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Panthéon 1
Manuel de Diéguez
Manuel de
Diéguez
Samedi 11 janvier 2014
Evoquer le
transfert au Panthéon des cendres
peut-être encore chaudes de Joséphine
Baker, c'est avouer qu'elles feraient
grésiller à nouveau celles, fort
refroidies, de Pasteur ou de Victor
Hugo, tellement la gloire, autrefois
internationale, de nos héros de
l'intelligence se trouve désormais
réduite à n'illuminer que l'hexagone. On
se contentera de la bougie d'une
renommée orpheline de l'universel:
décidément, la gloire des incandescences
n'est plus dans la fulgurante éternité
des cerveaux sommitaux, mais dans
l'étincellement des corps de passage sur
les tréteaux du music hall.
Il est vrai que
jamais le Panthéon cartographique de la
France n'a orchestré un culte des grands
hommes à l'échelle du monde. L'Olympe de
la République s'est toujours voulu une
province gauloise. Notre géographie
culturelle ignore Homère, Sophocle,
Aristophane, Spinoza, Swift,
Shakespeare, Copernic, Freud, Einstein.
Profiterons-nous de notre effacement de
l'arène internationale de la pensée pour
rappeler à la mappemonde des neurones
que les dieux de l'intelligence ne se
rabougrissent pas à l'école des
topographes? Quelle grandeur, pour la
nation de Molière et de Montaigne, si
elle redisait à notre astéroïde que le
temple de la rue Soufflot était appelé à
glorifier la vocation grandiose de la
France de présenter à l'intelligentsia
de la planète une galerie de cervelles
transcendantes à l'enseignement de
l'histoire locale et que les vraies
boîtes osseuses ne se laissent pas
exposer dans un musée des patriotismes
intellectuels, mais dans le royaume des
ascensions intérieures de l'humanité!
Un Panthéon
consacré au culte des hommes de génie de
toutes les nations et de toutes les
époques présenterait au monde une coupe
de nectar et d'ambroisie dont les
serviteurs de Minerve raviveraient la
flamme de génération en génération,
tellement le feu de leur absence nous
brûlerait d'un siècle à l'autre, et
tellement ces dieux-là se révèleraient
les grands prêtres de l'intelligence.
Mais comment
alimenter le foyer des fulgurances,
sinon par la rédaction d'un statut de
l'esprit et de l'âme des immémoriaux? Un
traité de la prêtrise des incendiaires
contraindrait les Etats de se réunir
chaque année aux fins de faire le point
du pilotage de la postérité des grands
morts afin que les timoniers nationaux
demeurent aux aguets des promesses et
des richesses de leurs résurrections
successives.
Dans le curriculum
vitae d'une humanité de vigies, quelle
serait la notice que notre siècle
rédigerait et qu'il déposerait au pied
des effigies des grands hommes? Dans
l'attente de la rédaction d'un précis de
guidage cérébral de la civilisation
polyglotte, voici, pour mémoire, ce que
les Pythies d'autrefois disaient des
prophètes et des sentinelles dont les
sépulcres veillaient sur les plus hautes
mémoires.
1 - Homère
Ce premier
porte-lanterne des évadés des forêts a
coulé la politique et l'histoire dans le
creuset de la littérature; et cet aède a
demandé à son miroir de vérité de servir
de réflecteur géant à deux effigies
mémorables des fuyards de la zoologie,
Achille et Ulysse. Mais, tel n'est pas
le seul mérite de ce géant. S'il mérite
de figurer dans le temple des étoiles
dont s'éclairera à jamais notre espèce,
c'est parce que sa plume a mis en scène
le trafic écarlate des humains avec le
sang de leurs autels. Ce héros eut
l'audace sacrilège de faire monter
l'assassinat sacré sur l'offertoire.
Toute l'histoire des relations que les
détoisonnés entretiennent avec la mort
porte le sceau du sacrifice d'Iphigénie;
et, depuis lors, l'encéphale de la bête
ne cesse de se demander pourquoi, en
tous lieux et à toutes les époques, les
religions sont fondées sur un meurtre
rémunéré par un Olympe censé de justice
et de bonté. C'est dire que si Homère
n'était pas présent sur le théâtre des
encéphales, notre espèce ne disposerait
d'aucun observatoire de l'histoire de
notre cervelle, donc d'aucun regard sur
les rouages et les ressorts véritables
de notre boîte osseuse.
2 - Le Bouddha
La statue du
Bouddha se dressera à la droite de
l'auteur de l'Iliade et de
l'Odyssée dans le temple
dont la vraie France se voudra la
prêtresse, la gardienne et la flamme.
Car l'Eveillé fut le premier vocalisé
sommital qui ait placé le sommeil des
têtes au cœur de l'ignorance et de la
sottise des rescapés de la zoologie.
