MADANIYA
Ma chronique sonore
sur les kurdes :
Les Kurdes éternels dindons de la
farce des manigances occidentales
Chronique sur Radio Galère
Marseille du 10 octobre 2019
https://radiogalere.org/?show=harragas
Erdogan est un
autocrate néo islamiste support
principal du terrorisme islamiste.
Hautement condamnable.
Mais les Kurdes
devraient cesser de poignarder leurs
compatriotes arabes tant en Irak qu'en
Syrie en s'alliant aux ennemis du Monde
arabe
-Israêl au
Kurdistan qui est devenu la plateforme
des menées hostiles israéliennes
anti-iraniennes
-En Syrie, son
alliance avec la France l’équarrisseur
de la Syrie (Alexandrette), l'ancien
chef de file occidentale, en tandem avec
la Turquie, vise à la destruction d'un
pays par où transite le ravitaillement
stratégique du Hezbollah face à Israël.
Les kurdes ont
rompu leur alliance avec l'opposition
laique et démocratique syrienne pour
s'allier avec la France qui réclame
l'indépendance du kurdistan syrien mais
s'oppose à l('indépendance de la Corse
et de la Catalogne.
Une trahison ça va.
Trois trahisons bonjour les
dégâts.
Joint un précédent
papier sur la problématique kurde traité
il y a un an
Le Mic Mac de la France dans son
projet de création
d’un État sous
contrôle kurde à Raqqa en Syrie
René Naba
Vendredi 5 janvier 2018
« Nos frontières ne
sont pas des limites. Ce sont des
blessures. À chaque pas de notre
traversée, nous nous souvenons de Maysaloun Et de la terre de Palestine.
Nous écoutons les appels au secours
venus d’Alexandrette.»
Choukri
Al-Kouatli, Président de la République
Syrienne (1954-1958).
1 – Le projet
français d’un État à Raqqa, sous
contrôle kurde, en Syrie.
Le président
Emmanuel Macron a fait part de son
intention de prendre contact avec le
président syrien Bachar Al-Assad à la
fin de la défaite de Daech prévue à la
fin février 2018, en complément de ses
contacts avec les «minorités» de Syrie,
confirmant implicitement l’objectif de
sa diplomatie de créer un «Etat» à
Raqqa, sous contrôle kurde, illustration
de la politique louvoyante menée par la
France au Moyen Orient depuis son
accession au pouvoir, en Mai 2017, tant
vis-à-vis de l’Irak qu’en Syrie qu’au
Liban, qu’en Palestine.
«La guerre contre
Daech en Syrie sera terminée «d’ici
mi-février». Mais Bachar sera toujours
là», affirme le président français qui
affiche, dans une interview à France 2,
le 16 décembre 2017, sa volonté de
dialoguer avec lui et ses représentants,
tranchant ainsi avec ses prédécesseurs,
«mais aussi avec toutes les minorités».
Le président français a ainsi confirmé
au plus haut niveau de l’état les propos
du porte-parole du Quai d’Orsay, tenue
en septembre 2017 sur la nécessité de
mettre sur pied un «état» à Raqqa.
Sous couvert de
contact avec Le président syrien, la
France projette en effet d’édifier un
«État» à Raqqa, sous contrôle kurde,
dans le prolongement de sa politique de
balkanisation du Monde arabe inaugurée
au XX me siècle par les accords
Sykes-Picot.
Débouchant sur le
découpage du Moyen orient en deux zones
d’influence au bénéfice des puissances
coloniales de l’époque, le Royaume Uni
et la France, sur les débris de l’Empire
ottoman, cette politique s’est
concrétisée par la déclaration Balfour
portant création d’un «Foyer National
Juif en Palestine», la création de l’
«État du Grand Liban», l’amputation de
la Syrie du district d’Alexandrette et
son rattachement à la Turquie, enfin, la
dotation d’Israël du potentiel atomique
à Dimona, sous le gouvernement de Pierre
Mendès France en 1955, plaçant de facto
les négociations israélo-arabes sous le
rapport inégalitaire de la menace
atomique israélienne.
