Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
Dimanche 3 avril 2016
N°9 - Avril 2016
« Nous
marchons tels des lions sur notre terre
pure et nous ne craignons pas notre
ennemi, quelle que soit sa puissance »
(martyr Bashar Massalha, 22 ans, de
Qalqilya, qui a mené l’opération à Yafa).
L’Intifada al-Quds
qui a commencé début octobre 2015, avec
l’opération menée par le martyr Muhannad
Halabi, se poursuit et entame son 7ème
mois, balayant toutes les tentatives
d’étouffement. Les appareils de
l’occupation, qu’ils se nomment civils
ou militaires, ont avoué leur incapacité
à maîtriser la colère palestinienne et à
mettre un terme aux opérations des
résistants.
Leurs analyses,
leurs exécutions, leurs mesures
répressives, leurs menaces, leurs lois
demeurent incapables de toucher la
question essentielle : la colonisation
de la Palestine et l’expulsion de son
peuple. S’ils continuent à exécuter les
résistants ou tout simplement des
Palestiniens sur le chemin de leur
travail ou leur école, leurs mesures
répressives touchent de larges couches
de la population, même dans les
territoires occupés en 1948. Même si les
dirigeants sionistes essaient de
distinguer entre la répression qui
devrait s’abattre, selon eux, sur les
Palestiniens des territoires occupés en
48 , et celle devant s’abattre sur les
Palestiniens des territoires occupés en
67, en limitant les martyrs parmi les
premiers, cette répression n’est que
plus sournoise, car elle essaie de se
faire justifier « légalement », en
espérant qu’elle suffira à briser la
volonté de lutte des Palestiniens : les
habitants du village al-Araqib, dans le
Naqab occupé, continuent à reconstruire
leurs maisons démolies, mais les
sionistes exigent à présent que les
villageois paient eux-mêmes les frais
des démolitions. Dans le village de
Ramieh, dans la Galilée occupée, les
habitants poursuivent leur lutte,
refusant d’être avalés par la colonie
monstre de Carma’il. Les Palestiniens de
Akka, au nord, refusent d’être chassés
vers une nouvelle ville qui serait
construite spécialement pour eux sur les
vestiges du village Tantoura, pour
laisser la place dans la vieille ville
aux promoteurs et touristes sionistes.
Ils réclament le retour des réfugiés de
Tantoura à leur village et ils resteront
dans leur ville Akka.
L’exécution
d’un résistant palestinien blessé, Abdel
Fattah Sharif, dans la ville
d’al-Khalil, par un soldat de l’armée
sioniste, a suscité l’émoi dans la
communauté internationale, mais pas dans
l’entité coloniale, puisque ce soldat a
été remis en liberté, après des
manifestations, des articles, des
déclarations venant du public colonial.
La communauté internationale n’a réagi
que parce que l’exécution avait été
filmée par un journaliste amateur
palestinien et largement diffusée dans
le monde, car tous les autres crimes
commis par l’entité sioniste demeurent
invisibles pour elle. Comme pour les
sionistes, les crimes devraient être
faits en silence. C’est pourquoi
l’occupant colonial poursuit les
journalistes, ferme les chaînes de
télévision et les radios palestiniennes,
pensant pouvoir faire taire la voix de
la révolte. Comme tout pouvoir colonial,
il reste incapable de comprendre que
face à lui, c’est tout un peuple qui se
soulève et que même les réfugiés
palestiniens, en situation difficile
pourtant, jouent un rôle non négligeable
pour faire connaître la lutte de leur
peuple. Les débats suscités par les
médias palestiniens sur la manière de
soutenir la résistance suivent les choix
politiques de ces médias : faut-il
insister sur les crimes sionistes afin
de pouvoir traduire en justice les
criminels de l’occupation (les médias et
journalistes proches de l’Autorité) ou
bien faut-il insister sur les multiples
actes de la résistance afin de mettre en
valeur la vitalité et le courage d’un
peuple soumis à la tyrannie coloniale
(les médias de la résistance). A la base
du débat, gît la conviction ferme et
inébranlable du droit du peuple
palestinien à résister et à lutter pour
la libération de la Palestine, par tous
les moyens à sa disposition.
