MADANIYA
Bruxelles, capitale du lobbying européen
3/3
René Naba
Lundi 11 mars 2019 1 – Bruxelles,
capitale du lobbying européen,
plateforme majeure du lobby juif pour
l’ensemble européen
Bruxelles, capitale
politique de l’Union Européenne, est
également la capitale du lobbying
européen, en une reproduction miniature
de l’industrie du lobbying américaine,
la plateforme majeure du lobby juif pour
l’ensemble des 27 pays membres de
l’Union Européenne. Un phénomène
d’attraction identique à celui qu’exerce
auprès des ONG, Genève, le siège
européen des Nations Unies.
A Genève, la
cité-état helvétique accueille le siège
du Conseil des Droits de l’Homme, le
Palais des Nations Unies, siège de la
défunte «Société des Nations», le
précurseur de l’ONU, un grand nombre de
sièges d’agences internationales
directement liées à l’ONU, de même
qu’elle abrite quelques grandes et
petites ONG: 13.500 sont enregistrées
mondialement à l’EcoSoc à New-York
(États Unis) et 13.000 Fondations en
Suisse, accréditant l’idée d’une
industrie florissante.
Pour aller plus
loin sur ce sujet
https://www.madaniya.info/2018/03/01/geneve-l-ong-une-industrie-florissante/
La proportion est
sensiblement identique à Bruxelles:
Présents à tous les échelons de la prise
de décision de l’Union européenne, les
lobbyistes seraient entre 15.000 et
30000 à Bruxelles, soit l’équivalent des
effectifs du Ministère français des
affaires étrangères. Les plus grandes
entreprises françaises comme EDF, Engie
ou Total, consacrent jusqu’à 2 millions
d’euros par an en rencontres, plaidoyers
et conférences pour influencer
commissaires, fonctionnaires et élus
européens.
Premier échelon du
processus législatif européen, la
Commission européenne est la cible
privilégiée des lobbyistes. Dernier
exemple en date: les «Monsanto Papers»
ont révélé que des passages entiers de
textes de la Commission européenne
étaient copiés sur les argumentaires de
la firme américaine pour prouver la
non-dangerosité du glyphosate.
Plus de 10.000
organisations sont enregistrées dans la
capitale belge auprès des institutions
européennes sur le registre officiel des
lobbys de l’Union européenne. Environ un
millier sont françaises. Parmi elles,
quelques ONG, mais surtout des grandes
entreprises, des associations
industrielles et des cabinets de
consultants. Tous œuvrent pour faire
prévaloir leurs intérêts auprès des
décideurs européens.
Le phénomène des
«portes tournantes» -autrement dit des
allées et venues entre Commission et
secteur privé- la version française du
pantouflage, est régulièrement dénoncé
par les ONG bruxelloises.
Au-delà des cas
emblématiques des anciens commissaires
européens comme Manuel Barroso passé
chez Goldman Sachs ou Connie Hedegaard
chez Volkswagen[, le phénomène concerne
tous les échelons hiérarchiques de la
Commission, et expliquerait en grande
partie sa réceptivité aux arguments des
lobbys.
Dans le grand jeu du lobbying auprès des
institutions européennes, les
multinationales bénéficient ainsi d’un
rapport de forces favorable non
seulement par rapport aux ONG et aux
syndicats, mais aussi par rapport à leur
concurrentes plus petites et moins
internationalisées.
Ainsi, les trois entreprises françaises
qui dépensent le plus pour défendre
leurs intérêts auprès de la Commission
sont toutes issues du secteur de
l’énergie. EDF et Engie ont
respectivement 14 et 13 lobbyistes
«maison» enregistrés à Bruxelles, et
déboursent chacune plus de 2,25 millions
d’euros de frais de lobbying auprès des
institutions européennes. Le pétrolier
Total qui emploie six lobbyistes
permanents, a dépensé, lui, plus de 2,5
millions d’euros de frais de lobbying
auprès des institutions européennes en
2015.