Bien plus, ce fécondateur des ténèbres a
permis à ses successeurs d'accoucher
d'une connaissance généalogique de
l'origine et de la croissance de
l'erreur, puis de suivre à la trace les
jeux de la vérité avec l'ombre et la
lumière et enfin de fonder la vie
ascensionnelle du quadrumane originel
sur son courage et sa volonté propres -
celles d'une intelligence ardente à se
colleter sans secours extérieur avec le
vide et la silence de l'infini.
C'est dire que si
l'effigie du Bouddha ne figurait pas aux
côtés d'Homère dans un temple universel
de la lucidité humaine, l'héroïsme de la
raison ne se serait pas révélé la clé de
l'éveil, la solitude ne serait pas
devenue la clé du génie, le silence et
le vide ne se seraient pas montrés les
clés du tragique et de la noblesse de la
pensée.
3 - Socrate
Le choix des
conques cérébrales à domicilier au
Panthéon de l'espèce évolutive obéira
aux critères suivants: primo, le
candidat aura construit une balance à
peser la cervelle de l'animal parlant;
secundo, il aura été crucifié sur
l'effigie de la bête qu'il aura
dessinée; tertio, il aura fécondé
les neurones du simianthrope à l'école
de son alliance avec la mort. A ce
titre, Socrate figurera parmi les Titans
ascensionnels, parce qu'il fut le
premier humain à observer comment ses
congénères s'imaginaient qu'ils
pensaient déjà, alors qu'ils tentaient
seulement de capturer tantôt le
singulier, tantôt l'universel, mais
toujours à l'école de leur pauvre
outillage vocal.
Or, le vocabulaire
bancal dont dispose une humanité
déhanchée de naissance par la grammaire
se divise entre les mots qualifiés
d'abstraits et de vaporeux et les mots
censés concrets et terrestres. Les uns
désignent tel ou tel objet en
particulier, les autres renvoient à un
tissu de concepts rassembleurs,
focalisateurs et ratisseurs. Or, les
vocables collés au sol et soi-disant
concrets ne sont, eux-aussi, que des
généralisateurs incapables de jamais
saisir le singulier en tant que tel et
dans sa spécificité . Ce faisant,
Socrate a posé les fondements de la
réflexion du genre simiohumain sur les
divers déguisements dont usent les
verbes expliquer et comprendre
au sein des sociétés semi-animales, donc
sur la pesée des dérobades du savoir
tant scientifique que déclaré naturel.
La critique de la
connaissance rationnelle ou tributaire
des cinq sens repose sur le décorticage
socratique du fonctionnement des
cervelles. A ce titre, le grand Athénien
arbitre depuis deux millénaires et demi
la querelle, demeurée mondiale, entre
les nominalistes et les reales.
Au Moyen Age il ne s'agissait encore que
de savoir si l'humanité en tant que
telle existe davantage que les mortels
de passage, alors que si vous parlez
d'un arbre dans son universalité
supposée indestructible, il vous faudra
le priver au préalable de son écorce
passagère, de la couleur éphémère dont
il se pare, de ses branches et de ses
feuilles mortelles pour évoquer
seulement le fantôme d'un arbre réel -
spectre verbal que les philosophes
d'autrefois appelaient son "essence" et
ceux d'aujourd'hui le concept.
Mais l'inspirateur
de Platon a fait bien davantage: il a
observé que l'ignorance de la bête est
le "plus grand des maux" dont
elle souffre et que son ignorance propre
s'attache non seulement à sa dégaine la
plus assurée, mais qu'elle se présente
toujours et nécessairement sous le
vêtement de la falsification logicienne,
donc ficelée à un enchaînement
impeccable de propositions dont le tissu
fait une dialectique et les fils
une syllogistique.
C'est ainsi que les
géomètres se rendent irréfutables à
tirer des conséquences rigoureuses des
axiomes et des postulats qu'ils
soustraient à toute démonstration, et
cela sous le prétexte que la vérité
ressortirait au sens commun ou au
"sentiment d'évidence". On ne saurait
donc soumettre aucun savoir à la
critique philosophique si l'on ne réfute
ou démontre au préalable les présupposés
qui pilotent en sous-main la notion même
de raison; et cette réfutation ne
peut que renvoyer à une subjectivité
cachée des fondements anthropologiques
dont la géométrie s'habille sur les
places publiques. Ce faisant, Socrate a
fondé à jamais la pensée proprement
philosophique sur le décryptage de
l'inconscient dont les savoirs
faussement assurés masquent leurs codes,
de sorte que tout progrès dans la pesée
de l'encéphale de l'humanité passera
toujours et dans le monde entier par une
seule voie appienne, celle d'une
connaissance de plus en plus abyssale de
soi-même. Or ce défrichage passe par une
psychanalyse du mythe de la
transcendance.
