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Perspective historique 1941-2016 :
75e anniversaire de la
contre-offensive victorieuse
de l'armée rouge devant Moscou
Luc Michel
Vendredi 23 décembre 2016
Luc MICHEL
(/ Люк МИШЕЛЬ)/ 2016 12 22/
PERSPECTIVE II
Il y a 75 ans,
à partir du 7 décembre 1941, l’Armée
rouge contre-attaquait victorieusement
devant Moscou la Wehrmacht, infligeant
au IIIe Reich une première défaite,
premier tournant décisif de la seconde
guerre mondiale. Qui annonce celui de
Stalingrad. Quelle est la portée de
cette première victoire devant Moscou ?
« Pour De Gaulle, c’est en apprenant, à
Londres, les premiers succès soviétiques
dans la résistance de leurs armées
contre l’envahisseur allemand qu’il se
persuade que la victoire des alliés sera
acquise plus vite que prévu. Sans les
batailles de Russie, pas de débarquement
en Afrique du Nord, en Italie, en
Provence, en Normandie. Dit autrement :
sans le national-bolchévisme, point de
combat efficace contre le
national-socialisme », analyse Jean
Daniel (dans son « Voyage au bout de la
Nation »).
Cette bataille
de Moscou, perdue par Hitler face à
Staline (qui est resté au Kremlin et
commande, alors que les colonnes
allemandes sont à 18 km du Kremlin), est
au cœur d’une autre bataille,
idéologique celle-là, où le
révisionnisme occidental entend
s’emparer de la victoire soviétique de
1945 (1). On diffuse en ce moment
« Apocalypse Staline » sur la chaîne
‘Histoire’ (de Buisson, passé de Minute
à Sarkozy et de celui-ci à Marion
Maréchal-Le Pen, chaîne où officient
Courtois, renégat du PC, Field et Adler,
ex dirigeants trotskystes). Où on fait
de Moscou le cœur du mal absolu,
oubliant que ce mal absolu était celui
d’Hitler et que sans Staline il aurait
gagné la guerre !
L’HISTOIRE
MILITAIRE CONTRE LE REVISIONNISME
OCCIDENTAL :
MOSCOU 1941.
LE PIEGE STRATEGIQUE TENDU AUX ARMEES
ALLEMANDES
Les éditions
PRESIDIO PRESS, bien connues des
amateurs d’histoire militaire, ont
publié il y a déjà une vingtaine
d’années une nouvelle analyse de la
campagne allemande de 1941, la fameuse
Opération Barbarossa, qui finit par
échouer devant Moscou, au mois de
décembre de la même année. « THUNDER ON
THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT
OF HITLER’S BLITZKRIEG », est l’œuvre de
deux auteurs : un historien américain,
Bryan FUGATE, et un historien russe,
ancien officier d’état-major de l’armée
soviétique, le colonel Lev DVORETSKY
(2). « Cela constitue d’ailleurs … un
gage de qualité, car cette « double
vision » est assortie d’une « plongée »
particulièrement bien informée dans les
archives soviétiques récemment
déclassées et les plus originales. De
nombreuses légendes sont ici mises à mal
: l’excellence des généraux allemands et
les entraves supposément mises en
travers de leur route par l’immixtion
politique de HITLER dans leurs décisions
; le caractère central de la boue et du
« général Hiver » dans l’échec allemand,
etc. Non, il apparaît bien en effet que
les Soviétiques, malgré de graves
lacunes et déficiences, disposaient tout
de même de stratèges de bon niveau tels
que Joukov ou Timoshenko, et qu’ils
avaient soigneusement planifié une
partie de leurs actions de retardement
et d’attrition de l’armée allemande ».
(3)
Ce nouveau
regard sur la conduite de la guerre par
le maréchal STALINE fait également
apparaître des faits que les critiques
considèrent comme « troublants »,
notamment le piège stratégique « tendu
aux armées allemandes du centre, que
STALINE et ses généraux ont attiré
devant Moscou pour les y écraser » !
