront dévaluées suite au crash boursier.
L’appareil de propagande publicitaire
Ces différents processus
économico-financiers entrainent la
réduction drastique des capacités de
consommer des salariés. Le salaire
d’un travailleur étant une quantité fixe
«inélastique» chaque dollar gagné permet
d’acheter de moins en moins de
marchandises au prix inflationniste du
marché, ce qui provoque l’accumulation
des stocks dans les entrepôts et des
invendus dans les magasins dont les
capitalistes exigent la destruction
plutôt que la distribution gratuite ou à
vil prix. On rétorquera que les soldes
sont abondants et importants partout sur
les marchés privés, ce qui est faux. Les
marchandises écoulées lors de ces soldes
ne représentent qu’une infime partie des
produits en surplus et des invendus.
D’autre part, ces ventes à rabais (quand
rabais il y a ce qui n’est pas toujours
le cas) ne font que miner les marchés,
hypothéquant les ventes subséquentes.
C’est la raison pour laquelle l’immense
appareil de publicité commerciale,
couplé au gigantesque appareil de
propagande médiatique
(radio-télé-journaux-Internet-publie-poste),
qui s’épand à tout vent, n’ont pas pour
vocation d’informer le public mais de
faire acheter et consommer de façon
inconsidérée (observer que les émissions
de télévision, de radio et les articles
de journaux ne sont là que pour remplir
l’espace-temps entre deux réclames
commerciales et souvent les téléromans
et les autres «soaps» télévisés ou
radiodiffusés ne visent qu’à renforcer
le besoin factice dont on vous a
imprégné l’esprit pendant la réclame.
Cette propagande commerciale est
véritablement un assaut contre les
ouvriers et les travailleurs salariés,
contre les consommateurs visant à les
programmer pour «avoir quantités de
chose qui donnent envie d’autre chose,
car le bonheur c’est d’avoir des avoirs
plein ses armoires… ah le mal que l’on
peut nous faire.» chante le troubadour
(19).
Il est entièrement inapproprié de la
part des petits-bourgeois s’agitant en
faveur de la «pauvreté-volontaire»
de tenter de culpabiliser les ouvriers
d’être responsables de la
surconsommation engendrée par ces
immenses appareils de propagande
publicitaire. Quand un nouveau système
d’économie politique sera construit pour
satisfaire les besoins des gens
travaillant – sans obligation
d’accumulation de profits capitalistes
pour assurer la reproduction élargie du
système d’économie politique – il sera
inutile de pousser à la surconsommation
productrice de plus-value et de profits
puisque la poursuite du profit maximum
ne sera plus le moteur de l’économie.
C’est pourquoi nous disons que la
seule façon de sortir de la
consommation à outrance c’est de changer
les bases fondamentales de l’économie
politique et de renverser cette société
de consommation en perdition qui est
obligée de faire surconsommer pour
fonctionner.
L’effondrement de la base
industrielle de l’économie occidentale
L’ensemble de ce processus économique –
amenant le rétrécissement des marchés –
la réduction du pouvoir d’achat des
salariés – les surplus d’inventaires à
détruire pour maintenir les marchés
subsidiaires – entraine invariablement
des fermetures de manufactures ce qui
aggrave d’autant le chômage auquel
s’ajoute le problème de la
délocalisation des usines d’Occident
vers les pays d’Orient (phénomène
amorcé au tournant des années 1970)
– vers la Chine «communiste»
particulièrement. La délocalisation
est ce processus industriel par lequel
des entreprises monopolistiques
canadiennes, étatsuniennes, françaises,
allemandes, ayant leur «Head office»
dans les métropoles d’Occident *
ferment leurs usines dans leur pays
d’origine et ferment leurs succursales
implantées dans un pays vassal, où les
salaires sont plus élevés, afin de les
relocaliser dans les pays émergent où
les salaires sont moins impressionnants
et dont le surtravail (plus-value) est
conséquent. Ce processus est en cours
depuis plusieurs années, depuis que le
transfert des machines-outils, des
robots et des technologies; couplée à la
réduction drastique du coût des
transports; associée à la hausse de
scolarité de la main d’œuvre salariée
ont assuré l’augmentation importante de
la productivité dans des pays hier
encore arriérés.
