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Analyse

L’Algérie entre les manifestations
et les lettres d’Outre-tombe

Mohsen Abdelmoumen

Samedi 23 mars 2019

Le cadre, Msamer el cadre et les lettres

Le pouvoir reste sourd aux revendications du peuple qui manifeste massivement tous les vendredis depuis la journée historique du 22 février. Malgré le rejet du système et de la clique au pouvoir clairement scandé et affiché par les Algériens lors des multiples marches et sit-in qui ont lieu chaque jour en Algérie, que ce soit des étudiants, des lycéens, des magistrats, avocats, greffiers, fonctionnaires, médecins, enseignants, pompiers, pharmaciens, ouvriers, bref tout le monde, le gang des Bouteflika n’en continue pas moins à brandir sa feuille de route qui est une véritable arnaque pour permettre à un cadavre et à quelques charognards de continuer à diriger le pays envers et contre toute légitimité. Le clan qui entoure ce président présumé « vivant » montre qu’il n’a aucune limite et qu’il fait fi de la loi sinon du moindre bon sens, comme je n’ai pas cessé de l’écrire depuis des années. Chacun y va de sa déclaration ou de sa lettre pour blablater en caressant le peuple dans le sens du poil alors que celui-ci est clair dans ses revendications : il ne veut pas de réformes, il exige le départ immédiat de Bouteflika et de son entourage. Mais non, ce pouvoir persiste à vouloir diriger le pays sans le peuple, situation inédite dans le monde. Nous avons donc un président illégitime dont le mandat expire le 28 avril et qui veut continuer à diriger le pays et, summum de l’aberration, qui veut initier la transition qui aboutirait au changement de régime. Quelle farce ! Un régime qui prétend changer le régime : « Laissez-moi vous diriger illégitimement sans respecter la Constitution que j’ai triturée tout au long de mes mandats et je vous promets que je vais changer le régime et même vous offrir en guise de sucette une deuxième République, et après, promis-juré-craché, je partirai, croyez-moi sur parole. »  Hallucinant. C’est une époque propice aux rumeurs les plus folles, distillées par le gang et ses relais. Dans un précédent article, j’ai traité tous ces personnages échappés d’un asile psychiatrique de fous furieux qui nous proposent Zanqat el-hbal comme projet. Je persiste à dire que ce régime ou plutôt ce gang mafieux, car c’est ainsi qu’il faut l’appeler désormais, est très dangereux. Il faut tout mettre en œuvre pour triompher de la trahison de ce gang et de ses manœuvres. Kelitou el bled ya sarakine ! (vous avez bouffé le pays, bande de voleurs !). Ces gens-là n’ont pas hésité à tourner le dos à tout un peuple et à hypothéquer la souveraineté de l’Algérie comme on le voit avec les déplacements du larbin Ramtane Lamamra qui fait le tour du monde pour chercher le soutien des gouvernements étrangers. Ainsi, après nous avoir brandi pendant des années le danger représenté par « la main de l’étranger », c’est le régime lui-même qui fait de l’aplat-ventrisme dans les capitales du monde pour mendier leur appui, ce laquais servile de Lamamra étant chargé de leur agiter sous le nez l’épouvantail islamiste ou l’exode massif des Algériens, leur servant la même soupe infecte qu’ils nous ont fait avaler pendant des décennies : « c’est Bouteflika ou le chaos ».

