EODE THINK TANK/GEOPOLITIQUE
Thèses sur la «
seconde Europe » unifiée par Moscou
Luc Michel
Lundi 25 novembre 2013
Luc MICHEL pour EODE Think Tank /
avec LCDP – EODE Press Office /
2013 11 23/
3e édition 2013 mise à jour
(1ère édition en décembre 2006)/
https://www.facebook.com/EODE.Think.Tank
http://www.eode.org/
# I /
INTRODUCTION A LA 3E EDITION
2013
J’ai
publié en décembre 2006 la première
version de cette analyse géopolitique.
Qui développait mes « Thèses
géopolitiques sur la ‘Seconde Europe’
unifiée par Moscou ». Analyse
révolutionnaire qui renouvelait la
vision géopolitique, mais aussi
idéologique, des rapports Est-Ouest
entre la Russie et ses alliés, et aussi
la vision de la nature géopolitique de
l’Union Européenne.
Idée centrale, idée-force : L’Europe ne
se limite pas à l’Union européenne ! Ni
même aux états qui lui sont maintenant
associés, comme la Moldavie ou la
Serbie. La Russie, qui a retrouvé son
indépendance avec Vladimir Poutine est
aussi l’Europe ! Une SECONDE EUROPE, une
AUTRE EUROPE eurasiatique se dresse
désormais à Moscou face à l’Europe
atlantiste de Bruxelles.
Ces
Thèses ont été développées pour le
public russophone aussi lors d’une
Conférence à l’Université de Tiraspol,
République Moldave du Dniester (PMR), en
mai 2007. Puis en juillet 2007, à Tver
en Russie, lors d’une Conférence de
formation pour le « Camps Seliger
2007 », organisé par le Mouvement de la
Jeunesse russe antifasciste ‘NASHI’,
auquel je participais comme formateur.
Une 3e version a été publiée
en 2011 pour ‘EODE Think Tank’ sous son
titre actuel.
Cette
analyse se situe directement dans la
perspective des thèses et des analyses
développées entre 1982 et 1991 par les
théoriciens de l’« Ecole de Géopolitique
euro-soviétique » (Thiriart-Cuadrado
Costa-Luc Michel) (1) - d’où est aussi
issu après 1991 le « néo-Eurasisme
russe » (avec bien des déviations) - ,
qui prônait une unification européenne
d’Est en Ouest. Une Grande-Europe de
Vladivostok à Reykjavik, déjà autour de
Moscou. Mes Thèses de 2006 actualisent
les analyses « euro-soviétiques » après
la disparition de l’URSS. Dès 1983,
j’affirmais « La Russie c’est aussi
l’Europe »…
Mes
Thèses rencontrent bien entendu deux des
sujets les plus importants de l’agenda
géopolitique pan-européen : la
« politique européenne de sécurité
collective » (PESC) et le « Partenariat
oriental » (Eastern Partnership) de l’UE
à l’Est, qui vise à intégrer l’Adzerbaïdjan,
l’Arménie, le Belarus, la Géorgie, La
Moldavie et l’Ukraine à la sphère
d’influence géopolitique de l’UE.
Machine géopolitique qui entend en fait
détacher de Moscou son « étranger
proche » et rencontre étroitement
l’agenda géopolitique de Washington et
de l’OTAN en Eurasie. Lors de la
Conférence internationale « "The
Prospects of the Eastern Partnership",
organisée à Minsk au Belarus le 5 mai
2011 (2), j’ai pu aussi développer mes
Thèses et ma vision critique du
« Partenariat oriental » (3).
L’actualité confirme mes analyses de
2006. J’opposais une petite-Europe
atlantiste autour de l’UE et une
grande-Europe eurasiatique autour de
Moscou. La confrontation entre Bruxelles
et Moscou est aujourd’hui ouverte et va
bien au-delà des questions économiques.
Elle est un choix ouvert entre deux
visions de l’avenir du Continent. Comme
l’échec de l’UE en Ukraine, qui a choisi
Moscou comme vision d’intégration
pan-européenne, la fin du régime
atlantiste Sakhasvili en Géorgie, et
celui annoncé en Moldavie, viennent de
le démontrer.
II /
GEOPOLITIQUE DE LA GRANDE-EUROPE :
THESES SUR LA « SECONDE EUROPE » UNIFIEE
PAR MOSCOU
Depuis l’implosion de l’URSS, un « grand
jeu » géopolitique se joue sur tout le
territoire des ex républiques
soviétiques et aux frontières de la
Russie. Le but est le contrôle des
richesses énergétiques (pétrole, gaz,
minerais stratégiques) et de leurs voies
d’acheminement. Mais aussi et surtout la
domination en Eurasie, dont les
théoriciens de l’impérialisme américain,
comme Brezinski et son « Grand échiquier
»,
font – avec raison – la clé de la
domination mondiale.
LA POLITIQUE FONDAMENTALEMENT ANTI-RUSSE
DE
WASHINGTON ET DE L’OTAN
Le But : refouler la Russie, démembrer
la Fédération russe (comme l’ont été
l’URSS, puis la Yougoslavie, première
étape de ce vaste projet impérialiste),
dissocier son noyau historique.