Si au XX me siècle,
la France a fait cadeau à la Turquie,
son ennemi de la première guerre
mondiale d’un territoire syrien, son
projet, au XXI me siècle, est
principalement dirigé contre la Syrie,
certes, mais aussi contre la Turquie,
son partenaire dans la guerre de
démembrement de l’État syrien, menée
sous couvert du « printemps arabe ».
Gros pourvoyeur de
djihadistes dans la guerre de Syrie et
de flux migratoire vers l’Europe, le
président turc Recep Tayyip Erdogan est
attendu vendredi 5 janvier à Paris,
premier dirigeant etranger en visite
officielle en France en 2018, pour des
entretiens avec le président Emmanuel
Macron en vue de désamorcer ce conflit
potentiel.
Retour sur ce Mic
Mac présenté par les hiérarques français
comme étant le nec plus ultra de la
rationalité cartésienne
Raqqa, capitale
éponyme du gouvernorat de Raqqa, dans le
centre de la Syrie, a également été la «
capitale » syrienne de l’État Islamique
de 2014 à 2017. C’est depuis Raqqa
qu’ont été planifiés, dans leur
majorité, les attentats terroristes qui
ont frappé l’Europe, notamment ceux du
13 Novembre 2015 à Paris (Bataclan).
En grande partie détruite lors de la
bataille de la reconquête de la ville
des mains des groupements terroristes,
elle est depuis lors contrôlée par les
Forces Démocratiques Syriennes, qui
bénéficient d’un encadrement français.
En échange de ce soutien, les milices
kurdes ont participé activement à la
capture des terroristes français,
notamment la bretonne d’Emilie Koning,
engagés dans les rangs des groupements
terroristes Daech et Jabhat An Nosra.
2 – Déclaration
du Porte-parole du Quai d’Orsay : Agnès
Romatet-Espagne
«Une fois que la
ville de Raqqa sera reprise aux
terroristes de Daech, la mise sur pied
d’un État à Raqqa sera l’une des
priorités de la France.
«Dans le processus
de rétablissement de la stabilité à
Raqqa, il est indispensable de créer un
État légitime et efficace pour gérer la
ville. La France est en train de
débattre sérieusement avec ses alliés au
sein de la coalition internationale anti
Daech et cela est l’une de ses priorités
».
Mme Romatet-Espagne
a été une proche collaboratrice de
Laurent Fabius. Sous le magistère du
petit télégraphiste des Israéliens dans
les négociations sur le nucléaire
iranien, le Quai d’Orsay a été coutumier
de telles lubies. En pleine guerre de
Syrie, le plus célèbre ronfleur des
forums internationaux avait proposé de
limiter le droit de veto de la Russie
sur le dossier syrien, sans se douter
que cette mesure allait pénaliser, par
contrecoups, le veto américain en faveur
d’Israël.
Pour aller plus
loin sur ce sujet
Il en a été de même
auparavant sous le règne du karcher boy
des banlieues frondeuses de France. La
mise en route du projet de loi sur la
criminalisation de la négation du
génocide hitlérien, en pleine campagne
pour la réélection de Nicolas Sarkozy à
la magistrature suprême, en 2012, a paru
répondre au premier chef à des
considérations électoralistes. Destinée
à glaner les voix de l’importante
communauté arménienne de France, elle a
eu pour première conséquence la rupture
de la coopération entre la Turquie et la
France, les deux parrains essentiels de
l’opposition off-shore syrienne, plaçant
les deux pays artisans du démembrement
de la Syrie en position de guerre
larvée. Curieux retournement de vieux
complices. Ainsi va la France…… en toute
impunité. En toute irresponsabilité.
