Interview
Dr. Myriam Aït-Aoudia :
« Le président
Bouteflika n’est plus en état de
gouverner depuis de longues années »
Mohsen Abdelmoumen
Dr. Myriam
Aït-Aoudia. DR.
Lundi 12 mars 2019
English version here Mohsen
Abdelmoumen : Dans votre thèse très
intéressante et très importante à lire,
vous établissez un constat pertinent.
Sachant que les questions relatives à
l’expérience du multipartisme n’ont pas
été traitées sur le plan académique en
Algérie, pourquoi avez-vous ressenti la
nécessité de choisir ce thème pour votre
thèse ?
Dr. Myriam
Aït-Aoudia : L’expérience
démocratique algérienne entre 1988 et
1992 se déroule vingt ans avant ce qu’on
a appelé les « printemps arabes ».
L’Algérie est donc le premier pays de la
région à avoir connu une sortie d’un
régime autoritaire et l’installation
d’un régime démocratique. Cet épisode
s’est dramatiquement clôturé au
lendemain de l’arrêt des élections
législatives que le parti islamiste, le
FIS, avait remportées, puisqu’une
terrible guerre terroriste a endeuillé
le pays pendant une décennie.
Cette période est
fascinante car en très peu de temps,
l’Algérie connaît des changements
rapides et imprévisibles : la fin d’un
monopole politique instauré plus de
vingt-cinq ans plus tôt, la création de
nouveaux partis par de farouches
opposants au FLN, la victoire électorale
du parti islamiste – le Front Islamique
du Salut – à la première élection
pluraliste en 1990, la constitution
d’une presse libre, de nombreuses
mobilisations politiques dans l’espace
public, etc. Et bien sûr, des violences
politiques ponctuent ce processus, puis
le terrorisme s’installera ensuite
durablement.
Des chercheurs se
sont intéressés à cette période de
démocratisation, avant la guerre donc,
mais leur analyse n’était pas
satisfaisante parce qu’ils se
focalisaient sur deux questions :
D’abord, les causes
de la chute du régime autoritaire en
1988-89 et la réponse apportée
résidaient dans le déficit de légitimité
du FLN, déficit attesté par les
mouvements de protestation de l’automne
1988, mais ce raisonnement est
absolument tautologique.
Ensuite, la
deuxième question qui a retenu
l’attention des chercheurs est la cause
de la chute en janvier 1992 de la
démocratie nouvellement installée : ici,
la réponse est, selon les auteurs, soit
l’action des militaires qui n’ont jamais
cru à l’ouverture politique, soit
celle des islamistes qui ont toujours
été rétifs à la démocratie. C’est alors
une recherche en responsabilité
politique qui guide l’analyse, alors que
personne n’avait anticipé ou contrôlé
cet évènement.
Ces analyses posent
de nombreux problèmes car elles reposent
sur la connaissance de la fin de
l’histoire : elles sont donc
rétrospectives. À de rares exceptions
près, une réelle investigation empirique
est alors superflue puisque l’histoire
suit un cours inéluctable. Si donc on
croit connaître les causes de la
démocratisation ainsi que les raisons
nécessaires de son échec, on est conduit
à une vision sélective de ce qui s’est
déroulé durant cet épisode,
puisqu’il ne s’agit que de corroborer ce
que l’on croit savoir.
Cela n’a jamais été
ma perspective. Les science sociales ont
bien montré l’importance d’analyser ce
type de changement politique sans
préjuger de son issue et en suivant
pas-à-pas l’expérience des acteurs en
situation. C’est ce que j’ai fait en
menant une enquête empirique en
direction de tous les acteurs parties
prenantes du changement politique. J’ai
mené des entretiens avec des membres du
gouvernement, de l’état-major militaire,
du FLN, mais aussi des leaders du FIS,
et d’autres partis nouvellement créés
comme le RCD et le FFS ou des militants
de la société civile. J’ai également
dépouillé plusieurs organes de
presse, analysé tous les textes
juridiques qui encadrent la vie
politique ; et j’ai récupéré des
archives des partis, du FIS notamment,
et du FLN, mais aussi du ministère de
l’Intérieur. Il fallait donc mener une
enquête de grande ampleur : c’est à
cette condition que j’ai proposé une
autre histoire de cette période cruciale
de l’Algérie.