« Les pays baltes déjà membres de
l'OTAN, l'Ukraine et la Géorgie qui
frappent à la porte de l'OTAN,
l'Azerbaïdjan en fera de même dans un
proche avenir: bref, on est en train de
tendre autour de la Russie un "cordon
sanitaire" à l'instar de celui qui fut
établi par la communauté mondiale dans
le premier quart du siècle dernier
autour de l'Etat bolchevique qui venait
de faire son apparition », dénonçait la
NEZAVISSIMAÏA GAZETA de Moscou fin 2006.
Brezinski précisément publiait à la fin
des Années 90 dans la prestigieuse revue
américaine NATIONAL REVIEW un plan de
démembrement de la Russie en trois
petits états (Moscovie, Oural, Sibérie).
Un air de déjà vu puisque c’était déjà
le projet du théoricien nazi Alfred
Rosenberg, chantre raciste de
l’expansion germanique à l’Est !
La Russie – paralysée une décennie
durant par ses dirigeants
pro-occidentaux, la clique des Eltsines,
des politiciens libéraux et des
oligarques qui pillaient le pays –, a
longtemps subit ce nouveau « drang nach
osten », allant de recul en recul,
ramenée sur ses frontières du XVIe
siècle, perdant territoires historiques
(comme les pays baltes) et alliés.
LA
RUSSIE EST DE RETOUR !
Puis Poutine vint ! Aujourd’hui, et
c’est une révolution géopolitique, la
Russie est de retour. Puissance
énergétique mondiale, dotée d’un Etat
fort restauré, fière de son passé qu’il
soit soviétique ou russe, refusant la
voie occidentale. « Après la disparition
de l'Union Soviétique, la Russie n'a
cessé un seul instant d'ambitionner sa
restauration et, à l'heure actuelle,
elle est en train de réaliser en quelque
sorte ce plan », commentait le quotidien
d’Azerbaïdjan AZADLIQ (29 novembre
2006), lorsque s’amorçait cette
révolution géopolitique.
Et les projets de Moscou révèlent la
puissance retrouvée du géant européen. «
Les experts entrevoient dans la
politique du Kremlin des tentatives de
créer une nouvelle alliance sur
l'échiquier de la CEI. "Contrairement
aux projets des techniciens politiques
occidentaux, la Russie a non seulement
préservé, mais aussi renforcé son rôle
de leader économique, politique et
culturel dans les pays que Moscou
appelle gentiment "l'étranger proche"...
Et si le Kremlin avait une envie secrète
de mener les processus d'intégration
dans l'espace de la CEI à leur fin
logique, jusqu'à la création d'un nouvel
Etat, d'une alliance à la manière de
l'Union européenne ? », interrogeait le
quotidien GOLOS ARMENII (7 septembre
2006).
UNE « SECONDE EUROPE », UNE « AUTRE
EUROPE » EURASIATIQUE SE DRESSE
Autour de la Russie – avec notamment le
Belarus du Président Lukashenko, mais
aussi la Chine, tourte aussi inquiète
des prétentions de Washington en Eurasie
– se reconstitue un pôle de puissance,
géopolitique, économique et militaire,
qui dresse à nouveau sur l’Espace
ex-soviétique une grande puissance
capable de rivaliser avec Washington et
son bras armé militaire l’OTAN.
Autour des organismes transnationaux qui
se constituent autour de Moscou
-
Communauté
économique eurasiatique (CEEA:
Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizie,
Ouzbékistan, Russie et Tadjikistan),
-
Organisation du
Traité de sécurité collective (OTSC de
la Communauté des Etats indépendants,
alliance militaire du type de
l'Organisation du Traité de Varsovie),
-
Organisation de
coopération de Shanghai (OCS : Russie,
Kazakhstan, Kirghizie, Chine,
Tadjikistan et Ouzbékistan. Le Pakistan,
l'Iran, l'Inde et la Mongolie y ont le
statut d'observateur, la Chine et la
Russie y jouent des rôles clés),
-
Espace
économique commun (EEU, Russie,
Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizie et
Tadjikistan),
-
Union Economique
et douanière eurasiatique (Russie,
Belarus, Adzerbaïdjan), une SECONDE
EUROPE, une AUTRE EUROPE eurasiatique se
dresse face à la Petite-Europe
atlantiste de Bruxelles liée aux USA.
Plus personne ne
conteste aujourd’hui cette thèse
géopolitique, énoncée pour la première
fois par Jean THIRIART, le père du «
Communautarisme européen » dès 1964,
selon laquelle « l’Europe va de
l’Atlantique à Vladivostok ».
C’est bien une
Seconde Europe qui émerge. Comme
l’affirmait clairement dès 2006 le
Président russe Poutine. Alors,
l’article de Vladimir Poutine « sur le
partenariat Russie-Union européenne »
publié initialement dans le FINANCIAL
TIMES avait suscité de vastes échos dans
la presse mondiale. Des paroles de
Vladimir Poutine, on pouvait comprendre
qu'un accord avec l'UE était son grand
souhait. Par exemple, il était
instructif de lire que, de l'avis de
Poutine, « la Russie fait partie de la
famille européenne ».
Cette Seconde
Europe est, elle, indépendante des USA à
la différence de l’UE – géant économique
et nain politique pour cause d’OTAN – de
Bruxelles et Strasbourg.