Martyrs palestiniens tombés depuis début
mars 2016 :
190 – Amani
Sabatin (34 ans, Houssan), 4/3 ; 191 -
Bashar Masalha (22 ans, Qalqylia), 7/3 ;
192 – Fadwa Abu Tir (50 ans, Um Touba,
al-Quds) 7/3 ; 193 – Fouad Tamimi (
Issawiya, al-Quds), 8/3 ; 194 – Abdel
Rahman Raddad (17 ans, Zawiya, Qalqylia),
12/3 ; 195 – Abdel Malek Abu Khoroub (19
ans, Kfar Aqab, al-Quds) ; 196 –
Mohammad Kalouti (21 ans, Kfar Aqab, al-Quds) ;
197 – Ahmad Amer (16 ans, Massha, Silfit) ;
198 – Asraa Abu Khosa (6 ans, Gaza)
2/3 ; 199 – Yassin Abu Khossa (10 ans,
Gaza) ; 200 – Qassem Jaber (31 ans,
al-Khalil) 14/3 ; 201 – Youssef Tarayra
(18 ans, Bani Na’im, al-Khalil) 14/3 ;
202 – Ameer Junaydi (22 ans, al-Khalil)
14/3 ; 203 - Nahed Mutir (24 ans,
Qalandia) ; 204 – Ali Abdel Rahim al Kar
Thawabta (20 ans, Beit Fujar, Bayt
Laham) ; 205 – Ali Jamal Taqatqa (19
ans, Beit Fujar) ; 206 – Mahmoud Abu
Fanouna (21 ans, al-Khalil) ; 207 –
Abdallah Ajlouni (18 ans,
al-Khalil) 19/3 ; 208 – Ramzi Qasrawi
(21 ans, al-Khalil) ; 209 – Abdel
Fattah Sharif (21 ans, al-Khalil) ;
Scènes de l’Intifada
al-Quds
Les
funérailles des martyrs ont toujours été
un moment de lutte intense pour les
Palestiniens. Au cours de l’Intifada al-Aqsa,
les corps des martyrs sont devenus,
entre les mains des pouvoirs coloniaux,
un objet de pression : ils les
confisquent et refusent de les rendre à
leurs familles et amis. 15 corps de
martyrs sont encore consfiqués par les
occupants. Malgré les mesures de
l’occupation, chaque corps de martyr
restitué, même après plusieurs mois, est
l’occasion pour les Palestiniens
d’organiser des funérailles importantes
dans les villes et villages de la
Cisjordanie, y compris al-Quds. Au cours
de ce mois, les corps des martyrs Ali
Thawabteh et Ali Taqatqa ont été rendus
et les funérailles se sont déroulées
dans Beit Jala. Des
funérailles ont eu lieu également pour
le martyr Abdallah Ajlouni, 19 ans, et
le martyr Mahmoud Abu Fanouna, dans la
ville d’al-Khalil.
Les familles des
martyrs participent à la journée de la
Terre, du 30 mars, en plantant des
arbres sur un terrain menacé de
confiscation et judaïsation dans la
région d’al-Bireh, chaque arbre portant
le nom du martyr tombé pour que vive la
Palestine. Ont participé à cette journée
la mère du martyr Iyad Sajdiyeh, du camp
de Qalandia et le père de la martyre
Ashraqat Qatnani, qui a voulu planter
des arbres également pour le martyr Alaa
Hashash, 14 ans, du camp Askar, de la
martyre Maram Hassouna, et du martyr
Salah Bassim, dont les parents n’ont pu
participer à cette Journée, avant de
planter un arbre au nom de sa fille.
Les martyrs de
l’Intifada al-Quds sont souvent des
jeunes, qui aiment rire et amuser les
enfants. Ils s’occupent de leurs petits
frères et sœurs, les aident à accomplir
leurs devoirs scolaires, visitent les
membres de la famille. Alaa, le frère de
Bashar Massalha, dit que son frère était
toujours optimiste, il était actif et
aimait la vie, il trouvait les plaisirs
simples dans tout ce qu’il faisait, il
aimait même s’habiller à la mode.
