Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
3ème
Intifada à Jérusalem et en Cisjordanie
exigée par les factions palestiniennes
Dimanche 15 novembre 2015
N°2 – Novembre 2015
« L’intifada
avance, elle ne craint rien. Elle ne
s’arrête pas, ni recule ni ne succombe,
malgré la sauvagerie de l’occupation, la
sévérité de ses mesures et de sa
politique. Elle avance orpheline, tire
sa force et sa vigueur d’Allah, et
s’inspire des âmes des martyrs » (sheikh
Nafez Azzam, dirigeant au mouvement du
Jihad islamique en Palestine, 13
novembre).
Certains discutent
encore pour savoir si ce qui se passe en
Palestine occupée est bien une
« intifada » ou non, 45 jours après le
déclenchement du soulèvement populaire,
où la « guerre des couteaux » voisine
avec les manifestations, et où les tirs
contre les colons et soldats de
l’occupation alternent avec les
lancements de pierre et de cocktails
molotov. Pour ceux-là, l’Intifada
correspondrait à un certain schéma, qui
ne s’applique pas à la situation
actuelle. Quoiqu’il en soit, l’Intifada
se poursuit, se développe et s’étend en
Cisjordanie, mais a reculé dans les
territoires occupés en 48, à cause des
multiples pressions exercées, notamment
par l’Autorité palestinienne et des
partis arabes palestiniens participant
aux élections du Knesset sioniste. Mais,
comme le disent des responsables
palestiniens de ces territoires occupés,
la répression sioniste qui s’est abattue
sur eux depuis le début du mois
d’octobre dernier reste plus pernicieuse
que celle qui s’abat sur les
Palestiniens des autres territoires et
de ce fait, elle est moins médiatisée.
De plus, des Palestinien de 48 ont été
victimes de coups de couteaux dans
plusieurs localités, ont été expulsés de
leur travail de plusieurs entreprises et
interdits d’entrer dans certaines
localités coloniales et les arrestations
se poursuivent, pour divers motifs.
En Cisjordanie, la
période qui s’est écoulée a été marquée
par la recrudescence des attaques au
couteau et à la voiture, notamment dans
la région d’al-Khalil, qui est
entièrement bloquée par les sionistes,
qui en ont fait une prison. Le caractère
populaire de l’Intifada dans la région
d’al-Khalil n’est plus à démontrer : des
dizaines de milliers de manifestants,
rassemblant hommes, femmes, jeunes,
vieux, enfants, des familles entières,
qui réclament le retrait des colons et
de leur armée et leur réappropriation de
leurs lieux saints, en premier lieu al-Haram
al-Ibrahimi. En attendant la libération,
les manifestants réclament les corps de
leurs martyrs, depuis que les sionistes
ont pris la décision de les confisquer
et de marchander leur retour aux
familles.
Dans les régions de
Bayt Lahem et Ramallah, à proximité de
la ville d’al-Quds, l’Intifada s’étend
également, et de plus en plus de jeunes,
de syndicats, d’étudiants, ont décidé de
suivre le mouvement, d’autant plus que
les criminels de l’armée sioniste ne
laissent aucune autre alternative.
Toutes les occasions nationales
deviennent des occasions pour accentuer
la lutte contre l’occupant. Dans les
autres régions, les manifestations
prennent de l’ampleur comme aux
alentours de Tulkarm, et les opérations
contre les sionistes sont menées aux
barrages de l’armée d’occupation.
L’Autorité
palestinienne représentée par Mahmoud
Abbas n’a pas pris des mesures pour
stopper l’Intifada, mais par contre, ses
services sécuritaires poursuivent
certains militants, notamment du
mouvement Hamas qui signale
régulièrement l’arrestation de membres
du mouvement. L’Autorité palestinienne
qui réclame une « protection
internationale du peuple palestinien »
dans les territoires occupés en 1967, se
sent de plus en plus affaiblie, étant à
la fois refusée par les sionistes et par
des régimes arabes « influents », sans
compter les USA et leurs satellites.
