Décodage
anthropologique de l'histoire
contemporaine
Naissance, croissance et agonie de
l'Europe américaine
Manuel de Diguez
Manuel de
Diéguez
Vendredi 20 janvier 2017
Qu'advient-il de la demi-souveraineté
pathologique de pseudo démocraties
européennes, alors que ces Etats ont
gravé dans leurs Constitutions
respectives le principe de l'occupation
éternelle de leurs nations par les
forces armées d'une puissance étrangère?
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1 - Naissance de
l'Europe américaine
2 - Première étape de la
vassalisation: de 1945 à 1949
3 - Seconde étape de la mise en
tutelle de l'Europe : 1949-1989
4 - Les archives de l'Europe
américaine
5 - De la chute du mur de Berlin
à nos jours
6 - Une science des déclins
|
1 - Naissance de
l'Europe américaine
La vassalité
sépulcrale de l'Europe aura duré près de
trois quarts de siècle - cette épreuve
se sera étendue sur le même empire du
temps que celui entre la mort de Louis
XVIII en 1824 et l'inauguration de la
première ligne du métro de Paris en
1900.
Dès le lendemain de
la Libération, le chef du gouvernement,
qu'on appelait le Président du Conseil
sous la IIIe République, se trouvait à
nouveau entre les mains de Léon B lum,
l'homme des grèves de 1936, de la
semaine de quarante heures et du
pourfendeur du mariage. Aux côtés du
ministre américain de l'époque, M. James
Byrnes, il avait tenté, avec la
signature des "Accords Blum-Byrnes"
de 1946, de placer le cinéma français
sous le contrôle étroit de Hollywood -
un quota écrasant de films américains
allait occuper obligatoirement les
écrans français, face à une
cinématographie nationale réduite à la
portion congrue.
Il faudra attendre
de longues années pour que la IVe
République se décide à courir au secours
du cinquième art. Une loi subventionnera
les films français par le détour de
prêts sur recettes - mais le cinéma
allemand ne retrouvera sa respiration
que beaucoup plus tard dans une
Allemagne condamnée à demeurer divisée
jusqu'à la chute du mur de Berlin en
1989.
Les historiens
diviseront le siècle tombal de l'Europe
en trois périodes. La première s'est
étendue de 1945 à 1949, à l'heure des
premiers pas de la guerre froide. La
seconde, de l'expansion du marxisme
d'Etat jusqu'à l'effondrement du
messianisme prolétarien, qui avait créé
une nouvelle ecclésiocratie du salut et
de la rédemption, fondé sur la nouvelle
bible de l'humanité, Le Capital, du
prophète Karl Marx. La troisième période
a inauguré son règne depuis la
réunification de l'Allemagne, au cours
de laquelle l'Amérique est parvenue à
graver dans les constitutions dites
démocratiques de toute l'Europe, le
principe de l'occupation perpétuelle du
continent de Copernic et de Christophe
Colomb, par cinq cents bases militaires,
de Ramstein à Sigonella et de la
Belgique à la Pologne et à la Roumanie.
2 - Première étape
de la vassalisation: de 1945 à 1949
Dès 1946,
Montmartre est tombé dans l'enfer
nouveau: en face du métro Abbesses, le
dos de pierres nues d'un gigantesque
immeuble se trouvait recouvert du haut
en bas d'une publicité coloriée pour
Coca-cola. Comment l'empire nouveau du
commerce international et des affaires
aurait-il pu occuper la place si les
gouvernements de l'époque soutenus par
une opinion publique égarée n'y avaient
pas prêté la main?
Une pièce d'Armand
Salacrou, de l'Académie Goncourt,
intitulée "Les nuits de la colère"
permettait à la bourgeoisie parisienne
de se peindre en fer pendant les cinq
années d'occupation. Elle était censée
avoir combattu l'occupant unanimement et
de toutes ses forces. De plus, le parti
communiste était à la manœuvre: l'amour
des Français pour Joseph Staline qu'on
appelait le petit père des peuples,
battait alors son plein.
Montherlant s'était
vu frappé de l'interdiction ridicule de
publier pendant un an: en secret, on lui
reprochait de n'avoir pas peint le
peuple français sous les vives couleurs
du peuple espagnol face à l'occupation
napoléonienne. Il avait écrit: "Le
vainqueur roucoulait sur les bancs
publics avec les femelles du vaincu".
