Algérie Résistance
L’Algérie entre vacance du pouvoir,
diversions et oppression
Mohsen Abdelmoumen
Saïd
Bouteflika et son prête-nom Ali Haddad.
DR.
Mardi 5 juillet 2016
Jour après jour, le régime agonisant
des Bouteflika montre un visage de plus
en plus hideux, plongeant la gestion de
l’État dans une régression vertigineuse
qui touche à la liberté d’expression et
qui montre à quel point ce pouvoir
obsolète est ridicule et faible en
incarcérant des journalistes et une
directrice du ministère de la Culture en
plein mois de Ramadan. Les voyous qui
entourent la chaise roulante
présidentielle n’ont plus aucun
scrupule, fomentant des complots ici et
là et créant des diversions telles que
l’affaire de la ministre de l’Éducation,
Nouria Benghabrit, qui s’est vu offrir
une tribune dans un journal de Fafa,
Le Monde, qui a sacralisé la
ministre en tant que championne de la
modernité.
On a ainsi vu les pro et les
anti-Benghabrit monter au créneau et se
mobiliser, qui pour la défendre, qui
pour la vilipender. Ensuite, il y a eu
l’affaire El Khabar, une
affaire purement commerciale, dans
laquelle le clan de Saïd Bouteflika
s’est activé à créer une autre diversion
en repassant le même disque, à savoir
qui est avec ou contre Issad Rebrab,
alors que l’enjeu n’est ni plus ni moins
que le massacre d’un titre à grand
tirage en envoyant des journalistes au
chômage, comme ce fut le cas avec
d’autres journaux qui ont été fermés par
les bons soins de Saïd. Vient ensuite
l’affaire El Watan qui nous
convainc, si nous ne le savions pas
encore, de la sottise d’un roi
complètement nu et de ses janissaires au
bout du rouleau, osant faire encercler
le siège du journal en croyant empêcher
sa parution dans le but de casser ce
titre francophone au lectorat important.
Comment lire ces pratiques auxquelles se
livre le régime de Bouteflika sinon de
la manière suivante : la presse
algérienne, en subissant les assauts des
oligarques mafieux et des gangsters qui
dirigent illégitimement l’Algérie, sont
les dommages collatéraux d’une guerre de
succession qui ne se produit pas
seulement entre clans rivaux, mais au
sein même du clan présidentiel.
La corporation de la presse est
parasitée par différentes sectes
peuplées de progressistes, d’islamistes,
de francophones, d’arabophones qui
chantent tous leur propre chanson. Les
intrigues des salonnards
« je-sais-tout » algérois doivent
cesser. Il est impératif pour la presse
de s’émanciper de la guerre des clans et
du pouvoir. C’est pour cette raison que
chaque fois qu’un journaliste est
emprisonné, la presse se solidarise ou
bien fait de la solidarité sélective
selon ses orientations. On a vu naître
des Anis Ramani and Co, des monstres qui
font dans l’excès de zèle et qui ont
inauguré une presse poubelle qui
n’investigue pas, qui n’interviewe pas,
et qui calomnie selon les ordres du
suzerain du moment. Un travail doit être
fait pour affranchir la presse et toute
la société de la prison dans laquelle le
règne de Bouteflika et son clan les ont
mis. Quant à moi, je soutiens sans
distinction tous les journalistes, tous
les citoyens et toutes les voix qui
n’ont pas accepté l’ordre établi et qui
en sont punis. Ce pouvoir offshore a
décidé de fermer 50 chaînes offshores
dans lesquelles des ministres
pavoisaient régulièrement. Pourquoi les
avoir laissées champignonner pour les
fermer ensuite ? Vous n’avez pas pu
réguler le prix de la patate et de la
sardine, et vous voulez réguler le
secteur audiovisuel où tout le monde a
goinfré ? Des chaînes de télévision ont
été créées par le pouvoir pendant le
printemps arabe. C’est à ce moment-là,
quand le pouvoir était en état de
faiblesse, que toutes les télévisions
auraient du demander d’être de droit
algérien, mais elles ont accepté la
feuille de route du régime en restant
des médias offshores. Ce même pouvoir
les a utilisées dans les années 2011 et
n’était intéressé par rien d’autre que
de paraître garant de la liberté de la
presse auprès des partenaires étrangers.