3- Le discours
disjonctif de la France à propos de la
Catalogne et de Raqqa
La déclaration de
Mme Romatet-Espagne sur Raqqa (Syrie)
est intervenue le 19 octobre 2017, soit
dix jours après le référendum sur
l’indépendance de la Catalogne
(Espagne), à laquelle la France s’est
opposée de crainte d’une dislocation de
l’Union Européenne dans la foulée du
Brexit britannique.
Prôner un état à
Rapqa, soit. Mais très cruellement, de
quel poids pèse la France alors que les
États Unis et Israël ont été contraints
à renoncer à leur plan de partition de
l’Irak, et, sous l’effet des pressions
de la Turquie, Donald Trump de cesser
ses livraisons d’armes aux forces kurdes
de Syrie ?
Au-delà de l’effet
d’annonce, sauf à «jouer la mouche du
coche» au risque de cautionner en France
le séparatisme des mouvements
indépendantistes bretons, corses ou
basques, se pose le problème de la
cohérence de la position française sur
un principe cardinal du Droit
international, l’intangibilité des
frontières issues de la colonisation. Et
partant de la crédibilité de la
diplomatie française, particulièrement
en direction du Monde arabe où le
président Emmanuel Macron tente un
recentrage difficile après une décennie
de gesticulation contre-productive du
tandem Nicolas Sarkozy-François
Hollande, ayant abouti à l’effacement de
la France de son ancienne zone
d’influence.
4- L’Irak et le
Hached Al Chaabi
Ignorant
vraisemblablement les considérables
modifications intervenues dans les
rapports de force au niveau régional
depuis son entrée en fonction, Emmanuel
Macron récidivera à propos de l’Irak,
préconisant le démantèlement de la
milice chiite «Al Hached Al Chaabi»,
doublement victorieuse tant de Daech que
de la sécession Kurde.
Recevant samedi 3
décembre 2017 à Paris le premier
ministre de la région autonome Du
Kurdistan irakien, Nechervan Barzani,
Emmanuel Macron avait appelé à « une
démilitarisation progressive, en
particulier de la ‘+mobilisation
populaire+’ qui s’est constituée ces
dernières années, et que toutes les
milices soient progressivement
démantelées», sans mentionner les
Peshmergas, les milices kurdes.
«Sans le Hached, Daech serait arrivé au
cœur de Paris. Les Irakiens attendaient
de la communauté internationale, et
notamment de la France, qu’elle félicite
les combattants qui ont donné leur vie
pour leur pays et pour le monde», lui a
vertement répliqué Houman Hamoudi, vice-
président du Parlement irakien.
Contrairement aux
assertions françaises, la France n’est
pas le grand vainqueur de la guerre de
Syrie, mais le grand perdant, dont le
grand vainqueur est l’axe constitué
autour de la Russie par le pouvoir
baasiste syrien, l’Iran, le Hezbollah
libanais et leur dernier allié en date,
la Turquie.
Sauf à pratiquer
une nuisance destinée à compenser la
relégation au rang de «pays affinitaire»
de l’ancien chef de file de la coalition
islamo-occidentale de la guerre de
Syrie, se pose la question de savoir de
quel poids pèse la France pour mener à
bien son projet face à la Russie, maître
d’œuvre de la solution politique en
Syrie, qui dispose par ailleurs d’une
importante base navale à Tartous
(Méditerranée), doublée d’une base
aérienne, la première au Moyen Orient
depuis un demi-siècle ?
Face aux États
Unis, qui disposent de 54.000 soldats,
soit le quart des effectifs de l’armée
de terre française, dans une zone allant
de l’Afghanistan à la Somalie en passant
par le Golfe, la Syrie et l’Irak. En
augmentation de 33 pour cent depuis le
début des hostilités contre les
groupements terroristes du Levant, ce
déploiement est sous tendu par une
importante infrastructure militaire,
selon un rapport de Mica Zenko soumis à
Chatham House (RU) à l’automne 2017.