2 – La Belgique
dans la 2 ème Guerre mondiale
Contrairement à la
France qui a capitulé et collaboré avec
l’Allemagne nazie, devant fut sous Vichy
l’antichambre des camps de la mort, la
Belgique a proclamé sa neutralité durant
la 2me guerre mondiale. A la suite de sa
reddition, le Roi Léopold, assigné à
résidence à son château, a rejeté la
coopération avec les Nazis et refusé
d’administrer la Belgique selon leurs
préceptes, favorisant le départ vers
Paris puis Londres du gouvernement
belge. En dépit de cette désobéissance
passive, le Roi Leopold sera néanmoins
destitué à la fin de la guerre et
remplacé par son fils Baudouin
3- La communauté
juive de Belgique: Les diamantaires
d’Anvers et Nathan Wienstock.
La communauté juive
de Belgique, au nombre de 40.000
membres, obéit au même maillage que les
autres communautés juives du monde
occidental, selon le déploiement suivant
de ses principales articulations:
Fondation Auschwitz, Fondation de la
mémoire contemporaine, Kazerne Dossin
(Memorial Museum and Documentation
Center on the Holocauts and Human
Rights), Musée juif de Belgique,
l’Instituut voor Joodse
Studies-Universiteit Antwerpen, le
Centre d’études et de documentation
Genre et Sociétés contemporaines…
En superposition
aux synagogues et organismes de
prévoyance sociale: Consistoire central
israélite de Belgique, Cercle Ben
Gourion, Radio Judaica, Forum Der Joodse
Organsaties, Centre communautaire laîc
de Bruxelles, Union des progressistes
juifs de Belgique et Comité de
coordination des organisations juives de
Belgique, l’équivalent belge du CRIF
français.
Malgré sa faible importance numérique,
la communauté juive de Belgique n’en
dispose pas moins d’un important levier
d’influence, la place forte de ses
diamantaires à Anvers.
Environ 80 pour
cent de la population juive d’Anvers vit
de l’industrie du Diamant, et plus de la
moitié de la production mondiale
transite par ce quartier, situé à
proximité de la gare centrale. Les
centres diamantaires servent aussi de
lieux de réunion, où tous les sujets
communautaires, culturels politiques,
d’intérêt juifs y sont abordés.
Toutefois ce monopole est en voie de
passer sous contrôle des Indiens qui
contrôlent dejà près de 80 pour cent du
commerce des pierres précieuses.
Autre levier
d’influence, «l’Institut d’études du
judaïsme à l’Université Libre de
Bruxelles», dont l’un de ses plus
célèbres pensionnaires n’est autre
NATHAN WEINSTOCK, notoire pour son
engagement antisioniste et pour le
revirement qui s’est ensuivi. Issu de la
gauche israélienne, membre du parti
Matzpen, Nathan Weinstock est l’auteur,
en 1969, d’un retentissant ouvrage «Le
sionisme contre Israël» qui demeure à ce
jour la réfutation la plus documentée,
la plus argumentée, la plus systématique
du projet sioniste.
Il récidivera en
1970 avec un autre ouvrage «Le Mouvement
révolutionnaire arabe», deux titres qui
deviendront des classiques
antisionistes; cet historien né en
Belgique reniera cependant ses
engagements de jeunesse, à l’instar de
la journaliste du Figaro, Annie Krigel,
qui passera de l’ultracommunisme à
l’ultrasionisme sans le moindre sas de
décompression, de son neveu Alexandre
Adler, du philosophe français André
Glusckman, du secrétaire de Jean Paul
Sartre, Benny Lévy et de Romain Goupil,
toute cette gauche mutante, le plus
important vivier du néo conservatisme
pro israélien de l’époque contemporaine.
En dépit de son
parcours erratique, cet historien, né en
Belgique, spécialiste de la criminologie
demeure pour bon nombre d’observateurs
une référence intellectuelle, dont la
parole fait infiniment plus d’autorité
que les saltimbanques médiatiques du
calibre de Bernard Henry Lévy.
Une prise de guerre inestimable pour le
camp pro israélien qui lui confère la
puissance d’un lobby à lui tout seul.