Les gouvernements d’Occident
*, qu’ils soient de niveau provincial,
national ou multinational ne peuvent
rien faire pour empêcher ces hausses de
productivité que les corporations
capitalistes monopolistes organisent,
ces baisses de coûts des transports et
conséquemment ces transferts d’usines et
ces augmentations de profits qui sont
bien la finalité du capitalisme privé.
Il faut toujours se rappeler que le but
du fonctionnement de l’économie
capitaliste monopoliste n’est pas de
subvenir aux besoins sociaux des
populations concernées mais d’assurer la
reproduction élargie de l’économie (mode
de production et d’échanges) en
s’appuyant sur la valorisation du
capital ce qui nécessite l’accumulation
des profits. C’est la raison pour
laquelle nous disons que la
relocalisation industrielle n’est pas la
cause de la crise économique systémique
mais une conséquence de cette crise des
profits anémiés.
Farder la crise et l’austérité par
des statistiques alambiquées
Prenez garde aux statistiques que les
États impérialistes et leurs instituts
de recherche fabriquent et publient à
propos de l’inflation, de la hausse des
prix, des augmentations de salaires, des
revenus, du chômage, des déficits
budgétaires. Étant totalement incapable
de régler aucun de ces problèmes
économiques l’appareil étatique bricole
les statistiques, modifie les paramètres
et change les variables pour le calcul
des indices et publie systématiquement
des données erronées sur l’état de
l’économie qui sont devenus des
instruments de propagande pour apaiser
ou orienter la vindicte des
salariés. Au Québec récemment le
Ministre des finances a reporter d’une
année l’atteinte du déficit zéro
(l’équilibre fiscal entre les revenus et
les dépenses gouvernementales). Pour y
parvenir sur papier il a prévu une
croissance du PIB du Québec de 3,5% en
2016 ce qui est ridicule et mensonger.
Même les économistes bourgeois
obséquieux n’ont pu entériner cette
baliverne et plusieurs l’ont critiqué
vertement (20). Nous vous prions
de prendre note qu’en 2001 l’Assemblée
nationale du Québec a adopté une loi
prescriptive obligeant le gouvernement à
atteindre l’équilibre budgétaire
(déficit zéro). Cette loi n’a jamais été
appliquée depuis qu’elle a été adoptée
(21). Il en est de même d’une loi
adoptée au Salon Bleu (appelé le Salon
de la Race par feu le Premier ministre
fasciste Maurice Duplessis) exigeant la
lutte contre la pauvreté. Depuis l’État
policier n’a cessé d’agresser les
pauvres sans jamais rien faire contre la
pauvreté. C’est la raison pour laquelle
nous affirmons que ni le budget
provincial ni le budget fédéral ne
seront équilibrés avant nombre d’années
– probablement pas avant le prochain
crash financier anticipé.
La dette souveraine explose et l’État
implose
S’évertuant à augmenter sans cesse ses
aides aux entreprises privées, afin de
les garder dans son pré carré;
s’échinant à réduire les charges
fiscales des multinationales et donc à
anémier ses revenus de fiscalité;
atteignant la limite des charges
imposables aux particuliers, aux
ouvriers, aux salariés, aux aristocrates
ouvriers et aux petits-bourgeois
surtaxés, l’État des riches s’est
empressé d’emprunter et de s’endetter
sur le marché obligataire privé.
C’est là une autre façon par laquelle
l’État transfère l’argent public aux
capitalistes privés. Les banquiers
et les financiers commandent la manœuvre
en amont et ramassent le pécule en aval.
Ils recommandent les emprunts
gouvernementaux, ils prêtent à fort
taux, ils abaissent la cote de crédit
des États et manipulent frauduleusement
les taux d’intérêts sur les prêts, ils
prêtent et empochent les remboursements
grevés de forts intérêts (22). La
dette souveraine de presque tous les
États industrialisés (mais aussi des
pays sous-développés) est exorbitante,
ne cesse de grimper et ne pourra jamais
être remboursée… c’est assuré.
Les États capitalistes vivent à crédit.
Fini l’État providence* et
sa manne abondante – les miettes
sacrifiées aux aristocrates ouvriers et
la pâté pour petits-bourgeois affidés.