Votre livre « L’apprentissage
démocratique en Algérie (1988-1992) :
Apprentissages politiques et changement
de régime » s’inscrit, selon moi,
dans la continuité de la recherche que
vous avez entamée dans votre thèse.
D’après vous, l’Algérie était-elle
préparée à passer du système du parti
unique à celui du multipartisme ?
Personne ne s’y
était préparé car ce passage du régime
de parti unique au pluralisme partisan
était imprévisible et personne ne l’a
contrôlé. Je le montre dans la première
partie de mon livre. La démocratisation
est le résultat d’un processus qui
engage une multitude d’acteurs aux
intérêts, parcours et croyances
hétérogènes. Même la Constitution de
février 1989 n’explique pas en soi
l’abolition du monopole politique du
FLN. Sur le moment, rien ne prédit
encore la démocratisation.
Ne pensez-vous
pas que donner l’agrément à un parti se
référant au religieux, en l’occurrence à
l’islam, est une faute politique grave ?
Ceux qui ont donné un agrément à un
parti comme le FIS, lié à
l’internationale islamiste, n’ont-ils
pas programmé un chaos organisé pour
leurs propres intérêts ?
On se pose la
question après-coup, car la suite des
événements liés au FIS est dramatique.
Mais sur le moment, personne n’y
trouvait rien à redire. Cela m’a
moi-même surprise lorsque j’ai mené mon
enquête : la légalisation du FIS en
septembre 1989 n’a posé aucun problème.
Il était un acteur légitime du jeu
politique. Progressivement, il a été
critiqué. Des associations comme
d’autres partis dénonçaient
l’utilisation massive de la religion à
des fins politiques, mais aussi les
actions de violence de nombre de ses
militants. Les critiques se sont
intensifiées au lendemain de sa victoire
aux élections locales : beaucoup
jugeaient rétrograde, intolérante,
inquiétante et même violente la gestion
des collectivités locales par le FIS.
Mais il n’a jamais été envisagé de
dissoudre le parti, pas même à l’été
1991 lorsque certains de ses leaders les
plus emblématiques sont arrêtés suite à
la « grève » lancée par le FIS qui a
connu de nombreux débordements violents.
Après cet épisode, le calme revient à
Alger, des militants islamistes sont
libérés et sa nouvelle direction inspire
la confiance des institutions, y compris
celle de l’armée. Le FIS n’est pas
inquiété en tant que parti. On a du mal
à l’imaginer aujourd’hui, mais c’était
le cas.
Le FIS n’est-il
pas l’héritier idéologique et politique
du FLN postindépendance ?
Je ne le crois pas.
J’ai mené une enquête sur la naissance
du FIS. Ce parti a une histoire propre.
Il est le produit du rassemblement de
quatre principaux réseaux. Premièrement,
la participation en novembre 1982 à la
première action collective portant des
revendications à caractère explicitement
religieux – et dont les participants
sont identifiés comme islamistes. À
cette occasion ont été présentées des
« doléances » portant sur un retour à la
religion, une moralisation de la vie
publique, ou encore une dénonciation de
la mixité. Deuxièmement, les universités
ont constitué un lieu important de
rencontre et de socialisation politique
passant notamment par les mobilisations
pour la création de mosquées.
Troisièmement, l’épopée du MIA
(Mouvement islamique armé) – fondé en
1982 par Mustapha Bouyali et engagé dans
un affrontement violent contre «
l’État impie » – joue un rôle essentiel
dans la constitution des réseaux des
fondateurs du FIS, ici la prison
renforçant encore les liens et
l’engagement. Quatrièmement, leur
engagement passé dans diverses activités
de prosélytisme est également
crucial pour comprendre d’où vient ce
parti.
Vous avez
beaucoup travaillé sur le multipartisme.
Quand on voit la composante des partis
aujourd’hui, on remarque que leurs
dirigeants sont là depuis 20 ans et
qu’il n’y a aucun congrès. Ne
pensez-vous pas que les partis ont été
créés à l’image du régime avec un
Zaïm et sa cour ? La conception du
multipartisme n’est-elle pas biaisée en
Algérie ?
