Syrie
Bachar al-Jaafari : Si Samantha
Power pense que
notre salut passe par ces terroristes
que son gouvernement protège, qu’elle
les prenne chez elle !
Walid Al-Mouallem
Vendredi 25 novembre 2016
Ce 21 novembre, au lendemain de la
proposition indécente de Staffan de
Mistura, consistant en une
administration autonome confiée à un
« comité local » de terroristes
retranchés dans les quartiers est
d’Alep, d’où ils pilonnent les quartiers
ouest, s’est tenue une énième réunion du
Conseil de sécurité sur la situation
humanitaire en Syrie.
Proposition
refusée par Damas qui a officiellement
informé l’émissaire de l’ONU par la voix
de son ministre des Affaires étrangères,
M. Walid al-Mouallem, que la décision de
la Syrie et de ses alliés de nettoyer
toute la ville d’Alep était ferme,
définitive et ne saurait attendre. D’où,
probablement, une séance plus houleuse
qu’habituellement dans l’enceinte de
l’ONU, une escalade des violences
terroristes sur le terrain, et une
escalade médiatique anti-Syrie et
anti-Russie qui n’aura échappé à
personne.
Séance
inaugurée par la lecture du rapport
du Secrétaire général sur l’application
des résolutions 2139 ; 2165 ; 2191 ;
2258 ; (S/2016/962).
Après vérification, aucune évocation de
la résolution 2253, censée réprimée le
terrorisme et tous ses souteneurs de
quelque manière que ce soit.
Certes, les quatre résolutions retenues
par le rapport concernent des
dispositions humanitaires pour soulager
les populations, mais dans le cas de la
Syrie, ne serait-il pas plus humain de
commencer par vérifier l’application de
la seule résolution susceptible de la
libérer du terrorisme, source de tous
ses malheurs comme tout un chacun le
sait, même au fin fond du Far West,
depuis qu’un certain M. Trump a jugé bon
de vendre la mèche, pour une raison ou
pour une autre ?
D’ailleurs, les délégués des puissants
de ce monde n’ont mis leur éloquence
qu’au service de quelques quartiers est
d’Alep, alors que ses quartiers ouest
d’une densité de population presque sept
fois supérieure, Deir ez-zor, Al-Foua,
Kefraya, et d’autres régions syriennes,
souffrent mille morts du terrorisme, des
prétendues bavures aériennes, des
sanctions inhumaines devenues l’arme de
destruction massive de coalisés
impuissants autrement ?
Des
sanctions que Samantha Power, déléguée
permanente des États-Unis, poussent
jusqu’à menacer les officiers supérieurs
de l’Armée syrienne, en les nommant un
par un, pour leur dire qu’elle les tient
à l’œil [1] et qu’ils risquent de subir
le sort de Milosevic…[2]. Mais le Dr
Al-Jaafari n’a même pas relevé. On ne
discute pas des héros d’une nation avec
une collègue qui raconte n’importe quoi.
Le Dr
Al-Jaafari invité à prendre la parole,
observe et attend. Nous comprenons que
certaines délégations quittent la salle
[3]. Cette fois-ci la caméra de
web.tv.un ne les a pas filmés. Et c’est
le délégué de la Fédération de Russie,
M. Vladimir K. Safronkov, qui demande la
parole pour dire : « J’interviens
juste pour qu’il soit noté que ce à quoi
nous venons d’assister introduit une
culture de comportements inacceptables
au sein du Conseil de sécurité. Quand de
distingués représentants de certains
pays quittent ostensiblement la salle
parce que le distingué représentant de
la République arabe syrienne prend la
parole, nous pensons que cela signifie
qu’ils n’ont pas suffisamment de courage
pour écouter le communiqué d’un collègue
de notre profession. Et c’est
inacceptable ! ».
Pour
mémoire, voici le
communiqué du Dr Bachar Al-Jaafari, les
trois délégations de diplomates ayant
quitté la salle sont celles des
États-Unis, de la France et de la Grande
Bretagne [NdT].
Monsieur le
Président,
Je voudrais
joindre ma voix à celle de mon collègue,
le délégué de la Fédération de Russie,
pour ses nobles paroles à mon égard.
Après tout, maintenant que les trois
mousquetaires ont quitté la salle, les
protagonistes de cette campagne de
désinformation ne pourront plus nuire à
notre importante discussion sur mon
pays, la Syrie, et je vais pouvoir
exposer mon communiqué calmement. [Ces
paroles sont dites en français, mais
sont difficiles à distinguer vu la
traduction simultanée en anglais. La
suite est en arabe, NdT].
