Algérie Résistance
John Stauber : « le système qui choisit
et élit le président américain est une
farce »
Mohsen Abdelmoumen
John Stauber. Credit Cecilia
Nguyen.
Lundi 6 juin 2016
English version here:https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2016/06/04/john-stauber-the-system-that-chooses-and-elects-the-american-president-is-a-farce/
Mohsen Abdelmoumen :
Dans votre livre cosigné avec Sheldon
Rampton «L’industrie du mensonge :
Relations publiques, lobbying et
démocratie», vous faites un constat
sans concession sur le lobbying et la
démocratie. Selon vous, peut-on évoquer
une démocratie avec une hégémonie des
lobbies ? Ne pensez-vous pas qu’il
s’agit plutôt d’une ploutocratie ?
John Stauber : Ce
livre, mon premier des six pour le
Centre des Medias et de la Démocratie,
est un véritable tour de force. Il
décrit comment la propagande moderne est
conduite aux États-Unis par des
professionnels des relations publiques
dont le travail est de protéger de la
démocratie la richesse des puissants et
de leurs entreprises.
Les États-Unis sont en effet une
oligarchie, une ploutocratie, et la
situation est bien pire aujourd’hui que
lorsque j’ai écrit mon livre en 1995.
Les super-riches dont les intérêts sont
liés à Wall Street, aux sociétés
mondiales et à ce qu’Eisenhower a appelé
le complexe militaro-industriel,
possèdent et contrôlent à la fois les
Partis Républicain et Démocrate et leurs
candidats. Ce monopole partagé empêche
tout parti anti-oligarchie d’émerger
efficacement pour les concurrencer, en
raison de leurs lois truquées au niveau
de l’État pour l’établissement et le
financement des partis politiques
nationaux.
Les plus riches versent des milliards
dans les deux principaux partis, leurs
candidats et le processus électoral,
donc si vous n’êtes pas un millionnaire
vous-même ou soutenez clairement les
politiques des gens riches, vous avez
très peu de chances de succès ou même
d’être entendu politiquement aux
États-Unis. Les grands médias se
taillent la part du lion en recevant cet
argent pour vendre les annonces
télévisées que les candidats et les
groupes d’intérêt particuliers
dirigent ; ils ne sont pas intéressés
pour critiquer ou réformer un processus
lucratif qui remplit leurs propres
coffres de sociétés. C’est un drôle de
système, une fraude totale sur la
démocratie, maquillé de façon à
ressembler à la démocratie.
Selon vous, l’élection
présidentielle américaine n’est-elle pas
une farce quand on sait que la candidate
partie favorite dès le départ est
soutenue par Wall Street, les Néo-cons,
les industriels, l’AIPAC, etc. ?
En effet, le système qui choisit et
élit le président américain est une
farce, achetée et payée par les riches
et les intérêts que vous mentionnez.
C’est pourquoi, même dans une année
d’élections aussi controversées que
celles-ci, la plupart des Américains ne
voteront pas. La majorité des Américains
ont perdu la foi dans ce qui est devenu
une mascarade qui trahit leurs intérêts.
La montée à la fois du populisme
progressiste via Bernie Sanders et du
fascisme nativiste via Trump et sa prise
de contrôle des Républicains, crie haut
et fort à quel point le système
politique des USA est devenu répugnant,
corrompu et tout simplement bizarre. Il
y a une grande frustration, une colère
contre la classe politique, et beaucoup
d’électeurs blancs en particulier sont
prêts à faire un vote nihiliste pour un
raciste, misogyne, narcissique, qui a
hérité sa richesse et gagné sa notoriété
comme star de la téléréalité.
L’élection à la présidence
d’une militariste comme Hillary Clinton
ne constitue-t-elle pas une menace pour
le monde ?
L’élection que ce soit de Clinton ou
de Trump menace le monde simplement en
raison de la domination de l’empire
américain et de leur engagement envers
lui. Hillary est une militariste
éprouvée, c’est pourquoi tant de
néoconservateurs du Parti républicain,
qui ont mené ce que j’appelle la
campagne des Armes de Tromperie Massive
en mentant à l’Amérique au sujet de
l’attaque contre l’Irak, l’ont choisie
elle plutôt que Trump. Ils savent
qu’elle financera entièrement et étendra
l’empire américain à n’importe quel prix
pour les contribuables américains et les
peuples du monde qui souffrent sous le
militarisme américain. Hillary a joué un
rôle important dans la campagne de
propagande de l’Irak menée par Bush,
Cheney et les néoconservateurs. Avant de
la nommer Secrétaire d’État, Obama a
indiqué clairement qu’il n’enquêterait
pas ou ne tiendrait personne responsable
de ce grand désastre bipartite aggravé.