La conception du
multipartisme a en effet radicalement
changé en Algérie, pas tant sur la
démocratie interne des partis politiques
qui, vous avez raison, est faible, mais
plutôt sur les limites de ce que peut ou
ne peut pas faire un parti. Il est
désormais interdit de créer un parti sur
une base religieuse ou linguistique et
de recourir ou de promouvoir la
violence ; il est également interdit de
rejeter les valeurs démocratiques et les
libertés individuelles et collectives.
C’est un changement
considérable : en 1989, la loi sur les
partis ne contient pas de telles
dispositions et elle sera interprétée de
manière très large. C’est bien pour cela
que le FIS a été légalisé. Depuis la
reprise du processus électoral au milieu
des années 1990, le droit est destiné à
empêcher qu’une organisation comme le
FIS soit légalisée de nouveau. Le
pouvoir a tiré les leçons de
l’expérience de 1989-1992, c’est-à-dire
la légalisation d’un parti qui sera
ensuite dissout parce que finalement
jugé trop dangereux lorsqu’il est au
seuil du pouvoir. C’est fondamental. Il
est aujourd’hui imposé à tous les partis
le respect de valeurs démocratiques. Un
parti radical ne peut donc être accepté
comme acteur politique légitime. Après
l’arrêt des élections législatives
remportés par le FIS, après le
terrorisme islamiste, l’Algérie sait
qu’il est crucial d’anticiper ce genre
de risques politiques.
L’Algérie vit
depuis le 22 février 2019 d’importantes
mobilisations qui s’opposent au 5ème mandat
de Bouteflika. Cette situation est-elle
la même que celle d’Octobre 1988 qui
avait vu des mobilisations aboutir à la
fin du régime de parti unique ?
Il y a des
similarités et des différences avec les
mobilisations qui émergent à l’automne
1988.
D’abord, la
séquence qui s’ouvre avec les émeutes en
octobre 1988 et qui se ferme avec la
reconnaissance du pluralisme partisan au
printemps 1989 est une expérience
inédite dans le pays : tant par les
mobilisations que par l’ampleur des
réformes institutionnelles qui suivront.
Aujourd’hui, tous ont en tête cette
expérience car c’est un épisode
fondateur. Aujourd’hui donc, ceux qui se
mobilisent tentent de rééditer l’ampleur
du changement ; ceux qui sont au pouvoir
tentent de freiner les changements
politiques.
Ensuite, le point
de départ est tout à fait différent de
celui d’Octobre 1988 qui avait commencé
par des émeutes, donc une mobilisation
désorganisée, sans banderole, ni mot
d’ordre caractérisée par des actes de
violence contre des biens de la part des
émeutiers. Les émeutiers ont été
stigmatisés par le pouvoir qui les
traitait de « voyous » et ont été très
durement réprimés par l’armée. Il y a
des centaines de morts et de très
nombreux cas de torture. Le pouvoir ne
leur accordait aucun crédit politique.
Mais cela changera ensuite avec les
mobilisations de soutien aux émeutiers
de la part de groupes très hétérogènes :
des étudiants, des avocats, des
médecins, des militants islamistes, des
militants berbéristes, etc. Eux ne
seront ni stigmatisés, ni réprimés. Ils
parviendront à politiser la
protestation.
Aujourd’hui, il n’y
a pour l’instant ni émeute ni
répression. Ceux et celles qui se
mobilisent, c’est-à-dire des étudiants,
des familles, des avocats, etc. – ne
sont pas susceptibles d’être considérés
comme des « voyous » et ils portent des
revendications clairement politiques et
univoques : le retrait du président
Bouteflika de la vie politique.
L’expérience
d’octobre 1988 et de la démocratisation
qui a suivi constitue un précédent
crucial pour tous les acteurs
aujourd’hui.
Quelles sont les
perspectives ? Est-on aujourd’hui dans
un processus révolutionnaire ?
Des mobilisations
se transforment en révolution si leur
issue remet radicalement en cause
l’ordre politique.
S’agissant des événements actuels en
Algérie, on ne le sait pas encore,
puisque le pouvoir vient à peine de
réagir, le 3 mars, après deux semaines
de mobilisation.