Monsieur le
Président,
Je
commencerai par souhaiter la bienvenue
parmi nous à Madame Hoff [Elisabeth Hoff :
représentante de l’OMS en Syrie] qui
nous parle depuis Damas, la plus vieille
capitale du monde encore habitée et
j’invite à répéter cette initiative, car
les représentants de l’ONU présents en
Syrie sont des témoins oculaires
capables de soumettre à l’attention de
ce Conseil des faits beaucoup plus
précis que ceux fournis par les
démocrates du Secrétariat général d’ici,
à New York.
Monsieur le
Président,
Je souhaite
informer mes collègues d’un nouveau
massacre commis, ce matin, par
l’aviation de de ladite « Coalition
internationale » contre des civils
syriens, lors d’un raid mené par des
avions de guerre américains sur le
village de « Salihya » situé dans la
banlieue nord de Raqqa. Parmi les
victimes, plus d’une 10aine ont perdu la
vie. Un deuxième raid de cette même
coalition a visé une filature de coton,
tuant 3 ouvriers et tous les membres
d’une famille de 6 personnes, déplacée
d’une autre région. Tous des civils.
Voilà le travail des avions de guerre
des États-Unis pour la seule journée
d’aujourd’hui.
Je ne
répondrai évidemment pas à toutes les
déclarations de mes collègues, réservant
mes réponses à la déléguée des
États-Unis qui a dit qu’un « témoin
oculaire », protégé de son gouvernement,
l’avait informée que les aviations russe
et syrienne avaient mené 180 raids
samedi dernier [19 novembre]. 180 raids
en une seule journée !
Naturellement
et étant donné sa qualité de diplomate
avertie et expérimentée, c’est en toute
naïveté qu’elle a cru ce témoin qui
n’est rien moins qu’un terroriste du
Front al-Nosra, reconnu comme entité
terroriste par le gouvernement de son
pays devant ce respecté conseil. Quelle
hypocrisie et que de mensonges
entendons-nous dans certaines séances
absurdes sur la situation humanitaire
dans mon pays !
Puis, la
déléguée des États-Unis a prétendu que
l'aviation syrienne a jeté des tracts
disant aux civils de l'est
d'Alep « quittez ou vous mourrez », ce
qui est naturellement faux, mensonger et
éhonté. Ces tracts invitaient les civils
à s’éloigner des groupuscules armés et à
sortir. Ceci, car le gouvernement syrien
a ouvert six couloirs de sortie pour les
civils et deux couloirs pour les
éléments armés retranchés dans les
quartiers est, mais les terroristes ont
refusé de les emprunter et ont empêché
les civils de sortir, pour s’en servir
comme otages et boucliers humains.
Après tout,
si certains gouvernements sont tellement
intéressés par le sort de ces
terroristes retranchés à l’est d’Alep,
qu’ils les prennent ! Qu’ils leur
accordent visas et nationalité et qu’ils
les prennent !
Si la
déléguée américaine pense que l’arrivée
aux États-Unis de 8000 terroristes,
venus de l’est d’Alep, peut aider le
peuple syrien, qu’elle les prenne,
d’autant plus que la plupart ne sont pas
Syriens !
Votre
respecté conseil a estimé dans un
rapport de son « Comité de lutte contre
le terrorisme » qu’environ 80 000
terroristes étrangers, venus d’États
membres de cette organisation
internationale, étaient présents en
Syrie. Mais il semble que cela n’a pas
été entendu par la déléguée américaine,
ni par le délégué britannique, ni par le
délégué français, ni par le Secrétaire
général adjoint, Stephen O’Brien, lequel
n’a même pas mentionné le mot
« terroriste » dans son communiqué. Pas
une seule fois, il n’a parlé de
terrorisme, comme s’il ne sévissait pas
dans mon pays, comme si le terrorisme
n’était qu’un cartoon de Tom et Jerry
dans l’esprit des gens.
Quant à mon
collègue, le délégué de l'Uruguay, je
respecte et approuve ce qu'il a dit
lorsqu’il s’est demandé quel était ce
dieu et quelles étaient ces valeurs
poussant un terroriste à tuer des
civils. Or, la réponse à cette question
se trouve dans les centaines de lettres
que nous n’avons cessé de vous adresser
depuis cinq ans.
