Thèmes d'actualité
Deuxième discours de campagne d'un revenant
qui aurait changé de tête
Manuel de Diéguez
Manuel de
Diéguez
Samedi 11 octobre 2014
"Interroger
les grands philosophes, c'est
transformer les questions qu'on leur
pose en instruments d'approfondissement
de la connaissance du genre humain."
Jaspers
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Avertissement
1 - La France ascensionnelle
2 - Chaînes, garrots et camisole
de force
3 - Mon combat contre le dollar
4 - Les chefs d'Etat face au
cerveau de la bête
5 - L'Europe du sépulcre vide
6 - La pesée du cerveau de
l'humanité
Post scriptum
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Avertissement
Que communique le
second discours imaginaire d'un candidat
qui aurait changé de tête, mais que le
lecteur jugera néanmoins reconnaissable
? Rien moins que le secret du
fonctionnement des mythes verbaux dans
la tête de leurs vassaux. Le fidèle
attribue aux mots-clés de sa croyance le
rôle d'un moteur universel et souverain
de l'histoire du monde réel. Le langage
de la foi est un Pégase. Il traverse les
airs et débarque en divers endroits de
la terre, où il accomplit les prodiges
attachés à tel ou tel de ses attributs.
C'est ainsi que Mme
Mogherini ayant appris que M. Biden
avait confié à la super élite cérébrale
de son pays - les étudiants de Harvard -
qu'il avait forcé les Européens à
exercer des sanctions contre la Russie
s'est exclamée, en dévote trompée : "Je
suis très surprise, je croyais que nous
étions en dialogue avec M. Biden".
Le fonctionnement
de la piété est inscrit dans la
psychophysiologie du simianthrope. On
l'a vu à Chicago en 2012 (Honte
à une Europe quadrillée de missiles
américains - L'Europe et la France à
la croisée des chemins ,
24 juin 2014 ) où le verbe
incarné s'était mis en bras de chemise
au milieu des Etats européens pelotonnés
autour de sa personne. On l'a vu à
Genève en 2013, quand M. Fabius avait
cru traiter des affaires de l'Iran
d'égal à égal avec MM. Kerry et Lavrov
pour se voir signifier son congé à
l'heure des négociations entre les
maîtres du jeu. On l'a vu en Syrie, où
la petite canonnière française censée
accompagner l'armada du géant s'est
couverte de ridicule.
Mme Mogherini n'a
pas lu les Mémoires de Mme
Albright, Ministre des affaires
étrangères du Président Clinton, qui
écrit: "Au début de chaque cours,
j'explique à mes étudiants que le but de
la politique étrangère est de persuader
les autres pays d'accepter ce que
nous voulons. A cette fin, le
président et son ou sa secrétaire d'Etat
disposent de moyens allant du recours
pur et simple à nos forces armées au
travail patient du tissage diplomatique."
(p. 22)
Voir :
La diplomatie américaine et la
religion, A propos de Dieu, l'Amérique
et le monde de Mme Madeleine Albright,
ex-ministre des affaires étrangères des
Etats-Unis , 17 novembre 2008
Au cours de la mise
en scène de son apparent examen de
passage devant une Commission de
l'Assemblée de Strasbourg censée en
charge de valider ou d'invalider sa
nomination à la tête de la diplomatie
européenne, Mme Mogherini n'a pas
prononcé un seul mot du véritable acteur
de la pièce et de ses cinq cents places
fortes incrustées dans toute l'Europe
depuis soixante-dix ans. Le mythe
démocratique auréolait toutes les têtes.
Une liberté réelle
s'exprime toujours par l'exercice d'un
pouvoir effectif, et ce pouvoir est
toujours strictement proportionné au
poids économique, politique et militaire
de celui qui en brandit le totem. C'est
pourquoi le Général de Gaulle avait
purement et simplement brisé les ailes
du mythe en renvoyant les troupes
d'occupation américaines campées à
Evreux. Si l'Europe ne dit pas tout
simplement à M. Biden: "Que faites-vous
là ? Qui vous autorise à vous présenter
en ces lieux ? Les relations de la
Russie avec l'Ukraine et avec nous ne
vous regardent en rien. Nous ne sommes
pas les esclaves de votre mythe de la
Liberté."