Ici encore, on peut
comparer avec le bouleversement
politique qui a eu lieu il y a 30 ans.
Comme au lendemain des mobilisations
d’octobre 1988, le pouvoir adopte
aujourd’hui ce que le sociologue
français Michel Dobry appelle des
« solutions institutionnelles de sortie
de crise ». Le président, bien que
toujours hospitalisé en Suisse, confirme
sa candidature par la voix de son
directeur de campagne. Le mode d’action
est inédit puisqu’il s’agit d’une lettre
lue par un autre. En 1988 et 1989, le
président Chadli, bien que surpris par
les mobilisations et indécis quant aux
réponses à apporter, avait pris la
parole publiquement. L’absence de
Bouteflika confirme donc bien les
revendications des manifestants : il
n’est pas en état de gouverner. Il
reconnaît dans le même temps la
nécessité de « changer le système » et
assure qu’il écourtera son mandat. J’y
vois la grande confusion dans laquelle
se trouve le pouvoir politique : les
différents cercles dirigeants ont été
pris de court et tentent de gagner du
temps.
Pour l’instant
donc, rien de laisse entrevoir une
modification profonde du régime, mais
l’histoire nous l’a appris, les
bouleversements politiques sont
imprévisibles.
La prochaine
échéance fondamentale est le 13 mars, le
jour où le Conseil constitutionnel doit
présenter la liste officielle des
candidats retenus. Le succès immense de
la mobilisation du 8 mars peut faire
bouger les lignes. Des millions
d’Algériens ont manifesté pacifiquement
dans les rues de nombreuses villes du
pays. Beaucoup de femmes, de jeunes, de
familles se sont retrouvés pour dire,
avec calme, humour et détermination,
qu’ils refusaient non pas seulement la
candidature du président Bouteflika,
très malade et hospitalisé en Suisse,
mais également tout le « système. Tous
les observateurs nationaux et
internationaux ont salué l’ampleur des
manifestations et leur caractère
pacifique. Le pouvoir algérien a donc
aujourd’hui une dernière possibilité de
renoncer à présenter Bouteflika et il
peut tirer les leçons de l’expérience
démocratique de la fin des années 1980.
La situation
algérienne est-elle un laboratoire de ce
qui se passe dans la région ?
C’est indéniable et
ça l’est depuis 30 ans pour plusieurs
raisons.
L’Algérie a d’abord
été un modèle pour la région en 1989,
car c’était le premier pays arabe qui
instaurait un véritable régime
démocratique : les libertés d’expression
et d’association étaient respectées, les
mobilisations des plus farouches
opposants au régime du FLN, comme les
islamistes du Front islamique du salut
(FIS) ou les militants berbéristes et
des droits de l’homme du Rassemblement
pour la culture et la démocratie (RCD)
et du Front des forces socialistes (FFS)
n’étaient pas entravées par le pouvoir.
De modèle, elle est
devenue contre-modèle après l’annulation
en janvier 1992 des élections
législatives remportées par le FIS, et
après l’émergence et le développement
d’un terrorisme à grande échelle en
Algérie. La question alors posée était :
peut-on ou pas intégrer au jeu politique
un parti islamiste radical ? Autrement
dit, l’islamisme radical met-il en
danger le régime démocratique ? Le débat
autour de l’annulation des élections
législatives et ses conséquences a
montré un clivage fondamental entre deux
positions. Pour certains, l’interruption
des élections de décembre 1991, suivies
de la dissolution du FIS, a constitué
l’erreur initiale qui a plongé le pays
dans le chaos. Privés de leur victoire
électorale et réprimés par l’armée, les
islamistes se sont radicalisés. La
violence des groupes islamistes armés
est ici considérée comme une
« réaction » à cette injustice
originelle. Pour d’autres, l’analyse est
complètement différente : le FIS,
organisation déjà violente et
intolérante, a utilisé le prétexte de
l’arrêt des élections pour exercer sa
terreur à grande échelle. C’est une
terreur qu’elle aurait exercée
légalement si elle avait assumé le
pouvoir en 1992. On en trouve la preuve
dans le discours subversif et les actes
violents du FIS après leur victoire au
niveau local en juin 1990, amplifiés et
systématisés lorsque le FIS est devenu
clandestin. La vague terroriste qu’a
connue le pays dans les années 90 a
fourni une preuve irréfutable du
caractère criminel du FIS et de son
incompatibilité fondamentale avec le
pluralisme politique. Dans tous les cas,
le souvenir de cette guerre civile qui a
suivi l’arrêt des élections législatives
est resté particulièrement marquant. Et
les acteurs des « printemps arabes » de
2011 ont évidemment à l’esprit cet
épisode algérien dans la mesure où il
constitue le premier cas de
démocratisation dans la région, le
premier échec d’une démocratisation, et
la première vague terroriste à grande
échelle.