Cela n’empêche pas Mahmoud Abbas de
déclarer une fois encore qu’il est
contre le droit au retour des réfugiés,
tout en réclamant une « solution juste »
à cette question. Les organisations
palestiniennes, le Fateh y compris,
soutiennent le développement de
l’Intifada, mais les divergences entre
elles concernent les revendications
qu’elles mettent en avant et la manière
dont elles veulent structurer
l’Intifada. Pour le mouvement Fateh,
l’unanimité n’est pas à l’ordre du jour,
chaque dirigeant allant de sa propre
vision (Jibril Rajjoub et Abbas Zaki
représentent deux voix diamétralement
opposées au sein du mouvement). D’autres
mouvements sont traversés de courants
différents, certains réclamant la mise
en place de programmes politiques pour
l’Intifada qui fixent à l’avance des
revendications minimales, d’autres
préférant ne pas devancer le mouvement
populaire et considèrent que la tâche
des mouvements de la résistance consiste
à apporter le soutien maximum à la lutte
en cours et l’aider à se développer.
Faut-il structurer par le haut ou le
bas ? Là aussi, les débats sont en
cours, mais il semble que les deux
moyens de structuration sont en train de
se mettre en place, progressivement, et
des appels à la mobilisation sont lancés
par « les mouvements national et
islamique » dans certaines localités.
Alors qu’au mois d’octobre, les
analystes parlaient d’opérations isolées
et d’actes individuels ou restreints à
une certaine jeunesse, l’Intifada est en
train de s’élargir pour rassembler des
générations entières, des professions
diverses, des villes et localités
différentes. Ce qui prouve que chaque
Intifada a ses propres lois de
développement et ses propres mécanismes
et qu’il n’y a nul schéma pré-établi.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin
octobre :
65 – Islam Rafiq
Ubayd, 23 ans (al-Khalil) ; 66 – Mahdi
Mohammad Muhtasseb, 23 ans (al-Khalil) ;
67 – Faruk Sidr, 19 ans (al-Khalil) ; 68
– Ahmad Qnaybi, 23 ans (Kfar Aqab) ; 69
– Ramadan Thawabta, nourrisson de 8 mois
(Bayt Laham) ; 70 – Fadi Farroukh, 27
ans (al-Khalil) ; 71 – Ahmad Abu Rabb,
17 ans (Qabatia, Jénine) ; 72 - Qassem
Saba’na, 20 ans (Jénine) ; 73 – Nadim
Shuqayrat, 52 ans (Jabal Mukabber, Quds) ;
74 – Mahmoud Nazzal, 18 ans (Jénine) ;
75 - Ibrahim Skafi, 22 ans (al-Khalil) ;
76 - Malek Sharif, 25 ans (al-Khalil) ;
77 – Tharwat Sha’rawi, 73 ans
(al-Khalil) ; 78 – Sulayman Shahin, 22
ans (al-Bireh) ; 79 - Rasha ‘Oweissi, 23
ans (Qalqylia) ; 80 - Mohammad Nimr, 37
ans (Issawiya, al-Quds) ; 81 - Sadeq
Gharbiyya, 16 ans (Jénine) ; 82 – Salame
Abu Jame’, 23 ans (Gaza) ; 83 - Abdallah
Azzam Shalaldeh, 27 ans (hôpital
al-Khalil) ; 84 - Hassan Albou, 21 ans (Halhoul,
al-Khalil) ; 85 - Mahmoud Issa Shaladeh,
18 ans (Sa’ir, al-Khalil) ; 86 -
Lafi Yousef Awad, 22 ans, (Budrus,
Ramallah).