Bien loin des soi-disant « erreurs
politiques et stratégiques » d’un
STALINE « paralysé de sympathie pour un
régime nazi » (vision de
‘Apocalypse Staline) qui était la
négation même de la vision de l’homme
nouveau que prônait le Bolchévisme et la
Russie soviétique. « On y apprend aussi
des faits aussi troublants que «
parlants » pour les praticiens du jeu
d’histoire que nous sommes : ainsi le
fait que les bonnes décisions prises par
ces deux généraux soviétiques durant
cette désastreuse année 1941 étaient
principalement le résultat d’études
réalisées en 1940 et dans les premiers
mois de 1941 lors de gigantesques
séances de « kriegspiel » menées au
Kremlin, en présence de Staline, et qui
avaient abouti à la conclusion que, non
seulement les Allemands pouvaient être
stoppés avant Moscou, mais encore qu’il
était alors vain, pour l’Armée rouge, de
contre-attaquer trop tôt. Ces jeux
avaient encore montré qu’une défense en
profondeur devait être disposée tout au
long du Dniepr, dans le but de ralentir
et d’épuiser les Allemands. Le centre de
gravité de ce dispositif allait être
situé sur la petite localité de Yelnia
(nom bien obscur en regard de Leningrad,
Stalingrad et autre Koursk… !), où de
féroces combats se déroulèrent bel et
bien à l’automne 1941. Là, l’Armée rouge
tendit une « embuscade stratégique » au
Groupe d’armées Centre, lequel se montra
dès lors incapable de résister à la
contre-attaque soviétique de décembre ».
(4)
POURQUOI
L’OCCIDENT ET LA 5e COLONNE
RUSSE DENATURENT LE ROLE DE STALINE ?
Ce rôle
essentiel, crucial, de Staline dans la
victoire de 1945 explique pourquoi la
figure du Maréchal soviétique s’impose
aujourd’hui, malgré six décennies de
calomnies, dans la mémoire et le cœur
des Russes.
Car il existe
une forme de révisionnisme encore plus
insidieuse, rencontrée chez les anciens
partisans du Gorbatchévisme (dans la
ligne de Kroutchev), et qui est de nier
le rôle de Staline dans la victoire. De
l’avis du politologue Leonid
Radzikhovsky, « si un autre que Staline
avait été à la tête de l’URSS il n’y
aurait peut-être pas eu 30 millions de
morts, mais il n’y aurait pas eu non
plus la Victoire (…) L’apport
gigantesque fait par Staline (et aussi
par son parti et son système) à la
Victoire est indéniable » (5). « Les
mots « le peuple a vaincu sans Staline »
ont un sens émotionnel, seulement ils
n’ont aucune teneur réelle. Il est clair
que c’est le peuple qui combat, le
peuple qui est organisé, qui est dirigé
», avait dit le politologue dans une
interview accordée au quotidien
gouvernemental ROSSISKAÏA GAZETA en mai
2005.
L’opinion
publique russe ne s’y trompe pas. Et la
politique du Kremlin l’a bien compris.
Ceci dès 2005.
LUC MICHEL/
ЛЮК МИШЕЛЬ
(1) Luc
MICHEL, POUR EN FINIR DEFINITIVEMENT
AVEC LE MYTHE YANKEE DU « 6 JUIN 1944″ :
NON, LE SOLDAT RYAN N’EST PAS VENU
«LIBERER L’EUROPE» !
sur
http://www.lucmichel.net/2014/06/01/pcn-info-pour-en-finir-definitivement-avec-le-mythe-yankee-du-6-juin-1944-non-le-soldat-ryan-nest-pas-venu-liberer-leurope/
(2) Bryan
FUGATE et Lev DVORETSKY, "THUNDER ON THE
DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT OF
HITLER’S BLITZKRIEG", Presidio Press,
USA (Californie), 1998.
(3) (4)
Laurent HENNINGER, « La Bibliothèque
stratégique, l’art de la guerre », in «
VAE VICTIS », Paris, n° 20, mai-juin
1998.
(5) Lire Luc
MICHEL, 9 MAI 1945 : LA VICTOIRE DU
NATIONAL-BOLCHEVISME STALINIEN ! (PARTIE
1)
sur
http://www.lucmichel.net/2015/05/08/pcn-info-9-mai-1945-la-victoire-du-national-bolchevisme-stalinien-partie-1/
et
9 MAI 1945 :
LA VICTOIRE DU NATIONAL-BOLCHEVISME
STALINIEN ! (PARTIE 2)
sur
http://www.lucmichel.net/2015/05/08/pcn-info-9-mai-1945-la-victoire-du-national-bolchevisme-stalinien-partie-2/
* Dessin de
Vitali Podvitski (le talent immense de
résumer toute une
bataille en un dessin)
В эти дни
началась битва за Москву, которая стала
прообразом будущей Великой Победы.
Контрнаступление началось 5 декабря 1941
года на фронте от Калинина до Ельца.
Боевые действия сразу же приняли
ожесточенный характер. Несмотря на
отсутствие превосходства в живой силе и
технических средствах, советские войска
уже в первые дни контрнаступления
прорвали оборону противника южнее
Калинина и северо-западнее Москвы,
перерезали железную дорогу и шоссе
Калинин - Москва и освободили ряд
населенных пунктов.
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