Le martyr Mahmoud
Fanouna, 20 ans, était très attaché à sa
mère, racontent les autres membres de la
famille. Il lui apportait souvent des
cadeaux et disait qu’il voulait que la
fête soit quotidienne dans la maison
familiale. Son père Mohammad, membre
dirigeant dans le mouvement du Jihad
islamique, est prisonnier. « Mon mari a
été arrêté 7 fois, il a été détenu
pendant 10 ans, et il est aujourd’hui en
prison. Il a été arrêté le 22 octobre
dernier, et détenu administratif.
Mahmoud lui avait rendu visite un mois
avant son martyre ». Mahmoud travaillait
dans une boulangerie, près de la maison.
Le martyr Qassem
Jaber, 31 ans, était un membre des
Brigades d’al-Qassam, dans la ville
d’al-Khalil, de 2004 à 2006. Au cours de
cette période, il avait participé à
plusieurs opérations armées contre les
colons. Il a été poursuivi par
l’occupant pendant plusieurs années
avant qu’il ne parvienne à l’arrêter.
Mais sans preuve aucune de sa
participation aux opérations armées, il
avait été condamné à 42 mois de prison,
alors que ses frères de combat avaient
été condamnés à plusieurs perpétuités.
Dès sa libération, il avait ouvert un
magasin de ventes de fruits et légumes.
Résistance
Même lorsque le
président palestinien Mahmoud Abbas
annonce que ses services sécuritaires
ont fouillé les cartables des écoliers
et ramassé les couteaux qui y
traînaient, les jeunes palestiniens ont
poursuivi leurs opérations contre
l’occupant. Même si les services de
sécurité palestiniens (Majed Faraj) sont
fiers de collaborer avec les sionistes
et désarment leur peuple, celui-ci
affirme qu’il poursuivra malgré tout sa
résistance et trouvera mille manières
d’abattre les colons assassins qui
profanent la Palestine. Même lorsque les
services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne mènent un raid contre 5
prisonniers libérés du Mouvement du
Jihad islamique, dans la ville
d’al-Khalil, sur ordre des sionistes,
les jeunes de la résistance décident de
n’orienter la boussole de leurs
opérations que vers l’occupant.
Les statistiques sionistes
annoncent que 1300 opérations ont été
menées depuis le mois d’octobre en
Cisjordanie, et 360 dans al-Quds, et 61
dans les territoires occupés en 48. Ces
opérations ont tué 34 sionistes et
blessé plus de 300, dont 80 gravement.
Vers le 10 mars,
plusieurs opérations héroïques de la
résistance ont été menées par des
Palestiniens, souvent jeunes, dans al-Quds,
dans la colonie Petah Tikva, dans la
ville occupée de Yafa, et près de Silfit.
A Yafa, le jeune Bashar Massalha a
poursuivi pendant un quart d’heure les
colons pour les poignarder avant d’être
exécuté par les forces coloniales. Le
bilan des pertes pour les sionistes est
un tué et 13 blessés, dont 5 gravement.
Les commentateurs
sionistes commencent à craindre que les
opérations de la résistance ne soient
plus individuelles, mais menées à deux,
ce qui signifie qu’elles sont préparées.
D’autre part, ils parlent de plus en
plus d’opérations avec des armes à feu
et non plus seulement de couteaux,
poignards ou écrasement par les
voitures. Ils pensent que les
Palestiniens sont en train de fabriquer
leurs propres armes, comme les « Karlo »,
imitation de la mitraillette « Karl
Gustav », que le Shabak avait refusé de
prendre en compte, selon le quotidien
sioniste Haaretz, avant ces derniers
mois.
Dans al-Quds, le
martyr Fouad Tamimi a réussi à blesser
gravement deux soldats de l’occupation,
en tirant sur eux des coups de feu. Il
se trouvait en moto et après le premier
coup de feu contre un soldat, il a été
poursuivi, et dans sa fuite, il est
parvenu à blesser un autre soldat, avant
d’être exécuté.
Un bus de colons a
été attaqué par les pierres lancées par
de jeunes palestiniens, sur la route 431
près de Ramleh occupée. Le même jour,
les jeunes ont lancé des bouteilles
incendaires en direction de la colonie
Bet Orot, implantée sur les terres d’at-Tur,
dans al-Quds.
