Politique
Pour une critique radicale du système,
bilan et perspectives
Nicolas Bourgoin
© Nicolas
Bourgoin
Vendredi 25 avril 2013
Un grand merci aux
137.000 personnes qui ont eu la
curiosité de visiter mon
blog né il y a tout juste un an, et
qui contribuent à le faire exister par
leurs commentaires, leurs propositions
ou leurs remarques (souvent)
constructives. Dans la situation qui est
la nôtre de confiscation de la parole
médiatique par quelques groupes ou
lobbys liés aux puissances d’argent, la
réinformation est une priorité et c’est
d’abord à cette tâche que ce blog s’est
attelé, tâche d’autant plus délicate que
le pouvoir réel est occulte et
s’exerce dans l’opacité.
La classe dominante
étant aussi celle qui possède les moyens
de production et de diffusion de
l’information, les médiamensonges sont
monnaie courante. La propagation de
contrevérités est l’une
des méthodes employées par le pouvoir
pour se maintenir. Elle sert à
justifier aux yeux des populations la
politique menée par le système,
justification d’autant plus cruciale que
la plupart des décisions prises par les
gouvernants sont contraires aux intérêts
de leurs peuples. L’exemple de la Syrie
est éclairant à cet égard :
le mensonge sur l’emploi d’armes
chimiques par le régime de Bachar el-Assad,
pour légitimer une intervention
occidentale a un air de déjà-vu, et les
précédents irakien, lybien ou serbe sont
là pour nous rappeler que la guerre
n’est jamais bonne pour les peuples,
autant pour ceux des pays agresseurs que
pour ceux des pays agressés. Le Nouvel
ordre mondial fonctionnant par le
mensonge et la tromperie, démonter ces
mécanismes par des analyses simples et
claires c’est déjà l’affaiblir en
faisant reculer l’idéologie dominante,
la propagande assénée par le système, au
profit d’une compréhension des enjeux
cachés de sa politique. Comment
caractériser le fonctionnement réel du
capitalisme ?
L’époque actuelle
est marquée par le durcissement des
contradictions propres au stade
impérialiste du capitalisme décrit par
Lénine : antagonismes de classes poussés
à l’extrême (reculs sociaux et
paupérisation), militarisation des
rapports géopolitiques sur fond de
rivalités inter-impérialistes,
pourrissement économique des nations
développées. L’impéralisme, dictature du
capital financier, c’est la réaction sur
toute la ligne, c’est aussi l’époque des
guerres et des révolutions.
Conséquence des
changement géopolitiques survenus depuis
20 ans, les élites politiques font la
promotion de la guerre (froide ou
chaude) contre la « menace islamique »
qui a remplacé la « menace soviétique »
depuis l’effondrement de l’URSS. Le
sionisme est devenu la nouvelle
idéologie dominante du camp occidental
et l’islamophobie l’une de ses
composantes essentielles. Sa fonction
première est de diviser les classes
populaires par la stratégie du bouc
émissaire musulman pour permettre à
l’oligarchie de mieux régner. Depuis 20
ans, les organisations de l’antiracisme
institutionnel (SOS Racisme,
Ni Putes Ni Soumises ou CRIF) sont
autant d’appareils idéologiques d’État
qui forment une véritable
nébuleuse sioniste et relaient la
propagande des
journaux et
journalistes d’opinion à propos du
« choc des civilisations » : barbarie
musulmane vs civilisation
judéo-chrétienne. La LICRA est même
devenue, au côté d’autres
officines sionistes, une véritable
police politique chargée de sanctionner
ceux qui auraient échappé au formatage
des consciences prohibant tout critique
à l’encontre d’Israël. Elle est épaulée
dans cette tâche par
des groupes juifs extrémistes dont
les agissements pourtant violents et
pénalement sanctionnables n’ont jamais
reçu le début d’une réponse pénale.
La France – comme
le reste de l’Europe – est
gagnée par le néoconservatisme et la
fascisation (le recul des droits
démocratiques, en particulier la liberté
d’expression, et la montée des
violences policières) qui est l’une
des caractéristiques du stade
impérialiste du capitalisme.
Manuel Valls incarne à lui seul
cette évolution : islamophobie
compulsive, allégeance à Israël et
autoritarisme politique. Au cours des
deux années de son exercice comme
ministre de l’Intérieur, il a été le
maître d’œuvre d’une violence étatique
impensable il y a seulement 20 ans,
prolongeant en l’aggravant la politique
de ses prédécesseurs : attaques contre
des artistes subversifs –
humoriste ou
dessinateur – ou des intellectuels
dissidents – tel Alain Soral promu
ennemi public n°1 –,
renforcement de la surveillance et
du contrôle social, recul de la
liberté d’expression, lois
liberticides et
islamophobes (ces dernières
justifiées par la défense de
la « laïcité » ou du droit des
femmes) et plus généralement obsession
de l’ennemi intérieur. Cette
politique se traduit globalement par une
inflation à la fois
législative et
carcérale.