Résistance
palestinienne et répression :
L’Intifada al-Quds
que certains souhaitent achever, se
poursuit et s’accentue. Tous les jours,
les Palestiniens attaquent les
sionistes, partout où ils le peuvent, en
donnant des coups de poignard ou en
lançant des pierres et des bouteilles
incendiaires. Si le champ des
affrontements ne s’est pas véritablement
élargi à toute la Cisjordanie et aux
territoires occupés en 48, et restent
plutôt centré dans les régions
d’al-Khalil, Bayt Lahem et Ramallah, en
plus d’al-Quds, des opérations sont
menées à proximité de Qalqylia, Jénine,
Tulkarm et Nablus. La ré-apparition du
« sniper » d’al-Khalil et l’opération de
tirs contre un véhicule de colons, il y
a quelques jours, montre la multiplicité
des moyens utilisés par les
Palestiniens. Dans la bande de Gaza, les
manifestations à l’intérieur du
territoire toujours placé sous blocus et
à la limite de la zone « frontalière »
avec la Palestine occupée de 48, se sont
poursuivies. Il est difficile de
dénombrer le nombre d’opérations ou de
points d’affrontements, mais en voici
quelques exemples :
Résistance :
Le 13 novembre, deux colons (40 et 18
ans) sont abattus par les fidayins
palestiniens aux environs d’al-Khalil
qui en ont blessés d’autres. Cette
opération de la résistance a été saluée
par la plupart des organisations
palestiniennes. Le 11 novembre, des
affrontements ont eu lieu dans le camp
de Qalandia, où 13 Palestiniens ont été
blessés. L’occupant a réprimé une
manifestation d’étudiants qui se
dirigeait vers le camp al-Fawwar et des
affrontements ont eu lieu. Des tirs ont
touché un soldat près de Ramallah et à
Bayt Awa ; Des bouteilles incendiaires
ont été lancées sur un bus de colons,
près de Bani Na’im, et sur les voitures
de colons près de Ramallah.
Le 10 novembre,
Mohammad Nimr est assassiné, accusé
d’avoir voulu poignarder un sioniste,
dans al-Quds. Deux enfants ont été
blessés par les balles de l’occupant
avant d’être arrêtés, accusés d’avoir
poignardé le gardien du tram dans la
colonie Pesgat Zeev, près de Bayt Hanina.
Le 9 novembre, l’occupant tire et tue
Rasha Uwayss, 22 ans, près de Qalqylia,
soupçonnée d’avoir voulu poignarder un
sioniste. Un colon de 27 ans a été
blessé après avoir reçu des pierres dans
al-Tur (al-Quds). Le 8 novembre, le
résistant Sulayman Shahine, 22 ans,
écrase 4 sionistes près du barrage a
Zaatara, au nord de la Cisjordanie. Il a
été tué. Un rabbin a été blessé dans une
opération coup de poignard près de la
colonie « Alfi Minshi » près de Qalqylia.
Le 7 novembre, un
colon est blessé dans une opération coup
de poignard près d’al-Quds, et la
résistante Hilwa Alayan Hamamra, 22 ans,
est arrêtée. Le 6 novembre, deux
sionistes ont été blessés dans al-Khalil
dans deux opérations de tirs et un colon
a été poignardé. Deux autres ont été
ciblés par un tireur près d’al-Haram al-Ibrahimi
dans al-Khalil. Un colon a été poignardé
dans la colonie « Shaer Benyamin » à
l’est de Ramallah. Les sionistes
exécutent une Palestinienne âgée de 72
ans, Tharwat Sha’rawi, la soupçonnant de
vouloir les écraser. Le 5 novembre,
l’occupant exécute le jeune Malek
Sharif, dans la ville d’al-Khalil, près
de la jonction de la colonie Gush Atsion.
Des affrontements ont eu lieu dans
plusieurs localités de la Cisjordanie,
et 53 Palestiniens ont été blessés.
Le 4 novembre, le
jeune Ibrahim Skafi écrase des sionistes
dans la ville d’al-Khalil. Deux soldats
sionistes sont blessés. Il est
immédiatement assassiné. 26 points
d’affrontements ont lieu en Cisjordanie,
dont 4 dans la ville d’al-Quds, 3 dans
ses bourgs, 4 dans al-Khalil, 5 à
Ramallah, et un dans la bande de Gaza.