Mais si vous
relisez l'avertissement que j'ai mis en
tête de mon texte du 27 septembre, vous
verrez qu'il n'y a aucune chance, hélas,
que les démocraties pieuses sécrètent
une classe dirigeante qui briserait en
plein vol le mythe de la Liberté auquel
ils se sont ficelés. .
1 - La France
ascensionnelle
Depuis 2012, l'urne
funèbre de la solitude m'a enseigné à
forger mon action publique sur l'enclume
d'un sacerdoce politique. Je me suis
initié à la logique interne de
l'histoire, je me suis exercé à l'ascèse
de la pensée rationnelle. J'ignorais
que, sans le secours d'une réflexion
rigoureuse, l'homme d'Etat n'habitera
jamais sa nation. Le 19 septembre, j'ai
annoncé que je bouleverserai la
sacristie qu'on appelle un parti
majoritaire.
On me reprochera
mon vocabulaire. On le croira emprunté à
la théologie et étranger à la
République. Mais, que voulez-vous, la
laïcité se trouve entre les funérailles
et le sépulcre. Sachez, mes amis que, si
la vraie voix de la politique donne
corps aux nations ascensionnelles et si
la vraie voix des peuples n'est pas
celle de leur mécanique administrative,
je mettrai ma vocation au service de
l'âme de la France - et mon activité de
tâcheron des travaux et des jours de la
bureaucratie d'Etat ne sera pas celle de
ma haute mission. Car si cette
civilisation en venait à stériliser la
distinction d'autrefois entre le monde
terrestre et le spirituel, la science
politique y perdrait son ancrage dans
une intemporalité féconde. Or, la
vassalisation actuelle de l'Europe nous
démontre qu'une politique privée d'élan
ascensionnel tombe dans la bassesse dont
le spectacle s'étale sous nos yeux.
2 - Chaînes,
garrots et camisole de force
Vous ne saviez pas
- et moi non plus - que la servitude de
la France et de l'Europe iraient jusqu'à
nous faire prendre les armes de la
bêtise contre la patrie de Tolstoï et de
Dostoïevski, vous ne saviez pas - et moi
non plus - que nous irions à petit trot
sur les traces du vaincu de 1812 en
Russie , vous ne saviez pas - et moi non
plus - que la servitude peut lancer au
galop les croisés de la sottise sous le
drapeau du mythe de la Liberté. Mais
l'heure a sonné, pour la France, de se
présenter en pédagogue de l'Europe de la
raison; l'heure est venue pour la
France, de forger la lance d'un peuple
instruit des lois de la géopolitique.
Voyez ce qui manque
à nos sorbonicoles : ils n'ont aucune
connaissance de la rudesse de
l'histoire, aucune science de l'arène
des grandes puissances, aucune
expérience des règles qui commandent
l'expansion et le déclin des empires.
L'Europe est devenue le nouveau centre
de formation des sophistes et des
scolastiques d'une religion de la
Liberté - la pastorale qui leur fait
admirer le nouveau mythe du salut par la
"démocratie" nous renvoie aux
sorbonagres du Moyen-Age.
Ne soyez pas les
tard-venus de l'Europe d'une nouvelle
Renaissance. En 2007, à peine étais-je
élu à la Présidence de la République que
je suis allé frapper aux portes des
principales capitales d'un Vieux
Continent américanisé afin de tenter de
convaincre les grandes nations nées à
l'école d'Athènes et de Rome de se
soustraire entièrement et définitivement
à la tutelle militaire qui les rassemble
depuis quatre générations sous le
drapeau de l'étranger. Mais c'est d'une
voix dévote et la bouche en cœur que ces
agonisants de leur souveraineté m'ont
répondu: "Nous confions désormais et
pour toujours notre défense aux armes de
notre puissant et bienveillant
protecteur."
