Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
3ème
Intifada à Jérusalem et en Cisjordanie
exigée par les factions palestiniennes
Samedi 13 février 2016
N°8 - Mars 2016
« Ils veulent
détruire la maison de Muhannad pour tuer
notre détermination, notre force et
notre persévérance à vouloir libérer
notre pays, si Dieu le veut. Mais « ils
peuvent toujours courir », nous
continuerons notre résistance jusqu’à la
disparition de l’occupation, non
seulement de 67 mais aussi de 48. Je
n’abandonne pas ma ville Yafa, je
n’abandonne aucun grain de son sol. Si
Dieu le veut, avec la destruction de la
maison de Muhannad, c’est tout Israël
qui sera détruit » (la mère de Muhannad
Halabi, martyr tombé début octobre, dont
l’opération à Bab al-Amoud a déclenché
l’Intifada al-Quds).
Depuis le mois
d’octobre 2015, les opérations de la
résistance palestinienne se poursuivent,
plongeant l’entité sioniste dans la
crise : la fuite en avant de ses
dirigeants politiques, la crainte de sa
direction militaire de l’extension du
mouvement de la révolte, l’alignement de
plus en plus marqué de sa population
vers l’extrémisme terroriste, des lois à
profusion pour enfermer les juifs dans
leurs propres ghettos, une crise
économique que les dons américains et
autres ne pourront combler, sauf dans la
militarisation poussée de la société
coloniale. Ce sont les résultats de
l’Intifada al-Quds, jusqu’à présent, sur
l’entité sioniste.
189 martyrs
palestiniens depuis le début d’octobre
2015, ont été froidement exécutés par
les envahisseurs sionistes, aux
barrages, dans les manifestations et
lors des affrontements, sur le chemin de
l’école ou lors des actes de résistance.
Les exécutions, arrestations,
démolitions des maisons, les chantages
divers et l’étouffement de la population
palestinienne que les sionistes
appliquent dans la Palestine occupée ne
font que creuser le fossé entre
Palestiniens et occupants, faisant
reculer toute possibilité de
« règlement » et de négociations. Ce qui
plonge l’Autorité palestinienne dans une
crise insurmontable, malgré les efforts
de la France, des USA et de l’entité
sioniste, chacune à sa manière, de la
maintenir, coûte que coûte. L’assassinat
par le Mossad sioniste, aidé par les
autorités bulgares, du militant Omar
Nayef, qui s’était réfugié à l’ambassade
de l’Autorité palestinienne, démontre
une fois de plus l’inutilité d’une
Autorité devenue ou conçue comme la
marionnette de la communauté
internationale contre son propre peuple.
Ce qui rendra
difficiles toutes les tentatives de
réconciliation inter-palestiniennes,
qu’elles soient chapeautées par les
régimes arabes ou turc, ces derniers
flirtant sans ambiguité aucune avec
l’ennemi sioniste. L’ouverture de ces
régimes en direction de l’entité
sioniste due à leurs crises internes et
à la situation régionale et
internationale, alors que le peuple
palestinien subit la féroce répression
sioniste, est cependant contrebalancée
par des gestes symboliques (le célèbre
normalisateur Akkacha frappé en plein
parlement égyptien par une chaussure,
lancée par un député intègre) de refus
de la normalisation, et par de
nombreuses initiatives des masses arabes
en soutien à la lutte palestinienne. Le
fait que des journalistes normalisateurs
avec l’entité sioniste aient refusé de
rendre leurs noms publics lors de leur
rencontre avec Netanyahu indique que la
normalisation des relations avec
l’entité sioniste est encore considérée
comme un crime par la majorité des
peuples arabes, malgré les apparences et
les cris de victoire des sionistes.
La victoire de
Mohammad al-Qiq, journaliste arrêté au
cours de l’Intifada al-Quds, pour
« incitation » et placé en détention
administrative, est une nouvelle
victoire de la volonté palestinienne
contre la terreur sioniste. Ayant mené
une grève de la faim pendant plus de 3
mois, pour réclamer la fin de son
incarcération, Mohammad al-Qiq a subi
diverses pressions, chantages et
menaces, par les services du Shin Bet,
pour l’obliger à arrêter son mouvement,
qui a été répercuté dans toute la
Palestine et même au-delà dans le monde.