Ceux qui ont écrit le
scénario de cette élection
présidentielle ne se sont-ils pas
inspirés de l’élection française de
2002, avec Jean-Marie Le Pen et Jacques
Chirac, tous deux issus du même système,
où l’on a vu la victoire écrasante de
Chirac ? Allons-nous assister à la
victoire écrasante de Clinton contre
Trump ?
Je ne pense pas que les nationalistes
qui contrôlent les deux partis de
l’oligarchie des USA sont à la recherche
d’une inspiration venant de l’étranger.
Ils sont partisans de l’exceptionnalisme
et de l’empire américain, et écrivent
leur propre scénario, tout comme les
néoconservateurs l’ont fait avec leur
Projet pour le Nouveau Siècle américain.
L’ascension de Trump dans le Parti
Républicain est un phénomène
consternant, parce qu’il a vaincu quinze
autres candidats et la totalité de la
classe politique du GOP pour s’emparer
du parti pour lui-même et ses électeurs
de base réactionnaires et enragés. Aucun
membre des partis ou les médias n’ont
donné la moindre chance à Trump de
remporter l’investiture, mais il l’a
fait tout en brisant toutes les règles
qui existent dans la politique
américaine, sauf une : avoir beaucoup
d’argent. Il est très possible que
l’attitude suffisante des Démocrates et
des grands médias vont se retourner
contre eux-mêmes et que Clinton qui,
comme Trump, est détestée par une
majorité d’électeurs, perdra face à lui.
C’est certainement possible cette année,
Trump ayant déjà accompli l’impossible.
La victoire de Clinton à
élection présidentielle ne sera-t-elle
pas la victoire de l’oligarchie, un
sacre de la ploutocratie par des outils
démocratiques ?
L’oligarchie est déjà couronnée et
déjà fermement dans le contrôle. Si
Trump gagne, ils s’en accommoderont à
contrecœur, aussi ignorant, narcissique
et choquant ils le trouvent. Mais une
grande partie de l’oligarchie
républicaine, comme les
néoconservateurs, les frères Koch et la
famille Bush, ont indiqué qu’ils
préfèrent Hillary. En substance,
l’oligarchie gagne, peu importe quel
parti occupe le poste, parce que les
super riches possèdent les deux partis.
Tel est le génie du système à deux
partis factices, c’est vraiment un parti
d’oligarchie avec deux ailes, et tant
l’aile démocrate que l’aile républicaine
soutient l’empire militaire et
l’expansion du pouvoir des entreprises.
Bernie Sanders n’est-il pas
juste le lièvre d’Hillary Clinton ?
J’ai dit depuis qu’il s’est annoncé
comme Démocrate que ceci est un film que
nous avons vu de nombreuses fois avant,
où un Jesse Jackson, ou un Jerry Brown,
ou un Howard Dean, provoquent la base
libérale, empruntent la rhétorique du
changement révolutionnaire, créent une
dynamique populiste de gauche, puis
capitulent pour embrasser le principal
gagnant démocrate lors de leur congrès
en faisant appel aux partisans de faire
de même. Peut-être Bernie Sanders, s’il
avait compris un an plus tôt le degré
d’effervescence et le support qu’il
générerait, aurait-il fait les choses
différemment. Mais finalement, il se
révèlera un berger pour les Démocrates,
un joueur de flûte rassemblant les
moutons gauchistes perdus, et ce devrait
être particulièrement facile cette
année, avec Trump comme candidat
républicain contré par tout le monde,
des Koch aux néocons en passant par la
famille Bush. Mais oui, bientôt le
mouvement Feel The Bern (ndlr :
slogan pro Sanders) va se transformer en
une coalition antifasciste N’importe Qui
Sauf Trump.