Un Palestinien a
tenté d’écraser un colon, près de la
route coloniale 60 dans la province
d’al-Khalil, le 29 mars. Il a pris la
fuite. Un colon sioniste a été blessé
par un coup de poignard, dans la ville
d’al-Quds, le 10 mars. Le résistant a
été arrêté. Trois autres Palestiniens
ont été arrêtés.
Des affrontements
entre Palestiniens et soldats sionistes
ont eu lieu à Selwad, près de Ramallah
et à Beit Furik, à l’est de Nablus, le
24 mars, et à Issawiya, dans al-Quds, et
dans le village de Kfar Dik, Silfit, le
21 mars. D’autres affrontements ont eu
lieu dans le bourg de Takouh, le 15
mars, dans la province de Beit Laham et
à Beit Ummar, dans la province
d’al-Khalil, où des colons avaient
organisé une manifestation aux cris de
« mort aux Arabes ». Près de Jénine, au
point du « Triangle des martyrs », à
l’entrée du village de Burqin, des
affrontements ont opposé les jeunes aux
sionistes, le 10 mars, qui avaient
installé des barrages de contrôle de la
population.
Un rapport sioniste
paru au début du mois de mars signale
que les soldats devant protéger la
colonie de Barakha,
au sud de Nablus, se sont enfuis en
abandonnant leurs armes, sitôt que des
résistants ont mené une attaque au
couteau. Les résistants avaient attaqué
et blessé des soldats, et pris la fuite
mais ils furent plus tard poursuivis par
les forces sionistes et exécutés (les
martyrs Labib Azzam et Mohammad
Zaghlouan, de Qariout, au sud de Nablus).
Les sionistes étaient en train de jouer,
au moment de l’attaque.
Répression
et purification ethnico-religieuse
Khalil Tafaqji,
chercheur spécialiste sur les questions
de la colonisation dans la ville d’al-Quds,
a affirmé que le gouvernement de
l’occupation vise à diviser la
Cisjordanie en plusieurs cantons séparés
les uns des autres, sans possibilité de
liaisons sauf en passant par l’occupant
sioniste. Il a déclaré que l’occupant a
l’intention de regrouper le bloc
colonial de Gush Atzion à la zone de la
ville d’al-Quds occupée, par le biais de
routes, tunnels et chemins de fer
coloniaux. Il a ajouté que l’occupant
sioniste ne pense qu’à un seul Etat,
l’Etat juif, et par conséquent, il
exécute ses plans de routes coloniales
en Cisjordanie, qui contournent les
villages palestiniens, tout comme il
mène une politique d’épuration ethnique
dans la vallée du Jourdain, où il
expulse sa population. L’occupant ne se
satisfait pas des colonies, mais
construit des infrastructures et élargit
les colonies comme Maale Adomim, qui a
avalé 10% de la superficie de la
Cisjordanie.
Les troupes de
l’occupation ont mené des incursions
quasi-quotidiennes dans plusieurs villes
et villages palestiniens de la
Cisjordanie occupée .
Le jeune Nu’man
Bassal, 14 ans, a été blessé suite à son
écrasement par une jeep militaire de
l’occupant, près de Yata, au sud de la
ville d’al-Khalil le 29 mars.
Les autorités
coloniales légalisent les pratiques
répressives : contre les enfants, qui
pourraient être jugés et condamnés avant
qu’ils aient atteint l’âge de 14 ans, et
contre tous les Palestiniens qui peuvent
être arrêtés et fouillés de manière
humiliante, partout et sans
nécessairement être accusés de quoi que
ce soit.
Le 26 mars,
l’occupant tire sur les Palestiniens de
Gaza, et 6 Palestiniens ont été
blessés, à Beit Hanoun, et à
l’est de la bande de Gaza. Les
Palestiniens manifestaient en soutien à
l’Intifada al-Quds. Le 18 mars, 10
Palestiniens de Gaza ont été blessés par
les tirs des soldats sionistes.
