Opinion
Le vrai projet de l’Union Européenne :
austérité à perpétuité, chaos social
et fascisme
Nicolas Bourgoin
Photo:
D.R.
Jeudi 27 novembre 2014
Les « propositions
franco-allemandes pour relancer la
croissance » (sic) présentées
aujourd’hui auront eu au moins un mérite
: achever de démontrer, s’il en était
besoin, que la
Grèce n’est qu’un terrain d’essai
dans le projet insensé de libéralisation
totale que l’oligarchie veut imposer à
l’Europe et qui consiste ni plus ni
moins à mettre le marché du travail
européen aux normes chinoises. Dernier
îlot de résistance, le modèle social
français hérité de l’après-guerre
garantissant une protection sociale
minimale, des retraites et des salaires
décents est condamné à disparaître à
moyen terme. Les
économies exigées de la France par la
Commission Européenne qui l’avait
déjà placée sous surveillance renforcée
en mars dernier en raison du niveau de
sa dette et de son coût du travail jugé
trop élevés, auront des effets
dévastateurs en condamnant à la
précarité à vie des millions de
personnes. Mais cette gigantesque casse
sociale a aussi une visée plus
immédiate : préparer la France à la
compétition du
grand marché transatlantique dont le
lancement est prévu en 2015.
Les plans d’austérité se succèdent en
Europe et les cibles restent
invariablement les mêmes : les salaires,
les retraites et la protection sociale.
Les propositions (mieux vaudrait-il
parler d’injonctions) franco-allemandes
dévoilées ce jeudi ne font pas exception
en prévoyant notamment une
flexibilisation du marché du travail,
une énième remise en cause des 35 heures
et un gel des salaires pendant 3 ans. En
cause : la situation économique de la
France et le dérapage de son budget,
« sérieux motifs d’inquiétude pour
l’Allemagne » et qui vaudra sans doute à
la France
une nouvelle salve de sanctions de la
part de la Commission Européenne.
Le grand écart entre les promesses du
candidat Hollande et la politique
réellement menée a de quoi laisser
perplexe. Cependant cette nouvelle cure
d’austérité programmée est largement
dictée par la Commission Européenne qui
a jugé une nouvelle fois le budget de la
France
non-conforme aux dispositions du pacte
de stabilité et de croissance.
Conséquence de ces contraintes imposées
par Bruxelles, des millions de Français
vont subir un effondrement de leur
niveau de vie du fait de la stagnation
économique. Dans ce contexte, choisir au
poste de Premier Ministre un homme qui
se place en
héritier de Georges Clemenceau –
celui qui a fait envoyer la troupe
contre les mineurs en grève de Courrière
– et placer au poste de Ministre de
l’Économie et de l’Industrie un
ancien cadre de la banque Rotschild
doivent se lire comme des signaux de
bonne volonté envoyés aux marchés
financiers…
Mais ce nouveau coup porté aux
salariés et aux retraités n’est qu’une
étape dans le long processus de
démantèlement auquel les condamne la
politique austéritaire de l’Union
Européenne, et la prochaine risque
d’être plus douloureuse encore avec la
mise en place programmée de l’Accord
de Partenariat Transatlantique,
elle-même simple étape vers un
gouvernement mondial. Négocié en
secret, le grand marché
transatlantique dérégulé sans
droits de douane et sans
barrières à la circulation des capitaux et
des marchandises fonctionnera sur
la primauté du droit américain et
consacrera la suprématie des intérêts du
marché sur le droit des États nationaux
: les multinationales pourront ainsi
attaquer en justice tout État qui aurait
des lois trop contraignantes en matière
de droit du travail, de la santé ou de
l’environnement. La construction d’un
bloc euro-atlantique unifié aura
pour finalité de renforcer l’hégémonie
militaire, politique et économique des
États-Unis. Le mensonge de
l’indépendance européenne vis-à-vis des
USA prétendument conquise grâce à l’euro
aura vécu…
Le soutien sans faille de l’Union
Européenne à l’Ukraine
Nazie, la mise sur pied d’une force
d’intervention militarisée de 3.000
hommes aux
compétences quasi-illimitées
baptisée EuroGendFor, destinée
à réprimer dans le sang les soulèvements
populaires que ne manqueront pas de
provoquer les politiques d’austérité qui
s’annoncent,
le plaidoyer de Goldman Sachs pour
des régimes autoritaires en Europe, le
refus de l’ensemble
des pays européens de condamner la
glorification du nazisme à l’ONU, la
montée du néo-nazisme en Europe et
principalement en Grèce nous
rappellent opportunément que le projet
d’une Europe Unifiée est non seulement
ultralibéral mais également
fasciste. La dictature de
l’oligarchie européenne, de plus en plus
douloureuse pour les peuples, devra
renoncer rapidement à la forme
démocratique de gouvernement pour
s’imposer par la violence et devenir une
« dictature terroriste ouverte du
capital financier » soit la
définition que George Dimitrov donnait
du fascisme il y a 80 ans.
Privatisations dans tous les
domaines, y compris ceux jusque-là
relativement épargnés comme
l’environnement, libre-échange
globalisé, liquidation des droits
sociaux et de la démocratie
parlementaire, militarisation de la
répression sociale… les peuples n’ont
plus que le choix de rompre avec le bloc
impérialiste européen qui les condamne à
la misère sans fin, à la guerre civile
et au fascisme. Le cauchemar de l’Europe
Unifiée dessine en creux la seule voie
praticable : recouvrer une souveraineté
monétaire en abandonnant la monnaie
unique, une souveraineté politique en
quittant l’UE, une souveraineté
militaire en quittant l’OTAN, une
souveraineté économique en rétablissant
les droits de douane et une souveraineté
financière en abrogeant la loi de
Pompidou-Rotschild 1973 qui oblige
l’État français à emprunter sur les
marchés privés,
entièrement à l’origine de la dette actuelle
!
Publié le 27 novembre 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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