Pour aller plus
loin sur la communauté juive de
Belgique, ce lien
https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1963-41-page-1.htmL
4- Les électrons
libres du lobbying pro atlantiste et pro
israélien:
A – Le Conseil
Européen des Relations Extérieures-
European Councli of Foreign Relations
European Council (ECFR)
Le Conseil Européen
des Relations Extérieures est une
structure européenne qui se déclare
officiellement indépendante, mais qui
fait office en fait de relai de la
pensée stratégique de la doxa
atlantiste. Sa composition dispense
d’ailleurs de tout commentaire:
Georges Soros, un des cosmocrates les
plus en vue de la finance internationale
qui se targue de philantropie en guise
de couverture médiatique, de même que
son alter ego français Alain Minc, un
serial plagiaire, condamné à deux
reprises pour son emprunt massif au
travail du philosophe Patrick Rodel sur
Spinoza, en 1999, puis pour un emprunt
de 47 pages au livre de Pascale Froment
sur René Bousquet.
Parmi les membres
du CERE-ECFR figurent Bernard Kouchner,
ancien ministre français des Affaires
étrangères et Dominique Strauss Khan,
deux des artisans français de la
déconstruction de la politique arabe de
la France, Jean-David Levitte, ancien
Sherpa du Président Nicolas Sarkozy lui
aussi impliqué par la politique de
«désarabisation du Quai», ainsi que
Pierre Moscovici, Commissaire européen,
successeur de son ami Jérôme Cahuzac au
ministère français de l’économie; Dana
Pinto, historienne spécialiste des
«espaces juifs», enfin «les demoiselles
de Bilderberg», l’inévitable trio
journalistique chargé du service après
vente de la commercialisation médiatique
de la production du centre: Christine
Ockrent, épouse Bernard Kouchner, Sylvie
Kauffmann, Directrice éditoriale du
journal Le Monde et Bassma Kodmani,
supplétive du pouvoir français au sein
de l’opposition off shore syrienne dans
la guerre de destruction de son pays
d’origine.
Dernier et non le
moindre des membres de ce centre n’est
autre que François Burgat, conférencier
à l’Otan, l’idiot utile du terrorisme
islamique international, qui a bénéficié
d’une subvention de 2 millions d’euros
du centre pour son travail sur «les
révolutions arabes», désormais président
de la section parisienne du « Centre
Arabe de Paris», après sa mise à la
retraité académique.
B- « Les Amis
Européens d’Israël »: de la confusion
des genres entre fonction législative et
sponsoring de type lobbyiste
Ce groupe a été
inauguré en 2006 dans le but de devenir
un lobby pro-israélien du type AIPAC en
Europe. Il est constitué de plusieurs
parlementaires pro-israéliens de l’Union
Européenne et d’hommes d’affaires juifs
le sponsorisant afin d’amplifier la
coopération entre les parlementaires
pro-israéliens sur l’ensemble du
continent et aider à améliorer l’image
d’Israël, «à faire de l’Europe un allié
d’Israël». Selon Yehoshua Ben-Yosef,
représentant de ce groupe de pression en
Israël, 150 membres du Parlement
européen avaient rejoint ce groupe de
pression, présidé par Michel Gur Ari.
Voir à ce propos
Europe 10 septembre 2006: Création du
premier Lobby pro-israélien auprès de
l’Union Européenne Par Yedioth Ahronoth
Publié le 6 septembre 2006.
La comparaison avec
l’AIPAC paraît présomptueuse pour qui
quiconque connaît un soit peu la
puissance du lobby juif américain,
membre organique du complexe militaro
industriel américain et de la stratégie
de l’Otan
Pour aller plus
loin sur ce sujet, voir ce dossier
consacré à la propagande israélienne:
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-13-2/
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-23/
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-33/
Au delà de cette
controverse, le fait que des
parlementaires européens, déjà rétribués
par le budget du parlement européen,
soient financés par des hommes
d’affaires juifs, sans que cette grave
violation à la déontologie, n’entraîne
des poursuites judiciaires pour fait de
prévarications et de corruption, donne
la mesure de la confusion mentale et
morale dans laquelle baigne la nébuleuse
parlementaire européenne et l’impunité
que confère le statut d’Amis d’Israël».
C- L’Institut
Transatlantique de Bruxelles: Un
diplomate hollandais, lobbyiste
principal d’un groupe pro-Israël.