Chacun sait que le régime de Bouteflika
n’a jamais apporté la moindre plus value
en matière de liberté d’expression ou de
libertés démocratiques, et nous vivons
un recul faramineux par rapport à la
Constitution de 1989. À présent que la
vague du printemps arabe a été surmontée
et que l’utilité de ces chaînes n’a plus
lieu d’être, le clan de Saïd Bouteflika
frappe comme un taureau furieux sur ces
médias, et n’épargne personne, que ce
soient les syndicalistes, les simples
citoyens, les internautes, les généraux
ou les officiers de l’armée. Personne
n’échappe à la dérive autoritaire du
clan présidentiel. Ils veulent placer
leur pion et ne peuvent le faire qu’en
frappant leurs ennemis politiques en les
accusant de tous les maux et en muselant
toute la société.
Subterfuges et ruses sont les
caractéristiques de ce régime sénile, à
l’image de ceux qui sont au pouvoir. Les
Tliba, Saïdani, Haddad, et autres
énergumènes sont les symboles de cette
période cruciale que vit l’Algérie. Ces
voyous en col blanc n’ont aucun respect
pour quoi que ce soit, aucun scrupule,
comme on l’a vu de la part de Khelil et
des pilleurs du type Ghoul, Bouchouareb
et autres animaux domestiques de ce
régime pourri qui n’ont jamais été
inquiétés ni par la justice ni en étant
encerclés chez eux, alors que ce sont
eux qui devraient être cernés et
emprisonnés. Mais patience, cela se fera
tôt ou tard. Ce n’est pas avec des mini
remaniements et des liftings répétitifs
du gouvernement que le régime gangrené
va s’en sortir. Bien au contraire, il
s’enfonce et les signes d’un règlement
par un soulèvement populaire sont venus
d’Annaba il y a quelques jours. On n’a
pas arrêté de placer chacun devant ses
responsabilités et notamment l’ANP pour
qu’elle bloque le processus meurtrier
que vit l’Algérie sous la direction de
Saïd Bouteflika et des gangsters qui
l’entourent, de dire que l’armée doit
être l’arbitre d’une nouvelle période de
transition qui mènera l’Algérie à une
deuxième République, ce qui se fera de
gré ou de force. À Saïd, je répète que
ça ne sert à rien de vouloir gagner du
temps, 2019 est très loin. Maintenant
que la lutte est au sein de l’armée
elle-même, ce qu’avait déclaré le
général Benhadid prend toute sa mesure.
Benhadid est incarcéré injustement
depuis des mois sans inculpation pour
avoir averti le peuple algérien sur les
dérives des mafieux comme Saïd qui est
un véritable malade mental et qui le
confirme chaque jour en tapant sur tout
se qui est en travers de son chemin, par
exemple en coupant les réseaux sociaux
sous prétexte d’éviter la tricherie du
baccalauréat. Personne n’est dupe,
malgré la médiatisation de la ministre
de la Poste et des Technologies,
Houda-Imane Feraoun, qui n‘est qu’une
parfaite exécutante des ordres de Saïd
et dont l’ascension à un poste de
ministre, avec tous les privilèges y
afférents, n’a pas manqué de lui monter
à la tête. À l’occasion
de ce « black-out », les jeunes
Algériens ont su déjouer le plan de
Feraoun grâce au câble VPN. Les
velléités de mise en quarantaine de
l’Algérie, sorte de répétition générale
pour un éventuel coup de force du clan
présidentiel, ont donc été un véritable
fiasco grâce à l’ingéniosité des jeunes
Algériens auxquels ce pouvoir illégitime
a ôté tous les rêves et qui n’ont plus
que les réseaux sociaux comme exutoire.