Mohammad al-Qiq est devenu le symbole
d’une résistance qui ne fléchit pas et
de la volonté palestinienne qui ne
craint pas la mort, quand il s’agit de
réclamer son droit.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin
mi-février 2016 :
174 - Kamel Hassan
(du Soudan, 32 ans), 7/2/2016 ; 175 -
Kalzar Awiwi (17 ans, al-Khalil),
13/2 ; 176 - Nihad Waked (15 ans, Arka-Jénine),
14/2 ; 177 - Fouad Waked (15 ans, Arka
Jénine), 14/2 ; 178 - Na’im Safi (16
ans, Ubaydiya, Bayt Lahem), 14/2 ; 179 -
Omar Mohammad Amrou (21 ans, al-Quds),
14/2 ; 180 - Mansour Shawamra (20 ans,
al-Quds), 14/2 ; 181 - Khaled Qataqta
(21 ans, Bayt Fujjar), 19/2 ; 182 - Abed
Hamed (20 ans, Selwad), 19/2 ; 183 -
Mohammad Abu Khalaf (20 ans, Kfar Aqab),
19/2 ; 184 - Qusay Abu Rab (16 ans,
Qabatia), 21/2 ; 185 - Zaynab Rashayda
(60 ans, Ariha), 23/2 ; 186 - Mahmoud
Ali Sha’lan (17 ans, Deir Dabwan,
Ramallah), 26/2 ; 187 - Iyad Omar
Sajdieh, 22 ans, camp de Qalandia
(1/3) ; 188 – Labib Anwar Azzam (17
ans, Qaryout, Nablus) 2/3 ; 189 –
Mohammad Ali Zaghlwan (17 ans, Qaryout,
Nablus), 2/3.
Scènes de l’Intifada
al-Quds
Bab al-‘Amoud
dans al-Quds : Les Maqdissis
l’appellent désormais « Bab al-Shuhada’ »
(la porte des martyrs). C’est par cette
porte que le martyr Muhannad Halabi est
entré pour se diriger à la rue al-Wad
pour mener son opération, et c’est à
cette porte que 10 martyrs sont tombés
depuis le début de l’Intifada al-Quds.
Pour les sionistes, c’est « Bab al-Irhab »
(la porte du terrorisme), depuis que les
jeunes de Qabatia, venus du nord de la
Cisjordanie, ont mené leur opération de
tirs contre la présence armée sioniste.
Cette place a été transformée en caserne
par l’armée sioniste, avec la présence
de toutes sortes d’armes et des chiens
policiers.
Bab al-Amoud n’est
plus comme avant, depuis que les
sionistes tentent de judaïser la place,
en coupant les arbres qui empêchaient le
bon fonctionnement des caméras de
surveillance installés par l’occupant,
et depuis que les sionistes (mairie et
autres institutions) y organisent des
soirées religieuses juives ou profanes,
pour cacher le caractère arabo-musulman
de la ville. Dans Bab al-Amoud, ce sont
les fouilles corporelles filmées par les
caméras de tous les jeunes Palestiniens
qui y passent. Mais les Maqdissis
tiennent bon, ils résistent. « Nous
resterons jusqu’au Jour du Jugement,
l’occupant pense que ses mesures
répressives et barbares vont limiter les
opérations des fidayis, mais cela ne
fait qu’augmenter la haine et alimenter
le conflit » dira un Maqdissi.
Chaînes de
lecteurs dans les universités
palestiniennes : initiée par le
martyr Baha’ Alayan de Jabal Mukabber,
presque un an avant son opération contre
l’occupant dans al-Quds, qui avait formé
une chaîne de lecteurs autour de la
vieille ville d’al-Quds, pour affirmer
le caractère palestinien arabe de la
ville, plusieurs chaînes de lecteurs ont
été organisées dans les universités
palestiniennes, en hommage au martyr, en
présence des parents du martyr Baha’
Alayan et des parents d’autres martyrs,
dont la mère du martyr Muhannad Halabi.
Par ces chaînes de lecteurs, où les
étudiants se plongent dans la lecture
d’un livre, côte à côte, les étudiants
entendent affirmer leur soutien à
l’Intifada al-Quds, dans un geste
collectif et sumbolique.