A l’image du
pantouflage en France, une pratique
courante dans la haute administration
française, un diplomate hollandais
George Van Bergen est passé du statut de
fonctionnaire chargé de la gestion des
dossiers sur le Moyen-Orient à celui de
lobbyiste auprès de ses anciens
collègues pour les intérêts d’Israël.
Débauché de
l’ambassade des Pays-Bas auprès de
l’Union Européenne pour occuper les
fonctions de sous-directeur de
l’Institut Transatlantique, le bureau
bruxellois de l’AJC (Comité juif
américain), Van Bergen, en guise
d’entrée en matière, a inauguré ses
fonctions par une stigmatisation des
Palestiniens, tirant profit l’émotion
suscitée par les attentats islamistes de
Bruxelles et de la place fantasmagorique
qu’occupe dans l’imaginaire belge par
Molenbeek, la banlieue populeuse de
Bruxelles.
L’homme a été
aussitôt relayé par Murray Goldman, l’un
des membres du conseil d’administration
de l’Institut Transatlantique de l’AJC:
«Les leaders politiques en Europe et en
Amérique doivent publiquement défier la
majorité des musulmans dans le monde à
condamner ces actes de terreur et de
violence», a-t-il écrit dans l’Atlanta
Jewish Times.
Sauf que dans son
exaltation guerrière, Murray Goldman a
oublié le fait que depuis le début du
XXI siècle, les Etats-Unis, le Royaume
Uni et la France, sous divers prétexte,
«guerre contre le terrorisme»,
«changement démocratique des pays
arabes, ont soit directement attaqué
soit participé à des guerres contre des
musulmans en Afghanistan, en Irak, en
Somalie, au Yémen, au Pakistan, en
Syrie, en Palestine, au Liban, au Mali
et Libye, souvent avec l’aide des
groupements terroristes islamistes, dont
ils sont les parrains.
L’Institut
Transatlantique de l’AJC est
subventionné par le «Comité des Juifs
Américains» dont le quartier général est
situé à New York. Le plus gros donateur
connu de l’AJC est Seth Klarman, un
investisseur milliardaire.
Connu pour avoir
soutenu Elad, un groupe cherchant à
exclure les Palestiniens de la partie
occupée à l’est de Jérusalem, l’institut
transatlantique de l’AJC essaye de
persuader l’UE de faire preuve de
souplesse à l’égard des colonies
d’Israël dans l’est de Jérusalem et plus
largement, en Cisjordanie.
5- L’alliance
entre l’extrême droite israélienne et
Israël, une imposture morale.
L’arabophobie et
son corollaire l’islamophobie ont servi
de ciment à l’alliance entre l’extrême
droit européenne et Israël; une alliance
qui a constitué une imposture morale en
ce qu’elle a scellé l’alliance des
descendants des victimes du génocide
hitlérien avec les héritiers spirituels
de leurs anciens bourreaux.
Le carnage d’Oslo,
en juillet 2011, par Anders Behring
Breivik (75 morts), apparaît ainsi
rétrospectivement comme une conséquence
indirecte de cette collusion,
symptomatique des dérives
intellectuelles occidentales.
Circonstance
aggravante, le silence complice de la
presse occidentale envers cette alliance
contre nature. Pas un grand journal
européen, en effet, n’a émis la moindre
critique contre cette phraséologie
islamophobe et arabophobe qui a prospéré
dans les débats politiques,
particulièrement dans les médias, sous
couvert de lutte contre le «terrorisme
islamique», pour fustiger en fait les
réfractaires à la pensée hégémonique
occidentale.
Pas un n’a émis la
moindre réserve contre des propos
démagogiques, tels le «fascislamisme»,
l’expression préférée du tandem magique
du journal Le Figaro Alexandre Adler et
Yvan Rioufol ou «Eurabia», l’expression
forgée par la théoricienne de l’ultra
droite européenne, Bat Ye’or, une juive
égyptienne de nationalité britannique,
icône des milieux d’extrême droite, pour
dénoncer une prétendue islamisation
rampante de l’Europe, de même que leur
sœur jumelle, l’expression méprisante
d’«islamo gauchiste», brandie en vue de
criminaliser la mise sur pied d’une
alliance des exclus de la société
d’abondance fédérant les diverses
composantes de la société française, au
delà des clivages religieux ou
communautaires.