Six ans plus tard,
lors du sommet EU-Russie du 21 décembre
2012 à Bruxelles, les deux visions
s’affrontent. Ouvertement. Le président
russe Vladimir Poutine et les
représentants de l’Union européenne, le
président du Conseil européen Herman Van
Rompuy et le président de la Commission
européenne José Manuel Barroso, « ont
débattu de leurs nombreuses divergences
tout en affirmant leur volonté de les
surmonter, notamment pour continuer à
accroître les échanges commerciaux »
commentait Le Temps (Genève).
Deux visions du
futur de l’Europe se font donc face. La
petite-europe de Bruxelles, l’UE, la
incluse dans la spère d’influence de
Washington depuis plus de six décennies
via l’OTAN. De l’autre, la constitution
d’un ensemble géopolitique et
géo-économique eurasiatique autour de
Moscou. Le seul état européen
véritablement indépendant et libre, car
en géopolitique seule la dimension
confère la puissance, et la puissance
garantit la liberté.
UNE
SUPERPUISSANCE SE LEVE A L’EST !
Il est significatif
que les media de l’OTAN ne parlent
presque jamais du nouveau bloc et de ses
organismes transnationaux qui se dresse
à l’EST. Qui dans le public
ouest-européen a entendu parler de
l’OCS, de la CEEA ou de l’OTSC ?
Il s’agit de faire
croire aux masses occidentales que
l’Union Européenne incarne seule le
projet européen (sic) et que l’OTAN est
le seul bloc militaire tout puissant du
nouveau siècle (resic).
Rien n’est plus
faux ! « Au-delà des critiques
objectives, la CEEA est aujourd'hui
l'une des alliances régionales les plus
efficaces sur l'échiquier post
soviétique… Le ralliement de
l'Ouzbékistan à la CEEA en janvier 2006
et la reprise des négociations sur
l'adhésion de l'Ukraine – ndla : que
l’échec du « grand accord » entre
l’Ukraine et l’UE matérialise en cette
fin 2013 - permet de supposer que la
CEEA succédera à la CEI. Et si la CEEA
s'unit avec l'Organisation du Traité de
sécurité collective (OTSC: Arménie,
Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizie,
Russie et Tadjikistan), ce qui est fort
probable, on assistera enfin à la
formation définitive d'une nouvelle
organisation internationale
militaro-politico-économique… La Russie
commence ainsi à réaliser activement son
propre projet d'intégration dans
l'espace postsoviétique, doté d'une
forte composante militaire et renforcé
de subventions économiques réelles »,
commentait le quotidien du Caucase
LRAGIR (23 août 2006).
Quant à l’OCS, elle
est un bloc qui effraye Washington et
l’OTAN. « A l'échelle globale, c'est une
association puissante. Les membres de
l'organisation occupent les trois
cinquièmes du territoire de l'Eurasie,
comptent un quart de la population de la
planète et ont un PIB total de 2500
milliards de dollars », commentait le
VOENNO-PROMYCHLENNY KOURIER (11 octobre
2006). Compte tenu de l'adhésion
possible de nouveaux membres, l'OCS
disposera de ressources humaines
immenses (3 milliards de personnes), de
la moitié des réserves mondiales de
pétrole et de gaz et de moitié environ
du potentiel défensif accumulé sur le
globe terrestre. Outre l'intégration
économique (l'organisation projette la
libre circulation des marchandises, des
capitaux, des technologies et des
services d'ici vingt ans), non moins
importante s'avère l'intégration
militaire (…) Réuni fin septembre 2006 à
Pékin, le Conseil de la Structure
antiterroriste régionale de l'OCS avait
alors confirmé que les six pays avaient
institué leur organisation non seulement
en vue du développement et de la
coopération économiques mais aussi pour
assurer leur sécurité et accomplir des
tâches géopolitiques.
L'intégration
militaire et la géopolitique énergique
des six Etats de l'OCS a déjà "effrayé"
les Etats-Unis au point que le
sous-secrétaire d'Etat américain pour
l'Asie centrale et l'Asie du Sud sous
Bush II, Richard Boucher, avait fin 2005
exhorté l'OCS, au nom de
l'administration Bush, « à renoncer aux
déclarations géopolitiques pour se
concentrer sur l'économie ». L'OCS et
les Etats-Unis et aussi, dans un certain
sens, l'OTAN sont, déjà de fait, des
rivaux géopolitiques.
Ajoutons que l’OSC
et l’OTSC mènent une politique
d’intégration au niveau militaire. A
l’été 2007, ces deux organisations ont
procédé à leurs premiers exercices
tactiques conjoints. « L'OTSC et l'OCS
rassemblent presque la moitié de la
population du globe. Par leur influence
au sein de l'ONU et d'autres
organisations internationales, elles
peuvent rivaliser avec les Etats-Unis et
les pays de l'OTAN, ce que beaucoup de
responsables politiques des pays en
question n'apprécient guère, analysait
RIA NOVOSTI. Résultat: Bruxelles refuse
toujours d'accepter la proposition de
l'OTSC l'invitant à coopérer dans la
lutte contre l'afflux de drogue afghane,
même si beaucoup de pays membres de
l'OTSC partagent une frontière commune
avec l'Afghanistan, et que les efforts
conjoints de l'OTAN et de l'OTSC
seraient plus utiles que les actions
disparates. Toujours est-il que l'OTAN
ne considère pas l'OTSC comme un
partenaire égal. Or, Moscou s'en soucie
peu ».