On assiste à un débat très
médiocre dont le seul enjeu semble être
le remplacement d’un président noir par
une femme. N’est-ce pas une manipulation
de plus ?
Vous êtes plutôt certain qu’Hillary
suivra Obama, et bien que ce soit un bon
pari, l’ascension bizarre et sans
précédent de Donald Trump pourrait
surprendre tout le monde et le faire
atterrir à la Maison Blanche. Obama a
réussi parce qu’il était anti-Bush et
qu’il n’était pas au Sénat lorsque
Clinton a fait son vote néfaste pour
aider Bush à attaquer l’Irak. Cela lui a
procuré son plus grand avantage
électoral, lui permettant de faire
campagne comme ayant été opposé à la
guerre en Irak. Le fait qu’il
était Afro-Américain a inspiré beaucoup
de ceux qui étaient, comme moi, très
heureux de voir que quelqu’un d’autre
qu’un riche homme blanc pouvait vraiment
être élu président. Toutefois, Obama
s’est avéré être une fraude massive et
une déception. Même avant sa prestation
de serment, il a clairement indiqué
qu’il n’y aurait pas d’enquête sur la
propagande et les mensonges qui ont
conduit l’Amérique à attaquer l’Irak.
Biden, Kerry et Clinton, les acteurs-clé
de son administration, ont aidé à mener
l’Amérique dans la guerre. Blâmez les
néocons pour cela, mais blâmez aussi ces
Démocrates.
Clinton va certainement faire
fructifier en millions de votes le fait
d’être la première femme présidente, et
elle courra contre un misogyne. Mais
encore une fois, la plupart des
Américains ne votent même pas, et ceux
qui le font votent contre le candidat
qu’ils détestent le plus. Donc, tous les
paris sont ouverts à ce stade précoce
pour déterminer si un président noir va
maintenant céder la place à la première
femme présidente de l’Amérique, ou si
Trump sera la première star milliardaire
de la TV élue président de l’Amérique.
En tant qu’écrivain et
journaliste progressiste, quelle est la
raison, selon vous, de l’impuissance du
mouvement progressiste aux États-Unis et
dans le monde ?
Ici, aux États-Unis, le mouvement
progressiste n’a jamais été en mesure de
voir que le Parti Démocrate est
l’ennemi, le grand coopteur et le
destructeur du changement fondamental.
Bernie Sanders dit qu’il se bat pour
l’âme du parti Démocrate, mais celui-ci
n’a pas d’âme, il l’a vendue aux
super-riches il y a longtemps. Bill et
Hillary Clinton ont mis le dernier clou
dans ce qu’il restait de progressiste
lorsque dans les années 1980, eux et
leur Democratic Leadership Council
pro-entreprise ont fait de leur parti un
modèle de Républicanisme, s’ouvrant aux
dons d’entreprises, servant les intérêts
des entreprises de manière flagrante, ce
qui rend presque impossible pour un
candidat comme Sanders de battre un
système truqué et de gagner
l’investiture démocrate.
J’ai écrit un article pour
Counterpunch en mars 2013, <http://www.counterpunch.org/2013/03/15/the-progressive-movement-is-a-pr-front-for-rich-democrats/>
expliquant comment, après l’échec d’Al
Gore en 2000, un groupe de super-riches
démocrates appelés l’Alliance de la
Démocratie ont surgi pour financer une
sorte de groupes libéraux, des lobbies
et des think tanks, que les Républicains
avaient mis au point au cours des deux
décennies précédentes. Le partisan
d’Hillary, George Soros, et d’autres
dans l’Alliance de la Démocratie,
incluant certains grands syndicats, ont
versé de l’argent dans ces organisations
et ils ont collaboré avec les lobbyistes
libéraux dans le DC (District of
Columbia) autant qu’avec la nouvelle
force en ligne, les « netroots »
(ndlr : réseaux de militantisme
sur le net), pour les Démocrates, MoveOn.
MoveOn a joué un rôle crucial dans la
transformation du mouvement anti-guerre
qui a surgi pendant les années Bush en
un mouvement pour élire les démocrates
en 2006-2008, en cooptant complètement
cette énergie et en quittant le
mouvement de paix américain impuissant
et hors de propos aujourd’hui.