Pas un n’a cillé
face au travail de déconstruction
historique entrepris par Bernard Henry
Lévy, présentant, dans une sorte de
révisionnisme anti arabe, «l’islamisme
radical comme une variante de ce
phénomène mondial que fut, il y a
presque un siècle, le fascisme»
Pas un n’a pointé
le déplacement d’une impressionnante
délégation de près de trente-cinq
parlementaires et responsables européens
d’extrême droite, effectué le 18
décembre 2010 en Israël, durant les
vacances de Noël. La délégation couvrait
toute la gamme des sensibilités
droitières européennes, des populistes
de l’UDC aux fascistes suédois, dont le
lien commun était une égale
islamophobie, amplifiée par le passé
nazi ou antisémite avéré de certains des
participants.
La délégation était
composée des personnalités suivantes:
Geert Wilders, fondateur du PVV (Partij
voor de Vrijheid, Parti pour la
Liberté), parti populiste néerlandais,
Filip Dewinter et Frank Creyelman
(responsable de la commission des
affaires étrangères, Parlement belge),
Heinz-Christian Strache (successeur de
Jorg Haïder), René Stadtkewitz
(président du Parti de la Liberté
Wilderien, Allemagne), Kent Ekeroth
(responsable du Parti des Démocrates
Suédois), des Suisses et bien évidemment
des Danois, dont l’extrême-droite est
ouvertement atlantiste.
6 – Benyamin
Netanyahou Viktor Orban même combat
L’illustration la
plus parfaite de cette convergence entre
l’extrême droite européenne et
israélienne aura été la visite effectuée
le 19 juillet en Israël par le premier
ministre hongrois Viktor Orban en vue de
sceller avec son double israélien un
rapprochement fondé sur le chauvinisme
et le rejet des migrants.
«Il n’y a pas de
pays au monde qui ressemble plus à
l’Israël de Netanyahou que la Hongrie
d’Orbán. Deux Etats de 9 millions
d’habitants, dirigés par des
nationalistes chevronnés qui
s’accrochent au pouvoir malgré les
accusations de corruption en effaçant la
culture démocratique, cultivant la
xénophobie et un sentiment de siège pour
apeurer leurs électeurs», a fait valoir
Anshel Pfeffer, éditorialiste du
Haaretz, le quotidien de la gauche
israélienne.
En 2017 à Budapest,
le leader israélien avait alors absous
de tout antisémitisme son homologue
(admirateur déclaré de l’amiral Miklos
Horthy, régent hongrois allié d’Adolf
Hitler qui permit la déportation des
deux tiers des Juifs hongrois, soit près
d’un demi-million de personnes).
7-
L’islamophobie, une idéologie de masse
qui imprègne lentement la société
française
«L’islamophobie est
une idéologie de masse qui imprègne
lentement la société française», observe
Nicolas Lebourg, historien spécialiste
de l’extrême droite, pointant la
responsabilité tant de l’extrême droite
radicale française, que de l’UMP, des
intellectuels de la gauche laïque ou les
grandes chaines de télévision.
«L’argumentaire
islamophobe est né à la marge, dans
l’extrême droite radicale, avant de se
diffuser dans la société française. Les
guerres dans l’ancienne Yougoslavie ont
marqué un tournant, avec les premières
diffusions de l’idée que l’Europe est en
cours d’islamisation. Y compris dans les
hauts rangs de l’état-major français et
dans une partie de la gauche laïque
circulait l’idée que la Serbie était, au
Kosovo, en train de défendre l’Europe
contre l’islamisation. Depuis dix ans,
on laisse le discours islamophobe
devenir légitime», explique-t-il dans
une interview à libération parue le 25
juillet 2011.
