La Plume à gratter
Dans un
silence médiatique de cathédrale,
la majorité socialiste installe Big
Brother à l’Elysée
Marc Leroy
Mardi 10 décembre 2013
Le 05 décembre restera un jour
particulièrement noir dans l’histoire de
la démocratie française (ou plutôt de ce
qu’il en reste).
L’Assemblée Nationale -pourtant
sensée représenter les intérêts du
peuple et défendre les libertés
fondamentales des citoyens français-
vient en effet d’adopter dans un silence
médiatique de plomb un projet de loi
relatif à la programmation militaire
pour les années 2014-2019 qui autorisera
demain un flicage de tous les Français
en réalité digne des pires états
totalitaires. Un texte législatif qui
acte la mise en place d’une surveillance
systématique et généralisée des
citoyens, sur Internet et sur tous les
réseaux de communication.
Cette loi totalement liberticide
permet donc, sous le prétexte éculé et
directement inspiré du sinistre
Patriot Act américain de « prévention
du terrorisme » mais aussi, et
beaucoup plus largement au nom de «
la sécurité nationale, la sauvegarde des
éléments essentiels du potentiel
scientifique et économique de la
France… » ou de la lutte contre
« la criminalité et de la
délinquance organisées et la
reconstitution ou le maintien de
groupements dissous »
la capture en temps réel et sur
simple demande administrative, sans
aucun mandat judiciaire de toutes les
informations, coordonnées, adresses,
conversations et documents échangés sur
le net et sur les réseaux sociaux (1).
Elle rendra par ailleurs permanents des
dispositifs de surveillance et de
contrôle tous azimuts qui ne pouvaient
être jusque là que temporaires.
Totalement attentatoire aux libertés
fondamentales, scandaleuse, cette
loi autorise notamment (article 13)
la surveillance en temps réel des « informations
et documents traités et conservés dans
les réseaux » à la demande et pour
le compte de plusieurs ministères ou
organismes gouvernementaux (sécurité
intérieure et ministère de la défense,
mais aussi par exemple ministères de
l’économie et du budget), pour des
prétextes qui dépassent en réalité très
largement la « protection des
citoyens contre des incidents d’une
exceptionnelle gravité » bien
évidemment mise en avant pour justifier
cette forfaiture législative. Cette
surveillance presque sans limites de nos
échanges et communications se fera
directement auprès des fournisseurs
d’accès mais également de tous les
hébergeurs et fournisseurs de services
en ligne. Pire encore, aucune dispositif
n’a été prévu et mis en place pour
l’encadrer ou la limiter en cas d’abus.
Loin d’avoir provoqué en France le
salutaire sursaut démocratique et plus
encore le tollé généralisé qu’il aurait
évidemment mérité, le scandale
planétaire des écoutes systématiques et
souvent délirantes de la pieuvre
américaine NSA semble donc bien
avoir en réalité désinhibé, totalement
libéré les ambitions aujourd’hui
ouvertement totalitaires du gouvernement
Ayrault et de sa majorité socialiste.
Une fuite en avant dans le flicage des
citoyens potentiellement malpensants qui
n’a d’ailleurs pas ému plus que cela
l’opposition UMP… mais faut-il
encore faire mine de s’en étonner. Tout
est passé comme une lettre à la poste et
personne donc, ni l’opposition, ni les
associations droits-de-l’hommistes
obnubilées par la situation des Roms ou
la vraie-fausse affaire Taubira, ni la
CNIL (Commission nationale de
l’informatique et des libertés)
dont on se demande une fois de plus à
quoi elle est bien censée pouvoir
servir, ni bien entendu les médias du
système bien trop occupés à célébrer les
mérites -véritables ou fantasmés- de feu
Nelson Mandela ou à commenter la
dernière élection d’une Miss France « cosmopolite »
sur TF1 n’y a rien trouvé à redire. A
l’exception notable, et une fois de
plus, de la
seule Marine Le Pen (8.20 sur la
vidéo en lien).
Profitez donc bien chers lecteurs,
pendant les quelques semaines qui
viennent, sur La Plume ou
ailleurs, des derniers pauvres moments
et espaces de liberté qui vous restent…
car demain sera un tout autre jour, un
tout autre monde… le meilleur des
mondes, celui de Georges Orwell,
celui que nous offre à présent notre « président
normal » de la Socialie heureuse,
Big François Hollande.
Marc LEROY
– La Plume à Gratter
(1) La loi permet en effet de
collecter les « informations ou
documents traités ou conservés par leurs
réseaux ou services de communications
électroniques, y compris les données
techniques relatives à l’identification
des numéros d’abonnement ou de connexion
à des services de communications
électroniques, au recensement de
l’ensemble des numéros d’abonnement ou
de connexion d’une personne désignée, à
la localisation des équipements
terminaux utilisés ainsi qu’aux
communications d’un abonné portant sur
la liste des numéros appelés et
appelant, la durée et la date des
communications ».
Publié le 10
décembre 2013 - Source :
La Plume à Gratter
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