J'ai tenté
d'expliquer à ces enfants en bas âge
qu'à ce compte, l'Europe des Sorbonnes
ne retrouvera jamais son indépendance et
qu'il serait d'un ridicule titanesque de
seulement y songer, parce que la
bureaucratie qu'un souverain étranger
nous aura conduits à sécréter nous
placera sous le heaume des cinq cents
bases américaines qu'il a incrustées à
jamais sur nos labours. Non seulement je
n'ai pas été entendu à Berlin, à Rome, à
Londres, à Madrid, mais j'ai découvert,
à cette occasion - j'aurais dû le savoir
depuis belle lurette - que la classe
dirigeante de la démocratie mondiale a
trouvé son ancrage définitif à mille
lieues de toute connaissance réfléchie
de l'histoire du monde et que cette
oligarchie de cervelles scolarisées nous
conduit tout droit au suicide sur la
scène internationale.
Dès 2008, j'ai
tenté de faire comprendre à Washington
que la Russie exerce depuis longtemps et
à bon droit l'influence traditionnelle
d'une grande puissance sur deux petits
voisins, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie,
qui sont moins éloignées du territoire
de l'ex-empire des tsars que l'Amérique
centrale ne l'est de Washington, ou
l'Afrique du Nord de la France d'hier.
Puis j'ai signé
avec M. Poutine une alliance stratégique
entre la Russie et la France qui a fait
grincer des dents au Capitole. J'ai
également tenté de conduire à son terme
l'Union des peuples riverains de la
Méditerranée, mais chacun sait qu'Israël
et Washington étaient aux aguets et
qu'ils ont fait échouer ce projet. Sept
ans plus tard, la livraison à Moscou de
deux navires de guerre construits à
Saint-Nazaire et dont M. Vladimir
Poutine m'avait passé commande se
révèlera une étape décisive, donc
effrontée, de la course de l'Europe en
direction de sa puissance d'autrefois,
parce que la pesanteur de la présence
politique et militaire des Etats-Unis de
Dunkerque à l'Oural est devenue
tellement dictatoriale qu'elle commence
de faire comprendre aux grands et même
aux petits élèves de l'OTAN la solidité
des chaînes qui enserrent leurs
chevilles, la rigidité des garrots qui
les étranglent et la résistance aux
déchirures des camisoles de force dont
le tissu enveloppe le mythe de la
Liberté.
3 - Mon combat
contre le dollar
C'est en homme
d'expérience, donc en habitué du théâtre
des glaives que je vous mets en garde:
sachez que si vous demeurez les
spectateurs passifs et ficelés de la
présence militaire de l'empire américain
sur vos arpents, vous avez déjà quitté
le temps de la guerre politique pour
celui des rubans dorés de votre
servitude.
Sachez également
que l'empire romain aux quarante neuf
faisceaux de notre temps ne dispose pas
des mêmes armes que les légions
d'autrefois, sachez également que les
heures courent cent fois plus vite que
sous Auguste ou Tibère, sachez également
que le premier empire militaire qui ait
jamais étendu au monde entier son réseau
de camps retranchés est un géant aux
articulations fragiles, sachez également
que les ressources de son ossature sont
appelées à s'épuiser rapidement, sachez
également que les tonnes de dollars qui
couronnent sa charpente lui font une
tiare plus chancelante d'année en année.
Certes, si vous
deviez traîner la patte et tituber dans
votre sommeil, l'heure de vous colleter
avec votre destin sera définitivement
passée, parce que vous vous serez
tellement asservis de l'intérieur que le
monde réel cessera de se montrer
capturable à vos prises. Alors, ce sera
un jeu d'enfants de vous faire prendre
des tâches subalternes pour des
occupations dignes de vos Etats. Les
domestiques s'agitent et étalent leurs
parures. Vous en avez un avant-goût avec
Mme Mogherini, qui voudrait que l'Europe
des Machiavel au petit pied et des
Talleyrand d'arrière-cuisine interdise à
la Russie d'ouvrir un couloir vers sa
province de Crimée.