Des centaines
de lettres où nous expliquions à ce
Conseil la réalité du terrorisme en
territoire syrien, lequel Conseil a
adopté une résolution après l’autre
concernant, notamment, la lutte contre
les mercenaires armés étrangers. Mais
certains de ses membres prétendent
toujours ne pas savoir quel est ce dieu,
quelles sont ces valeurs, qui est ce
takfiriste arrivé chez nous, bardé de
fatwas wahhabites saoudiennes et
qataris, pour répandre le sang des
Syriens. Comme si cette réalité leur
avait échappé. Comme si ces takfiristes
sévissaient en Somalie, mais pas en
Syrie !
Ceux qui
pratiquent le terrorisme, mon cher
collègue représentant de l'Uruguay, sont
les terroristes influencés par le
wahhabisme saoudien. Leur takfirisme
signifie qu’ils vous considèrent comme
infidèle, dans le sens où vous méritez
la mort parce que vous ne partagez pas
leurs principes extrémistes. Tel est le
sens du mot takfiriste.
Daech et le
Front al-Nosra mettent en pratique les
mêmes principes wahhabites appliqués en
Arabie saoudite. Ils nous ont importé le
terrorisme et nous ont ramené des
terroristes de tous les coins de la
planète : le terroriste australien,
canadien, américain, français, belge,
espagnol, chinois, russe… tous les
déchets du monde, et certains se
demandent encore : « que se passe-t-il
en Syrie, qui tue qui, pourquoi l’aide
humanitaire n’arrive-t-elle pas à l’est
d’Alep et qui sont ceux qui l’empêchent
d’arriver ? ». Comme si ces questions
avaient encore besoin d’un décodeur au
bout de cinq ans de crimes commis contre
la Syrie.
Le terrorisme
qui nous frappe est le même que celui
qui frappe en Égypte, en Libye, en Irak,
au Kenya, en Somalie, en Tanzanie, au
Niger, au Tchad, au Nigeria, et partout
ailleurs. Il dérive à partir d’une seule
et même racine.
Pourquoi
soutenons-nous, tous et sans exception,
le gouvernement irakien et le Hachd al-Chaabi
[Unités de mobilisation populaire] dans
leur lutte contre le terrorisme à
Mossoul ? Nous les soutenons parce que
leur objectif est légitime. Le
gouvernement irakien combat le
terrorisme et nous combattons le même
terrorisme. Le terrorisme qui frappe à
Alep est le même qui frappe à Mossoul.
Dès lors, pourquoi sommes-nous blâmés
par ceux-là même qui soutiennent ce qui
se passe à Mossoul ? Il s’agit pourtant
du même terrorisme. C’est le même Daech
qui sévit ici et là. C’est quoi ces
doubles standards ?
N’oublions
pas ce que les Américains ont fait
lorsque leurs avions ont bombardé les
positions de l’Armée syrienne à Deir
ez-Zor, permettant à Daech d’encercler
la ville. Résultat : 300 000 civils
assiégés à qui nous assurons des aides
héliportées en nourriture et
médicaments. La déléguée des États-Unis,
dans une mise en scène hollywoodienne,
nous avait dit que c’était arrivé « par
erreur ». Mais deux jours plus tard, les
avions de la Coalition américaine
bombardaient tous les ponts de cette
ville traversée par l’Euphrate, puis la
centrale électrique et des
infrastructures à Alep. Est-ce une lutte
contre Daech que l’aviation militaire
américaine détruise les infrastructures
de Syrie, que l’aviation française
frappe la ville de Manbej tuant 200
civils et que l’aviation britannique
agisse dans le même sens ? Que
d’absurdités !
Monsieur le
Président,
Les
communiqués de certains délégués et
celui du Secrétaire général adjoint
,chargé d’exposer la situation
humanitaire en Syrie, ont été conformes
à nos prévisions vu qu’ils ont témoigné
pour la 33ème fois d’une
approche négative et erronée, fondée sur
la déformation des faits, le commerce et
le mépris des souffrances du peuple
syrien, la politisation de la situation
humanitaire, afin de diaboliser le
gouvernement syrien et de créer un
mini-État terroriste en Syrie. Tel est
leur plan : créer, par un fait accompli,
une entité terroriste bénéficiant du
soutien des régimes occidentaux qui
soutiennent le terrorisme. Un fait
accompli !
Des
communiqués qui nient la raison
principale de la crise syrienne et qui
prouvent, une fois de plus, que ces
gouvernements et ceux qui les suivent ne
veulent pas mettre un terme aux
souffrances endurées par notre peuple.
Ici, je redis
et je répète que nous refusons qu’on
traite de la crise syrienne sans un
engagement sérieux à en traiter la
racine, c'est-à-dire, l’émergence et la
prolifération de groupuscules armés
terroristes locaux, plus l’importation
de dizaines de milliers de terroristes
étrangers, soutenus par des
gouvernements désormais connus de tous
et déployés dans nos quartiers, nos
villes et nos villages, où ils utilisent
les civils comme boucliers humains.