Nous avons d’abord subi les déclarations de Macron qui s’est comporté avec l’Algérie comme si elle était un département français, confondant Alger et Bordeaux. En se mêlant d’affaires qui ne le concernent pas, le freluquet s’est permis de déclarer que la France « accompagnerait » l’Algérie dans son processus. La France nous a accompagnés suffisamment longtemps et si Macron a mis de côté la longue nuit coloniale où la France a martyrisé le peuple algérien, nous, nous n’avons rien oublié et nous n’admettons pas cette ingérence malséante de l’ancien colonisateur. On remarque que le ministre français des Affaires étrangères Le Drian essaie de réparer les bourdes de Macron mais le mal est fait et le peuple algérien a très mal pris les déclarations de président français. Il l’a fait savoir en inondant l’Elysée d’appels téléphoniques pour protester. Bien sûr, Macron craint de perdre les contrats juteux que le gang mafieux lui a accordés, ainsi par exemple le blé que la France vend à l’Algérie et dont les chiffres astronomiques atteignent des sommets. En 2015, la France a vendu pour 927 millions de dollars de blé à l’Algérie, 738 millions d’euros en 2016 et 663 millions d’euros en 2017. Eh oui, l’Algérie, ancien grenier de Rome, importe le blé de France. Si l’on ajoute les médicaments et autres produits que la France nous fournit, on peut dire sans se tromper que l’Algérie a sauvé l’économie française. C’est encore la France qui gère le secteur de l’eau, le métro d’Alger, l’aéroport, etc. Le gang des Bouteflika a particulièrement gâté la France et nous a ramenés à être dépendants de l’étranger alors que, naguère, nous exportions le prestige révolutionnaire, pas seulement le pétrole et le gaz.  Les autres pays se sont prononcés aussi au sujet des évènements en Algérie. Les États-Unis ont déclaré qu’ils soutenaient le peuple algérien et son droit à manifester, et qu’ils observaient et continueraient à observer les manifestations, la Commission européenne quant à elle a appelé l’Algérie à respecter la liberté d’expression et de réunion. La Russie a déclaré que les événements en cours en Algérie constituaient pour Moscou «une affaire strictement intérieure d’un pays ami» et se prononçait contre toute ingérence extérieure, la Chine considère ce qui se passe en Algérie comme «une affaire interne» et souhaite que le pays «progresse dans son programme politique sans heurts». En Allemagne, Merkel n’a pas voulu recevoir Lamamra prétextant un agenda chargé. Bref, à part la France qui n’a pas guéri de son passé colonial, tout le monde parle de l’Algérie en évitant de trop s’en mêler. Néanmoins, en recourant à des puissances étrangères contre son propre peuple, le gang mafieux impopulaire, antinational, nous a montré qu’il était prêt à tout, même à la haute trahison. Bas les masques ! Pour ceux qui avaient des doutes, tout est clair, et pour ma part, je n’ai jamais douté que ces gens-là pouvaient trahir le pays, hypothéquer sa souveraineté, et même le brûler si cela peut les servir. Le gang des Bouteflika veut diriger le pays sans légitimité populaire et même contre le peuple algérien, quitte à demander l’appui des puissances étrangères. Pendant que tout le peuple manifeste, ils continuent à spolier le pays et à le piller. Par exemple, la loi sur les hydrocarbures qui va brader nos ressources énergétiques et qui sert les intérêts des multinationales américaines doit passer en 2019. Cette loi a été concoctée par un bureau d’études américain qui ne va pas, certes, aller contre les intérêts US. Le gang n’a aucune légitimité pour prendre quelque décision et de signer quelque loi que ce soit. La question à plus de mille milliards est celle-ci : pendant que tous les pays sont en train de défendre leurs intérêts en Algérie, le gang des Bouteflika peut-il défendre les intérêts de l’Algérie ? La réponse est non, ils ne défendent que leurs propres intérêts et privilèges. Le peuple doit savoir pourquoi le gang veut gagner du temps en essayant de l’allécher avec une conférence nationale qui n’est que de l’enfumage et pour laquelle ce sont les walis qui désignent les « représentants ».