Quel défilé de
gâte-sauce et de saute-ruisseau que
celui des candidats à un poste de
commissaire au sein de la Commission de
Bruxelles ! L'Anglais, M. Hill est un
agent d'influence de la Shell . Il sera
censé défendre les intérêts de l'Europe
contre ceux de la City. Le Français, M.
Moscovici, jouera l'hurluberlu de
service dans la mascarade. L'Espagnol
Miguel Arias Canete, autre agent
pétrolier, jouera les burlesques grimés.
Le Hongrois, Tibor Navracsics sera
relativement neutralisé, la Slovène
Alenka Bratusek également, parce qu'elle
ne comprenait pas un mot aux questions
qu'on lui posait, mais tout ce petit
monde sera validé en vertu d'un acte
secret de non-agression signé en
coulisses par les fonctionnaires au
service de Washington.
Comment le
sauvetage de la pensée et de la culture
de l'Europe serait-il confié à ce
caravansérail? M. Juncker est trépassé
avant de s'être seulement mis un instant
à la barre. Les Etats seront-ils mieux
lotis que les fantoches d'une Commission
de figurants.
J'ai fait mes
premières armes en solitaire sur la
scène internationale. J'ai tenté de
combattre la domination mondiale du
dollar à l'heure du scandale des "subprimes".
Mais le G20, dont Washington est parvenu
d'emblée à exclure l'Espagne, a
néanmoins et fort rapidement relégué au
second rang le G5, fondé le 1er décembre
1974 par M. Giscard d'Estaing et élargi
à la Russie en 1998. Aujourd'hui, seul
le G20 présente une ossature de taille à
combattre les accords de Bretton Woods
de 1944, qui a placé avec une rapidité
fulgurante le monde entier sous la
domination de la monnaie américaine et
qui a permis à Washington d'abolir
purement et simplement l'étalon-or.
4 - Les chefs
d'Etat face au cerveau de la bête
La question est
maintenant de savoir si, cent vingt cinq
ans seulement après la révolution de
1789, la connaissance, demeurée si
tragiquement limitée, de la nature et de
l'étendue de leurs nouveaux devoirs
civiques dont disposent les peuples
démocratiques actuels, si cette
connaissance infirme, dis-je, de la
géopolitique, se perpétuera jusqu'à la
chute du Vieux Monde dans le gouffre de
la servitude. Faudra-t-il attendre des
décennies pour que l'information des
corps électoraux quitte les bancs de
l'école et s'élargisse à la planète? Car
enfin, croyez-vous que l'Amérique serait
parvenue d'une pichenette à contraindre
vos Sorbonne à asphyxier - et au seul
profit de votre maître d'au-delà des
mers - le commerce et l'industrie des
Etats du Vieux Monde, croyez-vous que
cette aberration scolastique aurait été
possible si les peuples d'aujourd'hui se
trouvaient quelque peu déscolarisés et
plus instruits des affaires du monde?
Pis que cela: votre
maître en sophistique a convaincu vos
théologiens de vous prêcher sa
catéchèse, selon laquelle la politique
doit passer avant l'économie; et vos
valets de l'étranger n'ont pas voulu
leur répondre vertement: "Ce ne sont pas
les priorités de la politique
internationale que vous nous conviez à
prendre en compte, mais seulement les
devoirs économiques que vous attachez à
notre domesticité. Depuis quand les
tâches de la politique extérieure des
Etats souverains se réduisent-elles à
perpétuer la présence de vos armes sur
leurs territoires?"