Je redis et
je répète que certains États qui usent
des souffrances du peuple syrien comme
d’une marchandise peu coûteuse pour
mettre à exécution leur agenda, en
prétendant s’intéresser à son sort et à
son bien-être, sont la cause principale
de cette souffrance, que ce soit par le
soutien direct accordé aux groupes armés
terroristes, que ce soit par
l’imposition de mesures coercitives
unilatérales qui affectent directement
le citoyen syrien.
Je redis et
je répète que nul, en ce monde, ne tient
plus que notre gouvernement et notre
peuple à la vie des citoyens syriens à
Alep, à Deraa, à Damas, à Raqqa et dans
n’importe quelle région du pays, où les
groupes armés terroristes les utilisent
comme boucliers humains, les assiègent,
leur interdisent de circuler librement,
les empêchent de recevoir l’aide
humanitaire qui leur est destinée, ou
leur vendent cette aide à un prix au
dessus de leurs moyens.
Je redis et
je répète qu'étant donné cette amère
réalité, il incombe à tout gouvernement,
y compris le gouvernement syrien du fait
de ses obligations légales et morales,
de sauver ces citoyens pris en otage par
des terroristes.
Monsieur le
Président,
Des groupes
armés terroristes présents dans le
quartier Al-Boustane de l’est d’Alep,
que certains États et certaines parties
prenantes se plaisent à qualifier
d’« opposition armée non étatique », ont
commis hier [20 novembre] un autre
hideux massacre et prémédité, lorsqu’ils
ont lancé plusieurs roquettes sur deux
établissements scolaires, Al-Mouhadatha
et Saria Hassoun, situés dans le
quartier Forkane à l’ouest d’Alep. Parmi
les victimes, 10 enfants âgés de 7 à 12
ans et 59 blessés dont une institutrice
ayant dû subir une amputation de jambe.
Voici des
photos de ces écoles d’Alep bombardées
par des groupes armés génétiquement
modifiés en « opposition armée
modérée ». Des photos que personne ne
vous montrera. Soit dit en passant,
l’école nommée « Saria Hassoun »
porte le nom du fils du grand mufti de
la République arabe syrienne, dont je
vous avais parlé il y a cinq ans alors
qu’il venait de perdre ce fils, tué par
des terroristes. Hier, c’était au tour
de l’école qui porte son nom.
Ajoutez au
bombardement de ces écoles que des
terroristes du Front al-Nosra, du
mouvement Nour el-dine el Zenki parrainé
par les Services du renseignement turc,
et d'autres organisations terroristes
que Washington, Paris et Londres,
qualifient d’« organisations armées
modérées » tout en assurant salaires et
armes à leurs mercenaires via l'Ukraine,
la Bulgarie et la Croatie, ont ouvert le
feu sur la Faculté de droit et les
quartier Mogambo et Midane entraînant la
mort de 2 personnes et blessant 32
autres. Ensuite, c’était au tour du
quartier Al-A’zamiyé, toujours à l’ouest
d’Alep, avec pour résultat : 2 morts et
7 blessés.
Monsieur le
Président,
J’attire
votre attention sur le fait que ces
attaques perpétrées sur l’ouest d’Alep
par des groupes terroristes ont coïncidé
avec la troisième trêve annoncée
unilatéralement, comme les deux
précédentes, par le gouvernement syrien
et ses alliés depuis le 9 septembre,
afin de sauver la vie des civils
innocents d’Alep et mettre fin à leurs
souffrances. Ce qui contredit absolument
ce qu’a dit la déléguée des États-Unis,
à propos d’un témoin oculaire qui lui
aurait rapporté que les aviations russe
et syrienne avaient lancé 180 raids
aériens ce samedi 19 novembre. À vous de
juger cette manipulation venant de la
représentante d’une grande puissance et
membre permanent du Conseil de sécurité.
Les trêves
annoncées par le gouvernement syrien et
ses alliés garantissaient la sécurité
des milices armées qui souhaiteraient
sortir des quartiers est d’Alep pour
régulariser leur situation ou se
diriger, munis de leur arme personnelle,
vers une région de leur choix, ainsi que
l’évacuation et les soins médicaux pour
leurs blessés.
Ceci, pour que l’est d’Alep retrouve une
vie normale ; l’est d’Alep, ville
syrienne, non l’est de Manhattan, de
Glasgow ou de Marseille. Et aussi, pour
que les institutions étatiques puissent
reprendre toutes leurs missions au
service des citoyens qui souhaiteraient
rester dans ces mêmes quartiers.
