Syrie
Syrie : De quelle opposition
parlons-nous ?
Maria Saadeh
Maria
Saadeh
Samedi 9 janvier 2016
Pour qui
veut connaître Mme Maria Saadeh, députée
indépendante au Parlement syrien, le
mieux serait de revenir à ses réponses
recueillies par M. Arthur Herlin,
publiées sur le site « aleteia.org » le
28 septembre 2015 [*], desquelles
nous retenons : « En tant que citoyenne
et femme syrienne j’estime que vos
gouvernements n’ont pas le droit de
sélectionner qui peut représenter ou non
la Syrie… ».
Ce 4
Janvier elle s’est expliquée, à la
télévision nationale syrienne, sur cette
vaste fumisterie qui fait que les
ennemis de la Syrie travaillent à
sélectionner des opposants censés leur
accorder sous la table des négociations
internationales ce qu’ils n’ont pu
obtenir par le feu et le sang. Nous
résumerons son intervention sur ce sujet
avant de chercher à comprendre certains
de ses propos probablement obscurs pour
l’opinion publique en Occident, quelque
part victime, elle aussi, d’une sale
guerre qui n’aurait pu durer cinq
longues années si elle n’était, avant
tout, médiatique [NdT].
1. Madame
Saadeh, comment décririez-vous la
situation de la Syrie au seuil d’une
sixième année de guerre ?
La Syrie
fait face à une guerre internationale
menée par l’OTAN au moyen
d’organisations terroristes, mais la
couverture aérienne accordée par la
Russie à l’Armée syrienne a inversé
nombre d’équations sur le terrain, si
bien que ce sont les opérations
militaires en cours qui orienteront le
processus politique ; un processus qui
n’a pas encore mûri, car les forces en
présence n’abandonneront pas leurs
cartes politiques tant que les victoires
militaires n’auront pas tranché. Et
aujourd’hui, malgré la guerre déclarée
au terrorisme, les États-Unis et leurs
alliés tentent de prendre sur la table
des négociations ce qu’ils n’ont pu
obtenir sur le terrain.
2. Et
cela malgré les initiatives
internationales suggérant qu’une
solution à la crise syrienne serait
proche ?
Ce que je
crois, c’est que nous sommes en train de
passer d’une étape à une autre étape de
la guerre contre la Syrie, ce qui ne
m’empêche pas de croire que les atouts
sont en notre faveur vu les victoires de
l’Armée syrienne sur plusieurs fronts.
3.
Vous avez déclaré qu’ « une opposition
fabriquée en temps de crise est en
elle-même une crise ». Que pensez-vous
de tous les adjectifs qu’on lui
attribue ?
Certes,
nous devons encourager le pluralisme
politique et je respecte évidemment tout
opposant « patriote ». Mais, il se
trouve que jusqu’ici nous n’avons
toujours pas constaté le moindre projet
soutenu par une structure que nous
pourrions qualifier d’opposition
patriote. De plus, il ne peut y avoir
d’opposition « modérée » ou « modérée
armée ». Ce ne sont là que des adjectifs
retentissants pour dissimuler les
crimes, le terrorisme et tout le reste.
Oui, une
opposition fabriquée en temps de crise
est en elle-même une crise lorsqu’elle
est instrumentalisée par l’étranger pour
obéir à des agendas étrangers. Par
conséquent, lorsque l’Occident n’admet à
la table des négociations
internationales face aux représentants
de l’État que les représentants de cette
opposition « fabriquée », il ne cherche
qu’à pérenniser le conflit.
Pour
revenir à votre question sur les
initiatives internationales, le
processus politique préconisé lors des
futures négociations sur la Syrie [sous
l’égide de l’ONU, le 25 janvier 2016,
NdT] concerne ce que l’on a désigné par
la « Commission des consultations ». Qui
représente-t-elle ? Qui sont ses
membres ? D’où viennent-ils ? Pourquoi
serait-t-elle choisie à l’exclusion de
toute autre pour représenter
l’opposition syrienne ?