Français, votre
patriotisme est demeuré si féodalement
barricadé dans les forteresses
décrépites de vos identités locales
qu'il vous faut apprendre les règles qui
régiront la guerre de demain. Apprenez
donc à étendre votre regard au-delà de
vos arpents et sachez que Washington a
débarqué jusque sur vos plates-bandes et
dans vos jardinets - déjà l'étranger
dispose de votre droit de vendre les
fruits et les légumes de vos potagers.
Si vous refusez de quitter vos jeux
d'enfants, si vous refusez de déserter
vos préaux, si vous jouez à la marelle
dans vos cours d'écoles, si vous laissez
les échines pliées de vos classes
dirigeantes s'occuper de vos affaires à
votre place, jamais je ne parviendrai à
faire débarquer le débat de fond sur vos
places publiques grouillantes
d'aveugles, de muets et de sourds.
Contre quel ennemi imaginaire vous
êtes-vous laissé entraîner, contre quel
guerrier à la cuirasse étincelante et au
heaume d'acier vos classes dirigeantes
vous demandent-elles de vous ruer?
Observez la tenue et la dégaine de
l'ennemi imaginaire qu'on vous montre du
doigt.
5 - L'Europe du
sépulcre vide
M. Biden, ancien
Président de la Commission des affaires
étrangères du Congrès et devenu
vice-Président des Etats-Unis, vient
d'avouer que Washington vous à forcés
à édicter des sanctions économiques
contre la Russie. Vous le savez, puisque
Mme Nuland avait confessé crûment, dès
le mois de mars 2014, que l'Amérique
avait déjà dépensé cinq milliards de
dollars pour tenter de mobiliser les
"enculés" européens contre les intérêts
de la Russie en Ukraine.
Qu'a répondu Mme
Mogherini qui, selon M. Renzi, chef du
gouvernement de la péninsule était
censée aider l'Italie, sa patrie, à
rapprocher l'Europe de la Russie et à
donner de l'éclat à la présidence
tournante du Vieux Continent, qui
appartenait à Rome pour six mois? Ouvrez
bien vos oreilles et écoutez la
réfutation de M. Biden et de M. Lavrov:
"Non, Messieurs, l'Europe prend seule
ses décisions et à l'unanimité."
Pensez-vous faire l'Europe avec des tels
pantins, fantoches et paltoquets?
Mais avez-vous
entendu M. Barack Obama feindre de
hiérarchiser les périls terribles que
courrait le monde actuel? Le plus grand,
dit-il, est l'épidémie d'Ebola, le
second, l'assaut hitlérien de la Russie
contre l'Europe en Ukraine, le
troisième, l'Etat islamique. Devant
quelle instance ces sottises ont-elles
été proférées à haute et intelligible
voix? Devant l'Assemblée générale des
Nations Unies, c'est-à-dire devant
l'opinion publique mondiale.
M. Lavrov s'est
demandé s'il fallait s'esclaffer. Mais
vous voyez à quel degré de puérilité on
vous a d'ores et déjà réduits. Si vous
croyez vraiment que la reconquête du
port de Sébastopol, qui fait partie de
la Russie depuis la grande Catherine,
est une attaque du nouveau Führer contre
l'Europe entière, retournez sur les
bancs de l'école. Vous y apprendrez que
la dernière intervention de la France à
Sébastopol est celle de Napoléon III en
1856. Cette rade serait-elle subitement
devenue le centre de gravité de la
planète de l'atome? Savez-vous que la
Russie du XXIe siècle a d'autres chats à
fouetter qu'à jouer soudainement au
héros de bande dessinée en Ukraine,
savez-vous que vos dirigeants corrompus
en sous-main par Washington savent fort
bien, eux, qu'ils vous placent sous le
joug d'un film de la Metro Goldwyn
Mayer.