Il en est de Raqqa,
comme auparavant de la reconstruction de
la Syrie. La France, sous la présidence
de François Hollande, a bloqué tout
projet de participation financière à la
reconstruction de la Syrie, estimant que
cela légitimait le président syrien
Bachar el-Assad. La haute représentante
de l’UE pour les Affaires étrangères,
Federica Mogherini, avait proposé de
subordonner une éventuelle aide pour la
reconstruction à des conditions
politiques. Mais elle s’est heurtée à
l’intransigeance de la France, alors
catégorique sur l’absolue nécessité
d’une transition politique, conduisant
la Syrie a opéré un «pivot vers l’Est»
au bénéfice de la Chine. Exit la France.
Cette ouverture
vers la Chine s’est traduite d’ailleurs
par l’arrivée des premiers contingents
des «Tigres de la nuit», les troupes de
choc de l’armée chinoise à la base
navale russe de Tartous (côte syrienne
de la Méditerranée) en vue de participer
aux combats contre les groupements
terroristes turkmènes et ouighours
présents en Syrie.
Sur ce lien la
présence des unités combattantes
chinoises en Syrie
http://www.raialyoum.com/?p=796097
5- La Palestine
Même louvoiement à
propos de la Palestine. Emmanuel Macron
a assuré qu’il n’y aura pas de
reconnaissance de l’État de Palestine
par la France, ni initiative française
ou européenne pour sortir de l’impasse
le conflit israélo-palestinien.
«Décider
unilatéralement de reconnaître la
Palestine est-il efficace? s’est
interrogé le chef de l’État. Je ne crois
pas. Car ce serait une «réaction» à la
décision américaine «qui a provoqué des
troubles dans la région», a développé
Emmanuel Macron. «Je répliquerais une
erreur d’un type pareil», a-t-il estimé,
ajoutant qu’il n’allait «pas construire
le choix de la France en réaction» à la
politique américaine. Le président de la
République a toutefois rejeté toute
«timidité» sur ce dossier, alors qu’il
s’investit beaucoup entre Kurdes et
Arabes irakiens ou dans le Golfe.
«L’esprit de méthode n’est pas la
timidité», a-t-il insisté. De la
casuistique pure.
M. Macron a certes
invité le premier ministre israélien à
de «gestes courageux» en direction des
Palestiniens, mais «en même temps», il a
assuré Benjamin Nethanyahu de son
intention de developper la coopération
de la France et Israël en dépit de sa
réprobation de la décision unliatérale
américaine de reconnaître Jérusalem
comme capitale d’Israël et la cinglante
réplique de son hôte israélien: «Paris
est la capitale de la France et Jersalem
la capitale d’Israël».
6- Liban:
Hariri, le cheval de troie de la France
dans ses projets de reconstruction de la
Syrie
Ultime point
d’ancrage de la France au Liban, Jupiter
de France a volé au secours du premier
ministre libanais Saad Hariri lors de sa
captivité en Arabie saoudite, le 4
novembre 2017, en vue d’offrir une
sortie honorable au pouvoir wahhabite.
Mais, «en même
temp», il a invité d’une manière
saugrenue, le Hezbollah, un des artisans
sur le plan libanais et international de
cette victoire diplomatique -en tandem
avec le président Michel Aoun-, a
«désarmer» pour s’intégrer pleinement
dans la vie politique libanaise, alors
que le Liban, objet d’agressions
permanentes régulières d’Israël fait
face à un pays doté d’une grande
capacité nucléaire.
En voulant donner
de la visibilité au premier ministre
libanais en faillite politique et
financière, la France a voulu renflouer
un de ses rares partenaires au Liban.
Tout d’abord politiquement, par son
accueil par le président Emmanuel
Macron, accréditant ainsi l’image d’un
interlocuteur des dirigeants
occidentaux, puis économiquement en
acceptant de servir de paravent aux
entreprises françaises, sous couvert de
sociétés mixtes franco-libanaises dans
le plan de reconstruction de la Syrie,
dont la France est exclue.