Aujourd’hui, nous avons pris
connaissance de la lettre de Haytham
Manaa adressée au Conseil de sécurité de
l’ONU (NDT ;[1]), par laquelle il se dit
disposé à participer à la délégation
représentant l’opposition syrienne, sans
tenir compte de qui décide de la
composition des membres ou des groupes
qui se réclament de cette opposition et
alors qu’il est malheureusement évident
que le scénario retenu est similaire à
une « libanisation » de la Syrie ;
certains États étrangers désignant
« leurs » opposants parmi des
personnalités de l’opposition
« fabriquée » en fonction de leurs
propres agendas, puisqu’à leur avis il
faudrait que la table des négociations
réunisse une délégation soutenue par les
États-Unis, une autre soutenue par
l’Arabie saoudite, une autre encore
soutenue par la Turquie et ainsi de
suite…
De plus,
abstraction faite des personnalités
retenues au sein de ladite commission et
de l’étiquette affichée par ces
délégations, ils auraient la volonté
d’aboutir à un « gouvernement de
transition patriote », en sachant qu’il
s’agira d’un gouvernement incluant des
agents de l’étranger. Dès lors, qui
représentera la société syrienne ?
4. M.
de Mistura rencontrerait des difficultés
pour composer la délégation de
l’opposition, certaines personnalités
proposées par la Syrie et la Russie
étant contestées par les États soutenant
le terrorisme en Syrie, notamment
l’Arabie saoudite et la Turquie, en plus
du fait que le gouvernement syrien ainsi
que la Russie, contestent la
participation des chefs des factions
armées à ces négociations. Où en est,
selon vous, le processus politique ?
Je pense
que le processus politique est en marche
car des consensus existent. Reste que
certaines équations sur le terrain ne
sont pas encore établies ; ce qui me
fait dire que ce processus n’est pas
mûr.
Je pense
aussi que si le gouvernement syrien
accepte encore de négocier avec
l’opposition « fabriquée » à l’étranger,
comme il l’a déjà fait par le passé,
c’est pour lire les agendas des États
soutenant le terrorisme. Ainsi, je suis
au regret de vous dire que lorsque j’ai
lu hier et que je relis aujourd’hui sur
quoi surenchérissent des partis
considérés représentatifs d’une
opposition syrienne prétendument
« patriote et démocrate », je ne peux
m’empêcher de rappeler que la démocratie
commence par l’acceptation de l’autre et
non son éviction juste pour se saisir du
pouvoir.
Des
surenchères qui consistent, par exemple,
à ce que certains de ces partis
s’attribuent des surfaces géographiques
syriennes contrôlées par des groupes
armés qualifiés de « Forces de
l’opposition armée », ce qui signifie
qu’ils ont commencé par découper le
territoire syrien avant de se partager
le pouvoir. Dans ce cas, où est le
patriotisme ?
C’est
pourquoi je dis et répète que, pour ma
part, je parie sur la société syrienne
et considère que l’opposant patriote est
celui qui défend son État, ainsi que
l’unité de la Syrie et du tissu social
syrien, car c’est là que résident la
force et l’avenir de la Syrie. Nous
défions donc tous ceux qui voudraient la
diviser à leur profit et, en tant que
société syrienne, nous sommes nombreux à
travailler à l’intérieur du pays sans
avoir jamais attendu les tables de
négociations dressées à l’étranger. La
preuve en est le document issu de nos
ateliers de travail ayant réuni des
représentants des différentes
composantes de notre société sous le
vocable « Kalimatouna » [signifiant
« Notre parole »] publié en août 2015 [6].
Travail que nous poursuivons, sans nous
soucier de l’appartenance politique des
uns et des autres.
Cette
dernière guerre contre la Syrie a été
quasi-universelle avec pour objectif,
hier comme aujourd’hui, le démantèlement
de l’Armée et de la société syriennes.