Les États en faillite émettent de la
monnaie de pacotille, réduisent les
dépenses publiques et éliminent les
services, c’est ce qu’ils appellent l’austérité.
Ils augmentent leurs ponctions sur la
masse du capital par taxation indirecte
et repoussent la faillite étatique comme
en Grèce, au Portugal, à Chypre, en
Espagne et bientôt dans de nombreux
autres pays. Pendant ce temps un
parangon de l’économie capitaliste
explique aux apparatchiks du
gouvernement péquiste que le Québec peut
faire mieux et s’endetter davantage
vis-à-vis des banquiers et des usuriers.
L’ex-premier ministre et ex-économiste
Jacques Parizeau explique que
«Afin de faire paraître plus svelte la
dette souveraine d’un Québec qu’il
souhaite «souverain» sous la botte de sa
clique de la bourgeoisie, il suffit de
changer de convention comptable et
plutôt que d’afficher la dette
québécoise selon le concept de la «dette
brute», ou encore selon le concept
de la «dette nette», il propose
plutôt de la calculer et de l’afficher
selon le concept de la «somme des
déficits cumulés». Si en plus, le
gouvernement évite comme le font les
États-Unis d’utiliser la norme comptable
sévère de l’IFRS (International
Financial Reporting Standards) et
adopte la convention comptable
étatsunienne – plus accommodante – pour
le calcul des revenus, des dépenses, des
avoirs-immobilisations et des
amortissements, il parvient – sur papier
du moins – à réduire la dette publique
de 117% à «seulement» 65%
du PIB «national» québécois (sic). Et
cela, sans avoir remboursé un sou de
plus» à ses créanciers (23). La
dette publique provinciale est toujours
estimée à 300 milliards dedollars mais
sa «légèreté» relative permet d’espérer
pouvoir davantage hypothéquer l’avenir.
La dette brute souveraine canadienne a
maintenant atteint la somme astronomique
de 1 437 milliards de dollars (2012).
Celle du Québec a atteint 300 milliards
de dollars soit 120% du PIB provincial
(2014). Combiné à la dette fédérale, la
dette par québécois s’élève à
environ 38,000 $, qui s’ajoute à la
dette personnelle de chaque individu.
Inutile de tergiverser, la plupart les
salariés ne parviendront jamais à
rembourser et cette dette publique et
cette dette privée. Les riches qui
auraient les moyens de rembourser fuient
et s’expatrient dans d’autres pays comme
ce fut le cas en Allemagne vers 1930, en
Russie vers 1989, et comme c’est le cas
est en Grèce, à Chypre, en Espagne et en
France présentement. C’est la raison
pour laquelle nous affirmons que la
monnaie canadienne s’effondrera et le
gouvernement se dégagera de ses dettes
en dévaluant le dollar canadien,
dépréciant d’autant les épargnes, les
régimes de retraites, les papiers
commerciaux et la valeur des propriétés
de tous les citoyens canadiens. Il
n’en sera pas autrement aux États-Unis
et dans tous les pays où sévit
l’impérialisme moderne.
Aucune mesure d’austérité ne pourra
sauver l’économie de la crise
Toutes les mesures et les politiques
d’austérité mise en place par les
municipalités et les gouvernements des
pays industrialisés, et même ceux des
pays sous-développés, pour sortir de la
crise se sont avérés inefficaces,
inopérantes, ou encore n’ont jamais été
appliquées. Pire, souvent ces mesures
d’austérités ont contribué à envenimer
la situation économique, sociale et
politique nationale. D’autres mesures
suggérées par la pseudo gauche n’ont
jamais été adoptées par les
gouvernements bourgeois au service des
riches et pour cause, là où elles ont
été appliquées elles se sont avérées
catastrophiques (Argentine, Islande,
Bolivie, Équateur).