Le gouvernement
sioniste étudie la possibilité
d’expulser les familles des Maqdissis
ayant mené des actes de résistance
contre l’occupant, vers Gaza ou
ailleurs. Abbas Zaki, membre de la
direction du mouvement Fateh et l’un des
dirigeants soutenant l’Intifada, a
déclaré : « nous ne permettrons pas
l’expulsion des familles des martyrs ».
Mais avant de légaliser cette pratique,
les sionistes ont effectivement expulsé
des familles de combattants, prisonniers
ou martyrs, de la ville d’al-Quds. La
mère du résistant Fouad Tamimi, d’al-Issawiya,
a été convoquée au siège des services de
renseignements sionistes dans al-Moskobiyya,
où elle a subit un interrogatoire dur,
où les instructeurs ont lancé des
insultes et des menaces à Maysa’ et ses
deux filles. Le soir même, elles ont été
conduites vers le barrage de Qalandia
pour les expulser hors de la ville d’al-Quds.
La rapidité de l’expulsion a été
interprétée comme une nouvelle politique
sioniste pour stopper l’Intifada al-Quds.
Le mari de Maysa’ a été arrêté, il n’a
pas le séjour « maqdissi » puisqu’il est
de la Cisjordanie.
Les autorités
sionistes refusent de rendre les corps
des martyrs à leurs familles. Pour les
sionistes, il s’agit de dissuader les
Palestiniens de se révolter et
d’approuver la révolte. La presse
sioniste n’hésite pas à dire que les
funérailles sont responsables des
opérations de la résistance (il faut
bien trouver des responsables autres que
l’occupant !). Après la remise du corps
du martyr Omar Iskafi, 21 ans, dans des
conditions inhumaines (le corps gelé),
et avec des conditions tout aussi
inhumaines (funérailles réduites et
surveillées), la famille de Hassan
Manasra a refusé ces conditions
humiliantes, de même que plusieurs
familles maqdissies, qui se sont
organisées en comité pour réclamer la
restitution des corps de leurs enfants,
sans conditions.
Considérant que les
médias palestiniens sont les initiateurs
de la révolte actuelle, les autorités
coloniales ont poursuivi leur répression
contre les médias palestiniens, en
fermant les locaux de la chaîne
palestinienne « Falastin al-Yom »,
chaîne d’information, la plus populaire
parmi les Palestiniens de la
Cisjordanie, al-Quds y compris. Elles
ont arrêté son directeur à Ramallah et
deux journalistes qui y travaillent. Les
autres reporters de la chaîne, en
Cisjordanie, ont reçu des menaces
directes, au cas où ils poursuivraient
leurs reportages. Le lendemain, les
Palestiniens ont infiltré la chaîne 2
des sionistes et ont diffusé des
passages visuels de l’Intifada al-Quds.
La chaîne poursuit son activité et son
« incitation » à la révolte.
Le pouvoir colonial
sioniste démolit les maisons des martyrs
et des résistants blessés et
emprisonnés. Il a pris les mesures de la
maison de la martyre Amani Sabatin, 34
ans, à Hussan, le 10 mars, en vue de la
détruire et a détruit la maison du
martyr Ayhab Meswada, à al-Khalil le 31
mars.
Mais les
démolitions des maisons et des villages
non reconnus se poursuivent, selon un
plan sioniste établi pour vider la terre
palestinienne de ses habitants et y
installer des colons. En deux mois,
selon des organismes de l’ONU,
l’occupant a démoli 480 installations
dans la Cisjordanie, dont celles qui
abritent les villageois de Tana, non
reconnu par les sionistes, et situé dans
la région d’al-Khalil. Un plan de
judaïsation vise le village de Atir Um
al-Hiran, dans al-Naqab, après celui
d’al-Araqib, que les sionistes
détruisent pour la 90ème
fois. Les villages de Umm al-Hiran sont
menacés d’expulsion pour que les
sionistes puissent installer une colonie
juive.
Des centaines de
Palestiniens de la Cisjordanie ont été
arrêtés dans les territoires occupés en
48 ces dernières semaines, et notamment
dans la région du Naqab, où ils seraient
« clandestins », selon les normes
sionistes, c’est-à-dire n’ayant pas
obtenu des autorisations de travail dans
la colonie sioniste. L’occupant mène un
double objectif en poursuivant les
« clandestins » palestiniens : il craint
les opérations de la résistance que des
travailleurs palestiniens ont mené
contre ses colons, et tente d’asphyxier
les Palestiniens de la Cisjordanie, en
les empêchant de travailler.