Le 3 novembre, deux opérations de la
résistance, l’une avec un poignard et
l’autre en tirant des coups de feu. La
première est menée par le jeune Mohammad
Al-Mahr, 16 ans, du camp de Jénine, qui
a été arrêté. La seconde a été menée par
des résistants qui ont tiré en direction
de la colonie « Beit Il » près de
Ramallah et en direction de « Qubbat
Rahil ». 96 Palestiniens ont été blessés
au cours d’affrontements avec les
sionistes en 25 endroits de la
Cisjordanie. Le 2 novembre, 3 colons ont
été poignardés dans la colonie Richon
Letsion, près de Tel Aviv. Le résistant
Imad Eddine Tarda, 19 ans, de la région
d’al-Khalil, a été arrêté. 3 autres
colons ont été poignardés dans la
colonie « Natanya » au nord de la
Palestine. Le 1er novembre, 3
soldats sionistes sont écrasés à Bayt
Anoun, au sud de Sa’ir (al-Khalil). Dans
la nuit du 31 octobre – premier
novembre, une voiture de sionistes a été
la cible de cocktails molotov à Selwad.
Le 27 octobre, Le jeune palestinien
Islam Ubayd a été tué par les soldats de
l’occupation à Tel Rumayda, le 27
octobre, soupçonné d’avoir voulu
poignarder un soldat.
La répression
sioniste de l’Intifada se manifeste par
les exécutions « extrajudiciaires » (31
exécutions depuis le début de
l’Intifada), les tirs à balles réelles
ou enrobées de caoutchouc sur les
manifestants, les arrestations, les
incursions dans les villes, les camps et
les villages palestiniens et les
démolitions des maisons des résistants
palestiniens, les incendies des champs
palestiniens et les kidnappings
d’enfants. Dans les prisons et centres
de détention, les sionistes exercent
leur sauvagerie sur les enfants, les
jeunes, les femmes et les adultes. La
ministre sioniste de la justice propose
d’arrêter et de détenir les enfants
palestiniens âgés de 12 ans et plus,
alors que jusque là, les enfants âgés de
plus de 14 ans étaient ciblés par les
détentions. Des centaines de
Palestiniens ont été blessés, arrêtés,
brutalisés. Au cours des marches de
commémoration de l’assassinat de Yasser
Arafat en 2004, les sionistes ont blessé
plus de 70 Palestiniens dans plusieurs
villes de la Cisjordanie. 13
Palestiniens ont été blessés par balles
dans l’université de Tulkarm, tirées par
les sionistes.
Les journalistes
palestiniens et étrangers sont la cible
des autorités de l’occupation : dans son
rapport mensuel (octobre 2015), l’union
palestinienne des Radios et télévisions
signale que 90 agressions sionistes ont
été menées contre les journalistes, 55
journalistes ont été victimes de balles,
de gaz ou de violences corporelles, 14
journalistes ont été empêchés de
travailler, à al-Quds, Ramallah et
al-Khalil. Des journalistes ont été
utilisés comme boucliers humains, contre
les lançeurs de pierre. Le 3 novembre,
les sionistes ont mené une incursion
dans les locaux de la radio « Manbar al-Hurriya »,
à al-Khalil. Les locaux ont été dévastés
et le matériel volé. Elle a été fermée
par ordre de l’occupation. Plusieurs
journalistes ont reçu des menaces de
mort.
Selon le club des
prisonniers, l’occupant a arrêté 416
Palestiniens depuis le début du mois de
novembre, dont 122 mineurs, dans toutes
les provinces placées sous
administration de l’Autorité
palestinienne. Dans al-Quds, 181
Palestiniens ont été arrêtés, dont 42
mineurs. A al-Khalil, 50 mineurs ont été
arrêtés. 30 Palestiniens ont été arrêtés
dans la région de Nablus, et 9 mineurs
dans Bayt Lahem.