Des lettres, toujours des lettres, encore des lettres. Tout le monde s’est mis à écrire des lettres : Ouyahia, Gaïd Salah, Bouteflika, ou plutôt ceux qui entourent ce dernier, car lui, mort ou quasi mort, chacun sait qu’il est incapable d’écrire quoi que ce soit. Ce n’est pas un hasard si ces trois personnages ont écrit au même moment, la veille du 19 mars. Toutes ces lettres parlent le même langage de la langue de bois en vue de prolonger un pouvoir illégitime et frelaté au-delà de sa date de péremption, soit le 28 avril, sans élections et en foulant aux pieds les lois et la Constitution pour soi-disant conduire une transition illusoire. Bouteflika a réussi le tour de force de nous ramener 40 ans en arrière, dans les années 1990, lorsque les institutions étaient fragilisées. Il veut mourir président alors que certains prétendent qu’il est déjà mort et que c’est le gang qui est aux commandes. En même temps, tout le monde parle de la légitimité du grand mouvement populaire et d’aucuns se découvrent « opposants », voire même « révolutionnaires ». Comment expliquer que dans les lettres non authentifiées de Bouteflika, le gang n’a pas hésité à féliciter les manifestants qui demandent son départ ? Comment expliquer les déclarations et les lettres de Gaïd Salah qui s’est transformé en commentateur politique et qui a fait de la grande muette, la grande bavarde ? Bouchareb et le FLN, Ouyahia, le RND, Ali Haddad el kharay qui voulait tuer les manifestants avec Sellal, Benamor, Bouteflika lui-même ! et j’en passe, tous les adeptes de la culture du kachir se retrouvent comme par hasard du côté des manifestants. Nous sommes amenés à nous demander ce que signifie ce soudain engouement pour les manifestations de la part de ceux-là mêmes qui applaudissaient avec ferveur un cinquième mandat et qui offraient des chevaux au cadre, quand ils ne lui présentaient pas un micro.  Ce n’est que de l’enfumage. Il ne faut rien y voir d’autre que la tentative désespérée de récupérer le mouvement pour préserver les intérêts étroits du gang de la chaise roulante. Saïd et Nacer  Bouteflika persistent à vouloir diriger un pays grand comme un continent en ramenant des larbins qu’ils sont allés rechercher dans le placard, et en présentant des photomontages et des missives dans l’optique de perpétuer le règne d’un cadre et des lettres. Les personnages que propose ce régime à bout de souffle sont usés jusqu’à la corde : Brahimi, Lamamra ou ce Bedoui, le valet de Nacer, c’est ce que le gang a pu traire de la vache et il peut les démettre de leurs fonctions s’il le juge utile à n’importe quel moment. Ce gang des Bouteflika  dégénérés  sacrifiera tout le monde pour se maintenir. Quoi qu’il en soit, il est incapable de présenter des individus qui ne soient pas corrompus. Ils ont toutes les peine du monde à former le « nouveau » gouvernement promis, plus personne n’ayant envie de se mouiller dans une aventure sans lendemain. Les défections se multiplient, au RND, au FLN, à l’UGTA, au FCE. Ceux qui étaient hier pour le cinquième mandat, rejoignent aujourd’hui le mouvement citoyen. On ne leur a pourtant pas demandé de rejoindre les manifestations, mais de partir ! Partout, les rats quittent le navire. Et ça cogne à tout va. Ils s’écharpent et s’étripent comme des requins qui ont flairé l’odeur du sang et qui se dévorent entre eux. Cognez-vous les uns les autres, bouffez-vous, entretuez-vous, mais fichez le camp ! Allez voir ailleurs et laissez-nous tranquilles ! Faites vos valises, prenez vos rejetons avec vous et DÉ-GA-GEZ !

Bouteflika restera dans l’histoire de l’Algérie comme le pire dirigeant qu’elle n’ait jamais connu. S’il  est toujours au pouvoir, c’est grâce à Gaïd Salah qui a mis l’armée au service non pas de la patrie mais à celui d’une famille et d’un gang. De ce fait, le chef d’état major est devenu un facteur de déstabilisation de l’armée comme ses acolytes du gang bouteflikien. Malgré les multiples tentatives des Bouteflika de la makhzeniser, de la déstabiliser en mettant des généraux en prison, en démantelant des services de renseignement, en réprimant ses retraités, l’armée est restée la seule institution forte dont l’image est intacte. L’ANP a gardé sa légitimité quand le régime l’a perdue. L’armée n’appartient ni à Gaïd Salah, ni à Bouteflika. L’armée est issue du peuple et appartient à lui seul : Djeïch chaab khawa khawa (l’armée et le peuple sont frères), scande le peuple algérien. Pour fermer la porte à tous les aventuriers qui manœuvrent dans l’ombre, l’ANP est amenée à piloter la période de transition. Elle doit réparer le tort qu’elle a fait en mettant ce Bouteflika de malheur au pouvoir. Pour l’instant, l’armée attend le moment propice pour pouvoir bouger. Le plus important est d’être vigilant par rapport à un effondrement du pays.