Vingt-trois siècles
plus tard, Kant distinguera les
jugements analytiques des jugements
synthétiques; et il remarquera que si
les causes et la "causalité" ne se
rencontrent pas dans la nature, elles ne
siègent que dans les têtes. Le
philosophe de Koenigsberg n'a que
retrouvé le fondement du génie de
Socrate, qui disait que la philosophie
ne s'enseigne pas et qu'il y faut des
âmes habitées, parce que le regard des
visionnaires de la condition humaine ne
se cache pas dans la nature.
Mais les
conséquences à long terme du socratisme
ne sont pas épuisées pour autant. Si, à
l'instar des chrétiens, les Grecs
s'étaient construit une théologie
rationalisante, nous disposerions d'un
document anthropologique décisif sur les
déviations logicisantes de la bête; et
ce document nous contraindrait à
observer et à peser les dogmes et les
doctrines à la lumière de leur malfaçon
spécifique. Car les axiomes qui
commandent les trois monothéismes sont
bardés des mêmes syllogismes qui
rendraient compte des relations
"logiques" de Zeus avec Héra, de
Poséidon avec son fils, le Cyclope, de
Minerve avec les Athéniens, de Chronos
avec ses enfants, parce que la
dialectique des relations entre le Père,
le Fils et le Saint Esprit ou celles de
Marie avec les autres habitants du
paradis se trouveraient éclairées dans
le rétroviseur d'une catéchèse
dialectisée du polythéisme.
Socrate est donc
l'homme de génie inaugural de la
philosophie occidentale, celui qui, à la
suite du Bouddha, fit du sommeil
volontaire de l'intelligence
simiohumaine la clé de voûte de la bête
balbutiante. Mais ce n'est pas seulement
en tant que fondateur d'un regard de
l'extérieur sur la boîte osseuse de
notre espèce que Socrate mérite de
figurer au Panthéon universel du solaire
cérébral: il fut également le premier
découvreur du courage propre seulement à
l'intelligence et le premier analyste
des relations que la vaillance de la
pensée ascensionnelle entretient avec
une éthique rationnelle.
C'est dans cet
esprit qu'il a ridiculisé les idoles
sommeilleuses devant lesquelles l'espèce
endormie s'agenouille. On ne saurait
donc souligner avec trop d'insistance
l'alliance que Socrate a conclue avec le
Bouddha, parce que les hommes porteurs
d'une étoile ignorent les verdicts de
Chronos et de Clio : ils se chevauchent
ou se précèdent sur un autre registre
que celui de l'état-civil. Socrate est
l'avenir de Freud. A l'inscription: "A
ses grands hommes, la patrie
reconnaissante" qui figure au
fronton du Panthéon de la rue Soufflot,
ils substituent sans cesse celle-ci: "A
ses phares cérébraux, l'humanité
reconnaissante" .
4 - Confucius
Il fallait qu'un
sage posât les fondements des Etats et
donnât sa dignité à la raison pratique
et à l'esprit des lois. Si vous refusez
à Confucius la place qu'il mérite
d'occuper dans le temple des lumières de
notre espèce, il vous manquera un
flambeau, certes moins illuminant que
les précédents, mais indispensable à la
conquête de l'équilibre psychique et
mental de la bête en chasse de ses
songes et menacée à chaque instant de
choir dans des délires sanglants.
Je comprends qu'il
y ait débat sur les titres de cette
figure à trouver place au futur Panthéon
universel du tragique, mais un esprit
positif et tranquille ne doit pas se
trouver jugé au feu et à l'incandescence
des grands torturés de la pensée. La
bougie de Confucius a rendu des services
immenses à une espèce sans cesse menacée
de tomber dans la démence et en proie à
des délires meurtriers.
5 - Sophocle
Il faut plaider à
la barre du tribunal des Célestes la
cause d'un astre qui mérite de briller
dans la galerie des torches vivantes du
génie humain: Sophocle a fécondé deux
archétypes universels et impérissables
de la condition simiohumaine, Antigone
et Œdipe. Qu'ont fait d'autre le Bouddha
ou Socrate que d'illustrer la
transcendance de la conscience face aux
Etats et aux lois de ce monde? Mais cet
Homère de l'esprit a fait monter sur les
planches de la littérature mondiale un
personnage aussi immortel que
l'Iphigénie d'Homère: Antigone.
Le second trophée
littéraire du génie de Sophocle
s'appelle Œdipe. Ce héros
illustre une interprétation
révolutionnaire des relations que la
fatalité entretenait en ces temps
reculés avec la liberté et avec la
responsabilité tant morale que politique
de l'humanité. Œdipe n'est pas un
coupable aux yeux du visionnaire grec du
tragique. En vérité, Sophocle est le
premier peseur qui se soit refusé à
légitimer le sort des victimes placées
sous le couperet d'un verdict aveugle du
destin, le premier philosophe qui ait
invalidé le sceptre des juges obtus de
l'Olympe.