Dans la ville
d’al-Quds
Les
sionistes empêchent des fidèles d’entrer
dans la mosquée al-Aqsa, et notamment
les femmes inscrites sur la « liste
d’or » (ainsi appelée par les Maqdissis)
au moment où quotidiennement, les colons
investissent la mosquée et la profanent.
Le député
palestinien au Knesset, Bassel Ghattas,
entre déguisé à la mosquée, après
l’interdiction sioniste faite aux
membres du Knesset, d’y entrer. Il dit
être entré pour prouver les mensonges de
Netanyahu qui prétend que les juifs n’y
font pas des pratiques talmudiques. Il a
réussi à les filmer en train de
pratiquer des rites talmudiques, sous la
surveillance des policiers sionistes.
A propos des
caméras prévus pour être installés dans
la mosquée, dans un but de
surveillance : le département des
Awqaf musulmans déclare que les caméras
de surveillance ne seront pas installées
dans la mosquée tant que les Awqafs ne
les contrôlent pas, car elles ont pour
fonction de documenter sur les
incursions sionistes, et ne doivent pas
être entre les mains des autorités de
l’occupation.
Près d’une
trentaine de colons profanent
quotidiennement la mosquée, sous la
surveillance policière sioniste, et les
fidèles musulmans les reçoivent aux cris
de « Allahu Akbar », en signe de
protestation.
La police sioniste
a mené plusieurs incursions dans
l’hôpital al-Maqassed, dans al-Quds,
soi-disant pour s’emparer de dossiers
médicaux des blessés de l’Intifada ;
Malgré la protestation de l’équipe
médicale et de la direction, les
sionistes ont malmené plusieurs
personnes et poursuivi leurs incursions.
Des affrontements
ont eu lieu à plusieurs reprises entre
les étudiants palestiniens à Abu Dis et
les forces de l’occupation. Le 30
octobre, répression de la manifestation
à Anata, en protestation de la
profanation de la mosquée al-Aqsa. Les
Palestiniens d’al-Issawiya protestent
contre la mise de blocs de béton
enfermant le bourg. Le rassemblement
devant ces blocs de béton pendant
plusieurs heures, et la menace que la
population ne bougera pas tant que les
blocs sont là ont obligé l’occupant à en
enlever quelques-uns.
L’occupant mène une
guerre contre l’enseignement palestinien
dans al-Quds, en multipliant les
barrages qui séparent les élèves de
leurs écoles. La partie orientale de la
ville d’al-Quds est entièrement bouclée
par l’armée sioniste.
Colonisation et
purification ethnico-religieuse
La municipalité de
l’occupation dans al-Quds a approuvé un
plan de construction de 891 unités de
logement coloniales dans la colonie de
Gilo, à l’entrée de Bayt Lahem.
Les autorités
sionistes ont détruit 3 puits d’eau au
nord de la Cisjordanie, dans le village
de Tinnik, près de Jénine, pour empêcher
les Palestiniens de survivre dans la
région.
Ce qui se fait
appeler « Bureau de l’administration
civile » sioniste a approuvé un plan de
« légalisation de deux colonies
sauvages » dans Ramallah, et et la
construction de 2200 unités de logement
coloniales dans ces deux colonies.
La commission de
planification régionale de l’occupation
a approuvé la construction de 1400
unités locatives coloniales sur les
terres de Lifta, le village palestinien
vidé de sa population en 1948. La
municipalité de l’occupation a refusé ce
plan, considérant qu’elle veut maintenir
le site comme lieu touristique et
environnemental (sans retour des
réfugiés palestiniens).
Le 3 novembre,
l’armée sioniste a démoli trois maisons
dans la ville d’al-Quds, ces maisons
appartenaient à Mousa Dsouqi, son frère
Mahmud et à Khaldoun Nejm, pour motif de
« construction illégale », en réalité
pour diminuer le nombre de Palestiniens
dans la ville.