Mais,
malheureusement, toutes ces initiatives
ont été entravées par certains États,
désormais notoirement connus, lesquels
ont suggéré aux organisations armées
terroristes de les refuser en bloc, de
se retrancher dans les quartiers est
d’Alep, de cibler les maisons et écoles
du côté ouest, de se servir de ceux
restés côté est comme boucliers humains,
de tuer ceux qui tenteraient d’emprunter
les couloirs de sortie sécurisés, comme
cela s’est passé ce 17 novembre lorsque
les terroristes ont exécuté 17 personnes
ayant manifesté contre leurs pratiques.
Ces réalités
prouvent, encore une fois, que ces
groupes terroristes armés sont un outil
de chantage manipulé par certains pour
imposer leurs agendas politiques, à
petits frais, aux dépens du sang et des
souffrances du peuple syrien.
Monsieur le
Président,
Le
Gouvernement de la République arabe
syrienne rejette l'approche biaisée de
la situation humanitaire en Syrie par
certains pays et organismes des Nations
Unies, et souligne que la principale
entrave à l'acheminement de l'aide
humanitaire vers de nombreuses régions
conjugue les faits suivants :
1. Le blocage
imposé par les groupes armés terroristes
dans de nombreuses régions où ils
refusent de laisser entrer les convois,
les attaquent ou les pillent.
2. Le manque de sécurité des voies
d’accès dans les zones où ils sévissent,
puisqu’ils coupent les routes, ciblent
les avions civils, s’approprient les
colis et attaquent les travailleurs
humanitaires.
3. La politisation de la question
humanitaire, les doubles standards et la
focalisation exclusive sur certaines
régions à des fins politiques.
4. Le manque de coordination et de
coopération avec le gouvernement syrien
et le recours à des ONG non
reconnues et non autorisées par la
Syrie, dont certaines basées à Gaziantep
en Turquie; ce que nous ne permettrons
pas.
5. Le manque de financement des plans
d’aide, en raison d’engagements non
respectés par certains pays, l’ensemble
n’ayant contribué qu’à 33 % de ce qui
avait été annoncé.
6. Le retard dans la mise en œuvre des
projets, programmes et activités prévus
par ces plans.
En
conclusion, Monsieur le Président,
Le peuple
syrien est fatigué des déclarations
mensongères, des initiatives hypocrites,
des rapports fallacieux qui inondent
quasi-quotidiennement le Conseil de
sécurité des Nations Unies et ses divers
organismes depuis cinq ans, ne
ressentant aucune humanité à son égard.
Au contraire, ses souffrances ont
atteint des sommets inimaginables du
fait de certains pays, membres
permanents de ce Conseil ou non,
déterminés à attiser la crise et à la
prolonger.
Quant aux
aides humanitaires, Mme Hoff a dit que
des millions de citoyens syriens ont pu
en profiter grâce à la coordination avec
l’État syrien [4]. Mais il faut
savoir que 75% de ces aides sont
assurées par le gouvernement syrien et
non par les Nations Unies, en dépit des
sanctions économiques, imposées par des
États qui soutiennent le terrorisme,
depuis plus de cinq ans.
Merci,
Monsieur le Président
Dr Bachar al-Jaafari
21/11/2016
Source :
Al-Ikhbariya (TV syrienne) (ou
web.tv.un.org [3)]
https://www.facebook.com/Aljafaribashar/videos/1148781298509962/
Transcription et traduction par Mouna
Alno-Nakhal
Notes :
[1]Le
Coordonnateur des secours d’urgence
exhorte le Conseil de sécurité à agir
pour mettre un terme au massacre en
Syrie
http://www.un.org/press/fr/%C2%A02016/cs12597.doc.htm
[2]Milosevic
disculpé, tandis que l’OTAN passe à
autre chose
http://reseauinternational.net/milosevic-disculpe-tandis-que-lotan-passe-a-autre-chose/
[3] The
situation in the Middle East - Security
Council, 7817th meeting (vers 2h)
http://webtv.un.org/search/the-situation-in-the-middle-east-security-council-7817th-meeting/5219293366001?term=situation%20in%20the%20Middle%20east
[4] 21 Nov
2016 - Briefing by Elizabeth Hoff, World
Health Organisation (WHO) representative
in Syria, on the situation in the Middle
East.
http://webtv.un.org/search/elizabeth-hoff-who-on-the-situation-in-middle-east-security-council-7817th-meeting/5219138699001?term=situation%20in%20the%20Middle%20east
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