La résistance du
camp de Qalandia saluée par les
organisations palestiniennes :
L’invasion du camppar l’armée sioniste ,
dans la nuit du 29 février, a été un
véritable fiasco pour cette armée, qui a
dû dépêcher 1000 soldats, ses chars et
ses hélicoptères pour affronter une
poignée de jeunes, décidés à se battre
contre l’envahisseur. Deux soldats
sionistes s’étaient infiltrés dans le
camp, pour mener probablement un acte de
kidnapping ou d’assassinat. Ils furent
immédiatement encerclés par les jeunes
du camp. Les soldats, pris de panique,
ont fait appel à leur armée, qui a voulu
les sauver. Plusieurs heures
d’affrontements entre une armée super
équipée et des jeunes se sont soldés par
l’assassinat de Iyad Sajdieh, étudiant
de 22 ans, et plusieurs dizaines de
blessés palestiniens. Du côté des
sionistes, 10 soldats ont été blessés,
et un char détruit.
Résistance
Plusieurs
opérations de la résistance ont eu lieu
près des colonies implantées dans la
région de Ramallah et al-Bireh. Deux
jeunes âgés de 14 ans poignardent un
colon dans le centre commercial « Rami
Lavi » près de Ramallah. Le colon est
tué, il appartenait à la troupe d’élite
Nahal. Suite à cette opération, les
dirigeants sionistes ont donné
l’autorisation à leurs soldats de rester
armés, même en dehors de leurs
« services ». Les jeunes résistants,
Ayham Ibrahim Sabah (14 ans) et Omar
Salim Taha Rimawi (14 ans) ont été
gravement blessés et arrêtés.
Le jeune martyr
Mohammad Abu Khalaf, qui a mené une
opération contre les sionistes dans Bab
al-Amoud, le 26 février, avait lancé un
appel, sur sa page Facebook, pour sauver
le journaliste Mohammad al-Qiq, de la
mort. Il a réussi à blesser deux
soldats.
De nombreux
affrontements ont eu lieu entre les
Maqdissis et les forces de l’occupation
en plusieurs lieux et bourgs situés à
proximité d’al-Quds. A Abu Diss, les
Palestiniens ont affronté les forces
sionistes qui les empêchaient de
protester contre la détention
administrative de Mohammad al-Qiq, le 17
février. Le 18, la population du
quartier Sheikh Saad ont protesté contre
l’installation d’un barrage de l’armée
d’occupation devant le quartier. Le 19,
les Palestiniens ont accompli la prière
du vendredi sur les terres visées par la
confiscation sioniste à al-Issawiya.
Les sources
sionistes rapportent que 40 attaques
(lancement de pierres, de bouteilles
incendiaires et d’explosifs) ont eu lieu
le 22 février, sur les voitures et bus
des colons, et les forces armées
sionistes dans plusieurs lieux de
Cisjordanie, y compris al-Quds. Le 26
février, des ordres ont été donnés aux
colons de Beit Horon, près de Ramallah,
de ne pas sortir de la colonie, suite à
une attaque menée par des Palestiniens
qui ont attrapé quelques-uns et les ont
frappés.
La résistance
palestinienne dans l’Intifada al-Quds a
déjà porté un coup dur à la judaïsation
de la ville d’al-Quds, même si les
sionistes poursuivent les confiscations
et constructions : selon les dernières
statistiques, 17.000 juifs âgés entre 15
et 29 ans ont abandonné la ville, pour
raisons sécuritaires et à la recherche
d’emplois.
Un centre d’études
a annoncé (20 février) que sur les
184 martyrs palestiniens tombés depuis
octobre 2015, 53 martyrs sont de la
province d’al-Khalil. Les martyrs âgés
de moins de 18 ans sont au nombre de 40.