Déclarations et
communiqués
Les déclarations
des dirigeants palestiniens ont porté
sur la rencontre Netanyahu – Obama, qui
a scellé l’entente sacrée entre
criminels, sur la poursuite de
l’Intifada et les multiples crimes
commis (opération commando dans
l’hôpital civil à al-Khalil, les
exécutions « extra-judiciaires »), et la
nécessaire unité palestinienne.
Le représentant au
Liban du Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Abu ‘Imad Rifa’î, a mis en
garde contre « les multiples
tentatives de tuer l’Intifada al-Quds,
de la contourner, de vouloir en tirer
profit rapidement, d’en cueillir les
bénéfices et de tomber dans les pièges
qui font miroiter des acquisitions à
court terme ». (5 novembre)
Khaled al-Batch,
membre du Bureau Politique du Mouvement
du Jihad islamique en Palestine, a
déclaré : « nous accorderons la priorité
à l’action populaire, mais si nous
entendons des acclamations réclamant
les Qassam et les Saraya, pour prendre
la revanche, nous serons prêts ». (3
novembre)
Abbas Zaki, membre
du conmité central du mouvement Fateh, a
déclaré que « l’occupation ne peut
réussir à exécuter ses plans criminels
dans al-Quds et al-Khalil », rendant
hommage à « l’héroïsme des jeunes face à
l’ennemi sioniste ». Il a ajouté que
« Israël » ne sait pas à qui il a
affaire ; « notre peuple est capable de
riposter au moment opportun, le monde
entier peut assister aujourd’hui à la
peur que suscitent les pierres et les
couteaux à une occupation lourdement
armée ».
Le dirigeant au
mouvement du Jihad islamique, Ahmad
Moudallal, a commenté la rencontre
Netanyahu-Obama, en disant que les
Etats-Unis, avec toutes leurs
administrations, sont les partenaires
« d’Israël » dans tous ses crimes contre
notre peuple palestinien ». Il a ajouté
que la position des Etats-Unis n’est pas
nouvelle. Ils ont soutenu la guerre
sioniste contre notre peuple à Gaza ».
Le FPLP a affirmé
que l’incursion des forces spéciales des
agents sionistes dans l’hôpital civil
d’al-Khalil et l’exécution du jeune
Abdallah et l’enlèvement de son cousin
blessé nécessite une riposte et une
accentuation de l’Intifada. Pour le
FPLP, ce crime dévoile une fois encore
le visage fasciste de l’ennemi qui viole
les traités internationaux. Le FPLP
renouvelle sa demande de former des
comités de protection populaire dans
toutes les villes et les villages
palestiniens pour s’opposer aux crimes
de l’occupation et de ses colons
(12/11).
Kayed al-Ghoul,
membre du bureau politique du FPLP a
déclaré, à l’occasion de l’anniversaire
de la proclamation de l’Etat de
Palestine, en 1988 « Toutes les forces
politiques doivent participer à
renforcer les capacités de l’Intifada
actuelle, à travers un programme
politique uni, qui est la fin de
l’occupation avec tout ce qui s’y
rattache, comme la fin de la
colonisation… le rôle essentiel consiste
à trouver comment matérialiser la
proclamation de l’Etat palestinien sur
le terrain, et cela est possible dans le
cadre de l’Intifada. C’est une occasion
pour nous, d’autant plus que cet Etat a
déjà proclamé son indépendance et a été
reconnu par de nombreux Etats ».
Hassan Khater,
directeur du centre international d’al-Quds,
a déclaré que l’accord conclu entre les
sionistes, les Jordaniens et Kerry est
favorable aux sionistes, car il légalise
la présence et les incursions sionistes
dans al-Aqsa. Il a ajouté que les colons
ne se satisfont pas de cet accord, mais
exigent encore plus de liberté pour
profaner la mosquée. Il a signalé que
les colons qui prennent normalement
leurs directives du gouvernement
sioniste, refusent d’accepter ses
directives lorsqu’elles vont à
l’encontre de leurs désirs. Ils ont leur
propre agenda, qu’ils essaient
d’appliquer par les armes que l’armée
sioniste leur a fournies.