Le mouvement progressiste
professionnel est désormais aux mains
des oligarques libéraux. Ses dirigeants
sont doués, jeunes et bien récompensés
et il n’y a absolument aucun réel désir
de faire autre chose que de faire
adhérer les couches de base
progressistes au choix des Démocrates
plutôt que des Républicains tous les
deux ans. Le mouvement Feel The
Berne montre que si Bernie Sanders
avait eu le courage de rompre avec les
Démocrates et de former un nouveau parti
ou de poser sa candidature comme un
Vert, 2016 est une année rare où il
aurait pu obtenir un grand succès. Au
lieu de cela, lui et le reste de ces
professionnels progressistes restent au
sein du Parti Démocrate, pensant qu’un
jour ils le contrôleront. C’est une
illusion et un manque de vision, mais
leurs propres récompenses et les
salaires sont agréables, et ils vivent
dans leur propre chambre d’écho de la
propagande libérale venant de The
Nation jusqu’au New York Times
qui renforce leur incapacité à faire
face à l’oligarchie sous prétexte d’être
réaliste.
Vous appelez à une révolution
non violente. Pensez-vous que l’on
puisse vaincre le grand capital, les
Néo-cons, le complexe
militaro-industriel, avec une révolution
pacifique ?
Rien ne plairait davantage à
l’establishment américain ou ne mènerait
plus rapidement à un État policier
complet soutenu par une majorité
d’Américains, qu’une sorte de violence
politique de l’aile gauche. Nous avons
vu dans les années 1960 et 1970 comment
le FBI sous Nixon et Hoover ont
encouragé des manifestations violentes,
parsemées de provocateurs qui ont
infiltré les anti-guerres, les Black
Power et d’autres mouvements avec des
milliers d’informateurs payés par le
FBI, et qui les ont détruits. La Gauche
américaine n’a jamais récupéré et ce qui
a été appelé la Nouvelle Gauche est
mort. Les Américains sont facilement
effrayés et rapides à renoncer aux
libertés s’il semble que des extrémistes
armés menacent leur sécurité. Toute
personne prônant la révolution violente
pour les États-Unis est un fou ou pire.
Vos écrits appellent à un
réveil contre les lobbies et les autres
forces de domination capitaliste et
impérialiste, et on remarque une
dérision et un désespoir qui font appel
à un monde meilleur où tous les espoirs
seraient permis. Comment expliquez-vous
cette dialectique gramscienne ?
Je ne suis pas quelqu’un d’optimiste,
je ne crois pas que la révolution est
probable, ni qu’une révolution pourrait
nécessairement produire et soutenir
quelque chose de mieux. L’humanité est
profondément imparfaite,
autodestructrice, et semble condamnée
dans ce siècle par l’avidité de
s’empoisonner elle-même et de détruire
la biosphère de la Terre avec son amour
pour le consumérisme, avec les toxines
et les déchets qui en résultent. Les
peuples montrent partout leur volonté de
suivre des leaders nationalistes ou
religieux dans des guerres horribles
avec des résultats catastrophiques. La
probabilité d’une guerre nucléaire reste
élevée et c’est un grand miracle qu’il
n’y ait pas eu d’attaque nucléaire
depuis Nagasaki, mais l’accès aux armes
de destruction massive continue à
s’étendre. Sous Obama, les États-Unis et
l’OTAN ont poursuivi une Nouvelle Guerre
Froide contre la Russie et la Chine qui
est incroyablement dangereuse.
Des peuples typiques peuvent-ils
s’organiser ensemble à partir de zéro
dans le monde entier pour créer et
soutenir une société révolutionnaire qui
soit juste, démocratique et paisible,
étant donné le contrôle que le
capitalisme d’entreprise a sur nos vies,
nos esprits et les gouvernements ? Nous
sommes complètement enveloppés par le
système de propagande d’entreprise à
partir du moment de notre naissance, et
il permet à l’oligarchie de contrôler
nos esprits et nos vies du berceau à la
tombe, de façon continue et invisible,
via le marketing, la publicité et les
relations publiques, renforcées par les
médias d’information. Rares sont ceux
qui sont en mesure d’admettre et de voir
ce qui est la raison pour laquelle j’ai
organisé PRWatch et CMD en
1993, et j’ai été co-auteur de mes six
livres.