Le martyr Omar
Youssef Madi Jawabra (16 ans) vivait
avec sa famille dans le camp de Arroub,
dans la province d’al-Khalil. Il a été
assassiné par un tireur de l’armée
sioniste le 10 février, alors qu’il
participait à la lutte contre la
présence des colons dans la région. Ce
jour-là, après l’école, il se dirige
vers le point d’affrontements avec les
soldats et colons, appelé « Askar »,
zone dangereuse pour les habitants du
camp, située sur la coloniale 60, face à
l’armée d’occupation. Omar a pris les
pierres pour les lancer sur les voitures
des colons, mais le sniper tire et le
tue. Le martyr Omar était un enfant aimé
par son entourage, dans le camp. Il
était serviable, aimable, souriant. Son
frère Khodr lui promettait de lui payer
ses études futures, quand il serait
grand. Son frère Mu’tassem dit : mon
frère était comme un ange, descendu sur
terre pendant 16 ans pour éclairer la
vie des gens. Beaucoup de ses amis m’ont
affirmé avoir été guidés vers la
religion par lui » Hadeel, sa sœur,
dit : « Omar était tendre avec nous, il
nous visitait souvent ». Ses enseignants
et ses frères de la mosquée témoignent
de sa moralité et de son engagement ».
Son père affirme « Omar est martyr, et
nous en sommes fiers. Les murs du camp
al-Arroub gardent le souvenir de ce
jeune martyr, tombé pour avoir affronté
l’occupant.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Dans la ville al-Quds :
La profanation de
la mosquée al-Aqsa se poursuit,
quotidiennement. Début mars, les
autorités de l’occupation ont autorisé à
nouveau le sioniste Glick de profaner la
mosquée. Il avait été blessé par balle
par le résistant Mu’tazz Hijazi, en
novembre 2014. Le 17 février, 122 colons
juifs ont pénétré dans la mosquée, sous
la protection des forces sécuritaires
sionistes, qui empêchent les
Palestiniens d’y entrer. Le vendredi 19
février, 50.000 Palestiniens ont été
autorisés à prier dans la mosquée, mais
sous haute surveillance, les forces
sionistes étant postées aux portes de la
mosquée et de la ville d’al-Quds pour
fouiller les fidèles. Le 22 février, les
sionistes ont empêché des dizaines de
Palestiniens d’entrer dans la mosquée et
ont confisqué leurs cartes d’identité
aux barrages installés, alors qu’elles
ont facilité sa profanation par 8
colons. Le 23 février, les sionistes ont
empêché les femmes interdites d’entrer
dans la mosquée de manifester dans les
rues d’al-Quds. Elles ont alors organisé
un rassemblement devant la porte Hatta.
Hanadi Hilwani, qui en fait partie a
déclaré que l’occupant interdit à 55
femmes d’entrer dans la mosquée depuis
plus de 6 mois.
Les forces de
l’occupation ont démoli le 17 février
plusieurs constructions et installations
agricoles dans al-Issawiya, au nord-est
de la ville occupée d’al-Quds, en vue de
la construction d’un parc pour les
colons. Le plan du parc prévoit la
confiscation de 740 dunums de al-Issawiya
et at-Tur. Le 21 février, l’occupant a
démoli l’école Abu Nuwar, financée par
la France, et a confisqué tout le
mobilier et matériel. C’est la seule
école pour les enfants de la zone visée
par les envahisseurs sionistes.
Une association
sioniste prétend détenir des maisons
palestiniennes. Elle a remis des ordres
d’expulsion à quatre membres de la
famille Rajabi, qui possèdent un
immeuble habité par 93 personnes.
L’association sioniste prétend que le
terrain appartiendrait à trois juifs du
Yémen.
La présence
militaire sioniste dans la ville d’al-Quds
s’étend et se renforce, notamment devant
la porte al-Amoud, transformée en
forteresse militaire. Le 23 février, les
forces de l’occupation ont envahi al-Issawiya,
et leurs snipers sont montés sur les
toits des maisons. Plusieurs maisons ont
été éventrées pour laisser passer les
forces des renseignements sionistes.
Elles ont arrêté Le jeune Mohammad Abdel
Raouf Mahmoud, 16 ans.
L’occupation
sioniste prévoit d’agrandir la colonie
de Ramot sur les terres des villages
palestiniens de Lifta, Bayt Iksa et Bayt
Hanina, sur 419 dunums. Par ailleurs,
des ordres de confiscation de terrains
des villages de She’fat, Anata et al-Walaja
ont été émis, soi-disant pour raisons
sécuritaires.