En réplique à tant
d'âneries calibrées, hélas, à votre
échelle, les députés de la Douma ne
serrent plus la main des membres du
Congrès américain. Comment le
sauriez-vous? Le mardi 30 septembre,
j'écoutais le journal de 13 h sur France
Inter, qui était entièrement consacré
aux pluies diluviennes tombées sur
Montpellier. La Révolution de 1789
aurait-elle enfanté des citoyens à
jamais coupés du reste du monde? Les
historiens de demain se frotteront-ils
les yeux à lire le conte des mille et
une nuits de la démocratie mondiale? Se
demanderont-ils pourquoi les peuples
rouis par la longue histoire de leur
mythe de la Liberté se seront laissé
vassaliser par leur propre mythe en
retour?
Mais sachez que
votre folie n'est pas nouvelle. C'est en
escadrons serrés que la cavalerie des
croisés du Saint Sépulcre a galopé sur
des milliers de kilomètres en direction
de Jérusalem et pour le seul motif que
les propriétaires de leur pauvre
cervelle étaient parvenus à leur faire
croire que l'éternité de leur vie
posthume passait par la conquête d'un
sépulcre vide.
6 - La pesée du
cerveau de l'humanité
Mais la politique
des songes immortels qui vous tiennent
en laisse depuis tant de millénaires
vous jette maintenant dans une tragédie
inconnue de vos ancêtres, parce que ce
n'est plus seulement au timon de la
politique internationale que vos folies
sacrées attellent l'Europe, mais au
gouvernail du cerveau sous-développé qui
paralyse encore notre espèce. Si vous ne
savez pas comment prendre en mains les
rênes de vos neurones, confiez
l'encéphale endormi de la France et de
l'Europe à un coursier de feu. Car nos
anthropologues d'avant-garde commencent
d'observer de haut et de loin la folie
propre au seul animal que la nature ait
rendu volubile.
- Voir -
La postérité politique et
philosophique de Freud, Les rêves sacrés
et la paralysie des sciences humaines
actuelles , 27 septembre 2014
Savez-vous que
notre démence spécifique, seul notre
langage abstrait la sécrète jour après
jour dans nos têtes et que la bête
devenue loquace à l'aube du
paléolithique se voit précipitée, dès
qu'elle ouvre la bouche, dans des mondes
conceptualisés et sanglants? Apprenez à
observer les stratagèmes et les
sortilèges massifs que votre maître
d'outre-Atlantique déverse dans votre
tête, écoutez les billevesées que
profère votre vassalisateur,
désensorcelez-vous de l'emprise des
magiciens de la démocratie mondiale. Il
est vide, le tombeau vers lequel on vous
traîne. M. Biden a dit: "C'est curieux,
ils y courent maintenant tout seuls". Il
ne sait pas quelle mèche du langage il a
allumée dans vos conques osseuses.
La science nouvelle
de la politique internationale vous
appelle à une connaissance
anthropologique de votre cervelle. Elle
vous enseigne que les Etats et les
nations du Moyen-Age demeuraient
impuissants à conquérir une connaissance
méta-zoologique des songes qui faisaient
délirer leur époque. Sachez que la
classe dirigeante actuelle de la
démocratie mondiale demeure rebelle à
connaître les "hallucinés
sanguinaires" qui rassembleront
demain un vaste troupeau de croisés de
leurs songes. Les sciences humaines
étriquées de notre temps ne connaissent
pas encore les rouages et les ressorts
de l'halluciné suprême que vous adorez
et dont vous saluez les rôtissoires
cachées sous la terre. Je vous le dis,
l'heure a sonné, pour vos vrais chefs
d'Etat, de conduire vos Etats au
naufrage cérébral ou de prendre une
longueur d'avance sur les cerveaux de
leur temps.
Post Scriptum
J'écrivais le 25
juillet:
"A partir de cette date, et
compte-tenu qu'on ne luttera
efficacement contre le naufrage de la
langue française que si le Président de
la République et le Premier Ministre se
voient nommément mis en cause, je
relèverai quelques-unes de leurs fautes."
- 1 - M. Valls
ignore qu'on ne dit pas mouton noir,
mais brebis galeuse.
- 2 - M. Hollande
ignore qu'on ne dit pas moins que
quiconque, mais moins que
personne.
Reçu de l'auteur pour publication
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