Une petite phrase publiée sur les pages
Facebook de quelques jeunes et le palais
tremble, le clan s’affole. Un clan qui a
peur d’une émission satirique faite par
quelques jeunes algériens. Un clan qui a
peur des coups de clavier d’une jeunesse
algérienne assoiffée de liberté et
désireuse de vivre sa vie comme tous les
jeunes de la planète. Un pouvoir dont
l’un des représentants, Tliba, insulte
les gens en les traitant d’handicapés et
qui n’a sans doute jamais entendu parler
de Stephen Hawking, et qui sert avec
dévouement un président grabataire
incapable de faire deux pas et de
prononcer deux paroles. C’est vous les
handicapés, messieurs Saïd Bouteflika,
Tliba et consorts, et quand je dis
handicapés, j’ajoute l’adjectif
« mentaux », avec tout le respect dû aux
différents malades qui n’ont pas choisi
de l’être et qui ne dirigent pas un pays
comme vous le faites, alors que vous
êtes tous inaptes. On a même eu droit à
un Ouyahia qui s’efforce d’impressionner
le monde en s’exprimant en anglais. Ce
personnage n’a pas compris qu’il est en
retard d’un siècle minimum en matière
des langues et des nouvelles
technologies, lui qui n’arrive même pas
à utiliser son compte twitter officiel
et qui n’a pas de page facebook. Alors,
à ce stade, ya Hmimid, tu peux
t’exprimer en hébreux ou en turc, tout
le monde s’en fiche, et tes efforts
n’auront aucun effet à part sur
toi-même, Lamine ton fils et les bagara
de ton parti ou ton ramassis
d’affairistes corrompus. Celui qui t’a
conseillé de faire cette sortie in
English is like you so bungler and
offside, game over for you and your
king.
Après avoir essayé vainement de
promouvoir Chakib Khelil le prédateur
comme successeur de Bouteflika, le clan
a ajusté le coup en optant pour une
autre solution qui s’appelle le général
Hamel, l’actuel chef de la police
algérienne, susceptible de garantir
l’impunité au clan des Bouteflika. Avec
la propulsion de Hamel comme chef
d’État, Saïd et ses sbires feraient
d’une pierre deux coups : ils
restitueraient le pouvoir à l’armée
représentée par un membre de leur clan
et surtout assureraient leurs arrières
en se mettant à l’abri des poursuites.
Pour réaliser cet agenda, il faut donc
créer des diversions multiples en
alimentant les polémiques, en cognant
sur la presse, etc. Tout est bon pour
occuper les Algériens et détourner leur
regard de la vacance du pouvoir qui est
une réalité avérée, et concrétiser le
scénario qu’ils ont concocté dans
l’ombre de leurs villas héritées des
colons français. Car les nouveaux colons
de l’Algérie comptent passer en force et
rafler la mise. Pour stopper ce
processus et arrêter la folie de ce clan
et sa dérive meurtrière dans un contexte
économique, sécuritaire, social,
extrêmement périlleux pour le pays, les
forces vives de la nation, ou du moins
ce qu’il en reste, doivent se mobiliser
et se ternir prêtes à une éventuelle
contre-attaque de la part des patriotes
au sein de l’armée que nous ne cessons
pas d’interpeller. Nous n’avons pas peur
des mots quand le clan des mafieux, lui,
craint les mots, la presse, les réseaux
sociaux, et même les martyrs. Le
ministre sinistre de l’Intérieur avoue
lui-même qu’ils sont tous défaillants et
que le gouvernement a échoué, qu’il n’y
a pas de pétrole et pas d’argent alors
que vous invitez des danseuses du ventre
du Moyen Orient auxquelles vous donnez
des milliards, que votre Constantine
capitale de la « culture arabe »
hachakoum ! s’est transformée en
« Constantine capitale de la rapine et
du pillage », et que les scandales se
suivent à un rythme effréné dont le
dernier en date est le scandale des
palmiers d’Alger. Comment se fait-il que
vous parlez de faillite et d’austérité
alors que vous vous permettez d’acheter
5000 palmiers pour décorer Alger pour la
somme de 90 milliards de centimes en gré
à gré ? Vous avez facturé chaque palmier
18 millions de centimes alors que le
prix est de 3.5 millions, ce qui fait
que votre surfacturation a coûté 72
milliards de centimes au Trésor public.