Ayant accepté les
conditions inhumaines de l’occupation
pour récupérer le corps de leur fils,
Mus’ab al-Ghazali (26 ans), exécuté il y
a plus de deux mois, la famille du
martyr, de Silwan, accuse les sionistes
de n’avoir pas rempli les conditions de
la famille, dont celle de le rendre
« décongelé », et non dans un état
insupportable. La sœur du martyr, Rawan,
22 ans, a été interdite par l’occupation
d’assister aux funérailles.
Le corps du martyr
maqdissi Ahmad Shaaban a été rendu à la
famille. Il a été enterré dans le
cimetière Al-Youssefiya, dans al-Quds.
Les sionistes ont imposé que seuls14
membres de la famille participent aux
funérailles. Il avait été assassiné le
14 octobre dernier.
Le « tram
colonial » est le nom donné au tram qui
passe par She’fat pour relier les
colonies sionistes dans la ville d’al-Quds.
Ce tram est l’objet de la colère des
enfants palestiniens, qui lancent
régulièrement les pierres. Ayant subi
des dommages importants, après
l’assassinat de Mohammad Abu Khdayr, en
juin 2014, qui ont coûté des millions de
dollars, le tram est aujourd’hui la
cible des enfants de She’fat. 37 jeunes,
dont 14 mineurs, ont été arrêtés par les
sionistes depuis le mois d’octobre,
accusés d’avoir lancé des pierres sur ce
symbole colonial.
Dans le reste de
la Cisjordanie :
Les nouvelles
données sur la colonisation indiquent
que 406.302 colons se sont incrustés en
Cisjordanie, sans compter al-Quds, et ce
dans 128 colonies implantées. La plupart
des colonies sont regroupées en blocs.
11 blocs coloniaux pourrissent la vie
des Palestiniens, dont celui de
Benyamin, qui regroupe 26 colonies, et
83.000 colons.
Toutes les nuits,
les forces de l’occupation envahissent
les villages et les bourgs palestiniens
de la Cisjordanie.Dans la province de
Salfit, le village de Yassouf a été
envahi le 27 février, dans la province
de Bayt Lahem, par des colons protégés
par l’armée d’occupation, le village de
Harmala a été envahi et un jeune a été
blessé par balles. Dans le village de
Qabatia, dans la province de Jénine, les
sionistes ont arrêté deux jeunes au
barrage qu’ils ont installé et des
affrontements ont eu lieu pendant
plusieurs jours, lorsqu’ils ont envahi
le village. Des affrontements ont eu
lieu dans le village de Ya’bud et dans
la ville d’al-Khalil, le 27 février.
38 Palestiniens du
camp al-Am’ari dans al-Bireh, ont été
blessés par balles lors d’affrontements
avec les forces sionistes qui ont envahi
le camp pour arrêter 5 Palestiniens (14
février). L’incursion sioniste a duré
deux heures dans ce camp qui compte 6500
habitants réfugiés. Les Palestiniens
arrêtés sont Diya’ Jabr, Baha’ Jabr,
Wissam Jabr, Daoud Haboub, Nasser Hizi.
9 Palestiniens ont
été blessés à l’entrée de la ville de
Nablus par les sionistes qui ont envahi
le camp de Balata, de Askar et d’al-Ayn,
ainsi que le village Kfar Qalil.
Des affrontements
ont eu lieu entre Palestiniens et
occupants à l’entrée de la tombe de
Youssef, que les sionistes considèrent
comme un site « juif », et que les
colons avaient envahi pour y réciter des
prières talmudiques. La tombe de Youssef
est devenue depuis quelques années un
prétexte pour étendre l’invasion
sioniste dans la région de Nablus.
L’occupant a démoli
plus de vingt bâtiments appartenant à
des Bédouins palestiniens qui vivent
dans la zone Ayn Rashash, près de Douma,
au sud-est de la ville de Nablus.
L’occupant prétend
avoir arrêté les tireurs d’al-Khalil,
qui opèrent depuis des mois. Selon
l’occupant, il s’agirait de Nasser
Badawi, 23 ans, du mouvement Hamas, et
son frère Akram Badawi, 33 ans.
La presse
palestinienne
« L’intifada al-Quds
pose la question de l’occupation et
Israël fuit dans d’autres directions »
al-Istiqlal 18 février 2016
Les sionistes sont
inquiets de la couverture médiatique
internationale de l’Intifada al-Quds.