Quant à Simenon, on lui reprochait un
film au titre ambigu: "La neige était
sale". L'inventeur du Commissaire
Maigret n'y portait pas aux nues, c'est
le moins qu'on puisse dire, les
francs-tireurs qui prétendaient effacer
leur défaite sur les champs de bataille
à tirer dans le dos des sentinelles de
l'occupant.
Me Garçon, le plus
célèbre avocat de l'époque, avait tiré
le grand Belge de ce mauvais pas. Mais
peu à peu, le "paradis soviétique"
tombait en poussière. Un certain
Kravtchenko avait précédé Soljenitsyne
de trois décennies: il avait dénoncé, le
premier, les camps de concentration
soviétiques qu'on appelait les Goulags.
Le parti communiste français avait
intenté un procès à ce profanateur du
"paradis soviétique", dont M. Frédéric
Joliot-Curie, le plus célèbre des
savants atomistes de l'époque, était
venu authentifier les merveilles à la
barre du tribunal.
Cependant, déjà
dans l'ombre, une question nouvelle se
posait à tout le genre humain: ne
fallait-il pas apprendre à observer
l'humanité du dehors? Mais qu'est-ce que
le dehors? Toutes les époques croient
observer Adam de l'extérieur. Au
Moyen-Age, c'était le Dieu unique des
chrétiens qui était censé disposer d'un
regard de Sirius sur sa créature. Et
maintenant, l'humanité ne savait plus
quel observatoire il lui fallait
construire pour se placer sous le
microscope de la pensée. Tous les
télescopes suprêmes avaient démontré
leur relativité. Il n'y avait plus de
lentille grossissante de l'animalcule
ambitieux de s'évader de la zoologie :
il fallait donc tenter de préciser le
type singulier d'animalité que conquiert
l'animal rationale. Puisqu'il ne
s'était pas métamorphosé en ange ou en
séraphin, mais qu'il faisait déjà l'ange
à l'échelle planétaire, comme disait
Pascal, quelle était l'animalité qui
conduit la créature à faire l'ange à
l'échelle de la planisphère, et
notamment sous le masque nouveau et plus
universel que tous les précédents, celui
de la Démocratie censée incarner le
mythe de la Justice et de la Liberté?
3 - Seconde étape
de la mise en tutelle de l'Europe:
1949-1989
La seconde étape de
la vassalisation américaine de l'Europe,
celle de la guerre froide, et qui s'est
étendue durant quatre décennies, de 1949
jusqu'à la chute du mur de Berlin en
1989, apparaîtra aux historiens comme
l'une des plus confuses que la France et
l'Europe aient connues. D'un côté,
l'Union soviétique se révélait de plus
en plus un empire militaire en expansion
au point que la classe dirigeante
française tentait de conjurer la menace
d'un putsch marxiste qui aurait renversé
le capitalisme sur le modèle russe de
1917. Aussi, la France socialiste de
Jules Moch avait-elle créé une armée
parallèle composée de Compagnies
républicaines de sécurité (CRS).
Mais, d'un autre
côté, l'empire américain ne savait plus
très clairement si la démocratie
américaine messianisée à l'école de ses
idéalités avait vocation de combattre le
communisme ou le progrès social, alors
que le socialisme français obéissait à
une tradition qu'on pourrait qualifier
de classique et étrangère à l'utopie de
supprimer purement et simplement
l'économie de marché. Mais le
capitalisme continuait de lutter contre
l'assaut du mythe prolétarien.
En 1957, le
communisme chinois avait subitement
rallumé la flamme du salut et de la
rédemption par la décapitation des
détenteurs des moyens privés de
production: la Révolution dite des
Cent Fleurs avait provoqué une
nouvelle ruée de l'intelligentsia
marxisante française dans les bras de
Mao Tsé Doung. L'anthropologie pseudo
scientifique de l'époque n'avait aucune
connaissance rationnelle du genre
humaine qui lui aurait permis de tracer
une frontière précise entre l'utopie
délirante et le progrès social sans
lequel l'humanité tombe dans un
conservatisme et un ritualisme stériles.