En fait, le
président français cherche à concilier
deux objectifs apparement
contradictoires: Se démarquer de ses
deux calamiteux prédécesseurs sans se
couper des pétrodollars saoudiens, ni de
l’important marché iranien, alors que le
royaume saoudien cherche désespérément à
acquérir auprès de Moscou des missiles S
400 pour protéger son espace aérien des
missiles houthistes tirés depuis le
Yémen.
7 – Le précédent
d’Alexandrette : De la Grande Syrie à la
Syrie mineure.
Près de 560.000
Arabes et Africains, Chrétiens et
Musulmans ont volé au secours de la
France durant la 1ère guerre mondiale,
dont 73.000 tués, autant pour la 2eme
guerre mondiale, mais la France
gratifiera en retour les Arabes
d’ingratitude, deux fois en un même
siècle, à Alexandrette (Syrie) d’abord,
à Sétif (Algérie) ensuite, une récidive
qui n’est nullement le fruit du hasard.
En Syrie, le projet
français ne manquait pourtant ni
d’audace ni de grandeur. La France se
proposait de constituer une «Grande
Syrie englobant Jérusalem Bethléem,
Beyrouth, Damas, Alep, Van Diyarbakir,
jusque même Mossoul», c’est à dire un
territoire englobant la Syrie, une
partie du Liban, de la Palestine, de la
Turquie et de l’Irak.
Les instructions du
ministre français des Affaires
étrangères Aristide Briand à Georges
Picot, son consul général à Beyrouth
étaient claires et ne souffraient la
moindre ambiguïté : «Que La Syrie ne
soit pas un pays étriqué…Il lui faut une
large frontière faisant d’elle une
dépendance pouvant se suffire à
elle-même», concluait la note en date du
2 novembre 1915.
Face aux habiles
négociateurs anglais, la Syrie du fait
de la France et contrairement à ses
promesses, a été réduite à sa portion
congrue au prix d’une quadruple
amputation, délestée non seulement de
tous les territoires périphériques
(Palestine, Liban, Turquie et Irak),
mais également amputée dans son propre
territoire national du district
d’Alexandrette.
Une trahison qui
conduira le ministre syrien de la
défense, Youssef Al Azmeh, en personne,
à prendre les armes contre les Français
pour la conjurer à Khan Maysaloun
(1920), dans laquelle il périra ainsi
que près de 400 des siens dans la
bataille fondatrice de la conscience
nationale syrienne.
Depuis lors la
Syrie a tenu la dragée haute à la France
s’opposant frontalement à toutes ses
équipées en terre arabe, que cela soit
en Algérie où elle sera le premier pays
arabe à y dépêcher des volontaires
auprès des «Fellaghas» ; au Liban dont
elle constituera le «verrou arabe»
pendant un demi-siècle. Au regard de la
duplicité française et de la voracité
turque, le parrainage franco turc a
obéré la crédibilité de l’opposition
syrienne de l’extérieur dans sa
contestation du régime baasiste.
L’erreur est
humaine, mais pour un pays qui
revendique une posture moralisatrice sa
répétition est maléfique. Puissance
continentale et maritime, bordée de
surcroît sur son flanc sud de la rive
musulmane de la méditerranée, la France
tournera le dos à la vision novatrice de
François Ier et de Bonaparte et optera
au niveau de la sphère musulmane pour
une diplomatie de la canonnière et une
politique du cantonnement.
8- La
contribution des Kurdes Syrie à l’essor
du nationalisme arabe.
La connivence
israélo-kurde en Irak est connue et
reconnue. Encouragée d’ailleurs par le
lobby pro israélien de France notamment
par Bernard Henry Lévy, l’instaurateur
de la charia en Libye, et Bernard
Kouchner, le médecin urgentiste des
zones pétrolifères, seul responsable
français à s’être rendu au Kurdistan
irakien en septembre 2017 pour féliciter
Massoud Barzani de son référendum
d’Indépendance avorté.