Elle fait partie de ces guerres
étatsuniennes menées pour désarticuler
les sociétés en s’appuyant sur les gangs
armés et le terrorisme, lequel ne se
restreint pas aux seules organisations
terroristes. Et c’est à la fois notre
État, notre Armée et notre société qui
ont eu à l’affronter. Dans ces
conditions, se précipiter vers les
tables des négociations étrangères en
prétendant posséder tel ou tel
pourcentage de la terre patrie ne peut
en aucun cas être qualifié de
comportement patriote.
5.
Pourtant, les médias étrangers affirment
que l’État syrien ne contrôle que 20% de
notre territoire…
C’est
l’une des questions à laquelle j’ai dû
répondre lors de mon dernier voyage en
Italie quand un membre du Sénat italien
-lequel m’avait invitée à m’exprimer sur
la situation en Syrie- m’a demandé s’il
y avait une guerre entre sunnites et
chiites en Syrie.
Devant
une telle question posée par un
étranger, un(e) citoyen(ne) syrien(ne)
ne peut justement répondre que par le
fait que toutes les composantes de la
société syrienne, qu’elles soient
musulmanes, chrétiennes, sunnites,
chiites, arméniennes, assyriennes,
kurdes, etc… se sont déplacées dans les
zones contrôlées par l’État ; alors que
Daech contrôlent des zones
quasi-inhabitées. Preuve supplémentaire,
s’il en fallait, pour parier sur la
société syrienne qu’elle soit à
l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
Ceci, car
nous savons qu’un grand nombre de
Syriens qui ont quitté, pour des raisons
qui leur appartiennent, sont des
ambassadeurs de la Syrie à l’étranger.
Nous espérons leur retour parmi nous et
ferons de notre mieux pour qu’ils
regagnent leur terre et pour la
stabilité de la Syrie.
6.
Vous pariez sur la société syrienne
alors qu’elle est aujourd’hui exténuée.
Que reste-t-il au citoyen syrien saigné
à mort, privé de ses enfants et de son
patrimoine, meurtri par les sanctions
économiques et les conséquences de cette
guerre qui dure depuis cinq ans ?
Comment miser sur une société qui endure
tant de souffrances ?
J’ai déjà
dit que le terrorisme ne se restreint
pas aux seules organisations
terroristes. La société syrienne fait
face à tous les terrorismes et je dis
que les sanctions imposées à la société
syrienne ne sont rien d’autre que du
« terrorisme économique ». J’ai fait une
étude comparative entre les retombées
des destructions matérielles et humaines
et les retombées des sanctions
économiques, les chiffres sont les
mêmes.
Par
conséquent, il y a bien connivence ou
complicité entre les États qui
soutiennent les organisations
terroristes et ceux qui imposent les
sanctions économiques, lesquelles
affectent directement la société
syrienne en créant chômage, pauvreté,
augmentation du coût de la vie…
Mais la
souffrance engendre des créateurs et
toute guerre a une fin. La Syrie
renaîtra, car ces terribles épreuves qui
durent depuis cinq années ont engendré
une société consciente et digne de
respect. L’État en a besoin et qu’elle
soit à l’intérieur ou à l’étranger,
cette société peut et doit trouver un
espace commun pour participer au
renforcement de l’État.
Maria Saadeh
04/01/2016
Source :
Vidéo Al-Fadaiya ; Mme Saadeh est
interrogée par Mme Racha al-Kassar
https://www.youtube.com/watch?v=bzrn3QaFWno
[*]Une
semaine à Damas. Rencontre avec la
députée syrienne Maria Saadeh
http://fr.aleteia.org/2015/09/28/une-semaine-a-damas-rencontre-avec-la-deputee-syrienne-maria-saadeh/
Notes
de la traductrice :
Que
reproche donc Mme Saadeh à Haytham Manna
(ou Manaa) et qui représente-t-il pour
ceux qui n’auraient pas avalé ses
plaidoyers révolutionnaires notamment
sur France 24 contre l’État syrien et,
dernièrement, sur Al-Mayadeen contre
l’Armée syrienne dont le patriotisme
laisserait à désirer selon lui ?