4 - Les archives
de l'Europe américaine
Des documents
déclassifiés du gouvernement américain
mis à la disposition des chercheurs par
les Archives nationales des
Etats-Unis révèlent que, dès les années
1950 et 1960, les services secrets
américains ont activement travaillé à la
création et au financement du mouvement
fédéraliste européen qu'ils allaient
placer sous leur contrôle.
Dès 1948 fut créée
une structure intitulée Comité
américain pour une Europe unie. Sans
doute quelques esprits vaporeux se
sont-ils imaginé qu'une Amérique
victorieuse se transformerait tout
subitement en un Eden des démocraties et
s'efforcerait de répandre parmi ses
alliés les bienfaits séraphiques de sa
vocation apostolique sur toute la terre
habitée. Mais les grands Etats sont
dotés d'organes prêts à transformer
leurs victoires en armes de leurs
ambitions. Un Etat victorieux n'est pas
le maître des organes qui le propulsent
hors de ses frontières. L'expansion
militaire et industrielle de la nation
d'Abraham Lincoln était non seulement
prévisible, mais nécessairement inscrite
dans ses entrailles. Le premier, Harry
Truman, vice-président des Etats-Unis
sous Franklin Roosevelt, puis devenu son
successeur à partir de 1948, avait
compris et théorisé le premier la
nécessité pour l'empire américain,
encore potentiel, de dominer toutes les
mers du globe sur un modèle qui n'allait
pas tarder à inventer la propulsion
nucléaire. Celle-ci allait donner aux
porte-avions un rayon d'action illimité.
Le premier
Président du Comité américain pour une
Europe unie, le Général William Donavan
- qui était également le chef de
l'ancêtre de la CIA - ainsique que son
vice Président, Allen Dulles, avaient
pour mission de promouvoir la
création d'un Parlement européen à
placer sous les ordres du Pentagone.
Les documents
déclassifiés montrent que Dulles, devenu
le directeur de la CIA, fut le principal
et généreux mécène du Mouvement
européen, une organisation
fédéraliste, qui comptait le Comité
américain pour une Europe unie des
origines, auquel est venue s'ajouter une
branche d'origine belge, l'European
Youth Campaign, entièrement
contrôlée et financée, elle aussi, par
Washington. Parmi les responsables du
Mouvement européen, on trouvait le
Belge Henri Spaak, ancien chef du
gouvernement de son pays, et Robert
Schuman, le "père de l'Europe-nation"
selon l'idéologie française d'hier et
d'aujourd'hui, mais tous deux considérés
par les institutions financières
américaines (CIA, Fondations Ford et
Rockfeller et par divers hommes
d'affaire proches du gouvernement des
Etats-Unis) comme leurs exécutants
directs.
Il s'agissait de ne
jamais agir au grand jour et surtout
d'interdire tout débat sur le bien-fondé
et les objectifs ultimes de
l'unification idéo-démocratique du Vieux
Continent. Une note datée du 11 juin
1965, conseille à Robert Marjolin, alors
Vice-Président de la Communauté
Economique Européenne (CEE) de se
montrer non moins discret à propos du
projet en cours de l'adoption d'une
monnaie unique, jusqu'à ce que cette
adoption fût devenue "inéluctable".
On voit que la conception et la
parturition de l'Union européenne ont
été l'aboutissement d'une stratégie
cachée et minutieuse des Etats-Unis,
financée par eux et soutenue par des
hommes-liges entièrement dévoués à leurs
mécènes.
Ayant bu dès sa
naissance le lait de la servitude, l'
Union européenne, devenue adulte, n'a pu
que progresser dans la voie tracée
d'avance pour devenir un gigantesque
corps flasque, une sorte de protozoaire
sans cervelle, sans colonne vertébrale ,
sans volonté propre, et totalement
dépendante des décisions venues
d'outre-Atlantique. C'est pourquoi
Donald Trump a commencé par tweeter la
vérité la plus évidente et la plus
simple: "L'Europe ne sera jamais une
nation et n'aura jamais de capitale".La
dépendance officielle du Vieux Monde se
concrétisera à partir du traité de
Maastricht (1992) par sa soumission
constitutionnelle à l'OTAN, c'est-à-dire
au Pentagone.