Aucun économiste réformiste ne veut
l’admettre mais ils ne savent pas
corriger ce système d’économie politique
qui périclite. Ils ne savent même pas
prévoir ce qui adviendra suite à
l’application de tel ou tel cataplasme
sur cette jambe de bois pourrie, ni ce
qui adviendra s’ils n’appliquent aucune
mesure d’austérité. Ils ne
peuvent rien faire sinon prolonger
l’agonie de ce système décrépit. Voici
une liste non exhaustive des mesures
réformistes d’austérité (de gauche comme
de droite) suggérées ou appliquées
dans plusieurs pays industrialisés :
§ Taxe Tobin sur les transactions
boursières et financières. –
Nationalisation les banques (Islande) –
Nationaliser les entreprises minières et
énergétiques (Venezuela). – Légiférer
pour interdire les paradis fiscaux et
contrer l’évasion fiscale (France). –
Légiférer contre la spéculation
boursière et la malversation financière.
– Augmenter les taxes et les impôts
des particuliers. – Réduire les
impôts et les redevances des entreprises
(Québec). – Augmenter les prix.
– Geler les prix et les salaires.
– Réduire le salaire minimum. –
Augmenter le salaire minimum
(États-Unis). – Hausser les tarifs
pour les services publics (poste,
transport, garderie, SSAQ, etc.).
– Augmenter les redevances à payer par
les entreprises minières et forestières
(Québec). – Augmenter le prix de
l’énergie hydro-électrique. –
Augmenter les cotisations à l’assurance
chômage et réduire les prestations
(Canada). – Réduire les services
postiers et augmenter le prix des
timbres. – Imprimer davantage de
monnaie (États-Unis). – Réduire la
quantité de monnaie disponible sur les
marchés (Argentine). – Réduire le
crédit à la consommation. –
Restreindre l’accessibilité aux prêts
hypothécaires (Canada). –
Augmenter le taux de base et les taux
d’intérêts sur les emprunts (Espagne).
– Emprunter davantage et émettre des
obligations d’emprunts gouvernementaux.
– Adopter une loi forçant l’équilibre
budgétaire et fiscal. –
Adopter une loi anti pauvreté (sic).
– Adopter une loi forçant une meilleure
distribution de la richesse (sic).
– Annuler la dette gouvernementale
vis-à-vis des régimes de retraite des
salariés. – Rembourser la dette
publique le plus rapidement possible.
– Réduire les services publics destinés
à la population (tous les pays
occidentaux). – Réduire les
dépenses gouvernementales. –
Augmenter les dépenses gouvernementales
pour relancer la consommation. –
Accroître les subventions et les aides
aux entreprises (24). –
Soutenir l’expansion de l’exportation.
– Augmenter la productivité des
travailleurs. – Subventionner davantage
la recherche et le développement.
– Légiférer contre la fermeture et la
délocalisation des usines (sic). –
Signer des accords de libre-échange avec
de nombreux pays. – Hausser les
barrières douanières pour protéger le
marché national. – Investir dans
l’éducation des jeunes et la formation
de la main-d’œuvre. – Taxer les
banques pour subventionner le logement
social (25). – Faisons payer le
peuple ou alors Faisons payer les riches
(?) – Transformer la gouvernance
pour la mettre au service du peuple (?)
– Multiplier les collectes de charité
pour les travailleurs pauvres (Wall Mart).
– Manifeste contre le Québec pétrolier
(26).
Pour chacune des
propositions réformistes d’austérité
(dite de droite) une contre mesure
réformiste de «gauche» est également
envisagée. Toutes ces mesures ont été
adoptées telles quelles ou réaménagées
selon la conjoncture locale. Toutes ont
échoué, car aucune ne s’attaque aux
sources profondes de la crise économique
systémique, aucune n’a donné les
résultats escomptés. Ou bien les
ouvriers et les salariés se laissent
embobiner et la classe ouvrière adhère à
ces bobards réformistes prétendant
régler la crise économique systémique
globale et mondiale par quelques trucs
de prestidigitateur – redistribution de
la richesse et sanctions contre les
resquilleurs et les prévaricateurs –
sanctions planifiées par les gouverneurs
des politiciens bonimenteurs qui ne sont
jamais parvenus à appliquer aucune loi
anti-capital. Ou bien, nous résistons
collectivement aux mesures d’austérité
qui nous sont imposées et nous
retournons ces beaux-parleurs
petits-bourgeois, bureaucrates syndicaux
et grands capitalistes monopolistes à
leurs billevesées économiques éculées.