Après l’arrestation pour une heure du
correspondant du Washington Post
américain, les sionistes ont organisé
une réunion avec la presse
internationale, pour lui offrir sa
version des faits. Les correspondants se
sont crus dans un tribunal, et Livni a
dit : Il y a une orientation, non
seulement dans les médias
internationaux, qui montre que dans le
conflit, Israël est l’agresseur et les
Palestiniens la victime ». Ne pouvant
faire face à l’Intifada, l’occupant la
relie à des acteurs extérieurs, comme
l’Iran par exemple, qui a déclaré être
prête à financer la reconstruction des
maisons démolies. Les sionistes pensent
que les Palestiniens ont besoin de
mobiles pour les pousser à se battre
contre l’occupant, comme si ses crimes
et ses profanations des lieux saints,
ses démolitions des maisons et des
structures agricoles n’étaient pas
suffisants pour déclencher une révolte.
L’Intifada al-Quds
a créé une nouvelle situation, unique
dans le conflit avec l’occupation. Les
Palestiniens mènent leur vie quotidienne
et en même temps affrontent l’occupant,
dans les centres où il se trouve et où
il s’est déployé. L’armée a été obligée
de se déployer et de mobiliser de
nouvelles troupes et d’envahir les
villes, ce qui entraîne les
affrontements.
« Les
constituants populaires de l’Intifada :
la jeunesse » par Mohammad Al-Abdallah
(al-Akhbar, Beirut, 29 février)
L’auteur insiste
sur le rôle de la jeunesse dans
l’Intifada al-Quds, et en explique les
raions : 1) les pratiques des
envahisseurs occupants, qu’ils soient en
uniforme ou non, qui ont augmenté de
300% depuis l’arrivée de Netanyahu au
pouvoir. 2) l’attitude du pouvoir
autonome palestinien (Autorité
palestinienne), qui a compté sur les
négociations sans rien obtenir. Cette
jeunesse a été éduquée par des parents
qui ont caressé l’espoir de la
libération au cours des Intifada
précédentes, mais est en train de subir
les actes sauvages des colonialistes.
Ces jeunes, même s’ils n’ont pas rejoint
les organisations existantes, se sont
organisés d’une autre manière, et ont
affronté l’ennemi et ses barrages. Ils
ont enflammé les quartiers d’al-Quds, et
chacun de ces jeunes se considère comme
un martyr en puissance. Issus en
majorité des quartiers pauvres, des
camps et des villages, ces jeunes ont
agi, en majorité, hors des cadres des
organisations (70% d’entre eux sont
« indépendants »). Il n’est pas possible
de parler d’Intifada des jeunes sans
prendre en compte la situation
environnante. Si les funérailles des
martyrs et martyres témoignent du nombre
croissant des participants, le manque de
participation populaire n’est pas
seulement dû à la répression sioniste,
mais est dû aussi à l’Autorité qui
« refroidit » les affrontements et
« éteint » les incendies de la lutte, en
l’empêchant de s’étendre. Cela s’est vu
en Cisjordanie et dans les territoires
occupés en 48. Les ONGS agissent
également dans cette voie, par une
destruction systématique consistant à
aliéner les masses palestiniennes par la
consommation et la recherche du
bien-être.
C’est par
l’engagement des organisations
palestiniennes dans l’Intifada et leurs
coordinations avec la jeunesse
active que pourra s’élargir le
mouvement, ainsi que l’élaboration d’un
programme de résistance. La
participation de tous à cette révolte,
sur la base nationale, et éloignée des
calculs partisans, aidera le mouvement à
s’étendre.
Communiqués et
déclarations
Le dirigeant au
Mouvement Hamas, Wasfi Qubbaha,
ancien ministre, a déclaré : « Ceux qui
pensent que l’Intifada va s’arrêter, se
trompent, et doivent revoir leurs
calculs en s’appuyant sur les signes qui
montrent que l’Intifada va se poursuivre
jusqu’à l’expulsion de l’occupant de
notre terre. Cette Intifada a créé ses
propres moyens et se développe par
elle-même, personne ne peut définir sa
forme ou son chemin, à l’exception du
peuple et de ces jeunes qui nous
étonnent tous les jours par leur
résistance et leur résilience ».