En 1957 déjà, le
traité de Rome instituant la
Communauté économique européenne (CEE),
censée courir vers l'union politique,
avait illustré comme à plaisir
l'incompétence de la classe dirigeante
de l'époque, qui s'imaginait, en toute
innocence, que l'économie se révèlerait
la couveuse naturelle de la politique.
Mais l'économie ne crée rien d'autre
qu'une classe d'hommes d'affaire et
d'économistes. De son coté, la politique
naît d'une ambition nationale, d'une
identité nationale, d'une communauté
d'esprit patriotique.
Or, dès 1945, le
parlementarisme de cabotage avait
commencé de se dresser sur ses ergots et
de se livrer aux clapotis de la
médiocrité, au point que le Général de
Gaulle avait dû jeter le gant et se
retirer à Colombey-les-deux Eglises. En
effet, en quelques mois son
Rassemblement du peuple français
avait quasiment réunifié la nation
française. Mais il avait suffi au
parlementarisme hérité de la IIIe
République de mettre sur pied une
théorie dite "des apparentements"
afin d'opposer une barrière formelle,
mais infranchissable, au nouveau
gaullisme dont la vocation était
désormais de changer de république.
C'est à la faveur,
si je puis dire, de ce chaos larvé et de
ce vide cérébral qu'un socialisme censé
libéré des prestiges et des fascinations
du messianisme démocratique américain,
avait cru impose un nouveau réalisme
dans la politique. De l'autre côté du
rideau de fer, la chute du marxisme dans
la dictature idéologique, dans la
répression de l'individualisme et de
l'esprit de création conduirait toute
l'Europe de l'Est en direction d'une
Révolution anti-soviétique. Mais,
pendant ce temps-là, l'Amérique ne
cessait de convaincre l'Europe des
bienfaits une auto-vassalisation
progressive, peu spectaculaire, mais de
plus en plus omnipotente.
5 - De la chute du
mur de Berlin à nos jours
Enfin, en 1989, la
chute du mur de Berlin, à la suite de
nombreuses marches silencieuses du
peuple d'Allemagne de l'Est dans les
rues, illustrait subitement les
retrouvailles de l'Europe avec les
idéaux de 1789. Mais que restait-il de
l'Europe des hommes de génie, que
restait-il de l'Europe des audaces de la
raison, qui sont solitaires par nature,
que restait-il de l'Europe de
l'intrépidité intellectuelle? L'étau du
mythe américain, celui d'une démocratie
pseudo évangélisée, avait rendu exsangue
l'Europe des grands philosophes du
passé. La prophétie de Spengler se
réalisait pas à pas: l'esprit prométhéen
du Vieux Monde se mourait.
Et pourtant, qui
aurait cru que la réunification de
l'Allemagne sous l'égide d'Helmut Kohn
et de Mikael Gorbatchev, que les
décombres fumantes du marxisme, que le
retour de Leningrad à son nom de
baptême, ne changeraient pas d'un iota
la progression en Europe de l'occupation
militaire américaine sous la bannière de
l'OTAN et que la tutelle du Pentagone ne
cesserait de se renforcer comme si
l'effondrement de l'Union soviétique
laissait le champ libre au premier
empire militaire mondial, celui des
Etats-Unis d'Amérique. Comment se
fait-il que la disparition de la menace
militaire soviétique ait renforcé à ce
point la domination militaire américaine
sous le sceptre de cinq cents garnisons
de l'OTAN en Europe, comment se fait-il
qu'il soit devenu soi-disant
démocratique et compatible avec le
concept même de Démocratie de valider
l'occupation militaire perpétuelle de
l'Europe sous la bannière d'une
puissance étrangère?
De traité en
traité, de celui de Maastricht à celui
de Lisbonne l'étranglement de de
l'Europe et sa soumission au sceptre
Pentagone se sont consolidés, y compris
au sein même de l'Eurocorps, qui n'est
nullement un embryon d'armée proprement
européenne, mais un ramassis de
supplétifs que l'OTAN utilise à son
service, sans se préoccuper du droit
international.