Des
articles dithyrambiques, parus dans la
presse francophone, nous le décrivent
comme la crème des opposants : un
pacifique nanti d’un CV
droit-de-l’hommiste impressionnant. Nous
nous contenterons des faits en rappelant
brièvement qu’il vit en France depuis
plus de 35 ans et que jusqu’en mars
2015, il était le président et le
représentant à l’étranger du « Comité
National de Coordination pour le
Changement Démocratique » (CNCD) fondé
en 2011, donc en pleine crise syrienne,
par le regroupement de plusieurs partis
syriens de gauche, dont des partis
kurdes, et des personnalités
indépendantes affirmant que leur
révolution était pacifique et contre
toute intervention étrangère en Syrie.
Ce qui n’a pas empêché nombre d’entre
eux de se précipiter à la réunion de
l’opposition syrienne « au régime de
Bachar Al-Assad » le mercredi 9 décembre
à Riyad, en Arabie saoudite et nulle
part ailleurs, en réaction aux
pourparlers de Vienne II, aux côtés de
représentants des factions armées et des
organisations terroristes ; alors qu’une
réunion de l’opposition interne syrienne
se tenait à Damas, ainsi qu’une
troisième dans le nord de la Syrie…
Mais pour M.
Manna le vent avait tourné. Il s’était
séparé du CNCD en mars 2015 pour créer
son propre courant « Al-Qamh » présenté
comme civil et pacifique, avant de se
faire élire le 11 décembre 2015, à la
faveur de cette troisième réunion des
opposants du nord, co-président d’une
opposition étiquetée « Opposition
Démocratique Laïque Syrienne », soutenu
en cela, nous dit-on, par l’Union
Démocratique Kurde, des mouvements
arabes laïcs et assyriens.
Il a déclaré
haut et fort qu’il avait refusé de
participer à la Réunion de Riyad parce
que « l’Arabie saoudite n’a pas
renoncé à l’option militaire pour le
règlement du conflit en Syrie ».
Mais voilà que le 2 Janvier 2016, il
adressait un courrier au Secrétaire
général de l’ONU, diffusé en arabe, en
kurde, en syriaque et en turkmène [1].
En voici le point culminant :
« Notre aile
militaire, les Forces Démocratiques
Syriennes, a été la première à combattre
le terrorisme, avant même la Coalition
internationale… En
Syrie, nous
avons plus d'un
front, l’un pour les
djihadistes
et les
islamistes,
l’autre pour les démocrates laïcs.
L’ingérence régionale dans notre lutte
interne donne à certains petits groupes
une position proéminente tout en
excluant certains autres. [Or], les
groupes armés qui ont assisté au Congrès
de Riyad dominent à peine 5% du
territoire syrien ! Vraiment, comment
serait-il possible de négocier un
cessez-le feu en l’absence des Forces
Démocratiques Syriennes qui dominent 16%
du territoire syrien ? »
Nous comprenons mieux quelle sorte
de surenchère déplore Madame Saadeh,
d’autant plus que M. Manaa, le
pacifiste, se plaint de l’ingérence
militaire des pays régionaux alors que
lesdites « Forces Démocratiques
syriennes », qu’il présente comme l’aile
militaire de sa coalition très largement
dominée par les Kurdes, sont activement
soutenues par les États-Unis dans le
nord de la Syrie, sans que l’on
comprenne encore ce qu’il en est de la
Russie. Vaste programme que les
spécialistes ou les événements nous
expliqueront bientôt…
S’agissant de patriotisme,
le 4 novembre 2015, au
cours d’une émission de la Chaîne Al-Mayadeen
et en présence d’un autre invité de
marque en la personne de M. Georges
Malbrunot, M. Manna a exposé sa
conception de ce que devrait-être
l’Armée arabe syrienne [2] dans
le futur État syrien qu’il appelle de
ses vœux :
« Il existe
un accord qui stipule que l’Armée
syrienne ne doit pas dépendre de
certains côtés [ce qui, en français,
reviendrait à dire : ne soit pas
partisane]. Fondamentalement, nous
sommes revenus à l’idée de Colin
Powell [!!!]. Nous n’avons pas besoin de
200 000 à 300 000 [soldats]. Cette Armée
syrienne doit être une armée patriote,
non une armée doctrinaire [le terme
doctrinaire nous paraît plus indiqué que
le terme idéologique, vu le contexte].