Le porte-parole du
mouvement Fateh, Ussama al-Qawasmi,
a déclaré que l’exécution des enfants
dans les rues de la Cisjordanie par
l’occupant ne pourra briser « notre
détermination, ni accepter la politique
du terrorisme organisé de l’Etat
israélien, ou l’abandon de nos
principes, de nos valeurs, de nos buts
et de nos constantes. Au contraire, les
pratiques de l’occupant renforcent notre
détermination et notre insistance à
aller de l’avant vers la liberté,
l’indépendance et l’achèvement de
l’occupation honnie. »
Khaled al-Batch,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique, a considéré que pour sauver
la vie du prisonnier en lutte, Mohammad
al-Qiq, il est nécessaire de descendre
dans les rues et d’empêcher les colons
de se déplacer, par le biais des
manifestations et des affrontements.
Le syndicat des
journalistes palestiniens a appelé
au boycott des médias sionistes, suite à
la recrudescence des attaques sionistes
contre les journalistes palestiniens,
étant donné que les médias sionistes
font partie « du système de
l’occupation ». Le syndicat a rappelé
que les médias sionistes pénètrent dans
les territoires occupés en 67 en
accompagnant l’armée de l’occupation,
qui les protège.
Ahmad Tibi,
député palestinien au Knesset sioniste,
a déclaré, en réponse au député du
Likoud qui a remis en cause la présence
millénaire des Palestiniens dans leur
pays : « Nous avons besoin de
psychologues pour traiter ces malades
incurables (les députés sionistes). Nous
sommes ici avant vous, et nous resterons
après vous, et vous n’avez qu’à boire
l’eau de la mer de Haïfa ».
Du côté des
sionistes
Le spécialiste des
questions sionistes, Wadi’ Abu Nassar, a
déclaré que les dirigeants sionistes
sont incapables de mettre des scénarios
pour arrêter l’Intifada, et semblent
inquiets à cause de l’état d’insécurité
qu’elle a provoqué dans l’entité
coloniale, que ce soit dans les colonies
gisant en Cisjordanie ou dans les
territoires occupés en 48. Les
dirigeants sionistes appellent à présent
les colons à s’armer, car les services
sécuritaires sionistes ne peuvent
eux-mêmes assurer leur sécurité.
Les dirigeants
sionistes sont en train d’étudier les
moyens « juridiques » pour expulser les
familles des Palestiniens martyrs, ayant
mené des opérations contre l’occupation.
Il faut dire que les sionistes trouvent
tous les prétextes pour exécuter leur
plan d’expulsion des Palestiniens et de
démolition de leurs maisons. C’est le
« nettoyage ethnico-religieux » de la
Palestine pratiquée depuis 1947.
Dans le quotidien
sioniste Haaretz, Ifrayim Seniye, ancien
membre du Knesset approuve le 17 février
la proposition du dirigeant travailliste
Herzog de séparer une partie de l’Est
d’al-Quds du reste de la ville occupée
en la reliant à la Cisjordanie. Selon
Herzog, il faut séparer les « quartiers
juifs » de la ville des quartiers arabes
par un mur. Les habitants des quartiers
arabes abandonneraient leurs
« identité » en tant que Maqdissis et
iraient rejoindre les citoyens
palestiniens de la Cisjordanie. Une
telle proposition signifie en fait que
le solgan « toute al-Quds est unifiée
sous la souveraineté d’Israël » est
irréaliste. La « partie juive » d’al-Quds
ne serait pas divisée, seule la partie
arabe le serait. Toutes négociations
entre Palestiniens et Israël devraient
commencer par ce point, « al-Quds
d’abord » et non plus « Ariha ou Gaza
d’abord ». Si un tel plan se réalisait,
et la majorité des habitants d’Israël
soutiennent cette séparation, il serait
possible d’avancer vers la solution de
deux Etats. La communauté internationale
et les Etats engagés dans l’initiative
de paix arabe devraient adopter les pas
vers « la séparation » dans al-Quds.
La « séparation »
dont parlent les sionistes signifie en
réalité la légalisation de la
judaïsation dans la partie orientale
d’al-Quds, l’expulsion d’une majorité de
Maqdissis vers la Cisjordanie et
l’achèvement du « nettoyage
ethnico-religieux » des trois quart de
la ville.
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