Pour aller plus
loin sur ce sujet
https://www.renenaba.com/le-carnage-doslo-un-symptome-des-derives-de-la-pensee-intellectuelle-occidentale/
8- Le rapport
sur le «Lobby israélien et l’Union
Européenne» de David Cronin, Sarah
Marusek et David Miller (1)
Oeuvre de trois
auteurs appartenant à “Public Interest
Investigations /Spinwatch”, David
Cronin, journaliste irlandais, Sarah
Marusek, chercheuse post-doctorante en
étude des religions à l’Université de
Johannesburg (Afrique du Sud), et, David
Miller, professeur de sociologie au
Département des Sciences sociales et
politiques de l’Université de Bath
(Grande-Bretagne), ce rapport “révèle
l’étendue du financement du lobbying
pro-israélien en expansion à Bruxelles
par des promoteurs et des bailleurs de
fonds de l’Industrie de l’islamophobie
aux États-Unis et dans les colonies
israéliennes illégales en Cisjordanie et
à Jérusalem”.
Cette étude, dont
la rédaction a pris plus de deux ans,
dévoile une “matrice de relations” au
sein du lobby pro-israélien, qui
constitue un mouvement social dont les
contours se superposent largement avec
ceux de “l’industrie transatlantique de
l’islamophobie”.
Les principaux
soutiens du lobby israélien à Bruxelles
comprennent par exemple :
Irving Moskowitz,
un multi-millionnaire californien
propriétaire de casinos, qui finance
ouvertement la judaïsation de
Jérusalem-Est et les colonies
israéliennes en Cisjordanie.
Sheldon Adelson,
ami du président américain Donald Trump,
un milliardaire propriétaire de casinos
et de médias, qui utilise son empire
médiatique pour soutenir son ami de
longue date, Benjamin Netanyahou.
Nina Rosenwald,
héritière de la fortune de Sears
Roebuck, surnommée par le journaliste
Max Blumenthal “la mama en sucre de la
haine anti-musulmane”-Daniel Pipes, que
le “Center for American Progress”
désigne comme faisant partir d’un
“réseau d’experts en désinformation” qui
“colporte la haine et la peur des
musulmans et de l’islam”
Paul E. Singer, 2me
ami de Donald Trump, milliardaire
états-unien de droite, qui est le
troisième plus important contributeur à
la campagne présidentielle des
Républicains
Ce rapport lève le
voile sur ce réseau transatlantique
animé du secret. soulignant la
contribution de leurs généraux donateurs
à l’amplification de la colonisation
illégale de la Cisjordanie et de
Jérusalem-Est. Il dévoile enfin comment
le lobby a persuadé les parlementaires
européens de s’abstenir de sanctionner
Israël en dépit de ses constantes
violations des droits humains, et il
analyse comment les supporters d’Israël
ont tenté de saper les campagnes
citoyennes en faveur de la justice en
Palestine.
Le dernier des
parachutés néo conservateurs outre
atlantique n’est autre que Steve Bannon,
l’ultra droitier ancien conseiller de
Donald Trump, qui a pris ses quartiers à
Bruxelles avec pour mission de propulser
au pouvoir le mouvement populiste et
xénophobe européen, en vue de saborder
l’Union Européenne.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/03/07/des-milliardaires-americains-financent-discretement-des-campagnes-de-desinformation-en-europe_5432486_4408996.html
Royaume Uni
La très visible
domination du lobby pro israélien sur
certains aspects de la politique
gouvernementale des Etats Unis n’est pas
unique. D’autres pays en pâtissent, tel
le Royaume Uni.
Pour surprenant que
cela puisse paraître, la «Mère des
parlements» en Grande-Bretagne est
peut-être l’organe législatif le plus
dominé par les intérêts israéliens,
plus, à bien des égards, que le Congrès
des États-Unis.
Le Parti
conservateur au pouvoir a un Groupe des
Amis d’Israël dont plus de 80 % de ses
parlementaires font partie. BICOM, le
Centre de communication et de recherche
de la Grande-Bretagne, est un clone
situé à Londres de l’American Israel
Political Action Committee (AIPAC). Il
est bien financé et politiquement
puissant, travaillant par
l’intermédiaire de ses différents
mandataires «Amis d’Israël».
Les organisations
juives sont autorisées à patrouiller
dans les quartiers juifs de Londres dans
des uniformes de type policier tout en
conduisant des véhicules de type
policier. Des rapports font état de
patrouilles menaçant les musulmans qui
cherchent à entrer dans ces quartiers.
