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La Centrafrique vers la paix,
la
Russie et le Soudan à la manœuvre
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AP Photo /
Rebecca Blackwell
Vendredi 31 août 2018
Source:
Sputnik La Centrafrique se
dirige vers une solution à la crise qui
la frappe. Avec le soutien de la Russie
et du Soudan, les principaux groupes
armés centrafricains ont en effet signé
une déclaration d’entente. Alors que les
pays occidentaux n’ont jamais causé que
des problèmes, la Russie et ses alliés
autres apportent des solutions.
Vers une sortie de
crise en Centrafrique? La mission de
bons offices de la Russie semble avoir
porté ses fruits, malgré les tentatives
de la diplomatie française de stopper la
montée en puissance des relations
russo-centrafricaines.
En effet, les
principaux représentants des groupes
armés centrafricains viennent de signer
à Khartoum, la capitale soudanaise une
déclaration d'entente. Parmi les
signataires figurent Nourredine Adam
(Front populaire pour la renaissance de
la Centrafrique), Ali Darassa (l'Union
pour la paix en Centrafrique), Mahamat
al-Khatim (Mouvement patriotique pour la
Centrafrique) et Maxime Mokom (l'un des
représentants du groupe anti-balaka).
Ils ont apposé leurs signatures
respectives en indiquant leur volonté
d'une paix durable et d'une
réconciliation. Une approche d'ailleurs
saluée par les autorités
centrafricaines.
Par son rôle dans
cette affaire, Moscou a démontré toute
sa détermination à non seulement
défendre ses propres intérêts, mais
également ceux de ses alliés.
Finalement, l'efficacité russe en Syrie,
aussi bien dans le cadre de la lutte
antiterroriste, qu'au niveau
politico-diplomatique, s'exporte sur le
continent africain.
En effet, la Russie
souhaite voir une Afrique stable,
prospère, et avec laquelle il sera
possible de collaborer dans un cadre
gagnant-gagnant, et sans imposer quoi
que ce soit. Sinon, comment expliquer
que moins de 200 spécialistes russes
aient pu, aussi rapidement, faire
tellement plus pour la stabilisation de
la Centrafrique, que les 15.000
militaires français passés par là depuis
de nombreuses années? Le Quai d'Orsay
aura très certainement du mal à donner
une réponse digne de ce nom.
Ne doutons pourtant
pas que Paris, à l'instar d'autres
capitales occidentales, tente, comme
dans le passé récent, d'entraver ce
processus de paix en Centrafrique. Et ce
pour plusieurs raisons. Au-delà de
perdre définitivement un pays majeur
issu de son prétendu «pré-carré»,
l'élite française comprend parfaitement
aussi que ce processus essaimera au-delà
de la République centrafricaine.
Pourtant, le peuple
centrafricain est plus que jamais
mobilisé à faire face à toute tentative
néocoloniale de diviser la société
centrafricaine sur une base religieuse
ou ethnique. De plus, il peut compter
sur des alliés sûrs, respectant sa
souveraineté et apportant des solutions
à des problèmes créés exclusivement par
les représentants occidentaux. Des
problèmes créés d'ailleurs à tellement
d'autres endroits de l'Afrique, avec
toujours le même objectif: diviser pour
mieux régner. Et… piller.
Mais le monde
évolue: le système multipolaire s'impose
de jour en jour. Et les nations du
monde, notamment africaines, refusent
désormais la manipulation. La Russie est
un acteur majeur dans ce renouveau
mondial, et avec elles ceux ayant décidé
de la suivre.
D'ailleurs, le
Soudan, l'autre allié africain de
Moscou, qui a aussi beaucoup contribué à
ce que cette rencontre ait lieu, sort
lui aussi gagnant. Et son président Omar
el-Béchir, tellement diabolisé par le
petit monde occidental, se positionne
désormais en médiateur de paix de
premier plan. Après avoir grandement
contribué à la signature de l'accord de
paix au Sud Soudan, qui s'est séparé de
Khartoum en 2011, non sans «l'aide»
occidentale et est depuis plongé dans le
chaos, le leader soudanais a largement
contribué à ce processus de
stabilisation si nécessaire à la
République centrafricaine.
Les solutions aux
problèmes africains peuvent et doivent
être africaines, avec le soutien
d'alliés sincères.
© 2018 Sputnik
Tous droits réservés.
Publié le 1er septembre 2018 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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