MOSCOU, PIEMONT DE
LA GRANDE-EUROPE ?
Au début des années
80, avec Jean THIRIART, nous lancions l’
« Ecole Euro-soviétique », qui prônait
l’unification – contre les USA et l’OTAN
– de la Grande-Europe d’Est en Ouest,
l’URSS devenant le Piémont d’un « Empire
Euro-soviétique », une thèse qui a fait
depuis beaucoup de chemin à l’Est.
Notre soutien à
Moscou, Piémont de l’Autre Europe, est
l’adaptation de cette thèse fondamentale
aux conditions géopolitiques du nouveau
Siècle. Aujourd’hui la Russie, comme
jadis l’URSS, est la seule puissance
européenne réellement indépendante de
Washington, la seule à mener une
politique indépendante, réellement
eurasienne et non pas atlantiste.
# III / LE CAS DE
LA FRANCE EN 2013.
LE PROJET GEOPOLITIQUE DE L’AXE
PARIS-MOSCOU EST-IL ENCORE PERTINENT ?
Il faut évoquer le
cas français.
Car il appelle une clarification
théorique. Et une vision réaliste.
L’HERITAGE DE LA
POLITIQUE EUROPEENNE D’INDEPENDANCE DU
GENERAL DE GAULLE
Du début des Années
60 au discours de Villepin à l’ONU en
2003 – chant du cygne ou derniers feux
de la politique gaulliste -, en Europe
de l’Ouest, une autre puissance, la
France, avait encore des velléités
d’indépendance sporadiques. Précidsément
lorsqu’elle se souvenait de la grande
politique anti-atlantiste – et déjà
pro-russe – du Général De Gaulle.
Mais la France
post-gaulliste était déjà un état
schizophrène, paralysé par de puissants
lobbies étrangers, où cohabitaient des
pulsions gaullistes et des états de
soumission à l’Atlantisme (comme au
Liban et en Syrie, où la France, jouant
contre son propre intérêt, a servit les
intérêts de Washington et Tel-Aviv). Les
dirigeants français – les Chirac,
Villepin, Sarkozy, mais aussi Mitterrand
ou Hollande – ont depuis longtemps
tourné le dos à la politique Gaullisme.
Prétendre le contraire est une
escroquerie politique. La réintégration
de la France dans l’OTAN, les aventures
militaires en Libye, en Syrie ou au Mali
après 2010, n’ouvre plus d’ouverture à
une grande politique néo-gaulliste.
Les partisans de la
Thèse de « l’Axe Paris-Moscou » - que
nous avons aussi développée les premiers
dès 1993 – ne voient pas cette fermeture
de la vision française. La France étant
en 2013 engagée sur un axe
Washington-Paris totalement opposé.
UN CONCEPT OBSOLETE
En 2006, avec la
présidence Sarkozy et la réintégration
militaire de la France dans l’OTAN, j’ai
développé un nouveau concept, celui de «
Seconde Europe », destiné à fournir une
alternative au concept devenu obsolète
d’ « Axe Paris-Moscou ».
C’était la fin –
définitive ou provisoire à long terme
(la France conserve une capacité à
revenir à la politique gaulliste, mais
ce n’est pas le sujet) – de ce concept
novateur qu’était l ‘ « Axe Paris-Moscou
». Un concept que j’avais été le premier
à définir dès les derniers jours de
1992, réfléchissant déjà précisément à
une alternative à la ligne de notre «
Ecole géopolitique euro-soviétique »,
suite à l’effondrement de l’URSS. Ceci
de nombreuses années avant la reprise du
concept par de Grossouvre notamment. Et
qui offrait une alternative à la
construction d’une Europe véritable et
indépendante.
J’ai souvent
insisté dès l’avènement des Années
Sarkozy, qui annonçait clairement ses
options atlantistes et
philo-américaines, sur le fait que la
réintégration politico-militaire de la
France dans l’OTAN mettait un terme à la
validité de ce concept. Sans politique
réelle gaulliste – hors de l’OTAN,
contre Washington – plus d’Axe
Paris-Moscou. Je suis agacé de lire
encore sous la plume d’amateurs sans
culture historique ou géopolitique la
mise en avant de ce concept des années
après la trahison fondamentale de
Sarkozy.
Un Axe Paris-Moscou
n’existera réellement que si la France
se souvient de De Gaulle et rompt avec
l’Atlantisme. Nous en sommes aujourd’hui
fort loin.
Reste donc Moscou et le bloc qui
s’organise autour d’elle !
IV /
RETOUR A LA GUERRE FROIDE ?
Entre ces deux
blocs, qui sont de facto des rivaux
géopolitiques, s’esquisse une
confrontation de plus en plus ouverte.
Les analystes parlent ouvertement, et
avec raison à mon sens, de « retour à la
Guerre froide ».