6 - Une science
des déclins
Reste à souligner
qu'après soixante-dix ans
d'américanisation de l'Europe, les
journalistes sont fatalement devenus des
agents d'influence relativement
conscients ou inconscients de
l'occupant. Ils sont devenus les
messagers et les transmetteurs des vues
et des intentions de l'occupant. Pas un
seul d'entre eux n'osera évoquer,
serait-ce d'un seul mot, le quadrillage
de l'Europe par les cinq cents bases
militaires de l'OTAN, de Ramstein à
Sigonella et de Bruxelles aux frontières
de la Russie, pas un seul d'entre eux
n'évoquera l'alliance renforcée de la
Russie et de la Chine afin de parer à la
menace du renforcement constant du
"bouclier" américain. On ne saurait
créditer les médias du recul et de la
pénétration d'esprit nécessaires à une
vue panoramique du destin d'une
civilisation en agonie. Si Hitler avait
gagné la guerre, le corps entier des
journalistes serait aujourd'hui au
service d'un empire nazi triomphant, si
Staline avait envahi l'Europe, le
journalisme actuel serait le levier de
la para-théologie et de l'eschatologie
marxistes.
C'est pourquoi,
dans son débat avec Alain Juppé,
François Fillon n'a visé qu'une seule
cible, les journalistes. Sur ce point,
il faut constater que Donald Trump n'a
fait que prendre sa succession : il a
tout simplement refusé de donner la
parole à un journaliste de CNN et l'a
accusé, avec le retentissement mondial
que l'on sait, de n'être qu'un diffuseur
de fausses nouvelles au service du parti
qui le stipendie.
Quant à la France
américanisée, elle a battu tous les
records de la servitude volontaire,
puisque tout au long de l'été 2016,
France-Inter a convié le peuple français
à partir en vacances avec un livre
américain sous le bras. La vassalisation
de la presse au service de l'occupant
est devenue à ce point le centre
stratégique de l'Europe américaine,
qu'il n'y aura de retrouvailles de la
France et de l'Europe avec leur
souveraineté qu'à la suite d'une guerre
ouverte des forces vives des nations du
Vieux Continent contre la propagande
américaine relayée par tous principaux
organes de presse dont leurs plus
célèbres éditorialistes sont d'anciens
Young leaders, à commencer par
Bernard Guetta.
Pour cela, il
faudra qu'internet apprenne à analyser
de l'intérieur l'art et les moyens de la
subversion américaine mise en place par
les médias officiels, lesquels
stigmatisent sous le sobriquet de "complotistes"
les dénonciateurs de nouvelles
falsifiées. En effet ces médias
disposent de moyens aussi multiples que
divers pour tordre le cou à la vérité:
tantôt ils ignorent purement et
simplement certains évènements, tantôt,
dans la foulée, ils donnent la parole à
un pseudo "témoin" sur place - une
fillette "tweeteuse" ou un "opposant"
modérément modéré - tantôt ils
interrogent le "directeur" d'un institut
au titre ronflant, tantôt ils se
réfèrent avec une unanimité touchante à
un Observatoire syrien des Droits de
l'Homme, alimenté par un seul
individu sis dans une banlieue anglaise,
M. Rami Abdel-Rahman, etc. etc. le tout
dans un climat de feinte neutralité
peinte aux couleurs de l'objectivité et
qui introduit l'art de subvertir le réel
dans le tissu même du récit.
Ecoutez Macron, ex
Young Leader, lui aussi,
stigmatiser le repli de la droite sur un
nationalisme étroit et prôner le pseudo
"esprit d'ouverture" d'une
gauche entreprenante et créatrice, alors
que le vrai repli est précisément de se
boucher les yeux et les oreilles sur la
présence militaire impérieuse, évoquée
plus haut, d'un occupant qui a conduit
toute la classe dirigeante européenne et
toute l'intelligentsia du Vieux Monde, à
légaliser une occupation militaire
perpétuelle.
Ici encore, la
politologie et la science historique
devront s'instruire d'une connaissance
nouvelle du genre humain, celle des
formes insinuantes de la soumission dont
l'Europe américaine aura enrichi la
science de la mémoire qu'on appelle
l'histoire. La véritable postérité du
Déclin de l'Occident d'Oswald
Spengler paru en 1918, est ouvert.
Le 20 janvier 2017
Le sommaire de Manuel de Diéguez
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