MADANIYA
Tawakkol Karman :
La triple imposture du Prix Nobel de la
Paix 2011
René Naba
Photo:
D.R.
Mardi 10 novembre 2015
En tant que Prix Nobel de la
Paix, elle a donné sa caution à
une guerre ;
En tant que femme,
elle a rallié le pays le plus régressif
en matière des Droits de la femme ;
En tant que yéménite,
elle a rallié les agresseurs de son
propre pays, la coalition des
pétromonarchies, les pays les plus
riches du Monde arabe, contre le plus
pauvre d’entre eux.
Une telle forfaiture mériterait une
dégradation. Mais dans le règne du
pétrodollar, le dollar est Roi, le
pétrole aussi et qu’importe si les
grands principes moraux sont bafoués.
L’auteure de cette triple imposture
n’est autre que Tawakol Karmane, membre
du parti Al Islah, la branche yéménite
des Frères Musulmans ; un fait occulté
par le chorus des laudateurs lors de son
attribution de cette distinction, sans
doute en raison de la lune de miel entre
le bloc atlantiste et les néo-islamistes
en vue de geler la revendication arabe
sur les débris de la portion congrue de
la Palestine.
Pis, Tawakol Karmane était
demandeuse, offerte aux pétrodollars
saoudiens. Unique femme membre de la
confrérie des Frères Musulmans à avoir
décroché un Prix Nobel de la Paix dans
l’histoire de l’humanité, Tawakol
Karmane a ainsi rallié l’Arabie saoudite
dans la guerre du Yémen contre son
propre pays, dans une démarche
singulière qui révèle sa triple
imposture.
L’activiste yéménite s’était
distinguée par ses critiques incisives
contre le royaume saoudien et ses
ingérences permanentes dans la vie
politique du Yémen, ainsi que pour son
rôle dans le soulèvement contre le
précédent régime du Général Ali Abdallah
Saleh, ancien protégé de la dynastie
wahhabite.
Indice d’une grave confusion mentale,
Tawakol Karmane, première femme arabe à
être distinguée du prestigieux Prix
Nobel de la Paix, s’est ralliée au
régime le plus régressif concernant les
droits de la femme. Sans la moindre
objection sur le statut ultra restrictif
de la femme en Arabie saoudite, sans la
moindre préoccupation quant à une
possible réforme future du statut de la
femme saoudienne, ni non plus sur une
promesse d’aide à la libéralisation du
statut de la femme au Yémen où 57 % des
femmes, analphabètes, subissent la loi
patriarcale du « mariage forcé ».
Tawakol Karmane a donné son accord
pour « servir de passerelle entre la
jeunesse yéménite et le gouvernement de
Ryad ». Sans le moindre marchandage. Par
sectarisme en ce que la pasionaria
yéménite de la liberté est en fait un
membre influent du parti Al Islah,
l’émanation yéménite de la Confrérie des
Frères Musulmans. Tout cela au nom du «
combat contre les Houthistes », précise
un câble wikileaks.
Mariée et mère de trois enfants,
fille d’Abdallah Salem Karman, un ancien
membre du gouvernement Ali Abdallah
Saleh, longtemps sous la houlette
saoudienne, elle fera sensation, en
2004, en ôtant le Niqab dans un geste
spectaculaire dé défi et de libération,
lors d’une conférence sur les droits
humains.
Mais sous le voile de liberté perce
la supercherie : première femme arabe et
deuxième femme musulmane (après Shirine
Ebadi – Iran en 2003) à être nobélisée,
en coulisses, toutefois, son ONG « Women
Journalist Without Chains » (Femmes
journalistes sans chaînes) a reçu des
subventions de la NED pendant les trois
années précédant le « printemps arabe de
l’ordre de 150.000 dollars, sur un total
de 4,5 millions de dollars aux ONG
yéménites, dont (631. 532 dollars), en
2009, et le double (1.231.318), en 2010.
National Endowment for Democracy a été
fondée en 1983 par le président
ultra-conservateur américain Ronald
Reagan
Pour compléter le tableau, elle est
la soeur de Safa Karman, journaliste à
Al Jazira, la chaîne transfrontière
arabe du Qatar, chef de file de la
contre révolution néo-islamiste dans le
Monde arabe, dont le directeur de
l’époque, Waddah Khanfar a d’ailleurs
été désigné comme l’une des «
100 personnalités les plus influentes du
Monde en 2011 », aux côtés du chef du
parti islamiste tunisien An Nahda de
Rached Ghannouchi et de l’inévitable
Bernard Henry Levy, le fossoyeur de la
Libye. et du « sang mêlé » Nicolas
Sarkozy.
Waddah Khanfar, ancien interface des
services américains à la tête d’Al
Jazira, pantoufle désormais au sein du
Conseil d’administration d’« Open
Society » du milliardaire Georges Soros,
un des grands financiers des
cyber-activistes arabes du printemps
néo-islamiste.
Le printemps arabe de 2011 n’a pas
fini de livrer ses secrets d’alcôve, ses
magouilles, ses turpitudes et surtout
ses impostures.
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Reçu de René Naba pour publication
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