« Les conflits qui
éclatent pour diverses raisons avec les
plus proches voisins (les pays baltes et
ceux de la CEI), et sur de nombreux
problèmes avec les Etats-Unis, les pays
et les structures de l'Union européenne
sont devenus ces derniers temps une
constante de la politique étrangère
russe. Ces conflits sont interprétés à
l'intérieur du pays comme un témoignage
du retour de la puissance d'antan qui
semblait être perdue à jamais »,
commentait le quotidien russe
KOMMERSANT.
SPHERES D’INFLUENCE ET CONTRONTATION
EST-OUEST
En réponse à cette
situation de crise, le ministre russe de
la Défense Sergueï Ivanov, un proche de
Poutine, avait proposé en 2006 de
diviser le monde entre l'Organisation du
Traité de sécurité collective (OTSC) et
l'OTAN. Selon lui, « la mise au point
d'un mécanisme de coopération entre
l'OTAN et l'OTSC, puis la délimitation
nette des sphères de responsabilité,
contribueront au renforcement de la
sécurité internationale ». « La
proposition de Sergueï Ivanov ramène à
l'époque de la confrontation entre
l'OTAN et les pays du Pacte de Varsovie
», ajoutait KOMMERSANT.
A Washington, les
faucons US recherchent régulièrement la
confrontation. Le sénateur américain
Richard Lugar a tenu fin 2006 des propos
dans l'esprit de la « guerre froide » à
l'adresse de la Russie, l'accusant de ne
pas vouloir partager sa souveraineté
énergétique et théorisant un essai de
nouvelle doctrine anti-russe de l’OTAN.
GEOECONOMIE ET
GEOSTRATEGIE.
LA SOUVERAINETE ENERGETIQUE VUE PAR
L’OTSC
Car l'un des
objectifs principaux de l'OTSC est
précisément d'assurer la souveraineté
énergétique des pays membres de cette
organisation. Le très influent sénateur
républicain Richard Lugar, président du
Comité sénatorial des affaires
étrangères, avait déclaré que le bloc
militaire de l'OTAN devait se tenir prêt
à réagir à une « attaque » et à un
chantage avec utilisation de l'énergie
en tant qu'arme de la part de pays comme
la Russie. « L'utilisation de l'énergie
en tant qu'arme n'est pas une menace
théorique de l'avenir : elle est déjà en
cours », avait affirmé M. Lugar à Riga,
le 28 novembre 2006, lors d’un sommet de
l'OTAN. Selon le sénateur yankee, « la
suspension par la Russie des livraisons
de matières énergétiques à l'Ukraine a
témoigné d'une tentation de se servir de
l'énergie en vue d'atteindre des
objectifs politiques ». « La Russie a
abandonné la confrontation après une
réaction sévère de l'Occident, mais
quelle aurait été la réponse de l'OTAN
si la Russie avait maintenu l'embargo ?
», avait demandé le sénateur américain,
avertissant que, dans ce cas, «
l'économie et les forces armées
ukrainiennes auraient été sapées sans
coup férir, et le danger et les pertes
essuyées par plusieurs pays de l'OTAN
auraient été considérables ».
« L'OTAN doit
déterminer les mesures à prendre si la
Pologne, l'Allemagne, la Hongrie ou la
Lettonie faisaient l'objet de la même
menace que l'Ukraine », avait martelé
Richard Lugar, invitant à étendre au
secteur énergétique le « chapitre 5 »
des statuts de l'OTAN qui précise qu'une
agression contre un membre de l'Alliance
équivaut à une agression contre le bloc
militaire tout entier. « Puisqu'une
attaque avec utilisation de l'énergie en
tant qu'arme peut ruiner l'économie d'un
pays et faire des centaines, voire des
milliers de victimes, l'Alliance doit
prendre un engagement selon lequel la
défense contre une telle attaque rentre
dans le cadre du "chapitre 5", avait
poursuivi le président du comité
sénatorial, soulignant que, dans les
conditions actuelles, un conflit
énergétique équivalait à un conflit
armé. Cela ne fait pratiquement aucune
différence quand un membre (de l'OTAN)
est contraint de se soumettre à la
volonté d'autrui à cause d'une coupure
d'énergie ou quand il se heurte à un
blocus militaire ou à une démonstration
de force à ses frontières », avait-il
dit.
EXPANSION DE L’OTAN
A L’EST OU NOUVEAU RAPPORT DE FORCES EN
EUROPE ?
« Acceptant la
démolition du mur de Berlin, la Russie
espérait que l'OTAN tiendrait ses
promesses de ne pas s'élargir à l'Est,
mais les anciens membres du Pacte de
Varsovie et les pays baltes ont adhéré à
l'Alliance. Réagissant aux notes de
confrontation qui pointent dans les
rapports avec l'OTAN, Moscou propose
tout aussi régulièrement à l'Alliance de
l'Atlantique Nord un nouveau format des
rapports en Europe. L'OTAN voudrait
continuer à s'étendre en admettant de
nouveaux Etats de la CEI (Communauté des
Etats indépendants). La Russie s'y
oppose activement. Les démarches
diplomatiques n'y font rien. Il ne reste
guère que l'alternative de mesures
violentes », avertit encore KOMMERSANT.
En 2008, avec
l’agression de la Géorgie du régime
Sakhasvili contre l’Ossétie du Sud et la
correction militaire infligée à Tbilissi
par l’intervention de l’Armée russe qui
a suivi, ont démontré que la violence
n’était pas un raisonnement théorique.