6 - Aristophane
Depuis Homère, les
grands hommes qui se sont refusé à jouer
les géants du sacrifice à leur propre
détriment ont envoyé sur les planches
des substituts ou des sosies de leur
génie. Aristophane est le premier
colosse dédoublé qui ait jeté sur les
dieux de son temps un regard
condescendant. Il y fallait le verdict
d'un tribunal rieur. Dans Les
Oiseaux, l'Olympe de l'époque se
trouve tourné en dérision avec une
audace que la civilisation occidentale
n'a pas encore retrouvée: ni Voltaire,
ni Molière, ni Shakespeare, ni Nietzsche
n'ont osé mettre en scène le tueur du
ciel nouveau, le rôtisseur posthume de
sa créature, le pourvoyeur inlassable
des tortures éternelles de l'enfer, le
saint metteur en scène de sa justice
vengeresse sous la terre. Il faudra
attendre la vraie postérité de Darwin,
de Freud et d'Einstein pour retrouver le
génie iconoclaste d'Aristophane et pour
découvrir que le dieu des trois
monothéismes est un sauvage infiniment
plus primitif que le Zeus des Grecs .
7 - Tacite
Cet historien
mérite de figurer au Panthéon des
soleils de l'intelligence, non point en
raison de sa pénétration d'esprit, qui
ne fut pas philosophique, mais parce
qu'il a placé un empire agonisant sous
le regard de sa plume, si je puis dire.
Son style l'a distancié de tout le
théâtre, parce qu'il a porté la
littérature à une solitude nouvelle de
l'écriture. On a dit que, depuis Hegel,
le génie philosophique récrit l'histoire
de la philosophie. Mais cette évidence
remonte à Aristote; et l'on ne voit pas
ce que les Descartes, les Hume, les Kant
ont fait d'autre que de récrire le passé
de la pensée. Tacite, lui, a récrit
l'histoire de l'humanité à la seule
lumière d'une distanciation nouvelle du
langage, d'un recul érémitique de
l'observateur: il fut l'Homère
flamboyant et glacé de la mort de
l'empire romain.
Feuille de route
L'auteur des
Annales, des Histoires
et le théoricien de l'éloquence auquel
nous devons le Dialogue des
orateurs est également le dieu
Terme du monde antique : après lui, les
Lettres, les sciences et les arts sont
tombés quinze siècles durant dans les
épouvantes infernales et les félicités
enfantines des ressuscités. Le seul
géant qu'un millénaire et demi de
puérilités sacrées a laissé surnager sur
l'océan de l'ennui s'appelle Augustin,
qui parvint à installer sa biographie
sur le trône du créateur du cosmos et à
harceler la divinité de questions sans
réponse, dont celle de savoir comment le
démiurge avait enfanté l'espace et le
temps avant de s'atteler à la
fabrication de notre planète. On doit en
outre au fils de Monique d'avoir renvoyé
à jamais le créateur dans
l'insaisissable. Rousseau ne s'y est pas
trompé qui a déposé nuitamment ses
Confessions à lui sur l'autel
de la cathédrale Notre-Dame. Entre
temps, un second géant de la nuit,
Pascal a pris acte, lui aussi, du sort
misérable d'une espèce livrée sur une
île déserte à un "boucher obscur".
Mais, dans le même
temps, le fruit le plus inattendu des
trois monothéismes fut de placer de plus
en plus impérieusement l'humanité sous
le regard souverain de ses propres
géants, tellement il n'est pas possible
de braquer si longtemps sur soi-même le
regard panoramique d'un Zeus universel
sans apprendre, en retour à se connaître
d'un peu plus haut. Puis, à partir du
XVIe siècle, les grandes découvertes se
sont mises de la partie; et elles ont
commencé de contraindre, elles aussi,
les hommes de génie à lover le genre
humain dans un cosmos de plus en plus
connu et de moins en moins déchiffrable.
C'est aux côtés de Gutenberg et de
Christophe Colomb que Copernic, Newton,
Darwin et Einstein ont changé le regard
de l'homme sur une espèce désormais
privée de bouée secourable dans l'infini
et condamnée à se trouver son Dieu au
plus secret de lui-même.
La semaine
prochaine, j'évoquerai Cervantès,
Swift et Shakespeare; puis je
prononcerai un plaidoyer pour un grand
méconnu, Henri Bergson, parce
qu'un Panthéon récapitulatif est un
détecteur prospectif des éclosions en
chemin. Les hommes de génie sont des
bombes à retardement: si l'on n'observe
pas leurs virtualités, leur postérité
véritable reste dans l'ombre.
Le 11 janvier 2014
Reçu de l'auteur pour publication
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