Algérie Résistance
Le Dr. Paul Craig Roberts nous
répond à propos du recours à la planche
à billets par le gouvernement algérien
Mohsen Abdelmoumen
Vendredi 22 septembre 2017
English version here Dans l’optique
d’éclairer le peuple algérien sur le
moyen proposé par le gouvernement
algérien pour « contrer » la crise
économique que vit l’Algérie et pour
lever toute ambiguïté sur l’utilisation
de la planche à billets, j’ai contacté
l’éminent économiste, le Dr. Paul Craig
Roberts qui était conseiller économique
du président Reagan et sous-secrétaire
du Trésor dans l’administration Reagan
au début des années1980, et qui s’est
fait connaître comme l’un des pères
fondateurs de la Reaganomics notamment
par sa contribution à la réforme de la
« Tax Act » de 1981. Le Premier ministre
algérien Ahmed Ouyahia a déclaré
récemment que l’Algérie allait recourir
à la planche à billets pour « pallier »
à la crise économique aigüe que vit
l‘Algérie suite à l’effondrement du prix
du baril de pétrole, n’hésitant pas à se
hasarder sur un sujet qu’il ne maîtrise
pas en donnant l’exemple des USA et du
Japon. J’ai donc sollicité à chaud et
rapidement l’avis du Dr. Roberts
concernant l’option de la planche à
billets. Le Dr. Roberts, qui sait de
quoi il parle, m’a avoué que bien qu’il
ne connaît pas l’économie de l’Algérie
« Malheureusement, je ne connais pas
l’économie algérienne et je ne peux pas
évaluer quel serait le résultat »,
m’explique : « Ainsi, la réponse à
votre question est que cela dépend d’un
certain nombre de facteurs ».
Le Dr. Roberts a
tenu à me dire que ce procédé a
effectivement été utilisé aux États
Unis. En effet, il m’a déclaré : « L’effet
de l’impression de l’argent semble
dépendre de ce qui est fait avec cet
argent et de la façon dont il entre dans
l’économie. Les États-Unis, par exemple,
ont imprimé une énorme somme d’argent au
cours des 10 dernières années. Au
lieu d’entrer dans l’économie de
consommation et d’augmenter les prix,
l’argent est entré dans des instruments
financiers, ce qui augmente les prix des
obligations et des stocks. Si un
pays a des ressources, il peut créer de
l’argent pour développer les ressources
et ne pas compter sur des prêts
étrangers. Si la monnaie du pays
est négociée à l’échelle internationale,
le pays risque de créer de l’argent, ce
qui entraînerait des marchés spéculant
contre la monnaie du pays et réduisant
sa valeur d’échange. Ce serait très
coûteux si le pays dépend des
importations ».
Déjà en comparant
« l’économie » algérienne totalement
dépendante des hydrocarbures et des
importations et qui ne produit rien,
avec les économies américaine et
japonaise, le Premier ministre Ouyahia
se trompe totalement. On pourrait même
dire qu’il commet un blasphème. Le
recours à la planche à billets risque
d’être une aventure périlleuse pour
l’Algérie car de l’avis même du Dr.
Roberts, les pays dépendant des
importations ne peuvent s’attendre qu’à
de gros problèmes. Le premier ministre
Ouyahia a donc choisi la solution de la
facilité et la planche à billets ne
constitue aucunement un moyen qui
règlera les problèmes économiques que
vit l’Algérie. Bien au contraire, cela
risque de couler le pays qui traverse
les pires moments de son histoire.
Mohsen
Abdelmoumen
Published in
English in American Herald Tribune: https://ahtribune.com/world/africa/1917-printing-money-algeria.html
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