L'opposition des
blocs dans l'esprit de la « guerre
froide » doit dissuader certaines
républiques post soviétiques d'adhérer
de façon précipitée à l'Alliance. VOILA
POURQUOI L'OTSC – « ce nouveau Pacte de
Varsovie » dixit KOMMERSANT – DEFINIT
CLAIREMENT SA PLACE EN EUROPE. Ce bloc
compte, parmi ses alliés potentiels, les
pays d'Asie faisant partie des Six de
Shanghai, avant tout la Chine, qui
représente une force imposante dans la
compétition avec l'OTAN.
IV / DE LA GUERRE
FROIDE A LA CONFRONTATION :
LES ABCES DE FIXATION ENTRE LA RUSSIE ET
L’OTAN ET LA DIVISION DE L’EUROPE
Un des points
chauds de cette confrontation, ce sont
les Républiques auto-proclamées de
Pridnestrovie, Abkhazie, Ossétie du Sud
- que l’on appelle aussi la « CEI-2 » -
et aussi le Nagorny-Karabagh,. C’est là
que la confrontation entre l’OTAN et la
Russie s’exprime directement, aux
frontières caucasiennes et aux marches
européennes de la Russie.
« LES REPUBLIQUES
VENUES DU FROID »
L'Abkhazie
(capitale Soukhoumi), ex-république
autonome de la Géorgie soviétique depuis
1931, a combattu les forces géorgiennes
de 1992 à 1994, au lendemain de la
dissolution de l'URSS en décembre 1991.
Soukhoumi ne reconnaît pas la
souveraineté de Tbilissi sur son
territoire et applique une politique
visant à accéder à une indépendance
reconnue par la communauté
internationale. A la suite de la guerre
russo-géorgienne de l’été 2008, Moscou,
et quelques uns de ses alliés, ont
reconnu la République d’Abkhazie.
Ex-région autonome
de la Géorgie d'après la division
administrative de l'URSS, l'Ossétie du
Sud (capitale Tskhinvali) a proclamé son
indépendance le 20 septembre 1990.
Tbilissi a alors riposté et les
opérations militaires ont fait des
milliers de morts de part et d'autre de
1990 à 1992. Lors du premier référendum
de janvier 1992, au lendemain de la
disparition de l'URSS, l'Ossétie du Sud
s'est massivement exprimée en faveur de
son indépendance envers la Géorgie. Les
Sud-Ossètes mettent le cap sur le
rapprochement avec l'Ossétie du Nord,
république du Caucase du Nord russe,
notant que les Ossètes, du Nord comme du
Sud, ont bénévolement intégré la Russie
en 1774, une bonne trentaine d'années
avant la Géorgie. Près de 99% des
Sud-Ossètes ont dit « oui » au
référendum organisé ce 12 novembre 2006
par les autorités séparatistes et
proposant de faire de la région un Etat
indépendant. Tskhinvali ne cache pas son
objectif stratégique de réunification
avec l'Ossétie du Nord, une république
russe du Caucase du Nord, et refuse
catégoriquement de reconnaître la
souveraineté géorgienne sur son
territoire. A la suite de la guerre
russo-géorgienne de l’été 2008, Moscou,
et quelques uns de ses alliés, ont aussi
reconnu la République d’Ossétie du Sud.
La Pridnestrovie
(la PMR, capitale Tiraspol), zone la
plus industrialisée de l'ancienne
République soviétique de Moldavie et
peuplée aux deux tiers par des Slaves, a
proclamé son indépendance envers
Kichinev en 1989, sous l’URSS, puis
encore en 1992, après la dislocation de
l'URSS et à l'issue de plusieurs mois de
combats contre les forces moldaves
pro-roumaines. Depuis, Tiraspol refuse
de reconnaître la souveraineté moldave
sur son territoire et applique une
politique indépendante, renforcée après
le référendum sur l'indépendance de
septembre 2006, très largement remporté
par les partisans du rapprochement avec
la Russie. Le 17 septembre 2006, un
référendum a eu lieu en effet en
République Moldave de Pridnestrovie
(PMR), et, dans le cadre de cette
consultation nationale, la majorité
écrasante de la population de cette
république autoproclamée s'est prononcée
pour la poursuite de la politique
d'indépendance de la Pridnestrovie et de
son union avec la Russie.
Enfin le
Nagorny-Karabakh (capitale Stepanakert),
qui se veut « le deuxième Etat arménien
», enclave à majorité arménienne en
Azerbaïdjan, a fait sécession de Bakou
au terme d'un conflit armé qui a fait,
entre 1988 et 1994, des milliers de
morts. Le Haut-Karabakh bénéficiait, au
sein de la république soviétique
d'Azerbaïdjan, du statut de région
autonome. En 1988, à la faveur de la
perestroïka gorbatchévienne, la
population locale a exigé la
réunification de l'enclave à la
république soviétique d'Arménie. Malgré
de multiples tentatives de Moscou de
faire revenir le calme dans le pays, une
véritable guerre a éclaté entre la
région et l'Azerbaïdjan après la chute
de l'URSS en 1991. Le 2 septembre 1991,
les autorités séparatistes ont proclamé
l'indépendance de la République du
Haut-Karabakh englobant la région
autonome du Haut-Karabakh et le district
de Chaoumian. Un cessez-le-feu est
intervenu en 1994 mais la situation
reste tendue, malgré des efforts de
médiation du groupe de Minsk de l'OSCE.