Bien sûr, personne ne démissionne :
rassa khamja allah la trabhkoum ! (soyez
maudits). Vous avouez votre échec et
vous êtes toujours là, bande de crapules
wlad el hram ! L’ANP doit stopper cette
dérive coûte que coûte, et la loi que le
clan a prévue pour priver les généraux
et autres officiers à la retraite de
faire de la politique n’est ni plus ni
moins qu’une loi pour empêcher
l’émergence d’un militaire patriote qui
les mettra hors d’état de nuire et qui
brisera les reins de ce clan qui est
bien plus fragile que ce qu’il paraît.
C’est dans ce contexte que le général
Khaled Nezzar a exhorté le Parlement
peuplé d’affairistes de la chkara de
refuser de voter cette loi. Car le
massacre auquel est livrée l’Algérie est
sans précédent. Toutes les valeurs ont
été souillées, tous les acquis ont été
attaqués, et ce n’est pas l’agent du
Makhzen, le misérable Hamid Grine, qui
va nous convaincre du contraire. Lui et
le régime fantoche qu’il sert avec le
zèle d’un larbin servile ont utilisé le
champ audiovisuel à des fins
politiciennes, pour ensuite emprisonner
des gens qui n’ont ni volé ni pillé
comme l’ont fait Saïd Bouteflika et
toute sa racaille : les Chakib Khelil,
les Amar Saïdani, les Ali Haddad, et
tous les autres que le peuple connaît
très bien. Je rappelle que plus de 1000
milliards de dollars se sont volatilisés
pendant le règne de Bouteflika, qu’il y
a 100 milliards de dollars d’impôts qui
ne sont pas payés et que des prêts dits
économiques pour un montant de 75
milliards de dollars n’ont pas été
remboursés. Payez vos impôts, bande de
voleurs, et remboursez vos emprunts !
Non content de cette gabegie, les
traîtres qui sont au pouvoir ont préparé
un projet de loi pour un nouveau code de
l’investissement qui exonérera tous les
investisseurs étrangers des taxes et des
impôts ! Un beau cadeau pour Fafa. Quant
au kharay Ali Haddad, le voleur
de sable qui a organisé une collecte
avec son FCE et qui a récolté 1,5
milliards de dollars de souscriptions à
l’Emprunt obligataire, de qui se
moque-t-il ? Ce milliard provient du
secteur public et certainement pas des
affairistes qui ne cessent de sucer le
sang de l’Algérie. Espèce d’âne,
hmar, où sont les 1000 milliards
dilapidés ? Paie tes impôts et rembourse
tes prêts, au lieu de faire la manche
auprès du secteur public ! Nous sommes
fatigués d’exhiber vos scandales et vos
malversations, les frasques de vos
enfants, les détournements auxquels vous
vous êtes tous livrés. La présidence a
répondu à El Watan en affirmant que la
fameuse villa en Suisse n’appartenait
pas aux Bouteflika. Il n‘y a pas qu’une
villa qui est la propriété de la famille
Bouteflika. Celle-ci, ses prête-noms et
leur sale engeance ont fait main-basse
sur toute l’Algérie ! Et ce n’est pas la
peine de faire un conseil des ministres
restreint, car tout le monde sait que la
présence de Bouteflika à ce conseil des
ministres n’est rien d’autre qu’un
photomontage. Arrête tes montages, Saïd
Bouteflika, tout le monde sait que ton
frère est incapable de se montrer.
Arrête de persécuter les gens ! Tu
tomberas. Les empereurs romains et les
pharaons sont tombés. Tu n’auras jamais
le pouvoir des rois d’antan et où
sont-ils tous ? Dure sera ta chute, Saïd
Bouteflika.