Sur ce lien, la
connivence israélo-kurde en Irak, un
secret de polichinelle.
Et sur celui-ci sur
l’Indépendance du Kurdistan, un 2me
Israël sur le flanc oriental du Monde
arabe
Il n’en est pas de
même des Kurdes de Syrie. Sans remonter
aux croisades et à l’épopée du kurde
Saladin, vainqueur des Francs et artisan
de la reconquête de Jérusalem par les
Musulmans en 1187, est-il besoin de
rappeler l’identité de Souleymane Al
Halabi, cet étudiant kurde syrien,
assassin du général Jean Baptiste
Kléber, lors de la campagne d’Égypte de
Napoléon Bonaparte, le 14 juin 1800.
Sur la
problématique kurde de Syrie et les
avatars de la France en ce domaine, Cf :
Un paravent Kurde à la tête de
l’opposition syrienne off-shore
Longue est la liste
des dirigeants syriens, d’ethnie kurde,
dont la contribution a été décisive à
l’époque contemporaine à la défense de
la Syrie et à la promotion des thèses du
nationalisme arabe, dont voici la liste
non exhaustive (1) :
- Sati Al
Housri, philosophe de référence du
nationalisme arabe. Né à Sanaa, au
Yémen, en 1880, de parents aleppins,
il fit sa carrière en Irak comme
ministre de l’Éducation nationale,
sous l’émir Fayçal 1er, avant de
regagner la Syrie où il continua la
lutte pour la réalisation de cet
objectif.
- Youssef Al
Azmeh, symbole du patriotisme
syrien. Ministre syrien de la
Défense, il prit la tête de 400
hommes valides pour livrer bataille
aux Français à Khan Maysaloun, le 24
juillet 1920, il y a près d’un
siècle. Maysaloun résonne depuis
lors dans la mémoire du peuple
syrien comme le symbole de la
résistance à l’agression.
- Enfin, Mohamed
Kurd Ali, kurde, fondateur de
l’Académie de langue arabe à Damas
qu’il présida jusqu’à sa mort en
1953. Le Monde arabe doit à Kurd
Ali, ministre de l’Éducation
nationale de Syrie, la pérennisation
de la langue arabe
Citons aussi pour
l’édification des politologues qui
trustent de leurs balivernes les
lucarnes françaises:
- Ibrahim
Hananou, le premier leader
politique, d’origine kurde, à
rejoindre les rangs de la grande
révolution patriotique de libération
dirigée par Sultan Pacha el-Atrache
contre l’occupation française (la
révolte du djebel druze, dans le
jargon français).
- Khaled
Bagdache, le très charismatique
dirigeant de la gauche syrienne,
secrétaire général du PC syrien
pendant un demi-siècle.
Et pour mémoire
dans le domaine religieux, cheikh Ahmad
Kaftarou, Mufti de la Arabe Syrienne
pendant quarante ans, l’exégète Mohamed
Saïd Ramadân al-Boutî, Imam de la
Mosquée des Ommeyades, assassiné le 21
Mars 2013, dans l’enceinte même du
sanctuaire qui abrite le reliquaire de
Saint Jean Baptiste, par des terroristes
du Front Al-Nosra (al-Qaïda), ceux-là
même qui font du «bon boulot en Syrie»,
selon l’hyper capé de la méritocratie
français, le président du Conseil
Constitutionnel, Laurent Fabius.
Passons sur les
familles turkmènes d’origine, mais
néanmoins authentiquement syriennes,
telles la famille Al Atassi, qui a
fourni trois Présidents de la république
à la Syrie (Hachem, Lou’ay et
Noureddine) et la Famille de Chukri
Kouatly, Président de la République
syrienne (1954-1958). Turkmène
d’origine, artisan de la fusion
syro-égyptienne et gratifié par Gamal
Abdel Nasser du titre honorifique de
«citoyen arabe numéro 1». Chuckri Al
Kouatly, quand bien même turkmène, a été
fondateur en 1907 du « Mouvement des
Jeunes Arabes » sur le modèle du «
Mouvement des Jeunes Turcs », devenant
le chantre de l’arabisme s’exclamant
face aux projets de balkanisation du
Monde arabe.