Depuis, des négociations sont en cours à
différents échelons entre Bakou et
Erevan.
QUATRE
« CONFLITS GELES »
Quatre « conflits
gelés » perdurent autour de ces quatre
républiques, que l’on tente, avec
l’appui de l’OTAN et de Washington,
d’annihiler par la force. En Abkhazie et
en Ossétie du Sud agressées par la
Géorgie, les combats n'ont cessé
qu'après l'intervention d'une force
internationale de maintien de la paix en
1994 et le conflit armé a repris à l’été
2008. La situation reste tendue dans le
Haut-Karabakh, malgré le cessez-le-feu
et les efforts de médiation de l'OSCE.
La Pridnestrovie réclame depuis plus de
20 ans son indépendance par rapport à la
Moldavie, au travers de plusieurs
referendum, et abrite un contingent de
paix russe malgré l'opposition moldave.
A noter que le 30
septembre 2006, les présidents des
parlements de trois de ces républiques
non reconnues – mais néanmoins en Droit
international reconnues comme « sujets
de droit international » en tant que
parties à des conflits –, Abkhazie,
Ossétie du Sud, Pridnestrovie, ont signé
un accord instituant l'Assemblée
parlementaire de la Communauté « Pour la
démocratie et les droits des peuples ».
Cette Communauté,
qualifiée depuis de « CEI-2 », a été
instituée en juin 2006 par les leaders
des trois républiques et le Traité
d’amitié prévoit une assistance mutuelle
au niveau politique et économique, mais
aussi, en cas d’agression, une
assistance militaire.
L’OTAN
ENTRETIENT LA DIVISION EN EUROPE !
La logique de
l’OTAN implique une situation de conflit
permanente et divise l’Europe en camps
ennemis, introduisant la confrontation
au sein des états et entre eux.
La reconnaissance des droits des peuples
de Pridnestrovie, d’Abkhazie et
d’Ossétie du Sud, ou du Karabagh – qui
passe par le référendum démocratique -
ne doit impliquer selon nous
aucune hostilité envers les peuples de
Moldavie, de Géorgie ou d’Adzerbaïdjan.
Les conflits de la
« CEI-2 » démontrent à nouveau la
nocivité de l’OTAN. C’est l’OTAN qui
pousse à la pérennisation de ces
conflits, à l’hostilité entre les
peuples voisins. Parce que l’OTAN a
intérêt à créer des abcès de fixation, à
entretenir la logique de guerre pour
laquelle elle a été créée. Parce que
l’OTAN soutient directement les
extrémistes aux thèses fascisantes de
Kichinev et de Tbilissi (comme elle le
fait aussi dans les pays baltes en
soutenant étroitement les extrémistes
baltes dans leur haineuse xénophobie
anti-russe), contre les partisans de la
paix.
Moscou a proposé
divers plans de paix, sur base de la
fédéralisation des Etats concernés, tous
torpillés par les extrémistes soutenus
par l’OTAN.
C’est l’OTAN,
Washington et la division de l’Europe
qu’ils entretiennent depuis 60 ans qui
est responsable de toutes ces guerres
civiles entre Européens. Demain, dans la
Grande-Europe de Vladivostok à
Reykjavik, il n’y aura plus aucune place
pour des guerres civiles de division
entretenues par l’étranger pour des
intérêts impérialistes extra-européens.
L’OTAN : BOUCLIER
OU HARNAIS ?
LA SUJETION ET LE ‘PECHE ORIGINEL’ DE
L’UE
L’Atlantisme est un
poison mortel, un venin qui paralyse
l’UE et divise le continent européen. Et
c’est précisément son rôle. L’OTAN ce
n’est pas aujourd’hui que l’URSS
n’existe plus, pas plus qu’hier, le «
bouclier de l’Europe » (sic). Mais son
harnais. Un outil politique, militaire
et diplomatique de vassalisation et de
contrôle. Qui assure aux USA à la fois
le dédoublement de ses moyens militaires
– « l’OTAN c’est l’infanterie coloniale
du Pentagone » affirmait Thiriart -, le
contrôle de ses industries d’armement –
clé du développement industriel et
scientifique -, un marché continental
pour le lobby militaro-industriel US, et
enfin la sujétion de la diplomatie et de
la politique étrangère de l’UE à celles
de Washington.
Le péché originel
de l’UE est précisément la sujétion,
inscrite dès le Traité de Maastricht, de
sa défense et de sa politique extérieure
à l’OTAN et à son hegemon américain. Et
c’est cette sujétion précisément qui
conduit à l’échec de l’UE. Qui l’empêche
de devenir Etat et Empire transnational.
Et qui explique l’échec annoncé de
l’Euro. Car la monnaie unique et le
marché unique doivent pour aboutir
déboucher sur l’Etat fédéral, voire
unitaire (relire Thiriart). Faute
d’assurer les pouvoirs régaliens de
défense et de désignation de l’ennemi
(relire Karl Schmitt), l’UE est
incapable d’assumer durablement celui de
battre monnaie.