Aucun pays au monde n’est à l’abri de la
crise économique systémique, c’est
pourquoi nous affirmons qu’il
n’existe aucune solution nationale pour
sortir de la crise économique systémique
mondiale et globale hormis sortir du
système économique impérialiste mondial
déclinant.
La guerre
mondiale est inévitable
Le gouffre
économique s’approfondit chaque jour
d’avantage. Si nous sortons de la
présente crise, probablement après une
guerre sévère, ce ne sera que pour
amorcer une nouvelle crise comme lors de
la seconde guerre mondiale (après trente
années appelées «glorieuses» et d’État-providence*
par les plumitifs petits-bourgeois
lettrés et désœuvrés). Cette nouvelle
crise systémique ira selon la séquence
suivante : – Crash boursier – financier
– monétaire, suivit d’une dépression
terrible et d’un chômage catastrophique,
suivit d’une guerre mortifère – servant
à détruire quantité de forces
productives (des travailleurs salariés)
et quantité de moyens de
production (usines, moyens de transport,
ressources). C’est pourquoi nous disons
que la crise économique systémique
mondiale et globale est inéluctable et
pourrait mener à une nouvelle guerre
mondiale.
Deux voies
s’opposent pour qui désire contrer les
mesures d’austérité
§
COLLABORER : réclamer d’avantages de
mesures d’austérité ; implorer la
compassion des riches pour qu’ils
fassent la charité et qu’ils appliquent
les politiques pour sortir du marasme
économique. Et ensuite pleurnicher parce
que les économistes et les spécialistes,
les politiciens qui administrent le
pouvoir étatique avec la permission des
capitalistes, ceux qui détiennent le
pouvoir économique depuis des siècles,
ne peuvent faire autrement que ce qu’ils
font déjà – les lois de l’économie
capitaliste nous enfoncent toujours
davantage dans la crise systémique
mondiale et globale.
§ RÉSISTER
: Mener chacun dans son milieu de
travail, dans son milieu social, dans
son quartier la lutte de résistance de
classe contre toute mesure d’austérité
qui frappe les travailleurs, qui frappe
les étudiants (Stoppons la hausse), qui
frappe les chômeurs (coupes sombres dans
l’assurance chômage – moins de 40% des
chômeurs ont droit aux prestations);
contre les hausses de loyers; contre la
hausse des tarifs d’électricité; contre
la hausse des tarifs des transports en
commun (personne ne paie une journée par
semaine); pour l’augmentation des
subventions au logement social (À nous
la ville); contre la gentrification des
quartiers ouvriers; contre l’arrêt du
service postal et la hausse des tarifs;
pour le droit d’afficher, de manifester,
de s’exprimer; rejeter la propagande de
la bourgeoise qui tente de nous diviser
et de nous isoler et mener la
contre-désinformation via les média
sociaux; ou qui voudrait nous
transformer en délateur des soi-disant
fraudeurs (les milliardaires
capitalistes monopolistes sont les
véritables fraudeurs en plus d’être des
voleurs); refuser que l’on augmente les
tarifs des garderies; refuser et
combattre la charte chauvine et
xénophobe d’exclusion
anti-travailleuses; faire grève dès que
l’employeur porte atteinte à nos droits
et à nos libertés, chaque fois qu’il
bafoue la convention collective qu’il a
signé, ou qu’ils refusent de payer le
salaire que les travailleurs jugent
raisonnable; tenir des lignes de
piquetage étanche fermant l’accès de
l’usine aux «scabs»-jaunes-réactionnaires;
soutenir toute grève ouvrière;
manifester notre unité ouvrier-salarié
le Premier Mai de chaque année;
s’opposer à la privatisation de toute
entreprise publique; s’opposer à la
privatisation des services d’aqueduc
municipaux; refuser leurs oléoducs
pétrolier et leur énergie nucléaire
polluante; s’opposer à la détérioration
des services publics; congédier les
politiciens mafieux et les policiers
ripoux… etc.