L’agenda de Fakhamat el-Chaab (Son Excellence le peuple) vs l’agenda du gang

Nous assistons à un mouvement inédit par ses manifestations gigantesques et pacifiques (je n’aime pas le terme Hirak parce qu’il est réducteur par rapport à ce grand élan révolutionnaire que vit l’Algérie en ce moment) qui ont montré au monde les ressources phénoménales d’une jeunesse énergique face à un régime agonisant. C’est la lutte de la vie contre la mort. Le peuple a libéré la parole dans tous les secteurs en insufflant une dynamique libératrice. C’est la première fois depuis l’indépendance. Il n’y a pas si longtemps, l’Algérie ressemblait à son président cadavérique, et maintenant, elle vit, respire, chante et danse à l’image du peuple joyeux et fier qui marche dans les rues. Mais il ne faut pas trop vite crier victoire car ce que le mouvement a obtenu jusqu’à présent, c’est le prolongement du 4e mandat, pas plus, c’est-à-dire un scénario pire que le 5e mandat. Il faut tenir bon car, comme tous les parasites, le gang ne semble pas ébranlé et s’accroche au pouvoir. Il tentera de se recycler et de prolonger sa durée de vie en infiltrant ce mouvement avec la création,  comme on l’a vu dans de récents « débats », de soi-disant représentants du mouvement populaire. Souvenons-nous qu’en 2001, à l’époque du printemps berbère, ils ont corrompu certains représentants du mouvement des Arouchs, ce qui a mis fin à la grande mobilisation. Comme l’a dit notre icône, Madame Djamila Bouhired, le peuple ne doit pas se laisser voler son mouvement. Méfiance. Les chaînes de télévision poubelles manœuvrent pour le gang au pouvoir avec la bénédiction de l’étranger. Personne, aucune puissance au monde, n’a intérêt à voir une Algérie forte, une Algérie qui tire sa légitimité de son peuple. Il n’y a qu’avec un régime faible qu’ils peuvent tirer leur épingle du jeu et certainement pas avec une démocratie véritable. J’ai toujours dit dans mes articles, que le gang de traîtres au pouvoir n’hésitera pas à faire appel à l’étranger contre son propre peuple. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui. Ils sont capables du pire pour se maintenir au pouvoir, y compris de semer le chaos. Pour l’instant, les manifestations se passent très bien, sans heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre, et les uns et les autres doivent être félicités, mais le gang pourrait favoriser le chaos et brûler le pays pour effacer les traces de ses malversations et pillages et éviter les poursuites. Il faut garder le cap et continuer à montrer sa détermination, car si le peuple perd maintenant, il aura tout perdu. Tenir à tout prix et ne rien lâcher, sinon le régime s’incrustera au pouvoir pendant encore de longues années. Évitons de reproduire la déception de 1988. Il faut se méfier de ceux qui veulent récupérer le mouvement pour le pervertir à leur avantage. On a vu une initiative menée par Dhina, Djeddi et Guemazi du FIS sous forme de plateforme avec quelques « démocrates » de salon, alors que ces gens-là font partie de l’histoire ensanglantée de l’Algérie. Ils ne feront jamais partie de l’avenir de l’Algérie. Ils sont responsables de la tragédie algérienne pendant la décennie noire. Dans un État qui se respecte, ces gens-là seraient devant la justice pour les nombreux crimes qu’ils ont commis et interdits de toute activité politique. Je renvoie à l’interview que j’ai réalisée récemment avec Myriam Aït-Aoudia qui explique que le maquis, ils l’ont pris au début des années 1980 avec Bouyali, contrairement à ce qu’ils prétendent dans leurs médias de propagande, et des soldats algériens ont été tués. Le régime pourri de Bouteflika se nourrit de l’islamisme politique. Tous deux sont disqualifiés et ne pèseront en rien dans l’avenir de l’Algérie. Ils font partie du problème algérien et non de la solution, ils n’ont pas leur place dans cette Algérie nouvelle à laquelle aspirent ces jeunes générations qui n’ont rien à voir avec le passé et qui ne regardent pas leur avenir dans un rétroviseur contrairement à cette racaille qui a défiguré l’Algérie.

Nous en sommes au cinquième vendredi de manifestations. Ce mouvement est une révolution contre le zaïm, ou plutôt contre le cadre du zaïm. Ce n’est donc pas la peine de nous en présenter un autre, fut-il, celui-là, en chair et en os et puisse-t-il s’exprimer devant le peuple, campé sur ses deux pieds. Si ce grand mouvement populaire est crucial et doit continuer, il faut penser à dépasser l’euphorie et à construire un mouvement citoyen d’encadrement du peuple pour contrer les manigances des Bouteflika. En effet, le gang mise sur l’essoufflement du mouvement et opère des manœuvres d’infiltration en créant des supposés interlocuteurs qui deviendront par la suite des porte-parole de ce mouvement populaire et qui ne seront que des agents au service du gang. On le voit dans certaines chaînes offshores appartenant à des oligarques qui n’ont pas du tout couvert la manifestation du 22 février et qui intriguent pour créer des personnages médiatiques afin de les vendre à l’opinion publique pour ensuite les inviter à des négociations dans un hôtel 5 étoiles en leur proposant différentes gratifications. Ainsi, on assiste en direct à une tentative de débauche et à des manœuvres machiavéliques du clan qui veut coûte que coûte enterrer ce mouvement populaire. Ces chaînes de télévision notamment privées se sont lancées dans des tentatives de récupération concoctées en haut lieu en fabriquant dans leurs laboratoires malsains des révolutionnaires de poche pour noyauter le mouvement. Or, je le répète, les deux seuls acteurs valables et légitimes dans l’équation de l’Algérie nouvelle sont le peuple et son armée.