Profanation de la
mosquée al-Aqsa dans al-Quds occupée :
plus de 1100 colons et membres des
services sécuritaires ont profané la
mosquée al-Aqsa, au cours du mois de
mars 2016, en deux temps, le matin et le
soir. De nombreux colons ont pratiqué
des rites talmudiques dans la mosquée,
et notamment devant la porte al-Rahma.
Ils furent pourchassés par les gardiens
de la mosquée. Avant les fêtes juives,
la police sioniste a lancé une campagne
d’arrestations des fidèles, pour laisser
la place aux profanateurs juifs. 24
fidèles ont été interdits de s’approcher
de la mosquée, dont des Palestiniens de
48, et les bus qui transportaient les
fidèles ont été arrêtés.
Concernant les cars
chargés de transporter les fidèles des
territoires occupés en 48 vers al-Quds
et la mosquée al-Aqsa, le mouvement
islamique – branche sud (qui participe
aux élections du Knesset sioniste) a
protesté contre la répression sioniste,
qui a touché les responsables
associatifs de ces cars, certains ont
été menacés d’autres arrêtés avec
menaces de détention. Le mouvement a
cependant déclaré qu’il poursuivait son
action pour la défense d’al-Aqsa et
continuerait à transporter les fidèles
quotidiennement vers la mosquée visée
par la judaïsation.
La presse
palestinienne
Editorial du
bi-hebdomadaire al-Istiqlal (Gaza) :
« le meurtre… fondement et doctrine de
l’armée de l’occupation ». La propagande
sioniste a réussi jusqu’à présent à
faire croire au monde que le fondement
de l’armée d’occupation est d’être une
« armée morale », c’est ce que répètent
les sionistes à longueur de journée,
alors qu’elle ne fait que tuer les
Palestiniens. Au cours de ses trois
guerres contre la bande de Gaza, cette
armée a tué des centaines d’enfants,
sous prétexte de viser les résistants.
Cette pratique criminelle de l’armée
n’est pas nouvelle, elle est le résultat
de la culture diffusée parmi les
sionistes depuis l’enfance et dans les
écoles. Les diverses unités combattantes
de cette armée sont connues pour leur
sauvagerie, qu’elles ne craignent pas
d’avouer sur leurs pages facebook,
d’ailleurs. Les crimes commis par
l’armée sont couverts par la classe
politique et soutenus par un large
public, populaire et officiel. C’est
pourquoi les illusions sur de possibles
négociations doivent être balayées et
plutôt agir pour
unifier les rangs palestiniens élaborer
un programme politique unifié pour
affronter l’occupant.
Communiqués et
déclarations
Hassan Khraysheh,
deuxième vice président du conseil
législatif palestinien, a affirmé la
nécessité de stopper la coordination
sécuritaire entre l’Autorité
palestinienne et les services de
répression sioniste, et de traduire en
justice tous ceux qui y sont impliqués
car les instances politiques
palestiniennes avaient décidé de stopper
toute coordination avec l’occupant. Il a
confirmé que plus de 140 réunions ont eu
lieu aveec l’occupant depuis le début de
l’Intifada al-Quds.
Le communiqué du
Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, après l’arrestation de 5
de ses membres, dans al-Khalil, par les
services sécuritaires palestiniens, fait
porter la responsabilité à l’Autorité
palestinienne de tout ce qui pourrait
arriver. Le communiqué accuse ces
appareils de suivre les directives de
l’occupant, qui veut limiter la portée
de l’Intifada al-Quds. Il a mis en garde
l’Autorité palestinienne de poursuivre
sa répression et a réclamé la fin de la
coopération sécuritaire avec l’occupant.
Sheikh Ikrima
Sabri a dénoncé, ainsi que plusieurs
personnalités palestiniennes, la tenue
de festivals musicaux et autres par les
sionistes dans la ville d’al-Quds. Il a
déclaré que ce genre de festival tend à
montrer au monde que l’occupant assure
une forte présence dans la ville.