Cf à ce propos : La
crucifixion de Jeremy Corbyn. Les amis
d’Israël demandent sa totale reddition-
Philip Giraldi
http://w41k.com/145285
Epilogue : Paul
Wolfowitz, Dominique Strauss Khan,
Bernard Maddof, Harwey Weinstein.
Au terme de ce
panorama non exhaustif, une vérité
s’impose: Quatre des plus grands
scandales planétaires du début du XXI me
siècle ont été le fait de membres actifs
du lobby israélien à travers le monde.
Deux des
protagonistes étaient des sommités du
système bancaire mondiale:
Paul Wolfowitz,
Président de la Banque Mondiale,
auparavant ultra-faucon secrétaire à la
défense lors de l’invasion américaine de
l’Irak, en 2003, contraint à la
démission du fait d’un «comportement
inapproprié» avec sa subordonnée, en
fait son assistante d’origine libyenne.
IL quittera ses fonctions poursuivi par
les savates de jeunes turcs mécontents
de son bellicisme.
Dominique Strauss
Khan, le plus important sabordage
politique en direct de la vie politique
française, victime du penchant naturel
d’un prédateur sexuel: le «troussage de
domestique» au Sofitel New York.
Le 3me, Bernard
Madoff, victime de sa cupidité, a été le
maître d’oeuvre d’une escroquerie d’une
valeur de 65 milliards de dollars, une
jonglerie financière fondée sur le
mécanisme de la «Pyramide de Ponzi»
fonctionnant sur la base d’une surprime
du taux d’intérêt.
Parmi ses
principales victimes figurent,
paradoxalement, Bernard Henry Lévy et
Elie Wiesel, et à titre de dommage
collatéral le chanteur Enrico Macias,
trois figures de proue du judaïsme
institutionnel International.
Un des fondateurs
du Nasdaq, à la bourse de New York,
Bernard Madoff a été condamné à 150 ans
de prison en 2008. Durant les premières
années de sa détention son fils ainé,
Marc, s’est suicidé et son fils cadet,
Andrew, est décédé des suites d’un
cancer. Seule survivante, son épouse,
dévastée par ce désastre sans nom.
Le 4 ème n’est
autre que Harvey Weinstein, le nabab
d’Hollywood, victime de sa pulsion
prédatrice.
Bernie, Ya ibn Ben
Saf, Ismah’h wa chouf, dans la langue de
ton pays natal:
«L’affaire Harvey
Weinstein montre à quel point le fait de
dominer un champ d’activité quelconque
rend possible tous les abus de pouvoirs.
La violence sexuelle est, en la matière,
le paroxysme d’un continuum de pratiques
dégradantes infligées à tous les
dominés».
Le constat est d’un philosophe comme
vous, certes, pas un «nouveau
philosophe» mais un vrai, un authentique
philosophe, un vrai de vrai, pas un
chiqué, Laurent Paillard. Son constat
est mentionné dans «l’Affaire Harvey
Weinstein et les ordonnances de la
honte», «Les indigné.e.s» N° 48
Trimestriel 6ème année Juin 2018. Fhimit
ya ibn Beni Saf??
Un fort sentiment
d’omnipotence et d’impunité a projeté
ces quatre personnages vers l’enfer
médiatique, la carbonisation publique et
le déshonneur qu’aucun lobby si puissant
soit-il n’aurait pu prévenir.
Au delà d’une
griserie passagère, la lévitation peut
réserver parfois de vilaines surprises.
A défaut d’un code moral rigoureux, à
défaut d’une conscience civique, la peur
du gendarme devrait constituer le
commencement de la sagesse, selon
l’adage populaire bien connu.
Pour des personnes qui se réclament du
«Peuple de la Bible», cela fait quelque
peu désordre. Et la bonne preuve que
parmi les enfants du Bon Dieu un lot
appréciable de canards boiteux se
faufilent toujours.
L’Occident chrétien
a pensé purger son passif avec le
judaïsme et lui témoigner sa solidarité
expiatoire en créant l‘Etat d’Israël en
vue de «normaliser la condition juive
diasporique et l’enraciner dans des
composantes nationales claires», selon
l’expression de l’écrivain israélien
Abraham B. Yehoshua. (cf; La question
juive posée au Monde» Libération 29
Novembre 2001.