V / POUR UNE
CONCLUSION POSITIVE.
DEMAIN TOUS CITOYENS UNIS D’UNE GRANDE
PATRIE EURASIATIQUE :
VERS UNE ‘OMNICITOYENNETE’ PANEUROPEENNE
Notre analyse
géopolitique, froide et rationnelle,
n’interdit pas d’avoir une vision
d’avenir positive. Les citoyens de
Pridnestrovie et de Moldavie, d’Ossétie,
d’Abkhazie et de Géorgie, auront de
droit, comme tous les autres européens,
toute leur place dans la Grande-Europe
unifiée. Et ils ne l’auront que là.
Ajoutons une place
égale en droits et en devoirs, autour
d’une même citoyenneté, et non pas des
droits réduits et variables selon
l’origine comme dans la très
inégalitaire et anti-démocratique Union
Européenne. Où cohabitent les pays du
noyau fondateur muni de tous les droits,
des « peuples de seconde zone » comme
les nouveaux adhérents – roumains,
bulgares, etc - dont les citoyens ont
des droits réduits, des citoyens de l’UE
sans droits politiques comme de nombreux
ressortissants des minorités russophones
d’Estonie et de Lettonie,
et qui fait face aux « peuples
extérieurs» à qui est promis un jour
lointain l’entrée dans l’UE.
Européens de l’Est
et de l’Ouest, sans aucune distinction
d’origine nationale, ethnique,
linguistique ou confessionnelle : Tous
citoyens unis d’une même Grande Patrie
eurasiatique …
Dans la ligne des
travaux d’avant-garde de notre Ecole «
euro-soviétique » de géopolitique dans
les Années 1983-91, avec le concept de «
Grande-Europe », nous concevons
précisément la Russie et l’Union
européenne comme les deux moitiés de la
Grande-Europe, l’Europe-continent de
Vladivostok à Reyjavik.
Luc
MICHEL
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
NOTES
:
(1) Au début des
Années 80, THIRIART fonde avec José
QUADRADO COSTA et moi-même l’« Ecole de
géopolitique euro-soviétique » où il
prône une unification continentale de
Vladivostok à Reykjavik sur le thème de
« l’Empire euro-soviétique » et sur base
de critères géopolitiques.
Théoricien de l’Europe unitaire,
THIRIART a été largement étudié aux
Etats-Unis, où des institutions
universitaires comme le « Hoover
Institute » ou l’ « Ambassador College »
(Pasadena) disposent de fonds d’archives
le concernant. Ce sont ses thèses
antiaméricaines « retournées » que
reprend largement BRZEZINSKI,
définissant au bénéfice des USA ce que
THIRIART concevait pour l’unité
continentale eurasienne.
Sur l’Ecole de
géopolitique euro-soviétique, cfr. :
* José CUADRADO COSTA, Luc MICHEL et
Jean THIRIART, TEXTES EURO-SOVIETIQUES,
Ed. MACHIAVEL, 2 vol. Charleroi, 1984 ;
Version russe : Жозе КУАДРАДО КОСТА, Люк
МИШЕЛЬ и Жан ТИРИАР, ЕВРО-СОВЕТСКИЕ
ТЕКСТЫ, Ed. MACHIAVEL, 2 vol.,
Charleroi, 1984.
Ce recueil de textes fut édité en
langues française, néerlandaise,
espagnole, italienne, anglaise et russe.
* Et : Жан ТИРИАР, « Евро-советская
империя от Владивостока до Дублина », in
ЗАВТРА ЛИ ТРЕТЬЯ МИРОВАЯ ВОЙНА ? КТО
УГРОЖАЕТ МИРУ ?, n° spécial en langue
russe de la revue CONSCIENCE EUROPEENNE,
Charleroi, n° spécial, décembre 1984.
(2) Cfr. La PAGE de
la Conférence publiée par EODE Press
Office :
MINSK : International Conference "The
Prospects of the Eastern Partnership"
Sur :
https://www.facebook.com/EODE.Minsk.Conference.2011.easternpartnership
(3) Sur le
« Partenariat oriental » de l’UE, les
politiques de « coexistence pacifique »
et les « processus de transition » en
Europe de l’Est
Cfr. mes analyses sur les réformes
socialistes en URSS, Yougoslavie,
Belarus, Libye, Iraq et Syrie
ba’athistes. Ainsi que sur les
« processus de transition » au Belarus
(où le président Lukashenko l’a arrêté à
partir de 1996), en Yougoslavie (de 1982
à 2011) et en Libye (de 2013 à 2010.
Cfr. en particulier : International
conference “The prospects of the Eastern
partnership” – Minsk 5.05.2011 :
Conférence de Luc MICHEL (PART.1
– 2 – 3) reprise sur PCN-TV, sur “Le
Modèle du Belarus comme alternative à la
Globalisation” (où j’évoque aussi
longuement la « coexistence pacifique »
en Libye)
http://www.dailymotion.com/video/xjjkaz_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-1_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjlfo_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-2_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjmbi_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-3-conclusion_news
Le sommaire de Luc Michel
Le
dossier Russie
Les dernières mises à jour
|