Le mot « mensonge » revient
souvent dans vos écrits. Pensez-vous que
les Etats-Unis survivront à leurs
mensonges, comme celui de la guerre en
Irak ?
Le journaliste de la Guerre Froide
Izzy Stone a déclaré « Tous les
gouvernements sont dirigés par des
menteurs, rien de ce qu’ils disent ne
doit être cru ». C’est également vrai du
gouvernement d’entreprise, les quelques
centaines de sociétés mondiales qui
dominent l’économie globale et imposent
leur volonté à et au travers des
gouvernements du monde. Les États-Unis
sont très habiles à ne pas admettre et
beaucoup moins encore à faire face à
leurs mensonges. Le mythe de
l’exceptionnalisme américain est
embrassé et promu par l’oligarchie
bipartite et les médias, et nous voyons
qu’il n’y a pas d’examen réel des crimes
horribles et des bourdes du
gouvernement, de la guerre génocidaire
menée au Vietnam à l’attaque illégale et
dévastatrice de l’Irak qui a conduit à
ISIS, jusqu’à l’échec économique massif
de 2008 où personne n’a été tenu
responsable et les problèmes
fondamentaux jamais réparés. Donc, à la
fois à court terme et certainement à
plus long terme, ces mensonges et
aveuglements minent et détruisent le
tissu de la société américaine. La
montée du Trumpisme est pour beaucoup un
résultat des déceptions qui ont été
imposées aux Américains, mais c’est une
réponse réactionnaire et destructrice,
bien sûr, qui est de nouveau basée sur
ce mythe de l’exceptionnalisme et qui
vise encore à rendre l’Amérique
« grande ».
Vous êtes le fondateur du
Centre pour les Médias et la Démocratie.
Quel est le rôle de ce Centre ?
J’ai fondé CMD en 1993 pour publier
mon magazine d’information PRWatch
révélant comment le business des
relations publiques contrecarre la
démocratie et maintient le pouvoir et le
contrôle des riches et de leurs
sociétés. Je voulais aussi montrer
comment les gouvernements occidentaux
utilisent les relations publiques pour
contrôler leurs citoyens et comment les
grands médias sont une chambre d’écho
pour la propagande d’entreprise et du
gouvernement. J‘ai dirigé CMD jusqu’en
2009, puis je me suis retiré, sentant
que j’avais accomplis ma mission du
mieux que je le pouvais après avoir été
co-auteur de six livres via le Centre.
Je poursuis des intérêts plus personnels
que j’ai négligés pendant des années
comme activiste et comme auteur. Je
n’écris plus de livres ou dirige une
organisation, et j’en suis heureux. CMD
continue sous une nouvelle direction,
mais il est devenu un peu comme d’autres
groupes de réflexion progressistes des
États-Unis, une partie de la chambre
d’écho libérale du Parti démocrate. Il a
fait un travail important depuis mon
départ pour affronter et exposer ALEC,
une brillante opération de l’aile droite
qui permet aux sociétés de préparer et
d’écrire des lois au niveau de l’État
aux États-Unis. L’adresse web de CMD est
www.PRWatch.org
Interview réalisée par Mohsen
Abdelmoumen
Qui est John Stauber ?
Après deux décennies d’activisme
indépendant, John Stauber a fondé et
dirigé le Centre pour les Médias et la
Démocratie (CMD) et son magazine PR
Watch en 1993. Il a pris sa
retraite de CMD en 2009. Il est le
co-auteur de six livres sur l’industrie
de la propagande dont trois best-sellers
: Toxic Sludge Is Good For You!
(1995), (édition française : Sheldon Rampton
et John Stauber, L’Industrie du
mensonge. Relations publiques, lobbying
& démocratie, Marseille, Éditions
Agone, coll. « Eléments », 2012) ;
Trust Us We’re Experts ! (2001) et
Weapons of Mass Deception (2003),
(édition française: Une arme de
persuasion massive ; de la propagande
dans la guerre de bush en Irak,
Editions Pré Aux Clercs, coll. « Romans
Essais Documents », 2004).
Published in English in American
Herald Tribune, June 3, 2016:http://ahtribune.com/us/2016-election/951-john-stauber.html
In French in Oximity:https://www.oximity.com/article/John-Stauber-le-syst%C3%A8me-qui-chois-1
Reçu de l'auteur pour
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