Il ne nous
appartient nullement à nous prolétaires,
travailleurs, chômeurs, retraités,
étudiants, artisans, assistés sociaux et
pauvres de trouver des solutions au
dysfonctionnement de leur système
économico-politique décadent, système
sur lequel nous n’avons aucune emprise
et que nous ne pourrons jamais faire
fonctionner autrement que de la manière
qu’il a été programmé – c’est-à-dire
pour valoriser le capital – entasser le
maximum de dividendes pour le bénéfice
des riches et assurer ainsi la
reproduction élargie du capital privé
monopoliste qui nous projette dans la
tourmente. Nous devons construire un
nouveau mode de production – un mode de
production planifié fait par la femme et
l’homme ouvrier pour le bénéfice de
l’homme et de la femme salariée.
Information
complémentaire
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
La première partie
de cet article est parue la semaine
dernière. Elle est disponible à
l’adresse :
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-mondiale-et-lausterite-premiere-partie/
ANNEXE 1
L’OCCIDENT
IMPÉRIALISTE MODERNE
L’Occident impérialiste moderne sur le
plan économique, politique et
idéologique se compose des États-Unis
d’Amérique, du >Canada, de l’Australie
et de la Nouvelle-Zélande, du
Japon, de l’Allemagne et de
l’Autriche, du Royaume-Uni
et de l’Irlande, de la France,
la Belgique, le Luxembourg,
les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne,
le Portugal, la Grèce, la
Suisse et les pays scandinaves
Suède, Norvège, Danemark,
Islande et enfin d’Israël
et sa colonie d’occupation
palestinienne.
En 2013, ces 23 pays (sur 203 pays dans
le monde) rassemblaient 921 millions
d’habitants (14 % de l’effectif mondial)
; regroupaient 716 des 1 455
milliardaires sur Terre; cumulaient 237
des 300 plus grands corporations
monopolistes mondiales ; totalisant 41
645 milliards de dollars de PIB
(58% du total mondial en 2012). Ces 23
pays ont effectué 1080 milliards de
dollars de dépense militaire (65% du
total mondial en 2010). Leur
revenu annuel moyen se situe entre 23
000 $ et 115 000 $ avec une médiane à 52
000 $ par habitant. A contrario, entre
1,3 et 2 milliards d’individus dans le
monde vivent sous le seuil d’extrême
pauvreté soit moins de 2$ par jour ou
730$ par année.
Source :
hthttp://www.inegalites.fr/spip.php?article381
ANNEXE 2
L’ÉTAT-PROVIDENCE
L’État-providence. Après avoir
soutenu le développement de l’économie
capitaliste dans chacun des pays
impérialiste d’Occident
l’État-providence a survécu pour un
temps à la concurrence
inter-impérialiste entre le bloc
Atlantiste et le bloc social
impérialiste soviétique, puis entre le
bloc Atlantiste et le BRICS. >
L’État-providence hier encore
«généreux» de ses oboles pour les
assistés sociaux, les chômeurs, les ONG,
les employés gouvernementaux, les
aristocrates ouvriers reconnaissants et
les petits-bourgeois obligeants se voit
aujourd’hui assigner le rôle de
canaliser la plus grande partie des
revenus de l’État directement vers les
goussets des milliardaires, des
boursicoteurs et du capital monopoliste
financier afin de tenter d’enrayer la
baisse tendancielle du taux de profit
moyen, performance pourtant impossible à
réaliser. L’État-providence
éphémère et tant aimé est aujourd’hui
sacrifié, ses programmes sociaux, ce que
les réformistes appellent les «acquis
sociaux», sont liquidés afin de dégager
des crédits pour subventionner
l’entreprise privée et rembourser les
rentiers et les banquiers.
Par des mesures politiques et
financières dites «néolibérales» l’État
des riches impérialistes favorise
le développement de sa section nationale
de la grande famille des capitalistes
internationaux. Cet État ne veut ni ne
peut être utilisé pour arraisonner les
capitalistes monopolistes financiers qui
le dirige, le finance et le commande.
L’État-providence national
bourgeois des riches, au Canada, en
France, aux États-Unis ou en Chine ne
peut pas favoriser les salariés de sa
propre nation sans s’attirer des mesures
de rétorsion des organismes
para-nationaux de la gouvernance
impérialiste mondiale. L’étape de la
lutte de classes dite «nationale» pour
sauver l’État-providence
national e est révolue –
voici venu le temps de la lutte de
classe internationale contre l’État des
riches impérialistes mondialisés et
globalisés et plus du tout providentiel.