Pour parer à tous ces risques, le peuple doit s’organiser en donnant naissance à un mouvement citoyen structuré et pyramidal dans toutes les communes, les villes et les wilayas de l’Algérie avec des représentants élus directement par lui au cours d’assemblées populaires. Un peuple qui a su manifester et dont les manifestations ont fait l’admiration de toute la planète a la capacité de s’organiser en initiant une organisation issue du peuple et qui servira ses intérêts, des personnes élues par le peuple au sein de comités de citoyens, dans une dynamique constituante qui permettra de refonder toutes les institutions de l’Algérie nouvelle. C’est ça l’agenda du peuple, car il faut se démarquer définitivement de l’agenda du gang, ne rien attendre de lui, ni lettre, ni rien du tout. Il faut rompre radicalement avec ce régime. Il faut se préparer dès maintenant à la nouvelle étape, ne pas perdre de temps sachant que le gang mise sur le pourrissement du mouvement. Il faut s’organiser, on ne peut pas miser uniquement sur les manifs du vendredi qui, bien que très utiles, ne suffiront pas à faire partir le régime. Face à l’illégitimité du gang des Bouteflika et consorts, il faut construire la légitimité populaire dont émaneront toutes les institutions futures. Avec cette feuille de route populaire, le peuple se dote de sa propre organisation qui disqualifiera toutes les manœuvres du gang et de toutes les forces occultes. En choisissant ses représentants, le peuple fermera la porte à tous les aventuriers. L’idée de nommer un représentant unique pour tout ce mouvement est une idée dangereuse, il faut s’inspirer des Novembristes qui ont donné naissance à un grand mouvement révolutionnaire qui n’était pas construit autour de l’image d’un chef, bien au contraire : un seul héros le peuple. Il est nécessaire de bannir à jamais la mentalité et la culture de l’homme providentiel, du messie, du zaïm qui nous ont ramenés à offrir des cadres ou des chevaux à un cadre. N’oublions pas que Bouteflika a été présenté comme l’homme providentiel et du consensus. Nous voyons où cela nous a menés. L’avant-garde qui encadrera le peuple doit être l’émanation de lui-même, un peuple qui regorge de compétences et de génie.

En résumé, le peuple algérien doit s’organiser quartier par quartier, commune par commune, ville par ville, wilaya par wilaya, dans un système pyramidal de bas en haut, d’une manière directe et transparente pour désigner ses représentants à main levée, qui seront des jeunes gens intègres et compétents à l’image de ce beau mouvement plein d’espérance jusqu’à construire des instances qui représenteront le peuple. La dynamique doit être populaire et non partisane. Le pouvoir doit venir du peuple et il doit désigner ses représentants et même les révoquer s’il le décide. Cela s’appelle la démocratie directe et les assemblées élues par le peuple donneront naissance à la deuxième République et à la nouvelle Algérie dont on rêvé nos martyrs. Ce sera l’agenda du peuple. Il faut faire attention à ce que ce mouvement inédit dans l’histoire de l’Algérie n’échoue. Il est tellement remarquable que s’il échouait, ce serait également inédit. Personne n’est tuteur du peuple et celui-ci ne doit compter que sur lui-même. Personne n’a fait sortir le peuple dans les rues, il est sorti de lui-même pour son honneur et sa dignité donc personne n’a de droit sur lui. C’est le peuple qui a libéré la parole, personne d’autre. Il ne faut pas seulement dégager le régime, il faut dégager tout ce qui s’y accroche. Tout est à reconstruire. Aujourd’hui, nous pouvons construire une démocratie dans un environnement délabré. Ce sera une première dans toute la région. Le monde regarde l’Algérie.

Dans tout ce que vous construirez et mettrez en place, vous honorerez la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour ce pays, la Mecque des Révolutionnaires, et vos chants résonneront dans l’éternité des Immortels.

Mohsen Abdelmoumen

Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour publication

 

 

   

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Source : Mohsen Abdelmoumen
https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/...

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