Vu du Droit
Le parapente c’est antisémite
Régis de Castelnau
Mardi 12 mars 2019
Comme tout le monde, j’ai vu Etienne
Chouard émerger dans l’espace médiatique
et politique en 2005 à l’occasion du
référendum sur le TCE. Le bombardement
médiatique battait son plein, le bloc
élitaire traitait de parfaits abrutis
tous ceux qui émettaient des doutes, et
Chouard fut le premier à mettre un petit
grain de sable dans cette mécanique
parfaitement huilée. Le début d’un
renversement historique, qui aboutit à
la seule victoire électorale que je n’ai
jamais connue dans ma vie (Chirac 2002,
ça ne compte pas, j’ai voté contre
Jean-Marie Le Pen).
Je ne m’étais pas trop intéressé à ce
que racontait Chouard, car ayant
toujours voté contre cette Europe du
Capital, appelée à devenir comme le
dénonçait déjà le PCF en 1979, une «
Europe allemande », je n’avais pas
besoin d’arguments supplémentaires. Par
la suite il avait un peu disparu de mes
radars, pour réapparaître récemment avec
le « moment gilets jaunes » et notamment
le débat sur le fameux RIC dont je doute
qu’il puisse être l’outil du
renversement de l’oligarchie.
Mais lorsque j’ai vu se déchaîner contre
lui tous les chiens de garde, les petits
valets, les domestiques appointés avec
BHL en tête j’ai dressé l’oreille.
Quelqu’un qui se fait traiter de nazi,
de fasciste, de lépreux, de populiste,
d’homophobe, et bien sûr d’antisémite
par cette racaille-là ne peut pas être
complètement mauvais.
Comme il sait que la vanité est le
défaut préféré du diable, il m’a
complimenté sur mes publications
s’assurant ainsi une bienveillance
immédiate à peu de frais.
J’ai donc décidé de lui rendre une
petite visite dans sa campagne
provençale. J’ai été accueilli
chaleureusement, mais restant sur mes
gardes, j’ai profité de ses absences
(café, pipi), pour fouiller un peu à la
recherche des ossements des
petits-enfants dont Jean-Michel Apathie
nous dit qu’il en mange tous les jours.
Rien de tel, des matous assez gras, des
bouquins partout, et la découverte d’un
bonhomme plein d’humanité, de passion et
d’humilité. Sur le plan intellectuel, le
gars est manifestement en mode éponge,
beaucoup de références communes, et pas
mal de désaccords en particulier sur les
moyens de mettre fin à la domination de
cette oligarchie-là.
Après plusieurs
heures de discussion chaleureuse je me
suis dit que j’avais bien fait de venir
et de me fier à ces boussoles qui
indiquent le sud en le présentant comme
le diable en personne. Étienne Chouard
est du bon côté de la barricade qui
comme chacun sait n’en a que deux. Et
puis, la rose, le réséda, le blé, la
grêle, tout ça.
Il m’a proposé de
faire un tour au-dessus de la montagne
Sainte-Victoire en parapente à deux
places. Si j’accepte, je décrocherai
instantanément mon brevet béhachélien
d’antisémitisme : « pire que Ruffin,
Castelnau est un nazi, il a fait du
parapente à deux places avec Chouard. »
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