Analyses :
1-Dans un article
intitulé « la judaïsation de la
Cisjordanie » (6/11/2015), le professeur
Abdel Sattar Qassem souligne les effets
de la colonisation dans cette partie de
la Palestine : le développement
économique des colonies a fait des
villages et bourgs palestiniens des
satellites tournant autour du
« soleil ». Le but des sionistes
consiste à fonder des villes coloniales
qui puissent absorber la main-d’œuvre
palestinienne, et des centres
commerciaux coloniaux qui puissent
concurrencer les marchés palestiniens.
Ce faisant, l’entité coloniale reprend
le schéma de sa colonisation de la
Galilée (al-Jalil), qui a perdu son
caractère arabe et palestinien depuis
qu’elle a été envahie par les colonies.
En Cisjordanie, on peut voir à présent
des milliers d’ouvriers palestiniens qui
se rendent quotidiennement dans les
colonies. C’est ainsi que l’esprit de la
défaite et de la soumission a été
introduit dans le cœur des Palestiniens,
qui cherchent à assurer le « pain
quotidien » plutôt qu’à lutter contre
l’occupation. Bien que certains
Palestiniens aient emprunté le chemin de
la lutte, ils ne sont pas soutenus par
la population de la Cisjordanie.
2-Les réalisations
de l’Intifada al-Quds en un mois
(analyse du site alqudsnews.net)
sous le titre de « Rectifier la voie et
plonger l’ennemi dans la crise » :
L’intifada a fait échec au plan de
partage de la mosquée al-Aqsa, dans le
temps et dans l’espace et mis en échec
de la théorie sécuritaire de
l’occupation. Elle a fait l’unité
palestinienne autour de la lutte, unité
géographique et unité des organisations
palestiniennes. L’Intifada a remis la
Palestine au centre des préoccupations
dans le monde, elle a obligé Kerry à se
rendre dans la région, malgré toutes les
crises actuelles.
Elle a mis fin aux
paris sur les processus de règlement
politique, et aux négociations. Elle a
placé la question de la division interne
au second plan, et a mis fin à l’espoir
de voir naître le « nouveau
palestinien » forgé par le général
américain Dayton. Elle a approfondi la
crise interne des sionistes qui ne
peuvent accepter ni un Etat, ni deux
Etats, ni pratiquer un transfert de
population. En un mois, l’Intifada al-Quds
a accompli plus que la voie des
négociations a accompli en l’espace de
20 ans.
3-Un article paru
dans la revue « al-Istiqlal » à Gaza a
posé la question de savoir si la
décision européenne de marquer les
produits des colonies aura un effet sur
le boycott de l’entité sioniste (5
novembre) : L’aticle remarque d’abord
que les diverses déclarations
européennes concernant le boycott n’ont
jamais été suivies de décisions, jusque
là. l’Union européenne profite
aujourd’hui des graves violations des
droits palestiniens en Cisjordanie pour
affirmer une telle décision, sans pour
autant qu’il y ait une véritable volonté
politique. L’Europe hésite encore à
boycotter les produits des colonies et à
prendre des mesures concrètes contre
l’entité sionise. De plus, l’occupant
peut contourner une telle décision, si
elle est appliquée, étant donné qu’elle
ne vise que les produits des colonies,
et non toute la production sioniste.