Le cas algérien
permet de mettre au jour deux
conceptions du pluralisme démocratique :
une démocratie fondée sur un respect
absolu du choix populaire, quel qu’il
soit (y compris l’accès au pouvoir d’un
parti islamiste radical), contre
une démocratie fondée sur la garantie
absolue du respect des droits
fondamentaux individuels et collectifs
par le gagnant (ici l’islamisme radical
est considéré comme une menace pour la
démocratie et tous les partis doivent
donc respecter des valeurs libérales
communes au-delà de leurs clivages
politiques).
Cette problématique
concerne aujourd’hui l’ensemble des pays
de la région.
En Algérie, on
s’apprête à reconduire le président
malade pour un 5e mandat dans
les présidentielles d’avril prochain.
Si, avant, la figure du Zaïm
était vivante, aujourd’hui on vénère un
portrait. D’après vous, comment en
est-on arrivé là ?
Vous avez raison.
Il faut revenir encore dans le passé. En
2011, l’Algérie n’a pas pris part aux
révolutions arabes. Les
«révolutions arabes», comme nous
l’entendions souvent à l’époque des
milieux politiques et de la société
civile, constituaient moins une occasion
de se libérer des dictateurs que de
menacer la paix et la sécurité,
difficiles à imposer depuis le début des
années 2000. Le scénario d’une
démocratisation précipitée qui porte au
pouvoir un parti islamiste radical est
inquiétant, tout comme le terrorisme.
Les autorités y ont également recours
pour rappeler aux gens les dangers d’une
contestation généralisée du régime. Mais
en 2011-2012, le président Bouteflika
n’était pas malade et la stabilité était
alors préférable à la protestation. La
figure du président incarnait à la fois
la légitimité révolutionnaire, la
légitimité de la rente pétrolière
redistribuée, et la légitimité d’avoir
mis fin au terrorisme. Ce qui explique
probablement le soutien du peuple à son
président à l’époque. Aujourd’hui, ce
n’est plus cas, semble-t-il. Le
président Bouteflika n’est plus en état
de gouverner depuis de longues années.
Les Algériens n’ont pas oublié la
décennie noire, mais ils revendiquent un
changement politique réel. La première
expérience démocratique et le terrorisme
sont toujours dans les mémoires, et il
s’agit de parvenir à une nouvelle
démocratisation, en écartant le danger
que constituerait un radicalisme
islamiste et en se s’éloignant d’un
« système » jugé responsable du blocage
du pays.
Interview
réalisée par Mohsen Abdelmoumen
Qui est le Dr.
Myriam Aït-Aoudia ?
Le Dr. Aït-Aoudia
est une enseignante-chercheuse
algérienne. Elle est maitre de
conférences en science politique à
Sciences Po Bordeaux, spécialiste des
partis politiques et du militantisme en
Algérie. Ses domaines de spécialisation
sont : Sociologie des partis politiques
et du militantisme, Sociologie du droit,
Démocraties et autoritarismes, Islamisme
politique, Vie politique en Algérie.
Elle est co-responsable du groupe de
l’AFSP « Démocraties et autoritarismes »
(2019-2023), et responsable du master
Gestion des risques dans les pays du Sud
(GRPS).
Elle a obtenu son
Doctorat de science politique à
Université Paris 1, Panthéon Sorbonne.
Elle est l’auteur
de
L’expérience démocratique en Algérie
(1988-1992).
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication le 12 février
2019
Le sommaire de Mohsen Abdelmoumen
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