L’autre but des sionistes est d’ajouter
des vernis juifs à la ville, de
provoquer les sentiments des musulmans
et d’entretenir une tension dans la
ville. L’occupant veut attirer les
touristes dans des lieux anciens, comme
l’ancienne ville, et il essaie
d’enterrer les vestiges musulmans et
chrétiens de la ville, pour mettre en
valeur ce qu’il invente comme
« vestiges » juifs.
Sheikh Tayseer
Tamimi, secrétaire du haut conseil
islamique dans al-Quds a déclaré que
l’irresponsabilité arabe et islamique
envers la ville d’al-Quds a encouragé
l’occupant à installer son projet nommé
« Kidim », un des plus dangereux pour
judaïser la mosquée al-Aqsa. Ce projet
devrait être installé dans Selwan, le
quartier de Wadi Helwa, est composé d’un
immeuble de 6 étages sur 12.000 m2. Il a
déploré le manque d’intérêt pour la
ville d’al-Quds, au sein de la nation.
Du côté des
sionistes
Dans Haaretz (15
mars), l’ancien ministre de la guerre,
Moshe Arens, signale que deux faits
vont creuser la séparation entre
« Juifs » et « Arabes » dans l’entité
sioniste. Le premier est le refus des
partis arabes (Front démocratique et
Rassemblement démocratique) de
considérer le Hezbollah comme une
organisation « terroriste », comme l’a
fait la Ligue arabe. Pour l’auteur, que
penseront les juifs d’une telle
position, alors que le Hezbollah
représente une menace contre eux ? Le
second fait est la réponse positive de
près de la moitié du public sioniste
concernant l’expulsion des Palestiniens
de 48. Selon l’auteur, la question n’a
pas été clairement posée, d’où le taux
élevé de réponses approuvant
l’expulsion.
Dans Maariv (14
mars), la député Livni donne des
leçons de démocratie au monde « libre ».
Pour elle, toute organisation armée doit
être considérée « terroriste » car les
armes doivent être entre les mains des
Etats (et quand son entité bombarde et
massacre, et au cours des années 47-48,
quand ses bandes criminelles tuaient et
massacraient, ce n’était pas du
terrorisme, selon elle). Livni défend
les « valeurs », contre l’extrémisme.
Elle n’approuve pas le candidat
américain Tremp, et considère que les
extrémistes musulmans veulent détruire
les « valeurs » de Livni. Elle conclut
en disant que l’entité sioniste, à cause
de ses valeurs et de ses alliances avec
les Etats-Unis, se tient aux côtés du
« monde libre ». Pour elle, « le conflit
entre nous et les Palestiniens n’est pas
la cause de l’extrémisme dans le monde »
en espérant que son entité trouve sa
place dans des alliances régionales
naissantes (les pays arabes du Golfe).
Sur le site Ynet
(9 mars), le commentateur militaire Ron
Ben Yachaï décrit l’incapacité des
sionistes à prévoir comment l’Intifada
va se poursuivre, et les divers services
sécuritaires de l’entité ne peuvent agir
comme au cours des précédentes intifadas.
Les résistants « terroristes » agissent
de manière très différente, et cette
« manière anarchique » ne peut être
affrontée. Face à l’Intifada, les
sionistes ne peuvent agir, et « prient
pour qu’un miracle arrive ». L’auteur
souhaite bien « fermer tous les réseaux
sociaux et faire taire les médias
palestiniens et arabes, qui incitent (à
la violence) ». Ce qu’il faudrait faire,
selon lui, c’est transformer la
conscience des Palestiniens en les
convainquant que ce genre de
« terrorisme » n’est pas un « acte
héroïque, mais une bêtise ». Il faudrait
se faire aider par l’Autorité
palestinienne et les membres du Fateh
dans les prisons sionistes, et annoncer
l’arrêt des constructions de colonies
(annoncer et non pas arrêter).
>> N°8 - 02.03.16
>> N°7 - 13.02.16
>> N°6 - 26.01.16
>> N°5 - 11.01.16
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Le sommaire de Rim al-Khatib
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