4-Dans son article
« la fin d’Israël viendra de
l’intérieur », Hammad Subh (9 novembre)
écrit que depuis 1948, l’entité sioniste
propage l’idée que le danger qui la
menace viendrait de l’extérieur, des
pays arabes, car elle a nié la présence
même du peuple palestinien. Après la
guerre de 1967 et l’occupation de toute
la Palestine, elle fut obligée de
reconnaître qu’elle fait face à un
peuple, qui vit sur cette terre. Mais
les dirigeants de l’entité ont continué
à nier la présence palestinienne,
jusqu’à la première Intifada en 1987, où
des voix se sont élevées dans la société
sioniste pour réclamer une discussion
avec les Palestiniens. L’Intifada al-Aqsa
en 2000 a prouvé aux sionistes que les
Palestiniens peuvent les frapper au plus
profond de leur entité. Ce qui a le plus
blessé les « Israéliens », c’est la
popularité de tous les mouvements de la
résistance, ce que soit à Gaza ou
ailleurs en Palestine. Aujourd’hui,
l’Intifada « des couteaux » a violemment
obligé les « Israéliens » à voir la
réalité, celle où les Palestiniens
ébranlent leur front interne, au moment
où l’entité sioniste vit un moment de
calme, sinon d’entente, avec des pays
arabes. C’est l’Intifada actuelle qui
ébranle la tranquillité des
« Israéliens » et qui les dirige vers
les cliniques psychiatriques. Certaines
voix «sages » essaient de sauver
l’entité juive en réclamant la fin de
l’occupation de la Cisjordanie et de
Gaza, pour éviter un « Etat bi-national »
catastrophique à leurs yeux, car dans
quelques décennies, les Palestiniens
seront plus nombreux que les « Juifs »
sur la terre palestinienne et leur Etat
redeviendrait arabe. A chaque fois que
l’Etat sioniste améliore ses relations
avec des Etats arabes et pense avoir
écarté leur danger, sa situation interne
devient de plus en plus critique, pour
faire face aux Palestiniens. Ce sont les
vérités essentielles du conflit sur la
terre de Palestine, entre sa population
autochtone et entre des étrangers qui
veulent imposer leurs illusions et
prétentions. Les réalités profondes
s’opposent aux illusions. C’est ce qui
fait fuir le soldat armé d’une
mitraillette face à un jeune ou enfant
armé d’une pierre ou d’un couteau.
« L’opprimé attend l’équité, et
l’oppresseur le châtiment ». C’est toute
l’équation palestino-« israélienne ».
Dans la presse
sioniste :
Article de l’ancien
ministre Moshe Arens qui considère que
la résistance palestinienne actuelle en
Cisjordanie et al-Quds fait partie du
« Jihad mondial », en référence à ce
qu’a écrit « le philosophe Bernard Henry
Levy » dans une revue américaine. La
preuve pour Arens est un discours
prononcé par un sheikh à Gaza, appelant
à poignarder les sionistes. Pour Arens,
des « concessions » possibles de la part
des sionistes aux Palestiniens
n’aboutiront pas à arrêter la vague
« terroriste » car la cause n’est pas la
politique sioniste, mais le « Jihad
mondial ». Haaretz, 3/11
Selon Ori Sofer
(Maariv, 2/11), la politique de
Netanyahu nous emmène vers une « guerre
civile ». Les Palestiniens ont réussi à
semer la panique dans la société
« israélienne ». Au lieu de chercher une
solution politique, la politique de
Netanyahu va encourager les « Arabes
Israéliens » à mener des opérations, et
c’est la « guerre civile » dans un
« Etat bi-national » où vivent 52% de
Juifs et 48% d’Arabes. Il faut trouver
une solution politique autour des
« frontières de 1967 ».
Comme toujours, la
gauche sioniste manifeste un racisme
encore plus exacerbé envers les
Palestiniens que la droite (Netanyahu ou
les autres). Ya’ir Lapid a déclaré que
le danger démographique (la présence des
Palestiniens) est plus grave que les
opérations menées par les Palestiniens
contre les sionistes. Pour lui, il faut
immédiatement se séparer d’eux (les
Palestiniens) car « imaginez-vous si
380.000 Palestiniens vivant dans al-Quds
se mettaient à voter et décidaient le
moment où ils devraient prier dans la
mosquée al-Aqsa »…
>> N°1 - 28.10.15
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