§
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140124trib000811681/qui-sont-ces-85-milliardaires-dont-la-fortune-equivaut-a-celle-de-la-moitie-de-l-humanite.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal#Liste_grise
Organisation Mondiale du Commerce
(OMC)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_g%C3%A9n%C3%A9ral_sur_les_tarifs_douaniers_et_le_commerceet
http://www.actionplan.gc.ca/fr/nouvelles/ceta-aecg/canada-conclut-accord-commercial-historique-lunion
Tous auront compris que
les hoquets des souverainistes québécois
visant à séparer le Québec du reste du
Canada afin de soi-disant
ériger des frontières et des barrières
tarifaires autour d’un Québec
impérialiste totalement intégré aux
alliances commerciales supra
continentales du système d’économie
politique impérialiste moderne
globalisé et mondialisé constitue une
bataille réactionnaire d’arrière-garde
sans aucun intérêt pour la classe
ouvrière québécoise et canadienne
internationalisée.
http://www.legrandsoir.info/montages-financiers-des-entreprises-quand-les-etats-perdent-le-controle.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d’organisations_internationales
http://www.lapresse.ca/actualites/national/201304/04/01-4637782-paradis-fiscaux-46-quebecois-sont-mis-en-cause.php#Scene_1
et
http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/4800517-offshore-leaks-l-analyse-de-myret-zaki-redactrice-en-chef-adjointe-du-magazine-bilan.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal
Paul Lafargue (1880). Le droit
à la paresse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Droit_%C3%A0_la_paresse
http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/les-taux-dimposition-des-entreprises-au-quebec
La
famille des milliardaires
Bombardier-Beaudoin, par l’entremise de
leur holding le Groupe Beaudier, recevra
350 millions de dollars d’aide de l’État
québécois pour construire un super
cimenterie à Port-Daniel en Gaspésie au
Québec. http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201401/29/01-4733452-quebec-injectera-350-millions-a-port-daniel.php
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/surabondance-de-capitaux-toxiques-dans-les-pays-imperialistes/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique_mondiale_des_ann%C3%A9es_2008_et_suivantes
La titrisation (securitization
en anglais) est une technique financière
qui consiste à transférer à des
investisseurs des soi-disant actifs
financiers tels que des créances (par
exemple des factures émises non soldées,
ou des prêts en cours), en transformant
ces créances, par le passage à travers
une société ad hoc, en titres
financiers émis sur le marché boursier.
Le produit financier sulfureux est vendu
aux spéculateurs boursiers comme la
Caisse de Dépôt et de Placement du
Québec qui possédait des milliards de
dollars de valeurs plus que risquées.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Titrisation
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-anne-kraft/280309/bilan-financier-mondial-et-lecons-de-la-crise
Éric Toussaint (2014). Comment
les banques et les gouvernements
détruisent les gardes-fous.
http://www.legrandsoir.info/comment-les-banques-et-les-gouvernants-detruisent-les-garde-fous.html
http://affaires.lapresse.ca/economie/etats-unis/201401/08/01-4726826-e-u-le-credit-a-la-consommation-ralentit-sa-hausse.php
http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/fin20-fra.htm
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/12/13/002-endettement-dette-canadiens.shtml
Alain
Souchon Foule sentimentale.
http://www.youtube.com/watch?v=V_SNDGwwGFM
http://argent.canoe.ca/nouvelles/quebec-reporte-lequilibre-budgetaire-28112013
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/E_12_00001/E12_00001.html
http://www.les7duquebec.com/trouvailles/le-plus-grand-scandale-de-manipulation-de-prix-de-tous-les-temps/
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/jacques-parizeau-de-la-rhetorique-au-sophisme/
Les milliards qui dorment dans
les caisses des entreprises canadiennes.
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.robert_bibeau.041213.htm
http://www.frapru.qc.ca/wp-content/uploads/2014/01/2014-janvier.-Memoire-Budget-Marceau.pdf
http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/397738/manifeste-contre-un-etat-petrolier-quebecois?utm_source=infolettre-2014-01-20&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
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