«Nos frontières ne
sont pas des limites. Ce sont des
blessures. Nos frontières ne sont pas
des limites. Ce sont des blessures. À
chaque pas de notre traversée, nous nous
souvenons de Maysaloun. Et de la terre
de Palestine. Nous écoutons les appels
au secours venus d’Alexandrette.
Patience chère Patrie… patience. Nul ne
pourra te séparer de nous. Nul ne pourra
nous séparer de toi. Tu resteras notre
chère Patrie, notre mère Patrie, notre
sainte Patrie, Tu resteras Souriana. »
9- La Syrie,
matrice identitaire du Liban avec Mar
Maroun et une foultitude de mariages
mixtes au plus haut niveau de l’état
libanais.
Aussi surprenant
que cela puisse paraître, la Syrie a
servi de matrice identitaire au « Grand
Liban », conçu par le général Georges
Gouraud pour service de point d’ancrage
à l’influence française au Moyen Orient.
Si la quasi-totalité des premiers
ministres libanais ont pris pour épouse
des syriennes, des dames de grande
beauté, à l’authenticité arabe marquée,
réputées pour leurs qualités d’hôtesse
et leurs talents culinaires, l’Église
maronite, elle aussi, n’a pas échappé au
tropisme syrien puisque le plus illustre
des Maronites, Mar Maroun, lui-même, est
originaire de Syrie.
Ce moine chrétien
syriaque a vécu à la fin du IV me
siècle-V me en Syrie, avant de
s’incruster dans la Montagne Libanaise
pour y fonder l’Église maronite qui
deviendra la communauté privilégiée par
la France avant que ses dirigeants
politiques ne se vautrent dans le
déshonneur de la collaboration avec
Israël sur le modèle de la France de
Vichy.
Malgré sa phobie
anti syrienne, Bachir Gemayel, le chef
des milices chrétiennes pro-israéliennes
et président éphémère du Liban, n’a pas
résisté à l’attraction syrienne
convolant en justes noces avec Solange
Toutoungi, une dame dont la famille est
d’origine syrienne.
Il en est de même
du Père Boulos Naaman, supérieur de la
congrégation de l’Ordre des Moines
Maronites du Liban, et véritable moine
soldat lors de la guerre civile
libanaise, issu de la confédération
tribale syrienne Al Asfari et du
Patriarche maronite Pierre Nasrallah
Sfeir, dont la famille est originaire du
village de Sfira dans le Houran.
En sens inverse,
et à tout seigneur tout honneur :
L’Émir Abdel Kader
al Jazaïri, le chef nationaliste
algérien exilé par la France en Syrie, a
pris pour épouse une libanaise Adiba
Beyhoum, issue de la grande bourgeoisie
sunnite de Beyrouth et le premier
ministre jordanien Abdel Moneim Al Rifai
a épousé la syrienne Nahila Al Qodsi,
qui deviendra, après son divorce,
l’épouse du grand compositeur égyptien
Mohamad Abdel Wahab.
Le chef de la
communauté druze de Syrie, Sultan Pacha
Al Atrache, a épousé en secondes noces,
Camillia Joumblatt, sœur de Kamal
Joumblatt, chef de la gauche libanaise.
Résidente dans le secteur chrétien de
Beyrouth, Camillia a été assassinée pour
des motifs sectaires par des miliciens
phalangistes en 1975 lors de la guerre
civile libanaise. La première épouse du
Sultan n’est autre qu’Asmahane, la
grande chanteuse arabe, elle aussi
assassinée, mais cette fois en Égypte.