Que reprochent les
élites politiques à Dieudonné ? de mener
une critique radicale du
néo-colonialisme occidental, de
combattre (par l’humour) le racisme
sioniste et de dénoncer l’imposture de
l’antiracisme institutionnel. Belle
escroquerie… et mention spéciale à la
LICRA qui prétend s’attaquer à la
« discrimination raciale » en
s’acharnant contre lui et défend
inconditionnellement la politique
d’Israël fondée sur l’apartheid.
L’antiracisme institutionnel,
pure création du système, est en
réalité une forme nouvelle de racisme
comme l’illustre
la campagne anti-Dieudonné fortement
marquée par la discrimination ethnique
et une allégeance claire au sionisme.
Mais cette supercherie trompe de moins
en moins de monde, si l’on en juge par
le succès de ses spectacles et le recul
électoral du PS. La criminalisation de
l’opposition politique,
dissidente ou
radicale, est une tentative
désespérée des élites politiques,
décrédibilisées par leur impuissance
manifeste face à la crise et inquiètes
de la montée de la contestation sociale,
de reprendre la main et de
renforcer leur emprise sur les peuples.
La cybersurveillance ou le flicage
des internautes est une tendance lourde
à l’échelle des pays occidentaux, en
particulier aux États-Unis, et se
renforce à mesure que la crise progresse
en intensité[1].
Cette idéologie du
choc des civilisations est aussi
la traduction, à l’intérieur, de la
politique impérialiste de la France
d’alignement sur les intérêts du bloc
atlantiste (USA-Israël) à l’extérieur
qui conduit la France à soutenir
inconditionnellement la politique de
l’Empire dans les dossiers Iranien,
Vénézuelien,
Syrien ou
Ukrainien au mépris de ses propres
intérêts et au profit de ceux de
l’entité sioniste (blocage diplomatique,
livraison d’armes à l’opposition,
envoi de mercenaires ou soutien
politique
aux groupes de pression) et à suivre
Washington dans sa guerre froide contre
les dernier pays socialistes : Cuba,
Chine et Corée du Nord.
L’impérialisme,
c’est enfin le stade ultime du
capitalisme parvenu à son stade de
putréfaction. Les crises de
surproduction se succèdent, toujours
plus violentes. La dernière est
particulièrement virulente, aggravée
par les politiques d’austérité qui
minent le pouvoir d’achat des salariés
(la « demande solvable ») et enferment
les peuples dans la spirale de la
récession et de la paupérisation.
La Grèce nous offre un exemple
vivant des conséquences ultimes de ces
politiques qui sont utilisées à profit
par l’oligarchie pour mettre à bas les
conquêtes sociales de l’après-guerre.
Coordonnées à l’échelle européenne par
des institutions supranationales et
antidémocratiques, sur lesquelles les
peuples n’ont quasiment aucune prise,
elles mettent en danger
la survie même des populations sur
lesquelles elle s’exercent. Rompre avec
la folie de l’austérité à perpétuité
suppose
de sortir préventivement de l’euro
et du bloc impérialiste de l’Union
européenne. C’est la condition sine
qua non pour rendre possible une
politique réellement progressiste ou
socialiste, au service du plus grand
nombre.
Les analyses
développées ici se nourrissent des
apports conjoints du marxisme et
d’autres courants critiques qui gagnent
à être articulés ensemble. Le
marxisme-léninisme permet d’analyser et
de comprendre le phénomène de
l’impérialisme, les thèses de la
dissidence de le resituer dans la
perspective plus large du Nouvel ordre
mondial en y intégrant la dimension du
sionisme, colonne vertébrale de
l’idéologie dominante de la période
actuelle. Le processus de
fusion-concentration du capital à
l’échelle mondiale est aujourd’hui
avancé à un point tel que la classe
dominante est devenue ultra-minoritaire.
Les véritables maîtres du monde se
comptent sur les doigts de la main : ce
que les marxistes appellent la
bourgeoisie monopoliste – la classe
gouvernante – se confond en réalité avec
ce que la dissidence appelle l’hyperclasse
mondiale, une poignée d’individus
qui président à la destinée du monde et
que l’on retrouve dans les grandes
institutions financières et les clubs
d’influence internationaux, future
ébauche d’un gouvernement mondial. Face
à cet internationalisme des dominants,
il faut défendre la souveraineté des
nations, seul point d’appui pour la
défense des conquêtes sociales et le
développement des luttes progressistes.
Le nationalisme est dans ce contexte une
valeur de gauche. D’où la
pertinence et l’intérêt d’une analyse
renvoyant à des courants politiques en
apparence opposés que propose ce blog.
L’idée d’articuler les deux pans de la
critique radicale semble faire son
chemin : la force profondément
subversive et émancipatrice des
spectacles de Dieudonné est maintenant
reconnue par
certains marxistes-léninistes. Les
élites politiques ne s’y trompent
d’ailleurs pas en le désignant comme
l’ennemi juré du système et l’homme à
abattre.
Ce texte, comme les
autres billets de ce blog dont certains
sont directement accessibles ici par
lien hypertexte, n’est qu’une synthèse
programmatique qui gagnera à être
enrichie par les multiples remarques ou
critiques qu’elle suscitera. Ce n’est
que dans cette perspective d’échanges
que la réflexion engagée sur le
mondialisme – la mondialisation du
libre-échange – pourra progresser et
aboutir.
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