Une armée patriote dans le sens où nous
réunirions les compétences et les
éléments de toutes les orientations qui
soutiennent ce projet politique [celui
de M. Manna], car alors nous
garantirions qu’il n’y aurait plus
d’incubateur social de l’extrémisme et
du terrorisme, mais uniquement un
incubateur social de cette armée
patriote au service des gens et de
l’avenir… En ce qui me concerne, c’est
l’édification d’un État de droit et
d’une institution militaire patriote qui
donnera une patrie à tous les Syriens,
tandis que les élections seront
émotionnelles, affectives et
irrationnelles pour beaucoup de gens qui
sortiront d’un problème de sang, mon
frère ».
Cette
dépréciation d’une armée qui a
héroïquement résisté à une agression
internationale, maquillée en terrorisme
local, sans jamais cesser de protéger
toutes les composantes du peuple syrien
au prix de dizaines de milliers de morts
dans ses rangs, de l’avis des amis et
des ennemis de la Syrie, a de nouveau
été mise en ligne sur le site Al-Mayadeen,
le 16 décembre 2015 en une seule
phrase : « Haytham Manaa :
Nous
voulons transformer
l'armée syrienne
d’une
armée doctrinaire
soumise aux autorités en une armée
patriote regroupant toutes les factions
syriennes » [3].
Une déclaration qui n’est sans
doute pas passée inaperçue, mais que
beaucoup ont ignorée pour une raison ou
pour une autre. Seul M. Nahed Hattar lui
a consacré un article intitulé : « Haytham
Manaa veut dissoudre l’Armée syrienne et
répéter la tragédie irakienne en
Syrie ! » [4]. Les Syriens de
l’étranger devraient le lire, car ceux
de l’intérieur sont très probablement
vaccinés.
Quant à la référence à Colin
Powell et ses idées sur ce que devrait
être l’Armée syrienne et à
l’irrationalité des électeurs syriens
qui risquent de ne pas élire M. Manna,
elles se passent de commentaires.
Transcription
et traduction par Mouna Alno-Nakhal
08/01/2016
Notes :
[1] Texte de
la lettre de Haytham Manna à Ban Ki-moon
http://all4syria.info/Archive/283104
[2] Al-Mayadeen
vidéo du 04/11/2015 [à 55’30’’]
[3] Al-Mayadeen,
brève du 16/12/2015
نريد تحويل
الجيش السوري من جيش عقائدي تابع للسلطة
إلى جيش وطني يشمل كل الفصائل السوري
http://www.almayadeen.net/latestnews/2015/12/16/186532
[4] Middle
East Panorama 20 décembre 2015
هيثم مناع
يريد حل الجيش السوري و تكرار المأساة
العراقية في سوريا
!
http://www.mepanorama.net/569823/هيثم-مناع-يريد-حل-الجيش-السوري-و-تكرار-ا
[5] « Kalimatouna »
publie son document final et le soumet à
la signature du peuple
http://www.tahawolat.net/MagazineArticleDetails.aspx?Id=1000&Magazine=0
Le
dossier Syrie
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