Six premiers
ministres Libanais ont fait le choix
d’épouser des syriennes, dont voici la
liste exhaustive :
- Riyad Al Solh
a épousé Faiza Al Jabery (Alep)
- Abdallah El
Yafi, Hind Al Azm (Damas)
- Takieddine
Solh, Fadwa Al Barazi (Hama)
- Saeb Salam,
Faïza Mardam Bey (Damas) et son
fils, Taman Salam, Rima Al Dandachi.
- Rachid Solh,
lui, est natif de Damas.
Malgré ses
récriminations permanentes contre la
Syrie dont son père Rafic Hariri en a
été un important partenaire en affaires
avec les caciques du régime baasiste,
notamment Abdel Halim Khaddam,
vice-président syrien et le général
Ghazi Kanaan, vice-roi de Syrie au
Liban, Saad Hariri n’a pas hésité lui
aussi a épousé une syrienne en la
personne de Lara Al Azem, fille de
Bachir Al Azem, milliardaire syrien
opérant en Arabie saoudite dans le
domaine du BTP.
Enfin Walid
Joumblatt, le saltimbanque de la vie
politique libanaise, a épousé, lui, Nora
Charabati, la fille de l’ancien ministre
de la défense de Syrie, et son
coreligionnaire libanais, le Général
Chawkat Shoucair, la syrienne Qamar
Wafaï (Damas).
Des croisements
transnationaux comme pour symboliser à
travers la césure imposée par la France,
la fusion de ses deux pays frontaliers,
certes, mais en état de symbiose
permanente. Au grand dam des Français.
Pourquoi un tel acharnement sur la Syrie
(Alexandrette, Raqqa), alors qu’une
alliance avec la Syrie aurait permis de
garder sous cape le Liban et le fait de
se servir du Liban comme tremplin des
menées antisyriennes a fait perdre à la
France sa prééminence auprès des deux
pays arabes anciennement sous son
mandat?. Piètre bilan.
Au terme de cette
énumération se pose la question de
l’utilité des innombrables résidents
français qui se sont succédé à Damas
depuis vingt ans (François Burgat, Jean
Pierre Filiu, Pierre Vladimir Glassman
alias Ignace Leverrier, etc…); des
instituts de recherches français qui
quadrillent le Monde arabe (Institut
Français Pour le Proche Orient, CERMOC
(Centre d’Études et de Recherches sur le
Moyen Orient contemporain), Observatoire
du Monde Arabe, IRIS et IFRI et de leur
impact sur la définition de la stratégie
diplomatique française, si
catastrophique depuis près d’un siècle.
La démonstration
sur ce lien :
Orientalistes,
publicistes, politistes de France, de
Navarre et d’ailleurs épargnez à la
France des postures qui se révéleront
être des impostures. Méditez plutôt le
véritable élément de langage de la vraie
France, les recommandations de Jacques
Berque à l’École Militaire de Paris, le
14 Mars 1991, au lendemain de la défaite
de l’Irak dans la seconde guerre du
Golfe (1990-1991) :
- « Ne pas jouer
la division devant les difficultés,
face aux revendications.
- « Ne pas jouer
la pauvreté des gens et leur
écrasement.
- « Ne pas
refouler indéfiniment les
aspirations à l’indépendance et à
l’identité.
- « Ne pas jouer
les droits de l’homme contre les
droits des peuples et inversement.
- « Ne pas
mépriser l’adversaire. Ne pas se le
faire mépriser lui-même, ce qui
serait impardonnable
Références
Entretien de
l’auteur avec Hassan Hamadé, membre du
Conseil Supérieur de l’Audiovisuel
libanais, politiste à l’expertise
reconnue dans la texture sociale
syrienne. Entretien tenu à Marseille les
16 et 17 novembre 2017, en marge de la
Réunion plénière du Réseau des Instances
de Régulation Méditerranéennes (RIRM),
les instances de régulation de
l’audiovisuel des pays du Bassin
méditerranéen sous la présidence
d’Olivier Schrameck, président du CSA
France.
Pour aller plus
loin sur ce même thème
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|