Saïd la folle et les truands qui
t’entourent, nous vous sommons de
libérer les prisonniers politiques que
vous avez mis en prison ! Prisonnier
politique, une appellation que l’ont
croyait disparue, alors que nous voilà
avec des gens en prison pour délit
d’opinion après 17 ans de règne d’une
momie ! Libérez le général Benhadid,
libérez le général Hasan, le général
Medjdoub, libérez les journalistes de
KBC, Mehdi Benaïssa et Riad
Hartouf, libérez Nora Nedjaï, directrice
au ministère de la Culture ! Honte au
ministre de la Culture, Azzedine
Mihoubi, ce soi-disant écrivain et
journaliste, qui n’a pas levé le petit
doigt pour empêcher l’incarcération de
sa directrice, fille de chahid et de
moudjahida, sœur de deux combattants de
l’ALN, et qui l’a au contraire licenciée
tout aussitôt, alors que lui, sinistre
ministre du parti d’Ouyahia, a détourné
le siège du journal Echaâb à
Sétif sans être puni. Pour ceux qui ont
cru que Benghabrit est une moderniste,
peuvent-ils me dire où est-elle quand on
emprisonne des journalistes et une
fonctionnaire de ministère ? Elle n’est
qu’une ministre du 4e mandat de
Bouteflika, venue par la fraude et qui a
consacré la fraude. Il ne faut pas
s’étonner si les jeunes candidats au
baccalauréat trichent, leur exemple, ce
sont les corrompus qui dirigent
l’Algérie. Libérez ces gens, bande de
cancres ! J’ai reçu un message de mon
ami le Professeur Noam Chomsky, dont je
livre ici une partie traduite en
français: « Je voudrais me joindre à la
condamnation de l’emprisonnement des
journalistes algériens et des mesures
répressives de l’État, en offrant le
plus fort soutien pour les victimes de
ces actions intolérables ». Je vous
avertis que si vous ne libérez pas les
prisonniers politiques, je vais lancer
une campagne mondiale. Le Professeur
Chomsky s’est prononcé, je peux
contacter tout mon réseau mondial. Vous
n’avez respecté aucune procédure, vous
avez pondu une pseudo Constitution que
vous violez, les institutions ne sont
plus que des coquilles vides, et ce
n’est pas un hasard si le Parlement
s’est transformé en ring de boxe. Tel
est le règne de Bouteflika, il n’y a
rien de bon à attendre de ce régime, il
faut le terrasser. Et cela doit se
passer dans l’ordre, c’est pour cette
raison que l’ANP doit peser de tout son
poids pour bloquer le plan diabolique
des mafieux autour du frère du président
et installer en urgence un gouvernement
de transition pour ensuite aller vers un
État bâti sur des institutions solides,
un État où la justice n’est pas aux
ordres, un État ou le Parlement joue son
rôle au lieu d’être une caisse de
résonnance, un État où chacun est à sa
place et où il n’y a pas d’usurpateurs.
Le seul débat sérieux sur la
succession se passe au sein de l’armée
et a eu lieu entre le général Khaled
Nezzar et le général Ahmed Gaïd Salah.
Le clan de Saïd Bouteflika acculé et
sentant son heure proche a du exhiber le
dossier de l’assassinat du président
Mohamed Boudiaf pour faire passer un
message de menace aux généraux de
l’armée, message ciblant Nezzar et
Toufik car les autres cités, à savoir le
général Larbi Belkheir, le général
Mohamed Lamari, chef d’état major, et le
général Smaïn Lamari, chef du contre
espionnage, sont décédés. À l’instar de
son frère aîné qui a exercé un chantage
en menaçant les généraux de les envoyer
au TPI, Saïd Bouteflika, qui n’a aucun
poids au sein de l’armée et qui n’est
pas un politicien mais juste un
conseiller intriguant dont l’acte de
naissance a été signé par un décret non
publiable, a utilisé Nacer Boudiaf pour
attaquer les généraux. Sachant que
toutes les options, que ce soit Khelil
ou Hamel, seront refusées par, entre
autres, Gaïd Salah, Saïd a sorti le
dossier Boudiaf. L’utilisation de
l’affaire Boudiaf est immorale de la
part du fils de celui-ci, Nacer Boudiaf,
qui a bénéficié de divers privilèges
dont une société immobilière, un poste
diplomatique pour lui-même et sa femme à
Berlin et une cimenterie pour son frère.