Mais, en sous
traitant au Monde arabe l’antisémitisme
recurrent de la société occidentale, il
a dans le même temps transmuté son
contentieux bi millénaire avec une
religion longtemps considérée comme
«déicide» en un conflit israélo-arabe et
en un conflit islamo-judaïque, en
négation avec la symbiose andalouse.
Le refuge des
juifs, des rescapés des camps de la mort
et des persécutés, le pays du Kibboutz
socialiste et de la fertilisation du
désert, des libres penseurs et des
anticonformistes est devenu, aussi, au
fil des ans, un bastion de la
religiosité rigoriste, des illuminés et
des faux prophètes, de Meir Kahanna
(Ligue de la Défense Juive) à Baruch
Goldstein, l’auteur de la tuerie
d’Hébron, le 25 février 1994, le pays
des gangs mafieux et des repris de
justice, de Meir Lansky, à Samuel
Flatto-Sharon à Arcadi Gaydamak.
Au même titre que
d’autres continents, l’Occident a
engendré des monstres, tel Hitler et la
défense du «Monde libre» n’a pas été
l’apanage exclusif des occidentaux. Elle
participe également de la contribution
des peuples du tiers monde,-asiatique,
arabe, africain, toutes religions
confondues, dont plusieurs dizaines de
milliers ont combattu aux côtés des
Européens et des Américains contre les
tyrannies du XX me siècle.
L’Allemagne,
responsable du génocide juif du XXme
siècle, le Royaume Uni, auteur de la
Promesse Balfour portant création d’un
«Foyer National Juif» sur la terre de la
Palestine, au coeur de l’espace arabe, à
l’intersection de la rive asiatique et
de la rive africaine du Monde arabe, la
France, enfin par ses massacres
coloniaux répétitifs en terre d‘Islam se
doivent d’assumer, aux côtés des Etats
Unis, le protecteur absolu de l’État
Hébreu et le parrain de toutes ses
équipées militaires depuis un demi
siècle, un rôle à la mesure de leur
responsabilité antérieure dans la
naissance du conflit israélo-arabe et de
l’exacerbation du sentiment
anti-occidental dans le Monde
arabo-musulman.
Israël, pour
tragique qu’ait été la souffrance des
juifs au siècle dernier et éminente leur
contribution à la culture du Monde, ne
saurait faire l’impasse sur l’intérêt
que portent 1,7 milliards de Musulmans
et autant de Chrétiens à Jérusalem, une
cité que le hasard de l’histoire a voué
à être le lieu saint des trois religions
monothéistes.
Point de fixation
des conflits latents de l’Islam et de
l’Occident, le conflit
israélo-palestinien, au-delà le conflit
israélo-arabe et d’une manière générale
le passif post colonial sera purgé non
par la coercition, ni non plus par la
diplomatie de la cannonière et la
négation des droits légitimes du peuple
palestinien, mais par la coopération des
divers protagonistes d’un contentieux
qui a gangrené tout le XX me siècle pour
déborder de manière apocalyptique sur le
III me millénaire.
En annexe le
rapport sur l’Islamophobie en Europe
2017
1- Note Luc Delval:
Le rapport sur le «Lobby israélien et
l’Union Européenne» de David Cronin,
Sarah Marusek et David Miller est
accessible sur ce lien:
admin@europalforum.org.uk
“Public Interest Investigations” est une
organisation à but non-lucratif
indépendant, fondée en 2004, avec pour
objectif de promouvoir une meilleure
compréhension du rôle des “relations
publiques”, de la propagande, du
lobbying et des réseaux de pouvoir
qu’ils soutiennent, notamment via son
site web :www.spinwatch.org et un “wiki“
:www.powerbase.info
“Europal Forum” est une organisation
indépendante de défense des droits des
Palestiniens, qui s’attache notamment à
améliorer la compréhension et le
dialogue entre les Palestiniens et les
décideurs européens.
https://docs.google.com/viewerng/viewer?url=https://www.madaniya.info/wp-content/uploads/2019/02/european-islamophobia-report-2017-seta.pdf
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