Étrangement, Nacer Boudiaf n’a rien dit
à l’époque ou les deux Lamari et
Belkheir étaient vivants, il n’a
toujours rien dit pendant 24 ans, et
accepte aujourd’hui d’utiliser son père
comme fond de commerce. On constate que
Saïd Bouteflika est pour Boudiaf
fils «rab el makla» (le chikour). Nacer
Boudiaf n’a donc aucune crédibilité et
s’il était vraiment convaincu de ses
propos, il attaquerait le général Toufik
dans la justice de Saïd Bouteflika, car
c’est Toufik la véritable cible dans
cette affaire. Maintenant que Toufik est
parti à la retraite, tout le monde est
soudainement devenu courageux. C’est une
tradition, quand le taureau tombe, on
aiguise les couteaux. C’est juste une
constatation, je ne défends personne,
chacun étant capable de se défendre
lui-même. C’est un constat que Saïd
devrait méditer. Imagine, Saïd, quand tu
tomberas… Mais ton agonie sera longue,
comme celle de ton frère. De la même
façon que Gaïd Salah n’attaquera pas
Nezzar de front car ils appartiennent à
la même famille, c’est-à-dire à l’armée,
Nacer Boudiaf n’attaquera jamais en
justice ni Nezzar, ni Toufik, alors que
rien dans l’absolu ne l’en empêche.
Personne ne fera rien car cette affaire
est sortie au moment où le véritable
débat de la succession d’Abdelaziz
Bouteflika a commencé au sein de l’armée
et il se résume à la question suivante :
verra-t-on Gaïd Salah président ou non ?
Le consensus au sein de l’armée est en
train de se faire dans ces moments
chauds de l’été et qui est mieux placé
que Gaïd Salah pour connaître l’état de
santé d’Abdelaziz Bouteflika ? En tout
cas, le pétard mouillé du clan
Bouteflika contre les véritables
détenteurs du pouvoir, c’est-à-dire
l’armée, a déjà fait pchiiiit et la
succession se fera au sein de l’armée
algérienne. Les jours et les heures de
la famille Bouteflika au pouvoir sont
comptés. Tic tac tic tac, les aiguilles
de l’horloge avancent, et le temps qui
fuit ne sera jamais dans l’intérêt du
clan présidentiel dont le pouvoir
s’effrite de jour en jour. L’affaire
Boudiaf ne sera qu’un subterfuge de plus
sans aucune incidence, car les clés de
la maison sont entre les mains de ceux
qui ont toujours dirigé l’Algérie :
l’ANP. Saïd Bouteflika ne pourra même
pas négocier l’impunité pour lui et les
siens, non seulement concernant la villa
en Suisse, mais pour tous les crimes
économiques et politiques tels que
l’incarcération des journalistes en tant
que prisonniers politiques.
Au moment où tout le monde a les yeux
rivés sur le clan de l’argent sale qui a
cru peser sur la succession de
Bouteflika et prendre tout le pouvoir,
Gaïd Salah et Nezzar se situent à un
stade très avancé du consensus qui
donnera naissance au futur président de
l’Algérie, et rien n’arrêtera cette
mécanique bien huilée qui s’appelle
l’État profond. Tel est l’enjeu du
dialogue entre Gaïd Salah et Nezzar qui
porte sur la mobilisation de l’État
profond pour la succession après le
Boutefexit, car celui qui détient l’État
profond et qui en connaît les codes
détient le véritable pouvoir, le reste
n’est que du blabla dans les salles
remplies des pets des prête-noms de Saïd
Bouteflika qui a eu le tort de résumer
la politique en un seul mot : le fric.
Saïd ne sait pas qu’en jouant sur la
tragédie des Algériens et en sortant le
« qui tue qui » comme l’affaire Boudiaf
et les moines de Tibhirine, il s’attaque
à toute l’armée algérienne, et non pas
seulement à ses chefs et à ses services
de renseignement. Au lieu de donner des
échantillons des crânes des moines aux
Français, récupérez plutôt les têtes de
nos résistants qui sont exposées dans un
musée en France ! Les cimetières ne
seront d’aucune utilité aux Bouteflika,
il fallait avoir un véritable projet de
société, ce qui n’est pas le cas, car un
mégalomane impulsif doublé d’un
sado-maso ne peut pas faire de la
politique. Vous trimballez tous des
casseroles, ce n’est pas la peine de
régler vos comptes en nous sortant les
cadavres des placards. La jeunesse
algérienne ne veut pas et ne doit pas
être polluée par vos règlements
claniques et régionalistes qui puent
l’appétit du gain et des privilèges dont
vous vous êtes tous gavés. Nous en avons
marre que vous nous rameniez à la guerre
des clans rien que pour pouvoir
continuer à bouffer à la mangeoire ! On
vous connait très bien. Laissez les
morts dormir dans les cimetières et
sortez plutôt vos projets politiques !
Quand on reçoit des privilèges et des
biens, on doit la boucler. Mais si vous
persistez, on exposera à nouveau votre
batterie de cuisine au grand air. Le
problème, c’est que vous êtes tous
tellement pourris, que cela risque de
prendre du temps, car depuis
l’indépendance de l’Algérie, tout le
monde a bouffé au râtelier et profité du
foncier agricole et industriel.
Le haut commandement militaire et les
différents chefs de régions doivent agir
et prendre leurs responsabilités pour
éviter l’effondrement de l’Algérie, car
c’est bien de cela qu’il s’agit. Tout
est défavorable en ce moment, le
contexte géopolitique, la situation
économique et l’entêtement de quelques
aventuriers irresponsables qui vont nous
amener droit dans le mur et un
anéantissement total avec la disparition
de l’État et de la nation algérienne.
Ils préparent des choses pour ce 5
juillet. L’été sera très chaud et
porteur de tous les dangers pour
l’Algérie. Il n’y a que deux scénarios
envisageables : soit une transition
gérée par l’armée, soit c’est la rue qui
va s’occuper de ce processus historique,
car la faillite de ce régime est
tellement monumentale qu’il n’est plus
possible de distribuer des aspirines aux
cancéreux en phase terminale. Il faut
une thérapie de choc. Sans contrepouvoir
réel, sans opposition forte, que
reste-t-il à part l’institution
militaire ? L’Algérie de demain se fera
dès à présent, mais dans la sueur et les
larmes, et ce qui attend le peuple
algérien n’est pas réjouissant. Tous les
indicateurs sont dans le rouge et il ne
sert à rien de nous ramener des experts
ou de présenter un nouveau plan
économique. La parole des experts de ce
gouvernement et la farce du nouveau
modèle économique présenté par des
clowns n’est que masturbation mentale,
ni plus ni moins. L’heure est aux
véritables mesures, il faut prendre le
taureau par les cornes, et la seule
institution capable de peser sur le
processus à venir, c’est celle qui a
toujours détenu le véritable pouvoir :
l’armée, qui est appelée à nouveau à
jouer un rôle face à cette horde sauvage
qui nuit à l’Algérie. La parenthèse
Bouteflika doit se refermer et c’est à
l’armée de le faire. Une fois cette
parenthèse refermée, l’Algérie devra
être restituée à ses fils authentiques,
aux patriotes qui sont dans tous les
secteurs, et ce sont eux, cette
génération de patriotes, qui vont
enterrer le clanisme, le régionalisme,
et autres méfaits d’un temps révolu.
C’est ainsi que naîtra la nouvelle
Algérie ou la deuxième République.
Mohsen Abdelmoumen
Published in Oximity, July 5,
2016:https://www.oximity.com/article/L-Alg%C3%A9rie-entre-vacance-du-pouvoi-1
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